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de Perrault) rapporte , d’après Boileau , un pafîage
de Vitruve, traduit par un frère de M. Perrault
lui-même. Vitruve y approuve la févérité cruelle
qu’il attribue à Ptolémée-Phiiade'phc à l’égard de
Z o ïle . I l eft c e r ta in , dit Vitruve, que Zoïle a bien
m é n té cette p u n itio n , puisqu'on ne p e u t p a s la mér
it e r p o u r un crime p lu s odieux que celui de reprendre
un é c r iv a in q u i n eft p a s en é ta t de rendre r a i -
J b n de ce q u 'il a é c rit.
Voici, fur ce Jugement bizarre, les réfl xîons
de M. d’Alembert:
« Indépendamment de l’abfurdité de cette ma-
o» xime, Vitruve, comme le remarquoit très-bien
» Charles Perrault, ne. faifoit pas attention qu’èn
*> parlant ainfi, il condamnoit la févérité cruelle
sa dont il accabioit lui-même , en ce moment ., le
»3 malheureux Z o ïle , que la mort ?.vo!t mis depuis
» long-tqmps hors d’état de fe défendre. Quoi
>S qu’il en foit, on eft bien tenté de croire que
» le fabrique inexorable qui a tranferit ce paffag:
>■> fi ferieufement & avec une for e d'approbation,
» auroit fait un mauvais parti à Charles Perrault ,
» s il eût été chargé de lui infliger quelque peine
93 pour fes blafohémes contre le prince des poètes;
» tant l'intolérance & le fanatifme paroiffent info-
» parables de toute efpèce de culte fuperftitieux! »
Z oïle , ( H f t . eccléf. ) patriarche d’Alexandrie
au fixième fiède, fut dépoté vers l’an 537 par la
fadion des ariens pour Ion orthodoxie & (on attachement
aux déifions du concile de Calcédoine.
ZOLKIEWSKI, 1 ( Staniftas ) ( H i f t . de P o lo g . )
général polonois , grand chancelier & grand général
de Pologne, aïeyl du fameux Jean Sobieski,
roi de Pologne. En iéto il remporta une grande
vidoire fur les ruiïes, il prit Mofcpu & le czar
Bafile; mais l’exploit par lequel il eft le plus célèbre
, eft celui où il fuccomba, c’eft fa belle retraite
dans la vallée de Lopuczna, que l’on .compare
, en Pologne , a la fameufe retraite des dix
mifle , comme on y a comparé , en France , la
retraite de Prague. Quoi qu’il en foit de ces com-
parailôns & de ces jugemens , Z o lk iew tk i étant retourné
far fes pas pour retirer un régiment qui
avoit été oublié dans un pofte oà on Pavoit placé,
fut rencontré par une troupe de tartares.qui l'attaquèrent
av^nt que fes polonois euflène pu le
joindre j il fe . défendit ?vec le plus grand courage,
& :t.pmba percé de coup? fur les corps de
trois ou quatre des plus hardis d’entre les ennemis
qu’il avoit tués de fa main*
J e m e u r s e n v i r o n n é d ’e n n em is q u e j ’ im m o le .
Ces faits font confîgnés dans une infeription la tine
gravée fur fon tombeau dans l’églife de Zol-
kief ou Zolkiew, & qui finit par ce vers de Vir-
gilci
Z O N
E x Jriare aliquis nojlris ex ojfibus ultor.
Cette petite ville de Zolkiev/ fut brûlée par accident
en 1718. II n'en refte que l’églife & quelques
maifons.
• ZONlF.REN, ( Corneille & Jean de ) ( H if t. l i t t .
m o d j ) père & fils, favans de la ville de Dor-^
drechr. '• '
Le père , né dans cette ville le z8 feptembr©:
1J93 , exerça d’une manière diftinguée, la médecine
& les emplois les plus honoiables. On a-
de lui les ouvrages fuivans : O ra tio fu n e b r is in.
obitum D D . Cornelii f t l i i ; e p if to la rejponforia de
v i t ce termino :■ de u n ita te libe r f in g u la r is a d Je n atum
populumque d o ’dracenfem : tra é la tu s de v a rio lis &
morbfllls : epiftola de renum vejicoe calculo : epif*
to la rejponforia de curatione ite r a t i a b o rtu s . On a
trouvé dans fes papiers un recueil d’avis & d’ob-
fervations, tant lur la médecine que fur la chirurgie.
Le fils, qui fut aufli honoré des plus nobles
emplois dans fon pays > cultiva particulièremcht
les b e1. les-lettres 6c la poèfie ; il fit des vers en
latin , en hollandois & en françois ; il avoit beaucoup
étudié la langue françoife, a nfi que la langue
grecque. On a de lui des tragédies françôifes, fa-'
voir : Ju le s -C é fa r s Cléopâtre, M itk r id a te . Il a écrit
aufli fur le droit & fur les antiquités. Né à Dor-'
drecht le 3 juillet 1 6 2 .1 : mort dans la même ville
le 1 1 décembre 1676.
ZONARE, (Jean) { H i j t . l i t t . mod. ) l’un des'
hiftoriens de la Byfantine-, & comme tel honorcr
d’une édition faite au Louvre, & qui a paru en
1686 & r'687. Ses annales vont jufqù’à la mort
d’Alexis Comnène , arrivée en 1118. Il eft de
quelque utilité pour ce qui concerne lhiftoire de
fon tems. Sur tout ce qui précède il copie Dion.
Le préfident Coufin a traduit en françois , du grec ;
de Z o n a re } ce qui concerne-^ï’hiftobe romaine.'
Cet auteur avoit exercé des emplois cônfîdérables
à la cour de Conftantinople , & par conféquent r
il mérite quelque confiance fur les faits arrivés
de fon tems, & qu’il a été à portée de eonnoître.
S’étant enfu'ite dégoûté du monde , il fe fit reli-
geux de l’ordre de Sa:nt Bafifo. Il mourut avant
le milieu du douzième fiècle. On a encore de lui
des commentaires fur les canorvs des apôtres et des
conciles , & quelques traités dont on ne parle plus.
ZONCA , (Vidor) ( Hift> lit*» m o d . ) mathé- ,
maticien italien du dix - leptième fiècle , reuflit
principalement dans la mécanique & dansl’archi-
tedure ; il avoit du talent pour l’invention des nfa-
chines; il a publié fes inventions dans un ouvrage
intitulé : IJovo tedtro d i m achini & edifteii,
ZOONUS, ( Guillaume) (H i f t * l i t t • m o d .)
ïàvant anglois, profeffeur royal à Cambridge , quitta
l’Angleterre quand il vit la religion proteftante y
prévaloir ; il enfeigna le droit à Louvain, à Co-
ïogne , èn Italie. Mort vers l’an 1 $71. Un volume
de lettres qu’il a laifle a fuffi à Pitfeus pour le
mettre au rang des écrivains illuftres de l’Angleterre.
ZOPPIO, (Jérôme & Melchior) fHift. lut.
mod. ) en latin Zoppius 3 pèie & fils, favans d’Italie,
ont vécu, l’un dans le fèizième fiècle, l’autre dans
le dix-feptième, tous les deux nés à Bologne; ils ont
é té l’un & l’autre fondateurs d’académies. Le père
établit à Macérata, où il profefloit les humanités,
l ’académie desCatenati; le fils établit à Bologne y
où il enfeignoit la phil.ofophie, l’académie des
Gelati, à laquelle il laifla, par teftament, la falle
de. fâ maifon pour s’aflembler. Le père, mort en
155)1 , <*crivoit principalement en italien. S. s eu-
Vfageç font un recueil intitulé: Rime e profe di Gi-
rolamo Zoppio : I primi quattro libri de IC Eneïde
tradotti da Girolamo Zoppio con alcune annota-
tfioni nel .fine di _ ciafchedun libro : Raggionamenti
in diféfa di Dante 3 è del Petrarca : Rifpofta di
Girolamo Zoppio, aile oppofifioni fanefifatte a.fuoi
raggionamenti in difefa di Dante : Poetica fopra
Dante : Difcorfo di Girolamo Zoppio , interno ad
alcune oppoji^ioni di Lodovicô Caftelvetro, alla Can-
qone de Gigli d‘oro compofta da Annibal Caro in
Iode délia Real Cafa di Francia.
Le fils, mort en 1(334, à plus de quatre-vingts
ans, écrivoic le plus ordinairement en latin. Ses
ouvrages font :
Traélatus très facrr piorum a fie Hum. De fermo-
nibus analyticis. De finfu & fenfbili. Lu fus poétici.
Il a auflîdes ouvrages italiens : La filofofia in-
ter a. Parafrafi di Ariftotele.
Et on lui attribue une comédie intitulée: Il Diogène
aceufato, comedia, del Caliginofo academico
Gelato. '
Z O P Y R E . ( Hift. ane.) Voyey Darius, fils
d'Hyftafpe; ) ■
Z o p y r e ou ZopiRE, eft aufli le nom de plu-
fieurs Aledecins célèbres dans l’antiquité ', dont
l’un inventa & communiqua , dit-on, au grand Mi-
thridate, roi de Pont, un antidote fouverain contre
toute forte de poTons; un autre ( fi pouttant il
efi bien certain que ce ne foit pas le même ) côm-
pofa un autre antidote (fi pourtant ce n’eft pas le
meme aufli avec quelques combinaifons différentes. )
pour un des Ptolémées, rois d’Egypte; ce fécond
antidote s’appeloit Ambrofia foit qu’il fut d’un
goût agréable comme l’ambrofie ou ambroifie, foit
qu’il égalât en quelque forte les hommes aux dieux
en prolongeant leu;s jours & les mettant à l’abri
des dangers. Celfe parle.de ce médecin & de fon
antidote , 8c Plutarque parle d’un troifieme mede*
ein du nom de Z o p i r e , qui vivoit de fon tems.
Z o p y r e , eft encore dans l’antiquité, le nom
du gouverneur que Périclès avoit donné au jeune
Alcibiade qui étoit fous fa tutèle. C’étoit un
thrace de nation, efclave de Périclès , 8r de tous
fes efclaves peut-être le moins propre 8c par fon
âge & par fon cara&ère, à former l’enfance d’un
élève tel qu’Aicibiade ; aufli négligea-t il fort fon
éducation.
Diogène Laërce rapporte qu’un Z o p y re , phyfio-
nomifte de frofeflion, & qui attribuoit une grande
certitude à fon art, voyant pafler «n homme, déclara
que cet homme , qu’il ne connoifloit pas ,
devoit être fort débauché : cet homme étoit So-
crare ; 011 fe moqua du phyfionomifte. Ne vous
preiïez point tant de le condamne:, dit Socrate, il
n’eft pas aufli éloigné de la vérité que vous lé
penfêz, & le philofophe avoua que fes inclinations
l’auroient porté à la débauche, s il nç s’étoit étudié
toute fa vie à les réprimer, & s’il n’eîtt mis toute
fon attention à fe fortifier contre elles du fccours
de la philofophie.
ZOPYRION. ( H i f t. H tc .a n c . ) C’eft lenomd’ün
grammairien, auteur d’un diâionnaire grec ou
plutôt d un commencement de didionnaire, depuis
a lp h a jufqu’à d elta inclufîvement, qu’on Voit au
commencement du lexicon de Suidas.
ZOROASTRE. ( H i f t. a n c . ) Les recherches &
les travaux de M. Anquetil du Perron, de l’académie
des inferiptions & belles-lettres, fur Z o ro a f -
tre & for fes ouvrages font connus de tout le
monde.« Eft-il rien d’inacceflible aux partions
fortes , die M. de Brcquigny , dans fon difeours
de réception à i’acadcnre françoife? Un favanc,
fans autre motif que l'ar.ieur de s’inftruire , fans
autres reffources que fon courage , fiirmbnta des
obftacles qui paroifloient invincibles ; il revint
chargé des plus curieux manuferits de l’Inde , 8c
la bibliothèque du roi en fut bientôt enrichie. . .
On vitavec une forte de refpeét parmi ces’précieufes
dépouil es , les livres fi vantés & fi peu connus,
attribués à ce' fameux Z o ro a ftre qui donnoit des
loix aux perfes à peu près dans le même tems que
Confucius didoit fa morale aux chinois , que les
fept fages illuftroient !|| Grèce, que Numa ébauchait
le premier fyftême politique de Rome naif-
fante , & que-la plupart des régions de l’Europe
qui s’éno gueilüiîènt aujourd’hui de la gloire & de
la puiflance de leurs fouvera’ns , n’éto ent encore
que des forêts habitées par des fauvages. *.» • Za-.
roaftre eft regardé comme le chef & l inftituteur de
la fede des mages dans l’Oricnr. On ne fait pas
d’une maniéré bien certaine dans quel tems il a
vécu ; il y a fur ce point un aflez grand partage
d’opinions entre les favans. Pline , h i f t . n a t.