
3 II y a eu plufieurs autres impératrices de ce nom,
entrautres une fille de ConftaminXI, qui, après la
luort de Corftantin Monomaque | en 1054, gouverna
1 empire, pendant environ dix-neuf mois, avec beaucoup
de gloire. Elle mourut-en 1056 ; & en elle périt
ia^famille de Bafile le Macédonien, montée fur le
trône en 867. ^
4°- T heodora eft auflîle nom trop célébré dxune
dame Romaine, Meûaline moderne, qui faifoit papes
tes amans , entr’autres Jean X , .& qui fut mère de
Marofie, fameufe, comme elle,, par fa beauté, &
par l’ufage qu’elle en faifoit. ( Vey.:j Marosis. \
Hheodora vivoit au commencement du dixième fiècle.
THEODORE eftle nom,
i*. De deux papes; l'un, élu le 24 Novembre
642 , mort je 13 Mai 649.-On obferve que c’eft le*
premier pape qu’on eut appellé fouverdin pontife, &
te dernier que les évêques ayent appellé frère ; l’autre ,
élu en 898, mourut au bout de vingt jours.
.. l p Ç an évoque Neftorien, de Mopfùefte en Ci-
fic:e, fameux dans l’affaire , dire des trois Chapitres.
& condamné long-temps après fa mort, en 453 , au
concile de Conftantinople, cinquième concile oecuménique.
Théodore de Mopfùefte éroit mort en 428.
30. D un philofophe, dilcple d’Ariftippe, qui en-
ieignoit publiquement l’athéifme. Les Cyrénéens le
chafserem; il- prit Athènes pour fon afyle. L’aréopage
aUott le condamner 5 Démétrius de Phalère le fit
échapper. Il fe retira en Egypte auprès de Ptolemée,
ir- in?US’ *Iui l’accueillit , & l’employa dans les
att.11res.il renvoya en ambaflade auprès de Lyfimaque,
auquel il parla- d’un ton fi- audacieux , que tout le
inonde en fut forprs & indigné. Un officier de Lyfi-
inaque lui dit : Théodore, tu ne crois donc pus plus aux
rots qiiaux Dieux. !
. croit qu’il finit par être condamné à mort, &
©blige de prendre du poifon : il vivoit trois fiècles.
avant J. C. I
I 75 EOD? RE> ( roi 9 Corfe.) (H'ifl. de "Corfi. )
Æes] heiîicièns, les Egyptiens, les Grecs, lèsTroyens,
Jes Gamois , les anciens peuples d’Italie, les Ligu-
nens’ ,es Espagnols, paro fient avoir, tour-à-tour, .
feup e la Corfé. Environ fix fiècles ayant l’ère chrétienne
, une colonie de Phocéens vint s’y établir :. ces
memes Phocéens pafient pour les fondateurs d’Aléria.
Ghafles quelque temps après de l’ifle de Corfe par les
Ltruiques, ils allèrent dans la Provence fonder Mar-
eule. Les Etrulques furent a leur tour chaffés par les
Garthagmojs, & ceux-ci par les Romains. Senèque
njt exile dans Lille de Corfe ;!aufli a-t-il décrit cette
? " a Peu Pfes comme Ovide les bords de l’Eüxin.
Dans la dec-adênce de l’empire,, la Corfe fut ravagée,.
tour à.tour .,, par les Vandales,, par les Goths,,
parles Grecs, parles Lombards,, qui tous la pofle.-
derent plus ou moins longtemps. Elle tomba enfuite
fous la tyrannie des Sarrafins , dont Charles Martel
te d é liv ra en L’annexant à. l’empire François. Les
Sarrafins fe relevèrent, pendant que le jeune Pépin,
p s cfe; Charlemagne, régnoit en Italie,. Charlemagne
les écrafa une fécondé fois; Hugues Colonne & Bland
fon fils portèrent le dernier coup à la puifiance Maho-
métane. Colonne eut le titre de comte de Corfe, fous
la prote&ion des papes , qui dès-lors regardèrent la
Corfe comme fen fief relevant du fimf-fiége. Les
Colonnes y régnèrent environ un fiècle ; après quoi
la Corfe tomba dans l’anarchie. Puis les Pifans y
régnèrent; & enfin les Géiois ën firent la conquête
vers la fin du douz:ème fiècle. Le refb de l’hi(foire de
' la Corfe eft rempli par les efforts prefque continuels
des nat-urejs du pays pour défendre leur Tberté fau-
vage, & par ceux des Génois pour maintenir
. étendre oC affermir leur autorité dans cette ifle.
On peut vo'r à l’article Ornan o, comment le
fameux Sampietro engagea Henri H , roi de France,
à s’emparer de la Corfe ; ce qui donna lieu à l’expédi-
; tion de Paul de Termes de 1553.
Depuis l’an 1572 M e de Corfe fut aidez tranquille ;
! ju(qu’au temps de la fameufe révolte de 172.9. Ce fut
dans le cours de cette guerre qu’on vit paroître le roi
Théodore, un des aventuriers les plusétonnans dont l’hif-
: toirefafie mention. Il étoit fils du baron de Newhoff y
; gentilhomme du comté de la Marck, dans le cercle de
WeftphaUe,. qui , ayant époufé la fille d’un marchand
, de Vifeu,. dans l’évêcké de Liège, vint s’établir à
Paris, pour éviter les reproches de fa famille fur un
mariage fi difproportionné. Le baron": obtint, à la
recommandation de madame la duehefie diOrléans I
un. petit gouvernement dans le pays Mefiin.. Il eut de
fon mariage deux fils , dont Théodore étoit le fécond
& une fille , qui époufa le marquis de Trévoux. A la"
mort du baron de Newhoff, le comte de Mortagne ,
chevalier d’honneur d’e madame la duchdfe d’Orléans ,
prit foin de leur éducation.. Théodore fut page- de cette
princefle,. qui lui" procura- une compagnie dans le
régiment de-la Marck; il s’ÿ comporta mal; un goût
de magnificence , peu convenable à ta médiocrité de"
fa fortune, le jetta dans le défordfre ; fon ambition
le conduifit auprès du fameux baron de Goertz, premier
miniftre de Charles XII roi de Suède ; ce miniftre.
l’envoya en, Efpagne pour concerter avec le cardinal
Albéroniles moyens de rétablir le prétendant lùr
: le trône d’Angleterre. Albéroni lui trouva des talens.
& lui donna, fa confiance. Après fon retour en Suède y
; il- accompagna- le baron- de Goertz. à. la Haye, fit
phifieurs. voyages à Londres y toujours pour le même
projet du rétab'iffement de Jacques III. Après la mort
de Charles XI! & le fopplice du baron de Goertz,.
il quitta la Suède, obtint un.régiment en Efpagne;.
le, baron de Ripperda lui fit époufer Lady Forsfield,.
fille du- Lord Ki’manock, parent du duc d Qrmond.,
Il ta quitta, pouf venir à Paris, où il. devint l’ami
de Law après la chute du fyftême , qui.entraîna ta
fienne au bout de quelques focc.ès , il parcourut les
cours étrangères", cédant à là néceflité' de changer;
fouvent. de féjour pour éviter lès pourfoites de . fes.
créanciers; iLviqt a Gênes , où lés mouvemèns de;
la Corfe lui infpirèrent le projet de s’tn faire roi.
Un moine Corfe le. mit en relation, avec quelques-unsclés
révoltés qu’il -enflamma par fon éloquence, &
auxquels il perfuada. for-tout qu’ il avoit un grand
crédit dans toutes 1rs cours, & il eft vrai du moins
qu’il' paroiffoit en avoir une grande conno;ffance':'
if négocia, U emprunta , & parut en Corfe à la
rade d’Alér-ia, fur un petit bâtiment Anglois ; ce bâtiment
étoit -chargé de malles pleines d’habits pour les
troupes, de deux cent fufils , autant de piffolets -,
quelques 'canons- de petit calibre, & quelques petits
fobres d’une efpèce Singulière , que Théodore d.ftribuoit
comme une faveur-fignalée, à fes plus zélés partifans,
Son air noble, fa taille avantageuse , fon éloquence
éblouiffent ; là Corfe croit voir en lui un fauveur
envoyé du Ciel , on l’élit roi. L’adte d’éleétion eft
du Dimanche 15 avr! 1736. On lui met fur la tête
une couronne de laurier faüvage , on l’élève en l’a ir,
on le montre au peuple, il d.tfle des loix, il confère
des digni'és, inflige des châtimens , inftitue un
ordre de chevalerie fous le nom propice de la délivrance,
frappe des monnoies, les unes portant d’un côté les
lettres initiales de fon nom , avec ces mots à l’exergue :
pro bono publico regni Corfice, de l’autre coté une couronne
foutenue de deux pa’mes ; les autres préfentant
d’un coté une tête noire , armes de la Corfe, de l’autre
J’image de la Vierge, avec cette légende : Monfira
te ejfe Matrem ; l’année précédente les Corfes avoient
mis leur ifle fous la proteâion de l’immaculée Conception'de
la Vierge.
Théodore, jaloux d*imiter les plus grands rois , du
moins par le fafte , fe faifoit efeorter de trois ou
quatre cent gardes , le fabip à la main.. Cependant
fa conduite démentant quelquefois l’rllufion à laquelle
il dèvoit le refpeél public , & refroidifTmt l’enthou-
fiafme, on ne Voyoit plus alors que l’aventurier, le
roi difparoHToit ; il eut le malheur d’éprouver & de
mériter des humiliations. Il voulut féduire une jeune
payfane , foeur d’un de fes gardes; cet homme, fen-
fible à l’honneur, maltraite fa foeur & menace le
roi lui-même ; le roi le mande, il répond avec une
fermeté , qui parut aifément tenir de l’infolence. Le
ro i, avec une froide colère , ordonne qu’on le pende*
à la fenêtre : perfonne n’obéit. Il fe lève pour fe venger
lui-rïiême : le garde s’arme d’une chaife, fes camarades
accourent à fes cris , prennent parti pour lui ; le
roi fut obligé de fe fauver par la fenêtre 6c de fe
cacher dans une maifon voifine jufqu’à ce que le
tumulte fut appaifé. Convaincu par cet exemple &
par quelques autres, du refroidiffement de la Nation
à fon égard , il prit le parti de quitter pour un temps
fon royaume , fous prétexte d’aller chercher au-
dehors des forces pour le défendre ; il partit fur ta
fin de novembre delà même année 1736 , n’étant
refté que huit mois en Corfe, & n’y ayant régné,
qu’un peu plus de fept mois. Pendant Jon abfence,
les Génois, qui avoient mis fa tête à. prix , firent
avec les François un trait»qui: donna lieu à l’expédition
du comte de Boiflieux en 1737.. Théodore,
dont on avoit fi. long-temps ignoré le fort, parce
qu’il étoit retenu pour dettes à Amfterdam , repartit
au £Qct de Sorraco , près de Poito-Yecchio ^ 8c.
débarqua quantité de munitions de guerre ; mais le
comte de Boiflieux ayant défendu fous de fortes peines ;
de le recevoir , il n’ofa s’engager dans le pays. Pour
fortir des priions d’Amfterdam, il avoit hypothéqué
aux marchands Hollandois la ville d’Ajaccio, dont il
promet toit de faire le fiège , & en général il avoit
hypothéqué àinfi à fes créanciers de tous les pays-*
toutes les parties de fon royaume ; il tenta d’affiéger
Ajaccio ; fon efçadre fut répouffée par les vents jufques
dans !e port de Naples , où il fut encore arrêté par
ordre .du gouvernement. Devenu libre , il n’ofa plus
retourner en Corfe , & prit le parti de fe retirer à
Londres. Au comte de Boiflieux , mort le 2 février
1739» fuctùda le marquis , depuis maréchal de-
Maillebois. La guerre setant rallumée dans l’ifle de
Corfe, à péu-près en même-temps qu’elle devenoit
générale dans l’Europe, à l’occafion de la mort de
l’empereur Charles V I , Théodore parut dans une ifle
voifine de la Corfe & publia un manifefte , mais qui
refta fans effet, par l’indifférence de fes fujets ; retourné
encore à Londres, il y fut encore emprifonné pour
dettes , car fon fort fut de vivre beaucoup plus en
prifon que fur le trône ; M. Horace Walpolè lui procura
la liberté en- ouvrant une foufeription , dont
le produit fuffit pour appaifer fes créanciers. Théodore
mourut quelque temps après à Londres, le i l décembre
1740.
THEODORET, ( Uljl. Ëccîéfiafltque ) Evêque
de C y r , fut élève , d’un côté , de Théodore de
Mopfùefte ;• de l’autre , de Saî n Jean -Chry foft ; me.
Il fut mêle avec Théodore de Mopfùefte dans l’affaire
des trois chapitres ; iï défendit Neftorius contre
Saint-Cyrille, & ce qu’il écrivit en cetteoccafion *.
fut condamné en 5-73 , au Concile (Ecumenique. de
Conftantinople. Il n’en eft pas moins au nombre des.
pères de 1 Eglife, & il a mérité cet honneur par
tous fes autres ouvrages & par fa doélrine r telle
qu il l’avoit expofée en 431 au concile oecuménique
de Chalcedoine, où elle avoit triomphé des Eutychiens ►
La meilleure édition des oeuvres de T Modère t , eft:
celle qu’en a donnée le P. Sirmond en grec & en
' latin , en quatre volumes in-folio ,, auxquels le R.
Garnier, auffi Jefùrte , a depuis ajouté, un cinquième-
volume. Le plus célèbre de ces-, ouvrages,. eft fëti:
hiftoire Ecclefiaftique , qui commence où Eufèbe à-;
fini la fienne , c’eft-à-dire, à!*an 324 de Jefus-Chrift V,
& finit à l’an 429. On difttngue aufli fa Thérapeutique
fpintuelle contre les erreurs des Payens, qui a été traduise
par le P. Mourgues, Jéfoite ;. fes vies des Saints.
Solitaires , fes fermons, fes lettres. Le refte confifta
principalement^ en écrits peîémiqnes contre les hérétiques
j & en commentaires for les- divers livres dé
la Bible». Théodore^ avoit orné là-ville de C y r , dé
plufietirs- ouvrages publics, de ponts , de-Bains , d é
fontaines-, d’aqueducs , &c. ; il en avoit été. fait
évêque, vers l’an 420* Il mourut vers le mil!eut
de ce; cinquième fiècle.
THEODORIG , Tiif< d'Italie f roi des Oftro—
goths,& grand roi (voyelles articles A laRIC, Boece^
, Ca s s io d om ,. Clovis , OneAenE,. SïmmasjueJ