
longues divificns des maifons de Bailleul &. de Brus,
relativement à la couronne d'Ecoffe, qui refta enfin
a la maifon de Brus, Waltei Smart-, grand -fénéchal
d Ecoffe, époufa Mafia de Brus, fille de RobertI,
& foeur de David I I , rois d’Ecoffe. De ce mariage
naquit Robert Stuart, qui, après la mort du roi .
David II, fui oncle maternel, arrivée en 1370, fin
reconnu roi d Ecoffe fous le nom de Robert II Cet
a.spjement à un tr. ne en quelque forte-inattendu,
dans la fuite l’avénemeijt de Jacques VI à la
coi .renne d’Angleterre, & la réunion des Royaumes
Britanniques fous ce prince , cotte accumulation d’-em-
piros & de titres, ces faveurs de la fortune où la
politique femble placer le bonheur. fuprême , n’ont
pas empêché que cette maifon de Stuart n\*it mérité
entre toutes les autres le titré refpe&able <£hifohur.u ,
par une fuite de difgraces que le temps n’a point vu -
finir, & ctft principalement' des Stuart s , qu’on a
tfo dire ; •
Tolluntur in altum
Ut caf-.i graviore ruant.
Robert III fils de ce Robert I I , qui le-premier
des Siuû.tj , éioit monté fur le trône, mourut ( en
3406 de douleur, du- ce que Ion fils étoit tombé
Caire les mains des Anglois qui. le retenaient prifbn-
nier.
Ce fils , qui fut- "dans la fuite Jacques I , après
avoir été dix-huic ans prifonnier en Angleterre , fut
maffàcré la nuit dans fon lit ( 1437 ) par fes propres )
par fes propres parens, par fon oncle Walter
comte d’Athol, efeorté d’une troupe d’affofïins. Le
. roi éioit logé avec la reine la femme , dans le couvent
des Dominicains à Penh ; fes domeffiques avoient
été gagnés % & le roi ne fut défendu que par deux
femmes, Une jeune dame de la ma'fon de Douglas9
attachée à la Reine, entendit le bruit que faifoient
les affaffins > en voulant enfoncer la porte de l’ap-
partemenl ; elle courut à cette porte pour eji feimer
les verroux, les dom-ftiques les avoient enlevés j
elleoppofe aux efforts des affaffins la foibte réfiftance
de fon bras, elle eut le- bras coupé. Le foi plein de
-valeur comme de vertus , fàifit fon épée & tua
quelques-uns de ces affaffins ; la reine dont la ten-
■ dreffe animoit le courage, s’élance au devant de leurs
épées, & fait à fon mari un rempart de-fon corps.
BJle fut percée de plufieurs coups qui firent craindre
pour fe vie ; le roi en reçut vingt-huit , la plûpart
mortels, & tomba enfin accablé par le nombre ;
«kns ]a fuite tous les affaffins périrent au milieu dès
fupplices ; celui du comte d’Athol fut horrible comme
fon crime. On commença par fie promener nud dans
Edimbourg , on lui do:*rsa enfuite l’eftrapade , on
lui mit fur la tête une couronne de for ardent. On
lui déchire les entrailles , on les brû'-a. On le tenailla,
enfin on foi- aqracha le coeur, & on le jetta au feuj
puis on décapita , on écartela fon cadavre..
JLês fiÜes de Jaunies I , à la mort de leur père,
furent réduites à chercher un afyle en Francs 'oit
u.ie de leurs foeurs éroit dauphine , c’é oit la prem ère
fimme.de Louis X. ; vicfme de la calomnie ,-elle
mourut à vingt ans, moitié de maladie, moitié de
douleur, & déjà laffe de la vie. Son dernier mot
fut : f i de la v it , quy\,n n: ni en pari:plus. Elle mourut
fous le règne de Charles V il ion beau-père, &. ne
fut point re ne.
Jacques II fut tué à vingt- neuf ans $ de l’cc'at d’un
canon qui creva devant le cita.eau de Roxboreug,
qu’il alfiègeoit en 1460.
Jacques III, n’avoit pas trente-cinq ans , lorfqu’il
fut rué à' la bataille de Baunockburn , en I488 , par
fes fujets rebelles.
Jacques I V , gendie du roi d’Angleterre Henri VII,
ayant fait en 1513, pour fervir ia France , une irruption
dans les états de Henri V III, fon beau-frère,
termina par une mort violente une vie tou jours agitée.
I: fut trouvé parmi les morts à la bataille de Flodôn.
Henri V I I I , ayant à fon tour fait une''Irruption
en Ecoffe , mit en déroute l’armée Ecoffpife près
du Gclphe de Soiway , &. fit beaucoup de prifonniers
importans. Jacques V en mourut de chagrin à trente
ans en 1542 , laiffant pour unique héritière, Marie
Stuart fa fille, qui venoit de naître.
Quelle dèflinée fembloit devoir être & plus brillante
& plus heureufe que celle de cette princfiïe I Reine
d’Ecoffe dès le Berceau , reine de France par fon
mariage avec François II , ayant même des prétentions
aux Royaumes d’Angleterre & d’Irlande , &
indépendamment de ces prétentions dès lors acquifes
ayant à cette riche fucceffion les efpérances les mieux
fondées pour l’avenir, quelle m -gnifique carrière fem-
bloit s’ouviir devant. - elle l Auflî les L’h.pual , les
Ronfard, les Joachim du Bellay., tous les poètes
de fon temps , en célébrant fa beauté naiffante, fes
grâces qui fe déveioppoient de/ jour en jour, fes
douces vertus Si fes talens pour le moins égaux aux
leurs, ne voyoient-ils pour elle dans l’avenir qu’un
long enchaînement de profpérités ; tant d’avantages
vinrent aboutir à l’échafaud après dix-neuf ans de
captivité.
Ses ennemis lui ont imputé deux crmes, l’un pour
la perdre en Ecoffe, l’autre pour la perdre en Angleterre.
Le premier étoit d’avoir été rempliede la
mort violente de fon fécond mari , Henri Stuart
d’Arnley, le fécond d’être entré dans des comp’ots
contre la vie de la reine Elifabeth ; il doit m’être
permis de dire que la preuve de fon innocence fur
ces deux points, eft portée jufqua la démonftration
dans le neuvième volume de Fhiftoire de la rivalité
de la France & de l’Angleterre, c’eft le fécond volume
du fupplément. Voye^ fur cette qu- ffion l’article
Elisabeth , reine d’Angleterre , les obforvations du
rédaéleur fur le récit de l’auteur , de cet aiticle,
M. L. C. ; voye{ auffi les articles Lesliy , Morton ,
MurraIjNorfolçk, RicCïO^DÆvi^Walfiiiglam.)
Malgré les malheurs de là mère, Jacques VI remp’
aça
plaça fur le trône d’Angleterre la meurtrière de Marie
S titan , il réunit les . royaumes Britanniques & fut
Jacques I. en Angleterre , il n’éprouva pas personnellement
d’autre calamité que celle d’être beaucoup
trop méprifé de fes fujets, qu’il obligeoit de vivre
en paix , & qui auroient' mieux aimé le trouble*.
Marie Stuart avoit été envoyée à l’échafaud par
une étrangère, par une ennemie qui abufdit du droit
du plus fort. Il étoit réfervé à Charles I d’y être
conduit par fes propres fujets ; mais ceffons de reprocher
à i’Angletêrre un crime qu’elle détefte, &
qu’elle expie tous les ans en folemnifant le martyre
de- Charles I. Obfervons feulement qu’il n’arrive jamais
à la maifon Stuart une apparence de fortune ,
qui ne l’oit pour elle ia fource d’une difgrace beaucoup
plus cruelle ; c’eff toujours le
Tolluntur in altum
Ut cafu graviore ruant.
Après la terrible & impofante tyrannie de Cromwel,
les Stuart font rétablis contre toute efpérance, &
bientôt par l’expulfion de Jacques II en 1688 , ils
font à jamais renverfés du trône , & toute la poftérité
de Jacques eft proferîte avec lui.
Le prince Edouard , fon petit- fils, fécondé plutôt
par les voeux que par les forces de la France , a
d’abord quelques fuccès briilants en Ecoffe ; mais le
terme en eft court, & fes fuccès n’ont d’autre iffue
que de porter fes amis à l’échafaud, il y échappe
lui-même avec peine ; bientôt abandonné, emprifonné
même par fes proteâéurs , il n’a plus d’afyle qu’à
Rome. On peut dire aujourd’hui :
Le Cid même peut-il réparer les ruines
. De cet arbre féché jufques dans fes racines !
Tel a été le fort de la branche royale de Stuart ;
dans les aunes branches nous trouvons auffi quelques
perfonnages célébrés , & un beaucoup pfos grand
nombre de malheureux.
i°. Dans une branche des ducs d’Albanie , Jean,
comte dé Bâchan , connétable de France ,-tué à la
bataille de Verneüil au Perche, le 17 Août 1424.
2®. Robert, fon frère, tué avec lui dans la même
bataille.
3 ®. Mordac Stuart, duc d’Albanie , neveu des deux
précédons, & régent du royaume d’Ecoffe , eut la
tête tranchée en 1427 , avec fes deux fils Gautier &
Alexandre. Un autre de fes fils, Jacques’ Stuart
mourut exilé en Irlande. 4°- Dans la branche de Darnley-Lenox , Jean
■ Stuart, fèigneur de Darnley, tué en 1313.
5®, Jean Stuart, fécond du nom , arrière-petit-fils
du précédent, fujet utile à notre roi Charles V I I ,
qui récompenfa fes fervices par le don du comté
d.£vreux, & des feigneuries d’Aubigny <$c de Con-
.creffaut • tué en 1425, au combat de Patay.
- Hijloire. Tome V.
6*. Alafo Stuart, feigneur de Darnley, fils aîné
du précédent, tué le 29 octobre 1438. •
7°. Mathieu Stuart, premier du nom , comte de
Lenox, petit-fils du précédent, tué à la bataille de=
Flodon en 1513.
8°. Robert Stuart, comte de Beaumont le Roger ,
feigneur d’Aubigny, chevalier de l’ordre du Roi ,-
capitaine des cent gardes Ecoffoifes, connu fous le
nom du maréchal d’Aubigny , frère puîné de Mathieu ,
fut fait maréchal de France en 1515. C ’étoit un des
compagnons de Bayard, il avoit fervi avec fuccès
en Italie & en Provence, dans le temps de la fa-
meufe expédition de Charles-Quint en 1336.
99. Jean Stuart , fils de Mathieu I , tué en 1527 J
dans un combat entre les Douglas & les Hamiltons.
10?. Mathieu Stuart II du nom", fils de Jean,
comte de Lenox, & régent d’Ecoffe , tué en 1572.
n ° . Son fils fut ce malheureux Henri Stuart
Darnley, fécond mari de la reine d’Ecoffe, Marie
Stuart. La nuit du 9 au 10 février 15 67, la maifon
oh étoit logé Darnley , fauta en, l’air par' le jeu
d’une mine, & on retrouva le corps de ce prince à
quelque diftance’ delà fous un arbre. Darnley fut père
de Jacques V I en Ecoffe, ou Jacques I en Angle«
terre. Ainfi, ce roi qui réunît les trois royaumes Britanniques
, n’étoit de la branche royale d’Ecoffe que
par fa mère , il étoit par fon père de celle de Darnley,
Lenox.
12°. Dans la branche des Stuarts d’Aubigny-R’ che-
mont; Jean Stuart, mort de bleffutes reçues àii
combat de Bramdea , le 29 mars 1644.
13". Bernard fon fi ère j comte de Leichfeild; tue
au combat de Chefter , le 2 2 feptèmbré 1645.
14°. Georges Stuart, baron d’Aubigny , frère des
deux précédents , tué au combat de Kineton , le
23 oÔobre 1642.
STUCKIUS, ( Jean-Guillaume )(HiP- Utt. mol)
de Zurich , favant qui vivoit vers la fin du feizreme
fiècle, -eft auteur de commentaires fur Arrien,.d’un
traité des fejlins des anciens & de leurs facrifiçes ;
il fit à la louange de Henri I V , un ouvrage intitulé ;
Carolus Magnus redivivus. Mort en 1607.
STUNICA , ( Jacques, Lopez ï ( Hijl. Vitu rnod.)
doéleur de l’univerfité d’Alcala , a écrit contre Erafme-
& contre Le Fèvre d’Etaples. Mort à Naples , en'
1530.
STUPPA ou STOUP, (Pierre) Hijl,.des Suif.) _
natif de Chiavenne au pays desGrifons , fe diftingua
au fervice de Louis X IV , dans là guerre.de 1672.,
nommément à la bataille de Senef ; il fut fait colonel
du régiment des Gardes Suiffes en 1685 , &
lieutenant-général, & fut employé avec fuccès dans
diverfes négociations en Suiffe. Il devroit être célèbre,
quand il n’auroit pour l’être que le mot qu’il
dit à Louis X IV , en préfence de M» de Louvois :
il follicttoiî le paiement fort. arriéré des appointer
a is des officiers Suiffes. Sirs, s’écria Louvois, en
I