
» vouloir, en centradiaion avec vous ». T ;« « rf.
? » W m Ion emportenvm, parut «adoucir,
S & m S W «ÿe Marcellus fût déchargé de 1 accu-
lajon de leze majefté. °
Apulcia Vaniia, petite nièce d’Augufte, fi« auffi
accufee de difeours injurieux contre Augufte lui-même,
contre 7> fe ,e & contre Livie. Tibère déclara, en fon
nom & au nom de fa mère , que- perfonne ne devoir
«tre puni pour les avoir attaques par de (impies paroles,
& qu-,1 g g p i j faire attention w J g qui
Augufte, dont l’accufée éteit la petite
niece. Elle-fut declaree innocente fur faccufation de
seze-majefte. •
Quelque temps après, & dans une affaire i-peu-
r 'Wrt S’expliqua & fe comporta
dune maniéré un peu plus équivoque. Lépida, de la
rnaifon Emma, arriéré petite-fille de Sylia & de
ibÏ Ï E aP “ enC° re ’ éî0i,accu& par un vieux j
mime A 1 > P "™ 'ofi?>nls on mêloit le -
crime de leze-majefté ; parce quelle avoir, dit on
des" C éf d% v ft.r0l°?ues &r k maCon & la fortuné '
»{Ll Ttbae na:moi Pos qu’on eût recours aux
b ie n ,J T * ’ Par?f ^ 7 croyn* un peu- 11 déclara
tien toujours qufl ne vouloir pas qu’il fût oneftion
dans ce procès du crime de l t e - L jâ lé ; maisTepen"
daat il invita les témoins a déclarer tout ce qu’ils fa-
voient fur cet article, car il avoit à coeur de (avoir ce
“ !<lro!!° l “ es, a™ieiltP“ <11« . Aprèsl’inftruàon,
d annonça qu il reluirait des dépofitions & des interf
c famàvS r 1^ cet.te.feîI’me avoit voulu empoifonner
.n't , mari. eto/ltu n des amis particuliers de
Tibère, il a y avoit réellement de prouvé eontr’elle
quyuelques defordres dans fa conL te * Lépida fut
* * '"* }% leva,Ie ®afi|ue, & montra le tyran
tout-entier. .On ne-lin fit pim la cour que par des
délations. Laccufo.on de lèze-majefté devint Vaccef-
loire oc le complément de toutes les autres, le crime
de tous ceux qm n en avoienf point :.q::odtùm omnium
Z t im Z ™ C07 le",e" lr unicum cnmun 'arum
t J - rS K ° a eP‘01t & on interprétoit un
ffiot échappé dans 1 ivreffe ou dans la gaieté d’un
repas ..- exaptebautrebnorum firmo , funplhitas jocan.-
finter1 f to!r «mpoJEble de prévoir t o j les cardent
ïintmpreta-.ion. des; accufateurs, & les difpoûtions du
P ® parviendraient à faire des crimes. capitaux
Q en croi t un d avoir feit châtier un efckve ou k v o ir
caange de veremens auprès d’une ftatue ou d'un tableau
vivé'gU n-’ ' d - Ttiaf ’ m * t-1 autre dieu mort ou
Vivant , d avoir porte dans un lieu d’ai&nce une pièce
de roçnnoie ou une pierre gravée, portant l’èffivie
''CL S,2'ieq> raPPorte q“’™ ancien Préteuï,
Eûmme Paulus, fe trouvant dans un grand repas
v votilh»ne7v un^ fameHux^ dIél!at eduer p,a fnfoemr dm™é Mu nar coh, aamvborité
« r r f qlJS ™'do,S-t ,Jç Pæ!us ° ne bague oli étoit en
I e F # * » "'avoit pas moins
emarque que Paulus, en ferrant, n’avoit pas Congé
io ie r cette feague de fen doigt. En cenféquence, il
avqrt déjà dreffé le plan d’une accufstion de lèzfrf
majdte, & il commençoit à prendre à témoins tous
ceux qui étoient préféras , ce qui les embarrafioit
beaucoup , lorlqu’un efclave de Paulus montrant dans
(a main la bague de fon maître, rendit confits l’accu-
feteur , qui avoit déjà conçu des efpérances de fortune.
Cet efclave, à force de zèle 6c de fidélité, avoit
pénétré la fubùle & profonde malice du delà eur ; il
avoit devine le crime qu’on pourrait faire à Paulus de
ton oubli, dont il siérait apperçu. Il avoit tiré la bague-
du doigt de fon maître avec tant d'adreflè St de fecret,
que Paulus lui-même ne l’avoit pas fenti.
Qni.s me haïïfent pourvu-qu’ils- me craignent ^
odmnt dum manant, étoit-devenu la devife de Tibère.
Un chevalier romain, Sommé Lutorius Prifcus , qui
avon du talent pour la pcëfie, ayant fait fur la mort,
de toemianiciis une complainte qui réùllît, reçut une
gratification de l’empereur, oncle , & peur-être meurtrier
de Germanium. Drufus , fils de Tibère-, étant
auft tombé malade,. Lutorius, dans l’efpoir d’une
recompenfe plus forte encore j compofa d’avance uni
lembiabJe ouvrage , qu’il fe propofok de publier fi. le
p.ince venoit à mourir. Le prince ne mourut point j
mais Lutorius, content de fon ouvrage , par use
indilcretion & une vanité de poète,, le lut dans.quelques
cercles de femmes. On fut qu’il avoit ofé prévoir »
comme polfible , la mort d'un prince malade ; ce fut
encore un crime de lèze-majefté, pour lequel le fenat
I e!1' de Ie condamner à la mort , ni Tibère
de le laifler exécuter.
Mais quelquefois des motifs particuliers & .inconnus
lui mjpiroient une conduite diffirente. L. Ennius,
chevalier Romain, avoit converti en vaiffeile une
, repréfemaiion du prince en argent. libère rejetta l’ac- -
culation; un finateur, grand jurifconfulte , ( Ateïus-
toapito ) faifint fervir a l’àdulation les apparences
mane de la franchife St de la fiberté, dît i »que
» 1 empereur posvoit pouflèr la-démence à Ilexcès.
” PP!?r la Part qu’il avoit perfonnellement a cette
” 0^ n*e ’> ™ûs que la république étoit outragée, &
“ ne pouvoir pas arrêter fa jufle vengeance w,
Ttbere entendit çe langage, & perfifta dans Ton juge-'
ment : intillexit hatc Tiberius ut tram magie quam u t
diccbantur, perflituque irucrdicert. Capito fut déshonore,
mais il_ fit ù cour ; ce qui ne lui fut pas fort-
utile, car if mourut l’année fuivante.
Ce fait dans un mouvement d’indignation , que de fi
viles flatteries donnoient quelquefois à ce tyran
homme d’efprit & homme d’humeur , qu’ il s’écria uni
jour en fonant du fénat :■ d hommes ad feniiutem pa-
ratos.no les lâches, qui courent .au-devant de-
» 1 elclavage 1 ».
Il manquoit à-, l’hiftqire dés délations, l’exemple
dun pere aceufé par fen fils :. Vibius Serenus donna
au fenat 1 horreur de ce fpedacle. Son père , nommé
comme lui Vibius Sererius ^ avoit été relégué dans
lile d Amorgos, une des Sporades, pour s être mal’
conduit dans fon gouvernement de la Bétique ou'
pour agpir déplu i Tibère, auquel, dans unmometis
8e mécontentement, il avoit écrit une Je ces lettres
plaintives & altières, que les tyrans ne pardonnent
point. On amena ce malheureux chargé de chaînes,
& dans l’état le plus déplorable. Son fils, qui ne -l’ac-
eufoit pas de moins que d’une conjuration contre'le
prince , & de mefares prids pour faire révolter les
Gaules, comparut devant lui paré, brillant de jeu-
lîéfTe & de gaieté, triomphant comme un favori sûr
d’avoir fait fa cour. Il traça tout le plan de la prétendue
conjuration ; il y mêla un ancien Préteur, CecÜius
-Cornutus, qu’il accufa d’avoir fourni dé l’argent à fon
père pour l’exécution de fes projets. Cornutus voyant
a quel fiècte il avoit été réfervé, voulant échapper à
l’horreur d’une procédure criminelle, & -à i’infamie
dune condamnation , quoique non méritée, fe donna
la mort : c’étoit un préjugé contre l'accufé. Celui-ci
cependant ne perdit point courage , & fe tournant
vers fon fils, en fecouant fes chaînes, 'il invoqua
contre lui les dieux vengeurs de l’impié.é des fi1 s ; il
les prioit de lur rendre fon. exil, dont il n’avoit été
tiré que pour être l’objet d'une pareille noirceur ; il
les prioit de fignaler leur juftice par le fupplice d'un
fils calomniateur & dénaturé. » Mais qu’il nomme
» donc , s’il l’ofe , mes autres complices ; car je n’ai
» pu feul, avec cet innocent & infortuné Cornutus „
» du fond de mon exil, préparer le meurtre de Tcm-
» pereur & le foulevement d’une grande province ? »
Alors l’accufateur, qui apparemment ne s’attendoit
pas à cette interpellation , nomma au hazard Cneïus
Lentulus & Seïus Tubero; l’un très-âgé, l’autre très-
infirme , & tous deux intimes amis de Tibère. Lentulus
accueillit cette accufation c’un grand éclat de rire ;
Tibère rougit de voir un accufatesr fi impudent &
fi mal-adroit in je ne ferois pas digne de vivre, dit-il,
» fi Lentulus lui-même fouhaitoit ma mort n. Mais
comme il haiffoit l’accule, il fit donner la queftion à
les efdaves, qui ne chargèrent point leur maître» La
vertu du peuple le fouleva; on menaça hautement
l’accufateur du rcc Tarpeien , ou même du fupplice
des parricides. Il s’enfuit ; on courut après lui : on le
joignit à Ravenne. Il fut ramené à Rome, & forcé de
pourfuivre fon accufation^
Quelques fénateurs fachant feulement que Tibère
haïüôitl’accufé, opinèrent contre lui à la mort; car
k bafleffe ne connoiflbit plus de bornes. Tibère, qui
fentit à quel point un tel jugement le rendroit odieux
au peuple, déjà ému,. arrêta lui - même ce zèle
infâme. V ibius Serenus fut feulemeut remené dans fon
exil d’Amorgos, Comme il l’avoit demandé aux
dieux.
Mais quelques fénateurs ayant propofé, à l’occa-
fion de la mort volontaire de C o r n unis, que les délateurs
fuffent privés des réeompenlès prom.fes , lorfque
les accufés'de lèze-majefté préviendvoient ainfila condamnation
, Tibère déclara que ce feroit anéantir les
loix, dont il foutint que les délateurs étoient les. défen-
feurs & les gardiens.
Dans le même temps, toujours inexpliquable &
toujours différent de lui-même, il faifoit grâce à
C. Comînius, chevalier romain , convaincu d’avoir
fait contre lui des vers fatyriques très-condamnables,
ll'fembloit quelquefois goûter les douceurs de la clé-
mence ; mais fon caraétére le ramenoit toujours à la
dureté.
Ce fxit fur-tout après la difgrace de Séjan , & dans
la pourfuite de fes prétendus complices, qu’il n’y eut
plus aucunes bornes aux délations , aux accufations 9
aux fupplices , aux cruautés. Quiconque avoit, même
malgréfoi , adoré dans Séjan la faveur du maître ,
'étoit coupable. Ce fut alors que fut pleinement accomplie
la prédi&ion faite autrefois par Tibère lui-même
: » que quiconque auroit un ennemi , prendront
» tette voie pour le perdre».
C ’étoit peu de récompenfer & de payer la délation ,
Tibère b voulut honorer ; il proftitua aux délateurs
jufqu’aux ftatues & aux ornemens du triomphe. Qu’ar-
riva-t-il ? les délateurs n’en furent pas moins vils ;
mais les honneurs., ft recherchés autrefois , tombèrent
dans un tel aviliffoment, que des gens de mérite les
refusèrent, de peur d’être confondus avec ceux qui
les acquéroient par des moyens fi indignes.
La brutalité & la perverfité de Tibère éclataient
dans les moindres chofes, quand il n’avoit pas, ou la
volonté ou le temps de le contraindre. Lorfqn’ii fo
fut enfermé dans la honteafe retiaite de Capréés,
pour fe livrer obfcurément aux plus infâmes débauches
, & pour ne plus montrer en public là - tête
chauve, fon vifage rongé d’ulcères & couvert d’em-, •
plâtres, les écueils qui rendaient cette île inaccelfible ,
excepté par un foui endroit, que Tibère tenoit fermé,,
n’arrêtèrent pas le zèle intérefle d’un pauvre pêcheur y..
qui ayant trouvé un magnifique formuler, fe fit uns
plaifîr & un devoir de .lepréfonter à l’empereur. Ayant
franchi des rochers fort efearpés , il fe prélenta inopinément
devant 'Tibère, qui fut effrayé de voir qu’un,
homme eût pénétré dans fa folitude , qu’il croyoit
abfolument inabordable r effrayer an tyran, même;
làns deffein, eft fans contredit un crime de lèze-
majefté. Tibère fit frotter fortement le vifage du pêcheur
avec fon foiffon & celui-ci ayant dit, » qu’il
» étoit bienheureux, dans fon malheur, de n’avoir pas-
»• apporté une groffe écrevifte de mer, qu’il avoit aulli
» pêchée, & qui lui auroit déchiré le vifage ; » Tibère-
profita de l’avis, envoya chercher l’écrevifle, & la
fubftiruant au fut mulet,, fit mettre le vifage du pêcheur-
tout en fàng*
Qui pourroit n’ê:re pas fai fi d’horreur en voyant
ce brutal faire frapper au vifage, avec tant de violence
„ la relpeéiible Agrippine , veuve de Germa-
ni eus , ( VoyS\ l’artxle A gripîinne ). qu’on lui fit
fauter un eeil de la tête en préfonce du tyran B Qui;
ne feroit ind’gné de voir cette femme , aulli fage que
Julie là- mère avoit été libre dans fes moeurs reléguée
, comme elle, dans l?ile Pandataire , & réduite æ
mourir de- faim- comme elle ? Qui le eroiroit ? une
mère, cFun âge fort avancé, fut mife à mort poutr
avoir pleu' é un fils injuftémenî. immolé à la v engeance
de Tibère*