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nYrne avoir été l’ancienne do&rine de l’églife. De
n^oment il réloiut d’être ou le reftaurateur ou le
<martîr de cette dourine. Il donna la plus grande
publicité à (on opinion. Il écrivit aux archevêques
de Cantorbéri & d'Y'orck, comme aux ehefs de
‘ ^ghfe anglicane , qu’il croyoit devoir s’éloigner
de cette églife lùr le dogme de la trinité , & il ne
•cefla de publier des livres anciens ; il s’écarta auilî de
la dodrine reçue fur l’éternité des peines, fur le
bapteme des enfans 3. il adopta .ee qu’on appelle
l hèrêfie des millénaires \ il fixa d’abord au 14 mars
3 714 bien pr ecifément , l’époque du retour des juifs,
du rëtabliilement du temple & du commencement
du régné de mille- ans. La prédiction n’ayant pas
été accomplie,' il voülut bien convenir qu’il s’étoit
trompé, il refit, les calculs , qui lai indiquèrent
i année 175 6 , & l’année 1756 n’ayant encore ramené
m les juifs, ni le temple , ni le règne de mille ans,
W hifion ne fc rebuta point, il calcula de nouveau ,
& il calcula fort bien , qu’étant né en 1667, il y
avoit peu d’apparence qu’il pût voir l’année 1.766
quoique la chofe ne fût pas abfohtment impofiible 3
en conféquence il fixa irrévocablement à cette*année
la grande révolution , fur que fi on fe moquoit de
lui alors > on ne s’en moqueroit pas long-temps lui
vivant. On prit le parti de s’en moquer d’avance 5
mais auparavant & lur l’article de l’arianifme , on
ne s^etoit pas contenté de s’en moquer, on l’ a voit
perfécute , en quoi on avoit eu beaucoup plus de
tort que lui. On lui ôta fa chaire , car , dès qu’un
homme fe trompe , il ne doit plus avoir de quoi
vivre , c eft le premier principe de l’inquifition 3 on
lé chalîa de Tuniverfité, on le poursuivie devant la
cour eccléfiaftique , on condamna fes livres 3 pafle ;
pour la condamnation des livres , ce n'eft qu’une
déclaration qu’ils ne font pas conformes à l’opinion
•établie ; mais on se parloit que de le punir d’une
manière exemplaire. Punir de quoi ? df ce qu’il fe
trompoit, de ce quih croyoit le pète plus grand
que le fils. Non , difrit-on , mais de ce qu’il le pu-
blioit. Cependant , entre un hérétique qui cache
ion opinion', & un hérétique qui la publie , le fécond
a fur le premier quelque avantage de franchife &
«e courage. Mais dit-on , il avoit la fureur de
taire des profélites l Eh bien I oppofez à cette, fureur
un fouverain mépris , & vous verrez qu’il ne
fera point de prolélites , ou qu’il perdra ceux qu’il
aura pu faire. Mais le principe de la petfécution
reiigieufe étoit gravé depuis fi long-temps dans les
têtes qu’on ne pouvoir l’en effacer. Dailleu: s la
tolérance n’étoic qu’un dogme, la perfécution eft
une paillon, elle change de main , elle change de
forme , mais elle fubfifte toujours , & les hommes.
ne favent pas être libres, parce qu’ils ne favent pas
refpeCter-la liberté des autres. Dans quel temps, dans
quel pays a-t-on plus perfécuté pour la religion '
qn’en Angleterre, & dans le dix-feptième fiède ?
c’eft-là & c’eft alors que la religion mal entendue &
le fanatifme ont tant influé fur le fort de Charles I3
c’cft-là & peut le même fujet, qu’en confervant la
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royauté, ils ont chalTé un autre roi & pro'fcrit toute fa
race. A la vérité, ce roi chaifé étoit aulfi un perfécu*
teur , il falloit lui enlever par les loix tout moyen de
periécuter, Iaxis condamner avec lui fa peftérité innocente
, puifqu’cncore un coup, on cohfcrvoic la
royauté.
Des amis de Whifion car il en Confervoit malgré
la folie, obtinrent, après cinq ans de procédures
& de véxations contre lui, qu’on laifferoic
tomber fon affaire 5 mais jl n’avoua ni fes amis de
leurs foins , ni les juges de leur indulgence, & il
ne ceffa de s’expofer au martyre autant qu’il étoit en
lui, en publiant tous lçs jours’ des écrits ariens. Il
avoit le zèle , & il défiroit le fort de ce Geritilis décapité
à Berne en 1 y66 pour la même caufe , & qui
difoit en montant a l’échafaud : Les autres martyrs
ont donné leur vie pour le fils x j'aurai l'honneur d'être
le premier qui la perdrai pour le pire.'
Dans le même temps où il combattoit pour i’aria-
nifme , avec cet acharnement & cotte folie , il pu-
blioit fans interruption une multitude d’ouvrages
-très-fenfts de philolophie & de critique. Il a publié
lui-même , en 1749 , des mémoires de fa vie & de
fes écrits. On y trouve des particularités ou vieil fes
sur piufieurs grands hommes qu’il avoit connus ;
kifion joignoit de grandes vertus à fes tajens & à
fes erreurs. Il mourut dans la pauvreté en 17 5 t.
WITAKER. ( Voye£ V itaker. )
WHITBY , (Daniel) ( Hifi. litt. mod. ) favant
anglois, né à Rufden, dans le Northampton, en
1638 , avoit une partie de la m dadie du célèbre
W h ilto ijd o n t l’article précède immédiatement i il
fu t , comme lu ig ran d arien & zélé pour cette doctrine.
Il fe retraita comme fàmt Auguftin, mais en
feris contraire, c’eft-à-dire, en adoptant des opinions
rejectées par i’églife , même par fa fienne , après
les avoir combattues lui^ même. Il avoit d’abord
écrit contre les lociniens, qu avoient renouvellé
l’ananifme 3 ce furent pes écrits oppofés à l’arianifme
quil réêraéto dans' un ouvrage intitulé : Dernières
penfée de Whicby , contenant différentes corrections
\ de. divers endroits de fies commentaires fur le nouveau
1tefiament. Mais il n’a rien retraité de ce qu’il
avoir écrit contre i’égiife /romaine , 1 & il ne ceffa
prefque jamais d’écrire contre elle avec acharnement
& avep fureur. .Qn a de lui une differtation
; de f feripturarum interpretatiojie. fecundum pàtrum
commentarios , où , par le choix a fait des paf-
fages <k» Rite* . U Ra roit n’avojr eu pour objet que
de leur donner du ridicue. Il a-auffi des fermons où
il s’eft, efforcé dé prouver que la rai fi. n doit être
notre guide dans le choix d’une religion , & qu’on
ne doit rien admettre comme article de fo i , qui
répugne aux principes communs de la raifon , opinion
qui a fourni des armes à l’inrré ’ulité. Cet écii-
vain, au refte , n*étoit point à dédaigner , &c c’eft
par cette raifon qu’il mérite qu’on parle de fes erreurs
j il a bien fervi la religion dans qelques-uns
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de fes ouvrages, par exemple, dans ië t r a i t é de la
certitude de la religion chrétienne en généralt & de
la réfurreftion de J. C. en particulier 3 dans un dif-
coars fur la vériié & la certitude de la foy chrétienne 3
dans un .autre jiifcours de la nécejjité & de l'utilité
de la révélation chrétienne. Tous ces ouvrages font
en anglois. L’auteur mourut en 1716.
WHITELOKE , (Bulftrodç) ( Hifi. litt, mod.)
né a Londres en 16 à ÿ , garde de la bibliothèque ôr
des médailles du roi d’Angleterre en 1649 » ambaf-
fadeur en Suède en 1650 , préfident du confeil dJétat
en i6 j9 , mort en 1676, eft auteur de mémoires
f tir les affaires d’Angleterre & de quelques autres
ouvragés moins connus,
WHITGIST , (Jean) ( Hifi.’ litt. mod.) né
en 15 ko , fut un des plus zélés proteltans d’Angleterre
fous le règne d’Elifabeth , & ce zèle lüi fut
utile. Il devint fucceHivernent principal du collège
de rembrock & de celui de la trinité, profeffeur
royal en théologie , prébendaire d’Ely , doyen de
Lincoln , évêque de Vorcefter,, & enfin archevêque
de Cantorbéri en 13- 83. Il étoit également ennemi
&■ des catholiques & des puritains, il les combattit
tous deux, & la vie ne fut qu’une guerre , fes écrits
ne font que polémiques.
WICELIUS j ( Georges ) ( Hifi. litt. mod. ^ c’eft
le nom de deux écrivains allemands du feizième
fiède, pè e & fils.
i°. Le père , qu’on diftingue, à caùfe de la conformité
de nom, par le titre de Major ou de Senior,
naquit à Fulde eh 1501 5 iffe fit moine fort jeune 5
à trente ans il en fentit Tabus, Srfe fit luthérien
peur rompre fes fers , ou rompit fes fers parce qu’il
“s’étoit fait luthérien. Il rentra enfuite dans la communion
romaine, fut curé, devirt confeil 1er des
empereurs Ferdinand I & Maximilien II. Cet homme
n’avoit point l’efprit de difeorde trop oïdinaire aux
fedtaires ; il fembla n’avoir effayé des diffé ens partis
que'pour étudier les moyens de les réunir j il ne cefla
de propofer cette réunion & d’y travailler^ mais il
ne trouva pas dans les aunes les mêmes difpofitions
» la paix qui étoient en lui. Une longue vie fut
du moins la récompenfe, & peut-être le fruit de
cet efpric de paix. Il mourut à Mayence en 1593 ,
a ans. On a de lui pluüers ouvrages, les uns
cri allemand , les autres en latin, parmi lelquels on
difringue ceux qui ont pour titre : Via regia & me-
thodus concordin. La plupart des autres tendoien.'
toujours au même objet.
i°. JLy a auflS- quelques ouvrages du fils, entré
autres l’hiftoite de laine Boniface en vers latins.
WICKAM., ( Guillaume ) ( Hifi. d'Anglet. )
prélat célèbre du quatorzième fiècle , ainfi nommé
parce qu’il étoit.né au village de Wie kam , dans le
comré de Southampton. Le roi Edouard III fe l’at-
V i e 643'
tacha, & lui donna l’intendance de fes bâritaens >
il fe montra ,.par fes talcns , véritablement digne de
cet emploi ; ce fut lui qui dirigea la éonftruétion du
palais de Windfor. Il avoit encore bien d’autre§
talcns d’un, ordre plus refpcétable, & plus nécef-
■ faire à un homme d’état, & ce fut pour employer
& pour récompenfer ces autres talens qu’il fut fait
fecrétaire d’état, évêque de Winchefter ou Win-
cheftre , grand -chancelier , préfident du confeil-
privé. Evêque ami de la règle , magiitrat ami de
l’ordre.,. fa lévérité lui fit des ennemis & fon crédi«
des jaloux. Les courtifans fécondés par le duc de
Lancaftre , parvinrent à~ le : perdre dans l’efprit
d’Edouard III. 3 il fut difgracié, ôc quoique ce fût
par Edouard III, fa .difgrace lui fit honneur. Il
fut rappelle à la. cour en 13 89 , fous le règne de Ri#
chard II 3 mais ce prince qui faifoit le bien par
caprice & le mal. par foibleffe, fut bientôt entraîné
par de nouvelles tracafferies des courtilans , & abandonna
lV i c k a m , à qui cette fécondé digrace fit encore
plus, d’honneur que la première. Retiré dans
fon diocèfe , il y vécut, à l’abri des orages qui agitèrent
le règnç malheureux de Richara II, & qui
préparèrent TuCu pation des Lancaftress il n’eut aucune
part à ces triftes révolutions. En faifanc da
bien dans fon diocèfe , il fe confoja de n’en pouvoir
plus faire dans tout le royaume 3 il s’occupa des
rnoyeas de perfectionner deux-collèges qu’il avoit
fondés, l’un à Oxford , l’autre, à Winchefter 3 &
fe reffouvenant toujours de fon premier métier'd’intendant
& d’ordonnateur de bâtimens, il fit élever
à grands frais , à Winchefter , une cathédrale qui eft
encore aujourd’hui la plus fuperbe de l’Angleterre ,
après celle de Saint-Paul de Londres 3 & appliquant
toujours fon art de bâtir aux monumens les plus
refpe&ables & les plus utiles , il conftruifit des hôpitaux
pour les pauvres & pour les orphelins. Tandis
qu’il étoit occupé des ces foins vertueux , & qu’il ne
fongeoit qu’à iervir l'humanité , les courtifans craignant
que ies talens & fes vertus ne le fiflènt rappeler
une troifième fois à la cour, lui- fufeitèrent
une acculation publique en plein parlement , l'an
1397 , lui fuppofant je ne fais quel crime d’étac
dont il lui fut très-ailé de fe laver. Il mourut en
1404-, au fein de la paix , & dans lv7ercice des
oeuvres d’humanité & de charité. Il montra peut-être
un peu trop de zèle contre Wiclef, qu’il fit chaffer
de l’univerfité d’Oxford, & dont il falloit peut-
être ménager la perfonne , en fe contentant de condamner
fes écrits. On a publié à Oxford, en 1690,
la vie de Gui Iaume W i c k a m .
WICLEF ou WICLIF , ( Jean de ) ( f l i f i . ê c c . j
Le règne de Henri de Lancaftre , ou Henri IV
en Angleterre , fert d’époque à une nouveauté
funçfte, bien importante dans l’hiftoire de la religion
& de l’humanité. Ce fut a'ors qu’on vit en
Angleterre le premier exemple d’iv hérétique brûlé
en vertu des loix, l’Angleterre, long-tems pré-
feryée du fléau des héréfies & des que. elles tfiéo^