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p ito li, imprimées avec celles du Berni, du Mauro
& qui furent fupprimées comme obfcènes. Les fon-
necs du Varc ht fonr fort efiimési Mort à Florence.
en ï)*6ô. Il étoit né à Fiefole vers l ’an
1503.
VARENIUS , ( Hifi. litt. mod. ) Il y a deiix
Tavatts dç ce nom :
i° . Augufte Allemand , né dans le duché de
Lunebourg eh ié z o , mort en 1624, luthérien,
grand hébraifànt, & regardé en Allemagne comme
celui de tous les proteflatis, qui, après les Bux-
torffs , ( voyeç leur article) a pouffé le plus loin
la fbience oe l'hébreu.
z°. Bernard Hollandoîs , auteur d’une def-
Criptipn du Japon & du royaume de Siam , &
d un ouvrage intitulé : geographia univerfalis ,
in quâ affectionés generales telluris explicantur ;
cette géographie générale phyfîque, a été jugée
d’gne par Newton d’être traduite en anglois , j
il l'a même enrichie de notes aufli bien que
Jurin. Nous en avons une traduftion françoife ,
faite par M. de Puifieux fur la tradudion angloife,
Bernard Varenius vi^oit dans le dernier tiède.
V A R E N N E , ( Guillaume Fouquet de. la )
( hifi..de Fr. )- a voit été cuifînièr chez madame j
foeuc d’Henri IV ; il avc-it rendu au roi des fer-
Vices difîerens que madame fait affez connoître
par le mot qu'elle lui dit un joiy : « La Varenhe, .
*> tu as plus gagné à porter les poulets dè mon
» frère qu'à piquer les miens. » Il le faifoit allez
connoître lui-même par ce m o t q u ’il dit au chan-
c lier de Belliévre qui lui faifoit quelque difficulté
au fu;et d’une grâce que la garenne avoit obtenue
ou extorquée du roi : ce Moniteur, dit il au chatti-
m celicr , ne vous en faites point tant accroire ;
» je veux bien que vous lâchiez que fi mon maîtte
>» avoit vingt cinq ans de moinç , je ne donne-
» rois point mon emploi pour le votre. » Fou-
quet fut fait portemanteau de ce prince , enfuite
confeiller d’état & contrôleur général des polies 5
Je roi lui donna des lettres de nobleffe ' il acheta
le marquifat de la Varenne én Anjou dont il prit
le nom ; fon orgueil croiffant avec fa fortune ,
il mit un gentilhomme auprès de fon fils fur
qpoi Henri IV lui dit : Que tu donnes ton fils a
un gentilhomme , je comprends cela 3 mais donner
un gentilhomme a ton fils\ Il fut chargé , mais
fans cara&ère public & apparent, d'une négociation
fecrette en Efpagne qu’il gâta, félon M. de Sully ,
par là vanité' qu’il eut de faire parade de là çom-
million & de trancher de l ’ambaffadeur. Cayet en
parle différemmenti Ce fut lui qui manda au roi
& à M. de Sully';, ,1a mort tragique de la du-
çhejfe. de Beaufort , Gabrielle d*Eflrées , que le
roi avoit confiée à fes foins e,n fe léparant d’elle
pour le tems pafchal. Il étôit grand protefteur des
jéj^itçs, & M. de Sully nous en dit la raifon,
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c’étoit afin qu’un jour ils puffent être les liens $
8c payer fon zèle par l’élévation de fes ctifans ,
pour lefque’s il convoitoit déjà les plus brillantes
& les plus éminentes d'gnités dans l’églife ; il contribua
beaucoup au rappel des jéfu tes, il entra dans
quelques-unes des intrigues des ennemis du duc
de Sully contre lu i , mais toujours avec rôtirve
& diferétion, & én obfervant de ne pas déplaire
à fon maître. Il eut toujours foin de le maintenir
dans la faveur, il fut chevalier de S Michel,
lieutenant-général de l ’Anjou , gouverneur de la
Flèche.
Guillaume Fouquet de la Varenne fon fils aîné,
fut d'abord confeiller au patlemcnt de Paris, puis
maître des requêtes. Il éprouva r’effi-t de la bienveillance
des jéfuites , que fon pèie lui avoit ménagée
; il vit les bénéfices accumulés fur fa tête ;
il eut les abbayes d’Ainai près de Lyon , de S#
Benoît fur-Loire, de S. Nicolas d’Angers , de S.
Loup de Troyes , le prieuré de Leviére près d Angers
, enfin l ’évêché même d’Angers en 1616 ; au
moyen de tous ces bénéfices il céda tous Tes droits
d'aîneffe au marquis de Sainte-Suzanne fon frère.
Il mourut à trente-cinq ans le 6 janvier 1621.
VARENNES , ( Jacques-Philippe de ) ( hifi.
lit. mod. ) chapelain du roi ÿ auteur d’un liwe
intitulé : les hommes , [qui eut dans fon tems plu-
fiears éditions.
V AR E T , ( Aléxandre & François ) ( hifi. lit•
mod. ) écrivains janféniftes, étoient- frères. Alexandre
fut grand vicaire de M. de Gondrin, archevêque
de 'Sens , & après la mort de ce prélat,
fe retira dans la folitude de Port-Royal-des-champs,
où il mourut en 1676. Il étoit né en 1631. On
a de lui divers écrits polémiques , principalement
contre les jéfuites & leur morale, des lettres ffi-
ritüelles & un traité de la première éducation des
enfans. On doit à François une tradüéiion fran-r
çoife du catéchisme du concile de Trente.
VARGAS , ( François ) ( hifi. d*Efp. ). .juriti*
confulte elpagnol. On a de lui des lettres & des
mémoires que le Vafior a traduits en prançqis,
& qui concernent le concile de Trente, où il
étoit ambaffadeur de Charles-Quint. Il aV'oit
été envoyé en 15:48 à Bologne , où le pape avoit
d’abord transféré le concile , & il y avoit pro-
tefté au nom de l ’empereur contie cette translation.
Vargas alla enfuite réfider à Rome 8c à fon
retour il fut feit confeillfr d’état, i l avoit auparavant
exercé divertis charges de judicature. II
finit par fe dégoûter & de la cour 8c des affaires,
il fe retira dans un monaflère près de Tolcde.
Outre fes lettres & mémoires , il a laiffé un traite
en latin de la jurifdiéfcon du pape & des évêques.
11 mourut vers l'an i$£o*
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Ï 1 y avoit eu a<u quatorzième fiècle un autre
"Vargas nommé Alphonfè, aufli efpagnol, moine
auguflin , né à Tolède, do&eur à Paris, devenu
enfuite en Efpagne évêque d’Ofma, puis de Ba-
dajox , & enfin archevêque de Séville. Il avoit
fait félon l’ufage du tems des commentaires fur
le maître des fentences. Mort en 13 66.
J VARIGNON , (Pierre ) ( hifi. lit. mod. ) de
l ’académie des fciences, naquit en 1 6 ^ 4 à Caen ,
d’un pèrç architecte , il vit de bonne heure tracer
des cadrans, & ne le vit pas indifféremment j un
Euclide lui romba entre les mains , il en fut
charmé, il l’emporta chez lui & ce fut pour fon
ame géométrique une fource de jouiffances dé-
licieulès. 11 connut en philofophie l ’abbé 3e S.
Pierre & ils s’aimèrent. « Ils avoient befoin l'un
» de l’autre , dit M. de Fontenelle , pour appro-
05 fondir, pour s'afiurer que tout étoit vu dans un
" fujet. Leurs caractères différens failoient un af-
» fortiment complet & heureux ; l ’un ( c’étoit M.
|ï de Varignon ) par une certaine vigueur d’idées,
t» par une vivacité féconde 6c par une fougue de
» raifon , l’autre par une analyfe fubtile , par une
» précifîon fcrupuleufe , par une fage & ingé-
»3 nieufe lenteur à difeuter tout.
M. Varignon n’avoit rien , l'abbé de Saint
Pierre, cadet de Normandie, n’avoit que dix-huit
cent livres de rente, il en détacha trois cent qu’il
donna par contrat à M. Varignon.
C ’eft une choie vraiment intéreffante que le tableau
que trace M. de Fontenelle , de la liaifon
qu’il avoit formée dans fa jeun elle avec fes ftu-
dieux amis & dans laquelle un autre compatriote
fut encore admis.
L’abbé de Saint Pieire alla s’établir avec M.
Varignon èn 1686 dans une petite maifon au faux-
bourg S. Jacques. « J'étois leur compatriote , &
«« allois les voir allez fouvent, & quelquefois paffer
» deux ou trois jours avec eux ; il y avoit encore’
•s de la place pour un furvenant, & même pour
» un fécond forti de la même province , aujourd’hui
l’un des principaux membres de l’académie
des belles-leirres, & fameux par les hifi-
» toires qui ont paru de lui. Nous nous raffem-
39 blions avec un extrême plaifîr : jeunes, pleins
39 delà première ardeur de lavoir, fore unis, & ,-ce
» que m o u s ne comptions peut-être pas alors pour
39 un affez grand bien , peu connus. Nous parlions
»9 à nous quatre une bonne partie des différentes
» langues de l’empire des lettres , & tous les fu-
M jets de cette petite fociété fe font difpeifés de-
» là dans toutes les académies »>.
Il y avoit fans doute plus de charme encore , mais
moins de pureté 3 moins de tranquillité dans cette
amitié amoureufe & jaloufe dont M de Voltaire
fa t un tableau plein de fentiment & de vie ; il
n’en retrace que les 4°uceui's, mais elle devoit
Hifioire Tome V .
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avoir des orages » puifquc l’amour y entroit pour
quelque chofe.
Il te fouvient du tems où l’aimable Egérie
Dans les beaux jours de notre vie >
Ecoutoit nos chanfons, partageoit nos ardeurs.
Nous nous aimions tous trois. La raifon > la folie»
L’amour, l’enchantement des plus tendres erreurs»
Tout réunifiait nos trois coeurs.
Que nous étions heureux! même cette indigence»
Trille compagne des beaux jours ,
Ne put de notre joie empoifonner le cours.
Jeunes, gais, fatisfaits, fans (oins, fans prévoyance»
Aux douceurs du préfent bornant tous nos defirs,
Quel befoin avions nous d’une vaine abondance?
Nous poffédions bien mieux, nous avions les plaifirs»
L’amour s’eft envolé fur l’aîle du bel âge ;
Mais jamais l’amitié ne fuit du coeur du fage.
Nous chantons quelquefois, & tes vers & les miens»
De ton aimable efprit nous célébrons les charmes;
Ton nom fe mêle encore à tous nos entretiens,
Nous lifons tes écrits,inous les baignons de larmes.
M. Varignon paffoit les journées entières au travail
, nul diverciffement , nulle récréation, et Je
»9 lui ai oui dire que travaillant après fouper, félon
39 fa coutume , il étoit fouvent furpris par des
33 cloches qui lui annonçoient deux heures après
33 minuit, & qu’il étoit ravi de fe pouvoir dire
» à lui-même que ce n’étoit pas' la. peine de fe
99 coucher pour fe relever à quatre heures..........
» Il fortoit de là gai & v i f , encore plein des
>3 plaifirs qu’il avoit pris , impatieut de recom-
99 mencer. Il ri oit volontiers en parlant de la géo-
33 métrie & à le voir on eût cru qu’il la fàlloic
*9 étudier pour le bien divertir......... Sa vie étoit
99 une poffeflîon perpétuelle & parfaitement pai-
39 fîble de ce qu’il aimoit uniquement. Cependant
39 fî l’on eût eu à chercher nn homme heureux,
99 on leut été chercher bien loin de lui, Sç bien
99 plus haut; maison ne l ’y eût pas trouvé ».
De fa folitude du fauxbourg S. Jacques , il
entretenoit commerce avec plufîeurs favans illuf-
tres, tels que MM. du Hamel, du Verney , de
la Hiie , &c.
En 1687 , il fe fit connoître par fon projet
d*une nouvelle méckanique dédié à l ’académie des
fciences & qui l y fit recevoir en 1688. Le même
ouvrage lui procura la chaire de profeffeur de
mathématiques au collège Mazarin , i l ’ fut le
premier qui la remplit. U fut aufli profeffeur de
mathématiques au collège royal.
En 169O , il publia lès nouvelles conjectures
fur la péfanteur.. . Il fut un des plus grands
zélateurs & des plus ardens défenfeurs de la géométrie
des infiniment petits. Les volumes de l'académie
imprimés de fon tems parlent fans celle
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