
6 6 * V O L
famille, il fe vit réduit à prendre des places de
fous-maître dans l ’école publique de Birmingham.
Une riche fucceflion qu’il recueillit en 1 638-, redoubla
en lui le defir de foulager. les malheureux*
en lui en fourniflant les moyens.
Vous fouyenant, mon fils, que caché fous ce lin,
Comme eux vous fûtes pauvre & comme eux orphelin.
Il tira encore de fa riche (fe un autre avantage,
celui de pouvoir consacrer à l’étude, & à fa propre
inftruéfion ie temps qu’il étoit auparavant obligé d’em-
ployer à FinftruéHon des autres, & comme l’ccude
a befoin de la retraite & du filence,
Scriptorum chorus omnis amat nemus &fugit urées.
Quoique fa fortune eût pu lui permettre line
vie diftipée, il s'éloigna du monde & chercha la
folitude, qu’il égayoit par le commerce de quelques
anvs choifis. On vante en lui des vertus douces &
aimables, & une grande attention à les perfectionner.
Il étoi: né en 165p , à Qaton-Clanford ,
dans le StafFordshire. Il mourut en 1714.
WOLMAR , [ M e l c h io r . J [ Hifi. litt. m o d . ] fes
amis l ’arpelloient Melior, au lieu de Melchior,
à caufe de là probité reconnue & de fon excellent
cara&ère. Çe fut lui qui enfeigna la .langue grecque
à Calvin & à Théodore de Bèze. La préface qu il
mit à' la tète de la grammaire grecque de Démé-
trius Chalcondyle * a eu long-temps une grande
réputation. Il eft auffi auteur de commentaires fur
les deux premiers livres de l'Iliade. Son nom eft
célèbre parmi les favans du feizième fîècie, & parmi
les réformateurs. Il étoit né à Rotw-eil en Suiïïe.
Ulric duc de Wittemberg,,l’attira dans fes états, j
& le fit profeffeur de droit à Tubinge. II remit cet
emploi après l ’avoir rempli avec diftinéHon , &
choifit pour fa retraite Eifênach , où il mourut
d apoplexie .en i f 61.
W O L S E Y , voyeç Vols e y.
W O L ZO GU E ou WOL ZOGENî [ Louis de ]
[ Hiß. litt', mod. ] né "à'Amersford en 1631, de
parens nobles, originaires d’Autriche , élevé par
un père mathématicien habile, vint en France pour
s’y perfectionner dans la connoifiànce de notre langue
, & voyagea dans drverfes autres contrées de.
F Europe , toujours pour acquérir des connoilfanpes.
A fon retour dans fa patrie , il fut mi,t.iiftre de Fc-
grife Wallonne à Groningue , puis à Middelbourg
en Zélande , -à Utrecht, à Amfierdam ; il fut auffi
profdTeur dhiftoice cccléfiaftique cetre dernière
ville , & il y .mourut en 1690. Il eut de vives
querelles avec le fanatique Labadie. [ voyetg fou
aréole ] On lui doit une traduéUpn FrançoiCe du
diéfionnaire hébreu de Leigh , divers ouvrages
tbéo]pgiqu£5 & pç^égBÎqjues^ & un traité intitulé;;
w o o
Orator facer 3 Jîve de ratione concionandi. On a
irftprimé en T&92. à Amfierdam des lettres fur la
vie & la (mort de Wolzogue. Ce miniftre étoit
fo-inien.
Il y a un attire Wolzogue plus focitrien encore
dont les ouvrages forment deux volumes de ce qu’on
appelle la bibliothèque des frères polonais 3 c ’efi-
à dire la bibliothèque focinienue.
v W O O D , ( Antoine d e ) ( Hifi: litt. mod.) célèbre
antiquaire anglois, né a Oxford en i é j z j
étudia en paix les antiquités de fa patrie, pendant
que l’enthoufiafme & le fanatifine défoloient l'Angleterre.
On adelui deux ouvrages très-eftimés ; l ’un
a pour titre : Hlftoria & antiquitates univerfttatîs
Oxonienfis ; l’autre , Atkens. O x o n i en f e s . Le premier
eft un ouvrage plein de recherches 8^ d’érudition
, compofé d’abord en anglois , l’univcrfîté
d’Oxford le fir traduite & imprimer en latin. Le
fécond eft une excellente hiftoire littéraire d’Angleterre
, qui a été très-utile aux bibliographe?. Wdod
n’y oublie aucune des perfonres i luftres fo-ties dé
l’univerfîté d’Oxford depuis l'an 1500 jufqu’à l’année
1690, temps où il écrit. Il avoir montré quelque
difpofition à embrafler la re’igion catholique ; cependant
il mourut anglican zélé en 1 6$j.
WOODWARD, W O DW A R D , ( Jean ) ( Hifi.
litt. mod. ) naruralifte anglois célèbre, fbuventeité
par M. de Buffôn , eft auteur d?un ejfai fur 1‘hiftoire
naturelle de la terre. Cet ouvrage a été traduit du
latin en françois, par M. Noguez, fous le titre de
géographie phyfique ou ejfai\ &r. , comme il vient
d’ être dit , & il jourtMe l ’eftime des favans. Woodf
ward ne fe bomoit point à l ’hiftoire naturelle ; il
é to it, d'ailleurs, médecin habile & favant ana-»
tomifte. Il fut nommé, en profefTeùr e»
médecine dans lé collège de Gresham , & il fut
dans certc place lefuccefleur du doâeurStillino-fltet.'
Il fonda y dans J’univerfité Je Cambridge, une place
pour un étudiant. Il étoit né pn 166$.
W O O L S TO N , (Thomas) [ Hifi. litt, mod.f
..auteur connu pir fes difeours fur Us miracles de
J. C. , dans lefquels il pouffe un peu loin la liberté'
de penfer , & qui lui ont fait de zélés parti fans 8c
d’ardens ad verfai res. Il regarde ces miracles & la,
vie entière de J. C . , telle qu’on la trouve dans les
quatre évangéliües , comme purement allégoriques;
il n’y 'voit abfo'ument rien de littéral , rien d’h;f-
torique. Ses ennemis l ’ont accufé d’avoir même
cherché à répandre du ridicule fur les miracles de
J'. fus-Chrlfi 8c fur fa perfonne facr-éq. La cour du
ban du roi le condamna , en' à payer vingtcinq,
livres fierlings d’amende pour- chacun de l'es-
djfcour.s , qui font au nombre de fixv à-fut-if one,
année, de prifon & ;à donner caution de plus de-
retenue pour l'av,enir. Pa0e pour de i’aijgent „ cela ,
vaut mieux que. brûler, comme on La fait 6,
W O R
long-temps en France, & comme on le fait encore
dans beaucoup d’autres états catholiques. Mais' il
peut encore paro'ître fîngiîlier qu'il faille donner de
l ’argent pour avoir eu t lie ou tel'e 6pin on ; il eft
peut-être un peu dur auffi d’emprifonner pour ik:e
opinion myftique qu’il fuffit de condam e r , ou de
H.ejetter, ou de méprif r ; & quant à la caution ,
comment p; u -on fe rendre caution qu’un homme
n’ écrira rien qui. paroiffe répréh-;.n b!e? Woolfton
11’ayant poiut trouvé, ou de camion ou d’argent
pour fatisfaire à la fentenoe , refta quelque temps
en prifon. Il fit imprimer, çn 1730, une apologie
de fes difeours fur les miracles de Jefus-Chrift
Contre les évêques de Londres & de Saint-David ,
qu’il regardait comme les plus ardens de Tes adyer-
faires. Parmi les réfutations qu'on a faites de fes
livres réputés impies , on difiingue fur -, tout celle
qui a été traduite en françois fous ce titre : Les témoins
de la rêfurrechon de Jêfus- Chrifi examinés
& jugés félon Us règles, du barreau. On a encore de
Woolfijii, çntre'autres ouvrages, celui qui a pour
titre : Apologie ancienne pour la vérité de la religion
chrétienne , renouvelée contre les juifs & les gentils.
Bn des amis de Woolfton a écrit fa vie , o u , fi l’on
én croit (es ennemis, il eft très-flatté; on y exalte
beaucoup fes moeurs, fa fobriété, fon défintéreffe-
theiit * (à douceur , fa patience. 11 mourut à Lon-?
dres en 1733 » H étoit né à Northampton en.iddo.-
WORMIUS. [ Hifi. litt. mod. ] C ’eft le nom
<Lun,e famille de favans danois, père, fiis ^ petits- 4L.
I °. Ol au s W or mi us , médecin du roi de Dane-
marck Ç.hnftièrn'-y, • étoit né , en 1 j88 , à Arhus
en Judand. M avoit voyagé en Allemagne, en Suiffe,
en I t il ie , en Angléter e , étudiart la nature &.
shofiruiPent avecl.ès favans. Revenu enDancmarck,
il fütceda en 1614.3 dans la chaire' de médecine de
Copenhague , à Gnfpard Barcholin ; il fit des dé-
couver.es en anatomie. Ses p ihcipanx ouvrages
font dans le genre h Torique.; ils font tous en latin,
ce fout ies f dies & les monumens du Dan.marck ;
c efi 1 hiftoire de Norvège , c’eft l’ouvrage intitulé:
Danica litceratura antiquifinia. 3 ftve gothica. Oiaüs
Wonnius m urut reéteur de l ’académie de Copenhague
en 1654. Il s’etoit marié trois fois, & avoit
eu dix-huit en fans.
z°. L ’aîné 'de ces en fan',-Guillaume Wormius.
né à Copenhague-en 1633-, fut auffi un médecin &
un (avant cèle >re. Ii fut comblé d’honneurs, de
places & de tirres; il fut fait profeflèur de phyfique
expérimentale, hiftoriôgraphe & bibliothécaire du
roi, prefident du tribunal fuprême de juftice, con-
fèilkr d’état, &c. Il mour it en 172.4. Il avp t publié
une defcripiion des curibficés du cabinet de fon
pere , fous le titre de mufuim Wormianum.
3 • Olaias Wormius, fils aîné de Guillaume, fut
W O T 66^
auffi profefreur en éloquence, en hiftoire & en médecine
à Copenhague. Mort en 1708, à quardnte-uh
an*. Il «fi l ’auteur des ouvrages fui vans : De renum
ojficid in re vènereâ 3 de ufu jlagrorupi ; de glojfope-
tris j de viribus medicamentorum fp e d i f i c i s 3 &c.
4 ° . Son Frère , Chriffian Wormius , fécond fils
de Guillaume, embrafTa îétat eccléfiafiique j il fut
dodeur & profefleur en thc'ologiéÿ puis évêque de
5 e élan de & de Copenhague. Il eft auieur de plu-
fieurs favans ouvrages rehtTs à fon état * & qui iii-
térelfènt la religion; les principaux font : i° . V e
corrupùs antiquitatum hebraïcarum veftïgiis apud
Tacuum & Martialetn. Il eft curieux, en effet., de
rechercher dans dès éaivaitos tels que .Taché &
Martial les traces aîtérévs dés antiquités béb'a jquès,
d’txaminer jufqu’à quel éôint 8c pôufqü'i ils fe font
éloignés à cer égard des idées reçues, s'ils ont connu
les véritables fburces où ils dévoient paifer, & pourquoi,
dans ce cas, ils les ont abandonnée?.
20. Dijfertationes quatuor de veris caùf s cur de-
U Hat os hominis carnibus & promifeuo concubitu
ckriftianos âqlumntati fint Ethhicii II s’àgif du ië-
proche fi fouvent fait aux chrétiens parlés pâyens,
de s’aflembler pour manger de la.chair humaine ,
6 pour fe livrer à toute la prpmifcoité de la débauche,
après ou fins avoir éteint Ls luni-îèrWs.' Si
ce reproche ridicule , & toujours calomnieux, n’a-
voit été fait aux chrétiens que par le ; pâÿehs, oh
pourroit croire que ces pâyens, étrangers à nos dog?-
mes & à nos myftères , auroient été trompés fur Je
premier peint par quelque faufte interprétation de
cotre myfière de l ’eucharifiie & de la manducation
réelle du èôrps de Jéfus-Chrifi ; & quant à l’âutrè
abfurdité, elle pou'roit de même avo ir pour origine
quelque notion -altérée ou quelque faufie interprétation
; mais cette accufatiôn a été niille fois
renouvelée par les catholiques même contre pr-Tqué
toutes 'lesTeâës d’hérétiqüèSf, en forte qü?élle - paroi
t n’avoir pour principe qu’une haine aveugle,
qui ne fonge qu’à décrier fes ennemis & à les rendre
odieux , fans s’embarràffer du choix des moyens ni
de la vraisemblance de Lacctifation ; & ce qu'il eft
important de confi Jérer pour l ’hiftoire de Lefpèce
humaine , cefi que ces reproches, qui fe réfutent
d’eux-mêmes, font toujours accueillis toutes les
fois qu’il plaît à la haine de les renouveler, ce qui
la dilpenfe d’en cheircher Je plus vraifcmblableS.
Chrifiian Wormius eft auffi l ’auteur d’une hif-«
toire du fabelüanifme. Mon en 1737.
W O T TO N [ Hifi. litt. mod. J eft le nom de
plufieurs favatis anglois.
1°. Edoaard Wotton naturalifte diftingué,. médecin
d’Oxford , mort à Londres en i 5 5 y , à foi-
xante-trois ans, eft auteur d’un ouvrage faïneux,
écrit en latin , imprimé à Paris, chez Vafcofan,