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receveurs & ylcomtts des aides, avant la rendue
de leurs comptes.
M. Secouffe croit qu’il y a faute en cet endroit,
& qu’il faut lire grenetiers & receveurs dès aides
vicomtes, parce quey dit-il , les vicomtes qui '
recevaient les revenus ordinaires du roi , ne fe
mêloient point de la levée des aides..
■ Cependant il n’eft pas étonnant que l’on ait
appelle vicomtes des aides ceux qui faifoient la
recette des aides, de meme qu’on appelloic vicomtes
du domaine ceux qui faifoient la recette du domaine
j il eft parlé de ces vicomtes des aides
dans Monftrelet, vol. I . chap, xcix. V oye\ auffi
le gloffaire de raonfîeur de Lauriere , an mot
vicomte•
’ V icomte du d o m a in e , étoit celui, qui faifoît
au lieu du comte, la recette du domaine > de
même que les vicomtes des aides faifoient la
recette des aides. Voye£ Monftrelet, ch. xcix. du
premier volume, Lauriere au mot vicomte 3 & le
root V icomte des aides.
V icomte de l’eau , eft un juge établi en la
ville de Rouen , lequel fe qualifie confeiLler du
roi, vicomte de Veau à Rouen, juge politique,
civil & criminel* par la riviere de Seine , &
garde des étalons, poids 3 .& mefurés de la
ville.
Sa jurifdiétion s’ étend tant en matière civile que
criminelle, fur les rivières ' de Seine & d’Eure ,
chemins & quais le long defdites rivières, depuis
là pierre du poirier au-defious de Caudebec, juf
qu’au ponteau de Blaru , au-delTus de Vernon, fai-
fant la réparation de la Normandie d’avec le pays de
France. V o y e fl’hiftoire de la ville de Rouen , édit,
de 17383 le coutumier général des anciens droits
dûs au roi,, qui fe perçoivent au bureau de la
vicomté de Rouen • , & le recueil d’arrêts du parlement
de Normandie y de M. Froland.
V icomte e x tr ao r b in a ir e , étoit celui qui
étoit commis extraordinairement pour la recette
du domaine, ou bien pour la recette des aides,
lefquelles ne fe levoknt autrefois qu’extraordinai-
rernent ; il en eft parlé dans une ordonnance de
Charles V I , du 3 avril 1388. Voye^ V icomte
P£S aid e s , & V icomte ordinaire.
V icomte fermier , étoit celui qui tenoit à
ferme la recette de quelque vicomté : il eft parlé
des vicomtes fermiers du vicomté d’Abbevi-lle, dans
des lettres de Charles V , du 9 mai 1376, Voye%
le recueil des ordonnances de la troifieme. race.
V icomte ord in a ir e, étoit celui qui étoit
chargé de la recette du domaine, ou bien on les
gppelioit ordinaires, parce que la recette du dov
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rntfinc étoit ordinaire, à la différence de celle oes
aides, qui ne fe tenoit qu’extraordinayrement.
Voyê^ l’ordonnance de Charles V I , du 3 avril avant
pâques 1388.
V icomte Receveur , dans la plupart des anciennes
ordonnances, les vicomtes font appelles
vicomtes ou receveurs, ou bien vicomtes & receveurs
y parce qu’ils croient alors chargés de faire
la recette du domaine dans l’étendue de leur
vicomté. Voye£ V icomtes des aides & du
domaine. •
V icomte, ( fous) eft le nom que. l’on donne
en quelques endroits au lieutenant du vicomte
comme chez les anglois, Voyeç C o v e l, Spelman.
V I C T O I R E . ( hifoire ancientà f Les grecs
perfonnifièrent la ViBoire 3 & en firent une divinité
qu’ils nommèrent ; Varron la donne pour
fille du ciel & de la terre ; mais Héfïode avoit eu
une idée plus ingénieufe , en la faifant fille du
Styx & de Pallante. Tous les peuples lui confa-
crèrent des temples , des ftatues & des autels.
Les athéniens érigèrent dans leur capitale un
temple à la ViBoire , & y placèrent fa flatue fans
ailes, afin qu’elle ne pût s’envoler hors de-leurs
rpturs ; ainfi que les lacédémoniems avoient peint
Mars enchaîné , afin , dit Paufanias, qu’il demeurât
toujours avec eux. A ce même propos , on lit
dans l’anthologie deux vers qui font écrits fur
une ftatue de la ViBoire , dont les ailes furent
brûlées par un coup de foudre. Voici le fens de
: ces vers. « Rome , reine du monde, ta gloire ne
l’ fauroit périr, puifque la ViBoire n’ayant plus
I d’aîles, ne peut plus te quitter, m
’ Les romains lui bâtirent le premier temple
durant la guerre des Sàmnites, fous le confulat
de L. Pofthumius , & de M. Atrilius Régiîlus. Ils
lui dédièrent encore, félon rire-Live, un temple
de Jupiter très-bon, aprèsTa déroute de Cannes,
pour fe la rendre propice ; enfin dans le fuccès de
leurs armes contre lcs~ Carthaginois .& les autres
peuples, ils mu tipliercnt dans Rome, & dans toute
l’Italie , le nombre des autels à fa gloire. Sylla
vidorieux, établit- des jeux publics en l ’honneur
de cette divinité.
On la repréfentoit ordinairement comme une
jeune déeffe avec des "ailes, tenant d’une main une
couronne de laurier , & de l'autre une palme ;
quelquefois elle eft montée fur un globe , pour
apprendre qu’elle domine fur toute la terre. Dora
iti en la fit repréfenter avec une corne d’abondance.
Les; égyptiens la figuroient fo;us l’emblème
! d’un aigle , oifeaû toujours vidorieux dans les
‘Combats, qu’il livre aux autres oifeaux.
Nous avons encore un affez grand nombre de
ftatues de la ViBoire 9 dans les divers cabinets d’antiquités
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tîquités ; ce font en petit des copies * dont les originaux
embelliffoient les temples & les places de
Rome. On en trouvera quelques repréfentations
dans M. de la Chauffe , U P. Montfaucon, & autres
antiquaires. On n’offroit en facrifice à cette divinité
, que les fruits de la terre, c’eft quelle les
confomme. Une ViBoire pofée fur une prou« de
navire , défigne une viBoire navale. Ce font de
nos jours celles qui font les plus glorieufes & les
plus utiles. C'eft à l’Angleterre qu’appartiennent
ces fortes de triomphes. (D . L )
V ictoire actiaque , ( hiß. rom. ) aBbaca
viBoria ; vidoire qu’Augufte , ou pour mieux dire
Ion général, remporta fur Marc-Antoine auprès
du cap de la ville d’Adium. Ce prince, pour
lendre recommandable à la poftérité la mémoire
de cet événement, fit bâtir là ville de Nicopolis,.
Il agrandit le vieux temple d’Apollon , où il
çonfacra les roftres des^navires ennemis ; enfin il
y augmenta la magnificence des jeux folemnels j
nommés aBiaques 3 qui fe donnoient de cinq ans !
en cinq ans à la manière des jeux olympiques.
V ictoire , jeux de la ( hiß. grecq. & rom. )
®n appelloit jeux de la viBoire, Tes jeux publics
célébrés aux réjouiffaaces faites à l’occafîon d’une
viBoire : Les auteurs grecs les nomment k-Kinxeuoi
ttyavis, les jeux de la viBoire 3 ou ivtvixios to fn t,
fête de la viBoire, & les inferiptions latines ludos ,
viBoria. Les romains , à l’imitation des grecs , 1
célébrèrent les fêtes & les jeux de la viBoire , qui
fe faifoient d’abord après les jeux capitolins , Au-
gufte après la batail’e d’Adium, Septime Severe
après la défaite de Pefcennius Niger. La ville de
Tarfe fit frapper à cette occafion des médaillons
fur lefquels on voit les fymboles des jeux publics,
& l’infcription grecque qui fîgnifioit jeux de la
yiBoire, célébrés en l ’honneur de Septime Severe
, fur le modele des jeux olympiques de la
£jrece.
L’an 166 y Lucius Vérus revînt à Rome de Ion
expédition contre les Parthes , le fénat lui décerna,
& à Marc-Aurèle, les honneurs du triomphe;
Jes deux empereurs firent leur entrée triomphante
dans Rome , vers le commencement du mois d’août
de la même année ; la cérémonie fut fuivie de
jeux & de fpedacles magnifiques , du nombre
defquels furent les jeux de la viBoire «rrtfflayL
mentionnés fur le marbre de Cyzique. On éleva
dans Rome plusieurs monumens , en mémoire des
vidoires des armées romaines fur les Parthes. Les
médailles nous en ont confervé la plupart des
deffins, je n’en rappelle qu’un feul gravé au revers
d’un beau médaillon de bronze, de Lucius Vérus;
ce prince y eft repréfenté offrant la viBoire à Ju-
piter Capitolin , & couronné par la ville de Rome.
L# célébration des jeux fut de la dernière magnificence
; un pancratiàfte Corus y combattit, & y
p gn a un prix en or. La ville de Jheffalonique fit
f lifo ïr e 3 Tome Vr
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graver fur fes monnoies les fymboles des jeuic de
la , viBoire , qui furent célébrés en réjouiffance des
viBoires que Gordien Pie remporta fur les perfes,.
Nous avons un marbre de Gyzique qui nous
apprend qu’on célébra à Rome des jeux 4e l?
viBoire , fous le règne de MarcrAurèk. ( D. J .)
V IC TO R . ( VoyefAuR'ELivs V ictor. )
V ictor , ( faint ) ( hift* ecclef. ) il etoit d’une
famille illuftre de Marfeille , & fervit avec d.il-
tindion dans les armées romaines, jufqy.en 1 an
30}., qu’il eut la tête tranchée pour l a ,foi. Lés
abbayes de faint-ViBor d« Mâtleiiie & de Paris,
font fous fon invocation.
Il y a eu trois papes du nom de ViBor•
Le premier fut élu le Ier. juin 1^3. Ce fut lui
qui, apiès de longs déba.ts fur le jour de la célébration
de la pâque , fixa ce jpjir au dimanche
d’après le 14^ jour de la lune de mais. Il fouffritle
martyre fous l ’empire de Sevère , le 2.8 juillet zoz.
Il étoit africain.
Le fécond,-nomme Gébéhard, évêque d’Eichf-
tadt en Allemagne , élu le 13 avril 105?, mourut
à Florence, en 1057. Il avoit échappé, dit-on ,
à un grand attentat ; fon zèle pour la difeipline
lui ayant fait beaucoup d’ennemis fecrets , un fous-
diacre empoifonnà le calice dont le pape devoit
fe fervir à la meffe : le crime fut découvert à tems.
Le. troifième , nommé Didier, abbé du Mont-
Caffin, élu le 14 mai 10.86 , mort ail Mont-Caffln,
le 16 feptembre 1087. I l eut à combattre l ’antipape
Guibert.
Il y a un quatrième V i& o r , mais il eft au rang
des antipapes; c’eft lui q ui, en 1 13 8 , continua
le fchifme d’Anaclet.
Viftor de Vite ou d’Utique, évêque de Vite en
Afrique, a'écrit l’hifloire de la perféeution allumée
contre les catholiques , par Hunneric , roi
des Vandales , prince Arien. Le P. Chifftet & dom
| Ruinart ont donné des éditions de cet ouvrage
compofé vers l’an 487.
ViBor de Capoue, ainfi nommé , parce qu’il
étoit évêque de cette ville, compofa v.ers î ’aft 545
un Cycle Pafchal, dont le vénérable Bede nous
a confervé quelques fragmens.
ViBor, évêque de Tunones en Afrique, mort
en y66 , a laiffé une chronique. utile pour l’hifi-
toire des cinquième & fixième fiècles de l’églifé,-
fur-tout dans l’affaire dite des trois chapitres, où
il joua un rôle. On trouve cette chronique dans
le thefaurus temporum de S c a lig e r& dans Canifius.
VICTOR-AMÉDÉE, deuxième du nom, duc de
Savoye, & premier roi de Sardaigne, étoit petit
fils d'un autre ViB°r-Amédée , duc de Savoye ,
qui avoit donné en diyerfes occafions des marques
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