
àes troupes de Savoye, & fut tué en 1636 de-
va it la forterefll’ de Fontanette, dans le Milanès. Les
Xoldats lui rendirent un hommage pareil à celui de
ces grenadiers , qui, faifis d’enthoufiafme , aiguisèrent
leurs epées fur le tombeau du maréchal de Saxe ,
les loldats de Toiras trempèrent leurs, mouchoirs dans
fon fang, perluadés qu’avec ce gage de la viéfoire,
dont ils ne vouloient jamais fe leparer , ils feroient
déformais invincibles. Toiras étoit aufli raodefte que
les foldais étoient fiars de fervir fous lui» Lorfqu’il
rendoit compte des opérations de l’armée, ou il ne
parloit point de lui , ou il employoit toujours une
tournure indirecte par averfion pour l’égoilme ;
« difoit ; celui qui commandoit , ou le general donna
tel ordre ou fit telle démarche ; jamais ï ordonnai , je
marchaL XJne pareille habitude eft efhmable , en ce
qu elle tient à un principe> & qu’elle peint un caractère.
On ne reprochoit qu’un, défaut au maréchal
de Toiras, c’étoit d’étre fujet à l’emportement. On 3 là vie écrite par Michel Baudier, hiftoriographe
de France, fous Louis X I I I . ( Voye^ l’ardcle
Baudier. )
Le maréchal de Toiras avoir été lieutenant de la
Venerie de Louis XIII, puis capitaine de la volière >
c’étoit le chaffe ur le plus favant & le plus exercé
dans tout genre de ehaffe, c’étoit for-tout le tireuF
le plus adroit ;ce fut par ce talent qu’il fe fit d’abord
connokre à la cour, ou il n eft nullement méprifé.
Ses emplois de chaflè l’occupant beaucoup , & le détournant
du métier des armes, objet de fon étude
& de fon inclination, il quitta tous lés emplois pour
une compagnie aux Gardes , & courut faire la
guerre»
Nous avons feulement entendu dire , & nous
n’avons lu nulle part l’anecdote fuiyante. Louis XIII
étoit bègue , c’eft un fait connu. Un jour, à la chaffe
du v o l, il demanda en. bégayant où étoit l’oifeau ,
Toiras, répondit auffi eu bégayant : Sire, te voici :
le roi crut qu’il pouffoii le manque de refped jufqu'à
vouloir le contrefaire , & dans un mouvement d’indignation
y il le frappa d’un gant qu’il tenoit à la
main. Un courtifan, au lieu d’applaudir à la colère
du ro i, & daccabler, félon l’ufage , un malheureux
qui n’auroit pu fe défendre qu’en commençant par
perokre plus coupable encore , eut l’honnêteté de
dire au roi i V» M» ignore*t-elle que M. de Toiras
a le malheur d’être bègue l en ce cas, dit le roi ,
l’ai tort & très-grand tort y je dois le réparer» De
ce moment, il fe piqua toujours de fovorifer &
davancer Toiras, & ce défagrément ne contribua
pas médiocrement à fa fortune.
T O K K JV A R I f. m. ( Hifi.mod. )efpèce d’armoise
à compartimens qui fait un des principaux meubles
des Japonois, dans laquelle ils ont foin de placer
îe livre de la loi qu’ils ne montrent point aux étrangers
, & qu’ils se laiffent jamais traîner dans leurs
chambres. (A . R.j
T Q K & O , f Hifi. mod», J c’eft le nom que les Japonoîs
donnent à un coffre qu meuble dont ils orncnf
leurs appartemens. Il n’a qu*ün. pied de haut for deux
de large ; on le place contre la muraille d’une cham«-
bre , û£ l’on étend deux tapis au-deffous ; c’eft-là que*
Ton fait afleoir les perfonnes à, qui l’on veut faire
honneur. (A . R .j
T 0 LAND ( Jean ) Hifi fat. moi. ) Cet auteur.
Anglois célèbre , né en Irlande, élevé en Ecoffe & en.
Angleterre, dans une épitaphe qu’il s’eû faite à luir
même, S i qui contient l’h'ftoire- de fa v ie , fe. donne,
i pour un littérateur univerfel, pour un homme favant
dans les langues , & fur-tout pour un grand défenq-
feur de la vérité & de la liberté»
H. S . E.
Joannes Tolandus /
Qui in Hibcrniâ propè Deriam natus J
In Scotid 6* Hïbertùâ jluduit,
Quod Oxonii quoque fecit adolkfcens y
Atque Germanià plus feitiel peùtâ
Virîlem circà Londinum tranfegit ceUtemL
Omnium faierarum excultor,
Et linguarum plus decem ftiens.
Yertiatis propugnator ,
Libertatis ajfertor x
Nulüus autepi feElator aut cHens y
Nec minis, nec malis ejl mflexus ,
Qu’m quam elegtt viam perageret ,
Viili honcfivm anteferens.
Spiritus cum eethereo pâtre y
A quo prodïit olïm , conjungitur.
lpfe vero cetemùm e(l refurre&urus ƒ
At idem fiiturus Tollandus nunquami.
Natus nov. 30.
Calera, ex fcriptis pete»
Il finit donc paT nous renvoyer à fes ouvrages St.
c’eft là que les ennemis de là mémoire trouvent la.
matière des plus grands reproches , for-teut. de celui
d’impiété t il faut pourtant avouer qu’à Ia< fin de cette:
épitaphe , il rend: hautement témoignage à. la fpiritua-
lité , à l’immortalité de l’ame & à. la refurreâion. Au
refte y fon livre intitulé la. Religion Chrétienne fans
myjlères y fot condamné au feu en Irlande. Lt Naza~-
rcen. , ou le Chriflianifme Judaïque , Payen■ & Mahor-
métan le Pantheijlicon, feu. formula, celebrandæ. focie-
tatis Socratica ; le livre qui a pour titre : Adeifedemon.y,
five Titus Livius a fuperftitïone vincicatus,i tous ces
ouvrages ont été fort combattus par les Chrétiens*
zélés. Taland y élevé dans la. religion, catholique , fut
fur-tout le plus.grand ennemi de la religion.catholique
il écrivit & agit avec beaucoup d’ànimofité contre:
les François , les Catholiques &; lesStuarts , 6c c’eft là
ce qu’il appelle être libertatis ajferior. Toland étoit né
en 16/0, il mourut à Londres en 1722»
T O L E D E , ( Hifi. cTEfpagne. ) grande maifoit
d’Efpagne, dont éioient les ducs d’Albe, parmi Jeft
iBuels on diftingue fur - tout Ferdinand Alvarez de
Tolède , duc d’A lb e, l’un des plus grands capitaines
du feizième fiècle. 11 naquit en iy o S , commença de
fe fignaler à la bataille de Pavie ; il étoit à l’expédition
de 1 unis en 1535 , à celle de Provence en 1336, à
celle d’Alger en 1338 ; & on affure quM avoir eu le
mérite d’improuver d’avance celles de ces expéditions
qui ne réullirent pas. Il fervit avec éclat contre la
France dans la Navarre Sc dans la Catalogne ; mais
ce fat for-tout en Allemagne contre les princes Pro-
teftans qu’il remporta les plus grands avantages : il
gagna la bataille de Mulberg, & blâma encore l’expédition
de Metz, qui ne réuftit pas. Il fit auflâ la
guerre en Italie contre les François avec des fuccès
divers „ fous le règne de notre Henri II. Les Efpagnols
le louoieat ou l’accufoient d’une févérité „ que nous
taxions avec raifon de cruauté.
Lorfque Philippe I I , fils de Charles-Quint, en voulant
introduire l’inquifition dans les Pays-Bas, donna
lieu à la révolte d’une partie de ces provinces , il envoya
lé duc d’Albe les gouverner à la place de Marguerite
d’Autriche , ducneffe de Parme , fa foeur naturelle
, qu’il accufoit de trop d’indulgence. II n’eut pas
ce reproche à faire au duc d’Albe ; celui-ci courut exécuter
en Flandre les ordres fanguinaires qu’il avoit.
diélés. au confeil d’Efpagne. Il commença par ordonner
aux chefs de la nobleffe de venir fe ranger auprès de
lui. Ce fut alors qu’il fit trancher la tête au comte
d’Egmont & au comte de Horn , pour avoir écouté
les plaintes des mécontens, Si. avoir paru s’y inté-
reffer. La guerre & les violences ne cefferent plus dans
les Pays-Bas. Le duc d’Albe fe glorifioit d’avoir fait,
monter les confifcations à huit millions par an , &
d’avoir fait paffer dk-huit mille hommes par les mains
des bourreaux > fans compter ceux qui a\ oient péri
dans, les guerres» Philippe II. fbupçonna enfin qu’il
pouvoit y avoir un peu d’excès dans ces rigueurs ;
il rappella le duc «TAlbe , mais poiÿ l’employer dans
d’autres affaires ; un tel miniftre étoit trop felon fon
cceur, pour qu’il' confentît à s’en priver.
Quelques années auparavant en 156^ , à l’ei>-
trevue de Bayonne , qui. n’offroit que des apparences,
de fêtes Sc de plaifirs , 1e duc d’Ail?e , qui étoit venu
à Bayonne chargé des ordres de Philippe I I , avoit,
avec Catherine de Médicis, des eo,nférences noéhirnes r
ils tenaient enfemble des confàls de fang. Les troubles
des Pays-Bas & leur foulèvement contre le joug
de l’inquifition , comraençoient dès lors à donner
de l’inquiétude à l’Efpagne & au Pape. Oîi crut que-
l ’objet de cette entrevue & de ces conférences fecretes,,
étoit de former une ligue entre les deux couronnes ,
pour l’extirpation de l'hérefie dans les états refpeétifsj;
ïl paffa pour confiant qu’on avoit propofé les moyéns-
jes plus affreux , & que lfe projet du maffacre de
la Saint-Barthélemy , qtii ne fut exécuté que fept
ans après , avoit été formé à Bayonne*; le duc d’Albe
voulûit , dit-on , que , fous prétexte dHine conyoca*-
don des grands,. on. raffemblât & qu’on abattît d-’un
Ifeul coup fes têtes les plus élevées du partie ©n rapportoit
de lui cette phrafe : la tête d'un fattmôn vaut
mieux que toutes les grenouilles d'un marais. CôS
difeours , ces fentimens, ces projets étoient fort dans
le cara&ère du duc d’Albe , & il étoit dans le
caraélère de Médicis de s’y prêter.
Dans cette même entrevue de Bayonne, le dite
d’Albe avoit infpiré à la reine cle France les plus
’ fortes préventions contre le chancelier de l’Hôpital 9
fe feul homme tolérant qu’il y eut à la cour.
Le duc d’Albe , malgré la conformité de fes
principes avec ceux de Philippe I I , n’avoit pas été
a l’abri des foupçons de ce fombre politique. Phiiippe
avoit pris ombrage de ce que le duc s’étoit fait
11 iger une ftatue à Anvers , & il la fit abattre da
vivant même du duc. Des auteurs difent que ce
furent les Hollandois qui l'abattirent. Quoi qu’il en
foit , il éprouva diveries difgraces àfà cour ,& fut
meme emprifonné au château d’Uzeda , d’où il ne
j fôrtit que pour -reprendre le commandement des
armées, & alter faire la conquête du Portugal. C e
: fut ainfi qu’l! fe vengea de î’opprefEon qu^il avdit
éprouvée. Il penfe l’éprouver de nouveau pour prix
d’un fi grand fervice il mourut pourtant dans une-.
efpèce de faveur & dans les bras de fon roi „ le
12 janvier 1582»
TOLET , Ç François } ( Miß. litt. med. J lavant
& habile Jéfuite^ Elpagnol , joua un grand rôle à
Rome. , fous- les papes Pie V ,> Grégoire XMI T
Grégoire X IV , Innocent IX , & Clément VI1L.
Tous ces papes, l’employèrent dans dés affaires importantes
, îe dernier le fit Cardinal , Sc il fut le:
premier cardinal qu’aient éu les Jéfuitcs. Tolet r quoi—
qu’Efpagnol , quoique léfuite Si quoique Cardinal,,
travailla fortement & avec ardeur à la réconcfliatiom
de Henri IV ave6 le Saint-Siège. Henri IV l’ènt\
aima toujonrs depuis, & fai fit touteslesoccafions.de
lui témoigner là reconnoiffance. A la mort, arrivée:
en. 1556 ,. il Tuii fit foire un fervice- fotemnel , à
Paris & à Rouen. Tolet , à travers le» grandes affaires
dont.il étoit chargé v trou voit le temps de fe
livrer à. l’étude.. On a. de. lui divers: ouvrages SJtous»
théologiquev
TO L L IUS, ( liacques, Corneille Sc Alexandre ^
( Hiß. fat» mod ): trois frèresfovans Hollandois du:
dix-feptième fiecle Jacques ,. mort en ^696 ,,
Alexandre, en. 1*673. Jacques a |donné des relations»
de voyages, fous 1e titre d'Epifiola. itineraria*, & de:
Tollil infignia hineram. I t a l i c l il a: donné.' auffiû
une édition, de Longin».
Corneille, fecrétaire d^lfaac Voftius , qui fût,,
dit-on obligé de le chaflèr ,, eft. auteur d’un.traité;:
de infellcitate litteratorum».
Alexandre a donné une édition d’Appièm
TOMBA ou. TOMBO,. (• Miß. mod. ) c’eff ainfiï
que l’onmomme en Afrique parmi lès- habitans ido-**
lâtres- des- royaumes d’Angola- &. de Metaofoa., des;