
deux couronnes en Efpagne, & reçut la GrandelFe. Il
fut obligé de lever le fiege 8c le blocus de Gibraltar ;
ruais il ht lever aux Portugais le liège de Badajos le 16
Oâobre 1705 ; en 1706 il fut obiigé de lever le fiége
de Barcelone ; en 1707 il chafia de la Provence te duc
de Savoie & le prince Eugène qui avoient fait une
irruption dans cette province; en 1708 il alla, en
qualité d’ambafTadeur extraordinaire, à Rome , 8i eh
revint en 1709, Après la moi t du duc de Vendôme, il
fut fait général des galères le 21 Oélobre 1712; en 1716
il fe défit de cette place en faveur du chevalier d'Orléans
; il fût du confeil de la marine établi en 1715
au commencement de la régence il porta la main de
juftice au facre de Louis XV le 25 Octobre 1721 ; à
la fin de 1723 il fut chargé des affaires de Fiance en
Efpagne : il partit pour Madrid le 26 Janvier 1724 ;
il avoit été fait en 1722 premier ‘écuyer de la reine
future, qui devoit être alors l’infante d’Efpagne, &
qui fut en 1725 la princeffe de Pologne, Marie Lec-
zinska ; le roi d’Efpagne lui donna le 27 Février 1723
le collier de l’ordre de la Tolfon d’or , enrichi de dia-
mans, qui avoit été celui du feu roi D . Loirs, en faveur
duquel Philippe V avoit abdiqué la: couronne
d’Efpagne, qu’il reprit après !a mort de ce prince. Le
maréchal de Teffé, après fbn retour en France, où il
arriva le 3 Avril de la même année 1725 , rentra dans
la retraite des Calmadules, où il vivoit déjà depuis
plufieurs années, dont il n’étoit forti que pour fon
dernier voyage d’Efpagne, & où il mourut le-30 Mai
fuivant. Citoyen Utile, moins illuftré par des fùccès
éclatans à la guerre, que recommandable par la multitude
& la continuité des fervices.
7 - Il avoit pour frère Philibert-Emmanuel, dit le
chevalier de Teffé, lieutenant-général des armées du
roi d’Angleterre, Jacques I I , qui livra le combat
d’Akrem en Irlande , foutint le fiége de Limer tek, &
ramena en France un corps de vingt mille Ir-andois. Il
mourut à Crémone en Italie te 20 Août 1701.
8°. René-Mans du Froulai, comte de Te fé , fils du
maréchal, fut blefïe le 22 Mai .1702 dans une fortie
au fiége de Mantôuè; fervit en 1704 & 1705 , fous
Mi de Vendôme, à ce long fiége de Verrue ; en 17.07 à
la défenfe de Toulon, & il porta au roi la nouvelle
de la levée de ce fiége & de la retraite des ennemis ; il
fut lieutenant-général des armées du ro i, premier
écuyer de la reine, chevalier des ordres du roi , grand
d’Efpagne. Mort au Mans le -22 Août 1746*
90. René-Marie de Froulai, marquis de Tejje, Sis
du précédent, mort de fès bleffures à Prague le 23
Août 1742.
io°. Dans ta branche de* comtes de Froulai,
Louis, comte de Froulai, grand maréchal des logis de
la maifon du roi, tué au combat de Confàrbrick , près
de Trêves , en 1675.
i i ° . Louis, fbn frète, mort à Mons fe iq Juillet
£691 , de blefïures reçues devant Hall.
TESSERE DE L’HOSPITALITÉ; {Hîfl, Rom.)
tefera hofpitalitatis, marque juftificative de l’hofpita-,
lité qu’on avoit contrariée avec quelqu’un.
Les perfonnes de quelque rang chez les Romains
poffédoient dans leurs maifons beaucoup plus de logement
qu’elles n’en pouvoient occuper, afin d’avoir
toujours des appartemens prêts pour y recevoir les
obli
cendans.
Le gage & le témoignage afluré de la convention
confiftoit dans certaines marques doubles d’ivoire ou
de bois, qu’ils nommèrent tefferes dhofpitaütè.
On ne peut donner une idée plus approchante de
ces marques, qu’en les comparant à ees tailles dont
fe fervent nos boulangers & quelques ouvriers pour
marquer la quantité de marchandifes- qu’ils nous ont
fournies à diverfes reprifes. C’étoient pareillement des
marques de bois coupées dans la même pièce, qui
failbieht deux morceaux fcparés , & qui en fe joignant
n’en formoient plus qu’une, fur laquelle on
avoit gravé quel ques caractères qui fe cofrelpondoient.
Ces fortes de tailles formoient la lettre de créance , &
a leur repréfèntation on reeonnoiffo.’t fès h. te«.
Quand deux perfonnes aVoient contracté enfembJe
l’engagement dhofpitaïitè, chacune gardo't une de
ces marques ; elles fervoient non-feulement à ceux qui
avoient ce droit perfbnnellement, mais encore à ceux
à qui ils le vouloient prêter ; enforte que le porteur de
cette efpèce de bulletin , ou lettre de créance,. étoit
aufîi bien reçu , logé 8c nourri, qu’aurait été celui à
qui il appartenoit. Les anciens fe firent une efpèce de
religion des loix & des droits de cette vertu de béné-
ficence, qu’ils nommèrent hofpitalité ; & même ils
établirent des Dieux pour punir ceux qui- les viole-
roient.
J’ajoute qu’il me paroît étrange que cet ufage, qui
eft une noble chanté , foit fi fort aboli chez les Chrétiens,
qui font une profeffion particulière de cette
vertu. Il femble d’abord que ce n’en feroit pas une
de l’exercer, comme les anciens , envers des voyageurs
aifés ; mais ces voyageurs , quelque ' riches qu’ils
foient, ne peuvent guère trouver pour de l’argent, en
pays étranger, un logement auffi commode que celui
que les honnêtes gens du lieu pourroient leur procurer,
fi c’étoit encore la coutume ; & qu’ainfi la
dépenfe qu’on feroit à les loger gi atuitement, comme
autrefois, feroit, à le.bien prendre, un ferviee d’honnêteté
des plus louables & des mieux placés,
TEST , ( H ß . mod. } en Angleterre, mot tiré du
latin teflhnonium. C’efl une proteftation ou déclaration
publique far certains chefs de religion & de
gouvernement, que les rois & les parïemens ont ordonné
de faire ,à ceux qui prétendoient aux diani:és
de .1 “églife anglicane, ou aux charges du royaume.
On y a joint des loix pénales contre les ecciéfiafti»
ques, -les feigneurs du parlement, les commandans
& officiers qui refufent de prêter 1$ fç^me^t goaïéïmJmem
à cés te p , dont voici les principaux for-
titulaires,
J eft des eccUfiaftiques. n Je N. déclare ici fans
ii dîémulation, que j’approuve & confens, foit en
■ » général, foit en particulier, à tout Ce qui eft
v compris dans le livre intitulé : le livre des communes ;
w prières, de l 'adminiflration des facremens , & autres ,
v exercices & cérémonies de l'églife, fuivant lufage de |
»> 1*églife anglicane ». !
Loi pénale. » Celui qui fera en demeure de fa re
s? cette déclaration , fera entièrement déchu de toute j
9t promotion eçcléfiaftique. Tous le,s doyens., cha- |
sj noines , prébendaires , maîtres, chefs, profef-
jj feurs, 8cc. ne feront point admis à leur emploi, ■
» qu’ils n’aient fait cette proteftation ».
T eft. du ferment de fuprématie. » Je N. confeffe &
« déclare . pleinement convaincu en ma confeience ,
j7 que le roi eft le feul fouverain de ce royaume, &
sj de toutes les puiffances 8 c feigneuries, auffi bien
sj dans les chofes fpirituelles & eccléfiaftiques ^ que
s» temporelles, & qu’aucun prince étranger, prélat,
sj état ou puiflance n’a 8 c ne peut avoir nulle jurif-
s> diftion ni prééminence dans les chofes eccléfiafti-
v ques ou fpirituelles de ce royaume ».
Loi pénale. » Perfonne ne pourra être reçu à au-
sj cune charge ou emploi, foit pour le fpirituel, foit
» pour le temporel ; il ne fera non plus admis a
sj aucun ordre ou degré du do&orat, qu’il n’ait p: été
sj ce ferment, à peine de privation dudit office ou
» emploi jj.
Henri V I i l , après fa réparation d’avec l’églife Romaine
, impofa la nécefiité de ces te fis, dont les formules
varièrent à .quelques égards fous les règnes
d’Edouard V I , d’Elizabeth, de Jacques I , & de
Charles I. En 1662 Charles II révoqua les tefls y &
accorda la liberté de confcence ; ce qu’il renouvella
en 1669 & 1672. Jacques II. qui lui fuccéda, en
ufa de même; mais après la révolution qui détrôna
ce prince, le tefl fut rétabli, & on le prête encore
aujourd’hui. En 1673 le parlement drefla un nouveau
tefl, par lequel tous ceux qui entreroient dans quelque
charge publique , ou qui en feroient revetus ,
rejetteroient par ferment le dogme de la tranfiubftan-
tiation , fous peine d’exclufion defdites charges. On
augmenta en 1678 ce tefl dont la formule étoit conçue
en ces termes :
sj Moi N. J’attefte , juftifie & déclare folemnelle-
» ment 8c ftncèrement en la prefence de D eu , que
sj je crois que dans le facrement de U cène du Sei-
» gneur , il n’y a aucune transfubftantiatiojî des éU-
sj mens du pain 6c du vin dans le corps 6c le fang de
s> Jeius-Chrift, dans & après la .epriféçration faite par
» quelque perfonne que ce foit, 6c que l’invocation
» ou adoration de la vierge-Marie ou de tout autre
7» faint, 8c le facrifice de la meffe, de^ la maniéré
» qu’ils font en ufage à préfent dans l’eglife de Ro-
|j me, eft fuperftition 6c idolâtrie. »
aucune réticence, c’eft-à-dire, fans aucunereftriétion
mentale.
TESTU , ( Hifl. litt. mod. ) l’académie Fran-, -
çoife a pofteelé en même-temps deux abbés Teflu ,
morts tous deux en 1706, l’un le ro avril, lautr.e
au mois de Juin. Le premier étoit Jean Te fin de
Mauroi, abbé de Fontaine-Jean Ôc de S. Chéron ;
l’autre Jacques Tefhi, abbé de Belval. M. d Alembert
préfume qu’ils n’étoient point parens j car , dit-il ,
>s la raifon feule de parenté avoit privé la compagnie
jj de pofféder à la fois les deux Corneilles , Thomas
jj Corneille ne fut élu qu’après la mort du grand
» Corneille fon frère ; il n’y pas d’apparence;,
ajoute-t-il , « que l’académie eût traité les deux
>j Teflu plus favorablement.
Un de ces deux abbés Te fia étoit connu dans
le monde par le fobriquet de Teflu tai toi. Si ç eroit
parce qu’il avoit peu de titres pour f- faire ecouter,
ce pouvoit être Teflu de Mauroy ; fi ç’etoit parce
qu’il aimait à parler , à décider , à faire la lo i, &
que par cette raifon, il rechercho.it fur-tout la (ociété
des femmes 6c des gens de la cour, où il craignoit
moins d’être contredit , ce pouvoit être Teflu de
Belval. Au refte le nom -de T e f lu ne faifoit point
d’équivoque ; car ltf premier étoit plus connu fous
le nom de Mauroy ; c’eft fous ce nom que Boileau
l ’avoit d’abord placé dans fes fatyres:
Faut-il d’un froid riraeur’ dépeindre la manie ?
0 « dédaite enfuite que ce ferment eft fait fans j
Mes vers comme un torrent coulent fur le papier ;
Je rencontre à la fois Perrin 6c Pelletier,
Bardou, Mauroy , Bourfault, Colietet, Titrevilie^
Boileau étant dans la fuite devenu ami autant qu’il
pouvoit l’être, dit M. d’Alembert ; de Mauroy &
de Bourfault, ôta leurs noms, 6c grâce alamcfure,
l’inconnu Bardou di(parut avec eux , Bonnicorfe 8c
Pradon remplirent (euls l’hémifticlie.
Boileau avoit auffi traduit pour Mauroy le vers
de Virgile : • -
Qui Baviitm non odit , amet tua carmina , M$vi !
Qui ne haït pas tes vers, ridicule Mauroy ,
Pourroit bien pour fa peine aimer ceux deFourcroyj
On apprend par 11 que l’abbé de Maciroy avoit
: fait des vers ; on n’èn faurôit rien fans cela.
Tout ce qu’on fait de l’abbé Teflu de Mauroy ,
c’eft qu’il avoit été inftituteur des, princefîes , filles
de Monfieur , tfrère- de Louis XIV , 6c que, quand
il v.ou’ut être de l’académie Françoife, Monfieur ne
-croyant pas devoir refufer a un homme de fa maifon
une recommandation qu’il regardoit pomme fins
conféqüence , envoya un de fes gentilshommes .à
l’académie , pour lui recommander l’abbé de Mauroy;
la ré;)onfe de l’académie fut beaucoup plus favorable
que Monfieur ne s’y .attendoit : quoi 1 dit Monfieur