
ci ns, auxquels ils recommandèrent înftamment
d’employer toutes les reflources de leuratt pour empêcher
qu’elle ne mourût de fa maladie, difatic que
le roi d’Angleterre lavoit achetée trop cher pour
n’avoir pas la fatisfaéüion de la voir brûler. ( Voye^
l’article Arc » (Jeanne d’) dite La P u c 'e lle d- Orléans. )
Après l’exécution le même cardinal de Wincheftre
prit foin de faire jetter fes cendres dans la Seine, de
peur qu’elles ne devinflent un objet de vénération
pour-le-peuple.
Quand les anglois virent le duc de Bourgogne^
leur allié, fiifpofé à les quitter & à faire la paix avec
Charles VII, ils ufèrent d’un ftratagême, foit pour
le retenir par les démonftrations d’une faufile confiance
, foit pour avoir un ieproche à lui faire fur fa
ôefecïion qu’ils prévoyoient. Ils lui donnèrent des
pouvoirs pour traiter en leur nom , comme s’i's
eufifem remis leurs intérêts entre fes mains, mais
c ’étoit le cardinal de Wincheftre, chef des plénipotentiaires
anglois, qui avoir feul le fecret de la
négociation.
Cependant en Angleterre la maifon d’Yorck étoit
dans l’attente d’une révolution favorable pour elle;
tout paroifToii y tendre, & les divifions de la.maifon
de Lancaftre y préparoient depuis long tems. Le duc
de Gloceftre & le cardinal de Wincheftre, fon
oncle , n’avoient celle, de troubler par leurs querelles
le confell de régence établi en Angleterre ; ils
slétoient -plus d’une fois acculés l’un l’autre de tra-
hilon dans divers parlemens, & quoique ces accu- .
Lirions euiïent toujours été jugées frivoles, le cardinal
avoit plus d’une fois pris la précaution de fe
faire accorder par le roi Henri VI, alors enfant,’ &
qui fut fuperftitieux toute fa vie, un pardon indéfini
de toutes les atteints qu’il pouvoir avoir portées
aux loix ; “il fem’bie qu’ui miniftre auroit pu être
condamné fur-un pareil pardon*. Ce même cardinal
ifàyant.pû, par les efpions dont il entoüroit le
chic de Gloceftre , acquérir contre ce prince la
moindre preuve d’un crime d’état, voulut le pouffer
à bout , en couvrant d’opprobre la ducheffe la
femme; eile aimoit là magie & confultoit des nçgro-
rozrciens; on l accufa d’avoir envoûté le roi, folie '
qui, pour erre ridicule, ifen eut pas été moin’s criminelle;
la ducheffe expliqua toutes fês relations
avec lés magiciens, par le defïr de trouver des
philtres pour ranimer la tendreffe de fon mari ; condamnée
par un tribunal très-fufped de partialité,
elle fubît toute l'humiliation de la pénitence publique,
&'toute la rigueur d’une p ri fon perpétuelle,
après avoir été pendant trois jours traînée nuds pieds
& tête nue , une torche à la main, dans les rues de
Londres , à là vue de tout le peuple , depuis la pri-
fon, jufqu a l’églife de Saint-Paul. Telle fut la def-
tinée de la tante du roi.
■ Les ennemis du duc de Gloceftre s’étoient flattés
^queie refie.imment d’un tel outrage le jet ternit dans
la révolte; Il fut triompher de lui-même pour triompher
d eu x , .fa fidélité<refta inviolable.
Ces.divifions avoient l’ influence la plus fenfible
fur les affaires du continent. Le cardinal & le duc
fe partageaient fur les intérêts généraux de la nation,
comme fur ceux de leur ambition particulière.
Le duc de Gloceftre ne refpîroit que la guerre, &
ce qu il appeloit la gloire du nom anglois ; le cardinal
de Wincheftre "étoit pour la France & pour la
paix. Le duc avoit voulu marier Henri VI avec une
fille du comte d’ArmagnacJ le cardinal avoit fait
conclure le mariage du roi avec Marguerite d’Anjou
, & en faveur de ce mariage l’Angleterre, au
d Cf S ? r une > avoit cédé la province du
Maine a Charles d Anjou, oncle de là princeflê.
L implacable Marguerite d’Anjou ne pardonna
jamais au duc de Gloceftre l ’oppofîtion qu’il avoit
mife fon mariage; elle arriva en Angleterre,
ennemie du parti de Gloceftre & piotedrice de celui
dw ^ nchef cre- Le jeune Suffolck, de qui le cardinal
s’etoit fervi pour négocier ce mariage, devint le favori
de la reine.
Voye^ à Partiele A njou (Marguerite d’ ) là
mort de ce malheureux duc de Gloceftre, qui paroît
a v o r t é l’ouvrage de cette reine , de fon favori, &
fur-tout de lcur inftigateur, le cardinal de Wincheftre.
Le peuple qui aimoit le duc de Gloceftre, & qui ne
1 appelloit quc/le bon duc Humfroi, le plaignit;
voulut le venger, .& depuis ce moment la paix n’habita
plus en Angleterre. Le cardinal de Wincheftre ?
fuivit de près fon ennemi au tombeau ; il mourut
tourmenté de ces terreurs , jufté châtiment des
âmes criminelles. Shakefpéare, dans fa tragédie
hiftorique de Henri V I , donne au cardinal mourant
des remords dont l ’exprcflion forme un tableau énerg
i e & terrible. Il mourut à Wincheftre en 1447 ;;
c .étoit lui qui avoit couronné Henri. V I , roi de
France, dans l ’églife de Notre-Dame de Paris. U ■
etoit grand chancelier d’Angleterre. ’
WINCKELMANN. ( Hifi. lia. mod.) C ’eft le'
nom de deux écrivains, dont l ’un fur-tout eft très- •
célèbre.
Le premier (Jean Winckelmann) né à Hambourg
dans la Hefie , eft auteur de commentaires fur
1 écriture fainte, & d’ouvrages polémiques qu’on ne
lit plus. Mort en K & 16 ,
Le fécond, nommé auffi Jean, eft le fameux?
abbé Winckelmann , favant antiquaire, amateur fenfible
des^ arts. Son Hifioire de, L‘ art cheç les anciens
qui a ete traduite de l’allemand en françois, & publiée
en 1 7 6 6 , en deux v o l u me s a v e c figures, eft
un des meilleur« ouvrages qui aient été faits fur le s .
arts du defîîn elle eut le plus grand fuccès en Allemagne
, en Angleterre , en Hollande. Par-tout
Winckelmann venoit de jouir de fa gloire; l ’em-
pereur&l'impératricé-reinc lui ay.oieiit fait à Vienne. .
îaccueil le plus diftingué, lorlqu’il fut a Raffiné à
Tnefte en 1767 , par un voleur qui fe donn’oit pour
connoiiîeur en médailles & en antiquités, 8c auquel
Winckelmann, homme plein de confiance & de frah-
chife, avoit imprudemment laifle voir une grande
quantité de médailles d’or & d’argent. Il étoit alors
occupé à revoir ion ouvrage, pour en donner une
nouvelle édition, l ’affaftin Je lurprit pendant qu’il
y travailloit, & fon manu ferk fut teint de fon fang.
G eft fur ce manuferit, laiffé dans cet état par l’auteur,
qu on a.donné en 1776, à Vienne, ûz-40.,
une édition très-augmentée fie cet ouvrage. L’abbé
■ Winckelmann étoit préfident des antiquités à Rome,
îlé to it de la fociété royale fie Londres, de l’académie
de peinture de Saint-Luc à Rome, de l ’académie
Etrufque de Cor cône.
WINSLOW , ( Jacqües-Bénigne) ( H if t .lit f
mod. ) célébré anatomifte, & l’un des plus honnêtes
& des meilleurs hommes du monde, étoit danois, &
petit-neveu du fameux Sténon, qui étant né comme
lui luthérien, fut comme luiconverti par M. Bofiuet,
& qui étant devenu très zélé pour la religion qu’il |
avoit embraffee , fut fait évêque in partibus par le
pape Innocent X I I , & fon vicaire apoftolique dans
tout le nord. Sténon ; étoit auflî comme fon neveu
Winslow un très-habile anatomifte, &on a-dejlui un
excellent Difcours fur L anatomie du. cerveau•
M . Winslow étoit né en \ 669 , à Odenzée dans
la Fionie ; il étoit-fils d'un miniftre luthérien. Tous
les talens étrangers viennent fe perfectionner à
Paris. M. Winslow, déjà formé par Sténon dans 1 anatomie, prit a Pans les leçons de M. Duverney,
& devint M. Winslow tout entier. Sa-réputation fut
.bientôt égale à celle de fes maîtres, Ayant abjuré
la religion luthérienne, il fe fixa-parmi nous , & fut
une des plus illuftres . conquêtes que Bofiuet eût
faites a la foi catholique. La faculté dé médecine
de Paris, l’académie des fciences s’empreffèrent de
1.adopter ; il fut démonftrateur d’anatomie aujardfn
du roi^, interprète de la langue teutonique à la bibliothèque
du roi. On a de lui plufieurs favars mémoires
dans le recueil de l’académie des fciences, &
de plus un cours d anatomieune expofition anato-
inique du corps Humain $ une dtfferration fur l ’incertitude
des1 Lignes de, la mort, matière effrayante, &
digne de 1 attention de tous les gouvernemens; une
lettre fur la maladie des os, des remarques fur la
mâchoire..
M. Winslowy après avoir joui long-tems d’une
gloire paifible & peu enviée , parce que fa modeftie
& fa douceur défarmoient l ’envie, mourut en i 660)
a^ians.
W IN TER , (George-Simon) ( Hifi. lut. mod,)
écuyer allemand, très-habile dans fon art, eft auteur
dé deux ouvrages eftimés fur l ’équitation, dont l’un
».pour titre : Traélatio noya de re equarid ; l’autre ;
EqueS' peritus & hippiator expertus• Il vivoit & tra-
vailloic dans le 17e fiècie.
WION, ( Arnould) ( H i f i . l i a . m o d . ) béné-
diclin du mont Caffin, né à Douai en 1554, favant
vifionnaire, ne cherchant point dans fes livres l’inf--
truéHon, mais la- preuve de les opinions & de fes
paradoxes , moyen le plus fur de tourner le dos à la
lcience. Il eft l’auteut de la généalogie des Anicius,
famille romaine, dont il lui plaifoit de faire descendre
d’ùiï côté Saint Benoit, de l’autre Ta maiflm
d Autriche. Il a été réfuté, plus qu’il ne niéritoic
de l’être, par Richard Strein, Strinius , baron de
Schwarzenow en Autriche, bibliothécaire & fur-
intendant des finances de l’empereur. Le même
Wion a compofé fous le titre fie Lignum vite,, une
hiftoire des hommes illuftres de Ton ordre, & c’eft-
là que fe trouvent & qu’ont paru pour la première'
fois en 15??, cesfameufes prédidions fur les éJéo--
tions des papes futurs, prédidiors attribuées à Saint'
Malachie, archevêque d’Aimagh en Irlande, au 12e
fiecle. Ces prédictions, comme on fait, confident
a carâderifer par un trait fous les papes qui doivent
être élus dans la fucceffion des fièctes. Ces traits font
juftes &frappans, a partir du tems de Sa;nt Malachie ,
jufqu’à l’époque de i j 9 5 . Ils (ont faux, ou vagues-
ou inexplicables depuis cette même époque, à la ré—
feive d un ou deux,' où le hafard a fait rencontrer'
quelques rapports allez finpuliers.
WIRSUNGUS ou WIRSUNGIUS , ( Jean-
George) (H i f . Utt. mod. ) - bavarois , profeffeur'
danatomie a Padoue, découvrit, en 1641, le con-
duit pancréatique. Un italien qu’on croit avoir été
l inftrument des envieux que- le mérire de cet.anatomifte
lui fufeitoit, Je tua d’un coup, de piftoleK
dans fon cabinet, pendant qu’il éto t livré entièrement
à l’etude. Il 11’avoit pas encore eu le tems
de publieraucun de Tes ouvrages, & c’étoit peut-être';
cette-publication que l’envie vouloir prévenir : quoi
qa il-en foit, il n’en a pas moins eu l’honneur de redécouverte
, ma’s il en a peu joui perfonnellemenc^.
WISCHER ou WISSCHER. (Hifi. mod. y
( Corneille & Jean fon frère, & Lambert & Nicolas*
Wifiher, de la même famille, deflinateurs & graveurs
holiandois-- au 17° fiècie, ont gravé d’apvès-
Berghem & W^auwermans ,& d’autres peintres flamands.
Corneille- Wifiher eft le plus célèbre d’entrer
eux.
WlSSOWATIUS-.(André) (Hifi. lia. mod. ) N é •
en t 608 à Philippovie dans la Lithuanie, étoit peft--
fils, par fa mère, de l’héréfiarque FaufteSoôin. Héritier
des opinions théologiques de fon aïeul il les répandit
avec zèle dans le cour? de Tes voyages èn France „
en Hollande, en Angleterre. De retour en Pologne-
il s’attacha plus que jamais à y étendre lcfoeimaniffne,.
Chaffc de Pologne par l’arrêt qui proferivoit ens
ifî..81es unitaires ou fociuiens^ il fe-retira en-Hoi*-