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SEBONDÈ , ( Raymond de ) ( HIß. Litt. mod. )
philôfophe efoagnol du quinziéme fiècle, auteur d’un
traité, intitulé : Theologia naturalis five liber Crea-
turarum , & que Montagne a eftime allez pour le
traduire.
SECKENDORFF, ( Vite Louis de ) ( HIß. Lut.
mcd. ) moins connu par l’avantage qu’il avoit d’être
d’une noble & ancienne maifon , & par les grands
emplois auprès des divers- princes de la maifon de
Saxe, que par fon hiftoire du Luthéranifme. On a
encore de lu i, un Etat des Princes d?Allemagne , & une
Defciptien de l’Empire Germanique. Né en Franconie
en 1626. Mort en 1692.
SECOND , ( Jean ) Secundus ( Hiß. Lut. mod. )
hollandois * né a la Haye en i ç i i , poète latin ce- J
lèbre. On conncît fur - tout les dix-neuf Bajfers de
Jean S e co nd fes Juvenilia ont été recueillis dans la
colleéFon de Barbou. Il fut en Efpagne, fecrétaire
de l’archevêque de Tolède , &. fuivit Charîes-Quint
dans l’expédition de Tunis. Il mourut à Utrecht en
1536. Son nom de famille étoît Everatd»
N colas Everard fon père, préfident du. confeil fou-
vetain de Hollande & Zélande, mort en 1532,, avoit
laifle deux ouvrages confidérables; l’un intitulé, Topica
juris ; l’autre , Confilia. Nicolas Gradius & André
Marius, frères de Jean Second, furent comme lui,
mais moins que lui, connus par des poëfies. ;
SECONDAT. ( Voye{ Montesquieu. )
SECOUSSE, (Denys François) ( Hiß. Litt, mod.)
de l’Académie des Infçriptions 6t Belles *r Lettres,
■ aquit à Paris le 8 Janvier 1691 , il fut élèye de M.
Rollin. Son père, avocat célèbre , le defiinoit au
barfeau , & U fut en effet reçu avocat en 1710 ; il
laida même une caufe qu’il perdit, mais qu’il étoit
eau même de perdre s il foutenoit que les avocats
n’étoient pas en droit d’exiger leur honoraire ; on jugea
contre cette opinion, mais cette opinion forma
Fefprit de l’ordre des avocats. A la mort de fon père ,
M. Secoujfe ferma fon digefle , comme il le difoit lui-
même , 6c fe livra tout entier à l’étude de l’hiftoire.
IL fut reçu à l’Académie des Belles-Lettres en 1722,
& le Recueil de cette Académie eft plçin de favans
Mémoires qu’il y a lus. On a de lui des remarques
critiques fur quelques-unes des Vies de Plutarque ; une
Differtation fur la conquête de la Perfe, par Alexandre
, ou il juftifie ce héros de fes conquêtes ; une
Hiftoire de Sabinus & d’Eponine , intéreflante &
bien écrite; des Mémoires fur Paul deFoix, archer
vêque de Touloufe ; des Recherches fur l’union de
la Champagne à la Couronne ; une apologie de Charles-
Quint, contre les reproches faits à ce prince par les
écrivains anglois, au fujet de la confifcation de la
Guienne. Mais fon ouvrage le plus important, ce
font fes fept Mémoires fur les troubles qui s’ élevèrent
ßans U Royaume, & fur-tout à Paris , après la bataille
4> Poitiers. Ceft un morceau d’hiftoire fort précieux,
& M. de Foncemagne en a donné un extrait curieux
dans le feiziéme volume des Mémoires de l’Académie
chs Beilcs-Lfittres. M. Secoujfe , qui d’abord embraf-
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fbit toutê l’hiftoire , fe borna dans la fuité, à l’hiftoifft
de France ; & c’eft alors qu’il fut véritablement utile.
Sa bibliothèque, fruit de quarante ans de recherches
& de foins , renfermoit plus de douze mille volumes,
la plûpârt fur l’hiftoire de France, C ’étoit la colleéhon
la plus riche en ce genre , que jamais particulier eût
formée.
On doit encore à M., Secoujfe , Une nouvelle
édition des Mémoires de Condé. Ii fut chargé du
grand recueil des Ordonnances de nos Rois de la
troifiéme race en 1728 , après M. de Laurière. Il
avoit aufli entrepris une table chronologique des
pièces imprimées fur les différents points de notre
niftoire s lelquelles ne faifant pas corps , 6c étant la
plupart comme égarées dans des ouvrages » oh rien
n’avertiffoit de les chercher , demeuroient inconnues,
6c par conféquerit inutiles. A cette première table ,
dont l’infoeâion feule aurait guidé l’hiftorien & le
jurifconfulte dans leurs recherches , il devoit joindre
des tables’géographiques &L des tables des matières. Il
eut le malheur de devenir aveugle plufieurs années
avant fà mort; il fe fit faire fans fuccès, en 17 5 1 ,
l’opération de la cataraâe. Il mourut lç 15 mars
I 754»
Ce lavant vénérable , toujours occupé de chartres,
d* diplômes, d’aâes 6c de titres de toute efpèce ,
livré à la recherche de nos antiquités , blanchi
dans des travaux toujours férieux, avoit confervé
jufques dans la vieillefTe , une paillon fîngulièrç pour
la danfe,
Secrétaire de ta cour de Rome, ( Hiß,
mod. ) nous comprenons fous ce titre général, différentes
efpèces d’officiers de cçtte cour , qui portent
tous le titre de fecrétaire » qualifié par les objets de
leurs emplois, & dont nous allons détailler les fonctions.
Secrétaire du facré collège eft un officier nommé
par les cardinaux, qui a droit d’entrer au conclave ,
& qui écrit les lettres du collège des cardinaux pendant
la vacance du feint fiége. Il affifte encore a
toutes les affemblées générales qui fe tiennent tous le*
matins pendant la durée du conclave , & à celles des
chefs d’ordre. Il tient un regiftre exaâ de tous les
ordres & décrets qui s’y donnent, aufli bien que des
délibérations qui fe font dahs les confiftoires fecrets ,
& qui lui foçt communiquées par ße cardinal vice-
chancelier. 11 affifte même à ces confiftoires ; mais
quand en crie extra omnes , il doit en fortir comme
tous ceux qui ne font pas cardinaux. 11 a un fubftitut ou
fous - fecrétaire, qu’on nomme clerc national.
Secrétaire du pape ou fecrétaire (Tétât. On nomme
ainsi , pour fe conformer à l'nfage des autres coiirs,
le cardinal ä qui le pape confie’ l’administration des
plus grandes affaires. C ’eft ce fécrétaire qui écrie St
qui ligne par ordre de fa fainteté , les lettres qu’on
écrit aux princes , légats, nonces, 6c autres miniftres
de la cour de Rome dans les pays étrangers. Il ligne
lee patentes de certains gouverneurs , des pedeftats ,
barigels ou prévôts , & autres officiers de l’état
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iccléfiaftlque; Lorfque les ambaffadeufà des princes
Portent de l’audience du pape, ils vontrendre compte
au fecrétaire d’état de ce. qu’ils ont traite avee la Sainteté.
C’eft encore à lui que toutes miniftres de Rome
s’adreffent peur lui rendre compte de ce qui regarde
leurs charges, & recevoir fes ordres. Il a pour 1 ordinaire
la qualité de jtinntaiiant général de l'etat eccle-
fuftique i qui lui eft donnée par un bref, aulii bien
que celle de fecrétaire d’état. Le pape a quelquefois
deux fecrétaires d’ état#
Les autres fecrétaires font le fecrétaire des chiffres ,
celui de la confulte, celui des mémoriaux ou’ du bon
gouvernement, dont on connoit peu les fonéfions,
celui des brefs qui portent taxe , & le fecrétaire des
brefs fecrets..
Il y avoit autrefois vingt - quatre fecrétaires' des
brefs taxés , leurs charges étoient vénales; mais
Innocent XI les a fugprimés , & n’en a confervé
qu’un i l§ | , dont la fon&ion eft d’expédier les brefs
oui doivent rétribution à' la chambre apoftolique , &
de les taxer. Le fecrétaire des brefs fecrets eft un officier
qui fait les minutes des brefs , félon les ordres
qu4il en reçoit du fecrétaire d’état. Ces minutes ne
Font ni vifées, ni lignées du cardinal préfet des brefs,
parce qvfil n’a aucune autorité , ni fur ces brefs , ni
fur le fecrétaire qui les expédie. Relation de la cour de
Rome, de Jérome Limadoro. ( A. R.)
SÉCULARISATION, {Hijl. polit, mod.) dans le
temps que les dogmes de Luther & des réformateurs
eurent été adoptés par un grand nombre de princes
d’Allemagne , un de leurs premiers foins fut de .s’emparer
des biens des évêques, des abbés & des moines,
qui- étoient fitués dans leurs états. L’empereur Charles-
Quint n’ayant pu venir à bout de réduire les Proteftans,
ni de faire reftituer à l’Eg’ife les biens qui en avoient
été démembrés * -lafte d’avoir fait une guerre longue
& fans fuccès i il convint que chacun des princes
proteftants demeurerait en pofTeffion des terres ecelé-
fiaftiques dont il s’étoit emparé , & que ces biens
feraient fécuUrifés , c’eft - à - dire, ôtés aux gens
d’egüfè. L’Allemagne ayant été" déchirée par une
guerre de 30 ans , fous les règnes de Ferdinand II &
de fes fuccefTeurs, on fût encore obligé de recourir
à des fcularifatiohs , pour fatisfaire les parties belligérantes
; en conféquence, par le traité de Weftphalie,
qui rendit la paix à l’Allemagne, on fécularifa un
grand nombre d’évêchés & d’abbayes , en faveur de
plufieurs princes proteftants , qui ont continué à jouir
de ces biens jufqu’à ce jour , malgré les proteftations
des papes , qui ne vouloient point donner les mains à
de pareils arrangemens.
• Les immenfes revenus que pofsèdent un grand
nombre d’évêchés & d’abbayes d'Allemagnej, four-
niroien; une manière facile de terminer les djfputës
Cinglantes qui déchirent fouvent les princes & les
états féculiqrs dont le corps germanique êft compofé.
Il ferait à défirer que l’on eûtrecours à la Jécularifa-
tion pour tirer des mains des eccléfîaflaftiques, des
biens eue l’ignorance & lafuperftition ont fait autrefois
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prodiguer à des hommes, que la puiflanee &. la grandeur
temporelles détournent des fonéfiçns du minutere
facré , auxquels ils fe doivent tout entiers. ( A . Rr )
'SEDEH , C m. {terme de relation) , fête cciebre
des anciens Perfans. A cette fête, 'ils allumoient de
grands -feux pendant la nuit-, & faifoient en meme
temps des feftins 6c des danfes. Les 1 arabes appellent
cette fête la nuit des feux. {D . J •)
SÉDRE, f. m. ( H iß. mod. ) le grand-prêtre de la
fe&e d’Haly /chez les Perfans*
Le fédre eft nommé par lé fophi de Perfe , qui
confère ordinairement cette dignité à fon plus proche
parent.
La Jurifdiéfion du fédre s’étend à tout ce qui a du
rapport aux établiffemens pieux, aux mofquees , aux
hôpitaux, aux collèges, aux tombeaux-& aux mo-
naftèrés ; il difpofe de tous les emplois ecciefiaftiques ,
& nomme tous les fupérieurs des maifons rehgieufes ;
fes décifions en matière de religion , font reçues
comme autant d’oracles infaillibles, il juge de toutes
les matières criminelles, dans fa propre maifon, fans
appel i & il eft, fans contradiélion, la fécondé perfonne
de l’empire,
Néanmoins le caraélère du fédre n’eft pas indélébile
, il quitte fouvent fa dignité, pour occuper un
pofte purement fécülier ; Ion autorité eft balancée
par celle du mudfitcKid, ou du premier théologien
de l’empire. ( A . Rù)
SEGAUD , f Guillaume ) {Hiß. Litt. mod. ) Le
pere Segaùd, jéluite, prédicateur connu. On a fes
fermons ; on a aufli de lui des poëfies latines, en^
tr’autres * un pcëme .fur le camp de Compiegne : ...
Cdflra. Compendienfia. Né à Paris en 1674, mort aufli
à Paris en 1748.
SÉGIADAH {terme de relation ) c’e ft, en arabe,
le petit tapis ou natte de jonc dont les Mufulmans fe
fervent en forme d’agenouilloir , quand ils font les
cinq (prières1 de chaque jour , preferites par la loi.
{D . J.)
SEGRAIS, ( Jean Regmult ( Hiß. Litt, mod. )
Boileau a dit :
Que Segrais dans l’Eglogue en charme les forêts.
Greifet a dit :
Mais quand le paifible Elyfée
Pofleda Racan & Segrais.,
Lorfque leur flûte fut brifée ,
L’Idille'perdit fes attraits;
A peine la mufe fleurie
D ’un nouveau berger de Neuftrie / -
En fauva-t-elle quelques traits.
Cependant on fait par cceur, malgré foi, plufieurs
des idylles de Fonfenelle, & à peine fait-on quelques
vers de. celles de "Segrais. Il ne faut plus parler
de fa traduéfion en- vers françois de§ géorgiques de
Virgile, depuis que ççlle de M» l’abbé de Lille a.