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TCHO R BA , terme de relation, c’ eft une efpècô'de
creme de riz , que les Turcs avalent comme, un bouillon
; il lemb'e que ce foit la préparation du riz dont
les .anciens- nourrifloient les malades. ( D. J. )
TCHORV AD G I, f. m. terme de relation, capitaine
de j an »»faires ; les tchorvadgis portent dans les cérémonies
des turbans pointus , du lommet de/queîs
Ibrt une haute & large aigrette , plus grande encore
que ne font les panaches qu’on met en France fur
la-tête des mulets. Duloir. ( D. J. )
TGHUKOTSKOI, ( Hiß. mod. ) peuplede l’Afie
orientale, qui habite les confins de la Sibérie , fur
les bords dè l’Océan oriental ; iis font au nord de
Korekis, & de la peninfule de Kamtschatka, qui eft
ioinnile a 1 empire de Rtfflie ; ils font féparés du
pays des ^Korekis, par la rivière Anadir, & vivent
da;iâ- l’indépendance. Ces peuples habitent dans des
cabanes fous terre , -à caufe de la rigueur du froid
qui règne dans ce climat ; ils fe nourrirent de poiflon
qu ils pechent dans la mer , ou de la chair des rennes,
dont ils ont de grands troupeaux , & qu’ils emploient
aux memes ufages que l’on fait ailleurs des chevaux;
ils fe font tirer par ces animaux attelés à des traineaux,
& voyagent de cette manière. Ces peuples , ainfi
que ceux de leur voifinage, n’ont ni idée de Dieu ,
ni culte , .ni temps marqué pour faire des facrifices;
cependant, de temps à autre, ils tuent une renne ou
un chien , dont ils fixent la tête-& la langue au haut
d’ün pieu ; ils ne fayent^point eux-mêmes à qui ils
font ces facrifices , & ils n’ont d’autre formule que
de dire ; c'efi pour toi, puiffe-tu nous envoyer quelque
• çhofe de bon.
Les Tchukotskoi n'ont point une morale plus éclaire^
que leur religion. Le vol eil chez eux une choie
eftimable, pourvu que l’on ne foit point découvert.
Une fille ne peut être mariée à moins qu’elle n?ait fait
preuve de fon fa voir faire en ce genre Le meurtre
n’efi pas non plus regardé comme un grand crime,
a moins que ce ne foit dans fa propre tribu, alors
ce font les parens du mort qui fe vengent fur le
meurtrier. La polygamie eil en ulage parmi eux ;
ils font part de leurs femmes & de leurs filles à leurs
amis , & regardent comme un affront, lorfqu’on re-
fufe leur polireffe. Les Tchukotskoi font de dangereux
voifins pour les Korekis & pour les fujets de la
Ruifie , chez qui ils font de fréquentes incurfions.
( A . Ry ; ' .
TCHUPRIKI ( Hiß, mod., économie ) c’efi le
nom que les habitans de Kamtschatka donnent à du
poiiïon, moitié cuit & moitié fumé , dont ils fe
nourrirent',- & qu’ils font auffi fécher pour le manger
comme du pain. On aflure que le poiflon préparé
de cette manière eft aflez bon,. {A. R.')
TÉCUITLES, f. m; pl. ( Hiß, mod, | c’eft ainfi
que les Mexicains nommoient ceux qui avoient été
reçus dans une efpèce d’ordre de chevalerie, où l’on
?êtoit admis qu’après un noviciat très-rude & très-
izarre. Cet honneur ne s’açcordoit pourtant qu’aux
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fils des principaux feigneurs de l’empire. Le jour dd
la réception, le récipiendaire accompagné de dès parens
& des anciens chevaliers, fe reridoit au temple ;
après s’être mis à genoux devant l’autel, un prêtre
lui perçoit le nez avec un os pointu ou avec un ongle
d’aigle ; cette douloureufe cérémonie étoit fuivie
d un - difcours dans lequel le prêtrè ne lui .épargnoit
point les* injures ; il finiffoit par lui faire toute forte
d’outrages, & par le dépouiller de fes habits. Pen-
' dant tout ce temps , les anciens chevaliers faifoient un
feftin pompeux aux dépens du récipiendaire , auquel
on affeéfoit de ne faire aucune attention ; le repas
étant fini, les prêtres lui apportoient un peu de paille
pour fe coucher, un manteau pour fe couvrir, de
la teinture pour fe frotter le corps , &. des poinçons
-pour fe percer les oreilles ,les bras & les jambes. On
,ne lui laifloit pour compagnie que trois vieux foldats
chargés de troubler fans ceffe Ion fommeil pendant
quatre jours, ce qu’ils faifoient en le piquant avec
des poinçons , aufluôi qu'il paroiffoit s’alïoupir. Au
milieu de la nuit il devoit encenfer les ido'es, & leur
offrir quelques gouttes de fonfang, ce qui étoit fuivi
de quelques autres cérémonies fuperftiïieüfes. Lés
plus courageux ne prenoient aucune nourriture pendant
ces quatre jours ; les autres ne mangoient qu’un
peu de maïz, & ne buvoient qu’un verre d’eàu. Au
bout de ce temps le récipiendaire prenoit congé des
prêtres, pour aller renouveller dans les autres temples
des exercices moins rudes à la vérité, mais qui
duroient pendant un an; alors on le remenoit au .premier
temple où on lui donnoit des habits fomptueux ;
le prêtre lui faifoit un grand difcouis rempli des élt>-
* ges de fori courage ; il lui recommandoit la défenfe
de la religion & de la patrie, & la fête fe terminoit
par des feftins & des réjouiflances. Les Técuitles fe
mettoient de l’o r , des perles ou des pierres précieu-
fes dans les trous qu'on leur avoit faits au nez , ce
qui étoit la marque de leur éminente dignité.
(A. R.) .
TEFTARDAR ou DEFTARDAR, f. m. terne
de relation. C ’efi le tréforier des .finances dans
l’empire turc ; il eft aflis au divan à côté du nichandgi-
bacchi qui eft .le garde des feeaux de l'état.
Le tefterdar, comme l’écrit Pocock, eft en Egypte
le tréforier des tributs qu’on paie fur les terres au
grand-feigneur ; il n’eft nommé dans fa charge par la
Porte que pour un an , mais il eft ordinairement
» continué plufieurs années de fuite.
Cet office eft quelquefois donné à un des plus
pauvres beys , pour l’aider à foutenir fon rang, &
fréquemment à un homme qu’on croit d’un caractère
éloigné de l’intrigue; car aucun parti ne defire qu’un
homme remuant du parti oppofé-, foit revêtu d’un
emploi aufli lucratif & auffi important , que l-’eft
celui du tejterdar. ( D. J. )
TEISSIER, ( Antoine ) ( Hijl, lut, mod. ) /avant
calvinifte, né a Montpellier en 1632 ; fe , retira en
Pruffe à la révoçation de i’édit de Nantes , & fut
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feonfeiller de légation bc h'ftoriographé de l’éleéleur
de Brandebourg. Il mourut à Berne en 1715. lieft
principalement connu par les éloges des hommes
favans, tirés de l’hiftoire du préfident de Thoü. Il
a donné auffi un abrégé de la vie de' divers princes
illuftres ; un abrégé de l’hiftoire dés quatre grandes
monarchies, de Sléidan; un traité des devoirs de f homme
& dit citoyen , traduit du latin de Puffendorf ; des
ïnftruéHons morales & .politiques ; un ouvrage ou
recueil intitulé : catalogus auttorum qui librorum cata-
logosf indices, bibliothecas, virorum lïtteratorum elégia,
vitarn aut orationes funèbres fcriptis confignârunt,
TEKELI , ( Emmerick comte de ) ( Hiß, de
Hongrie. ) La nobleffe Hongroife fouffroit impatiemment
depuis long-temps la durété du gouvernement
Autrichien, & les tentatives que faifoit la maifon
d’Autriche pour rendre héréditaire le royaume de
Hongrie. Les mouvemens que ces di/pofitions firent
naître , donnèrent lieu en 167 r à de fang1 antes exécutions
; les comtes de Serin & de Frangipani eurent
la tête tranchée. Etienne Tekeli , père du corn e
Emmerick, étoit mêlé dans cette fünefte affaire :
afliégé dans fes fortereffes par les troupes Impériales,
il trouva le moyen de faire échapper fon fils déguifé
en payfan , capitula enfuite & mourut peu de temps
après. Emmerick Tekeli fe cacha quelque temps dans
la Pologne , puis reparut dans la tranfylvanie avec
les principaux chefs des mécontens de Hongrie , qui
bientôt l’élurent lui-même pour leur chef II commença
en 1-680 , une guerre foutenue &. fuivie , qui
alarma la cour de Vienne ; fes étendards portoient
cette infcription : Cornes Tekeli, qui pro deo & patriâ
pugnat. Il époufa en 1682 la princeffe Ragotski ,
fille dû comte de Serin ; il fit alliance avec les-
Turçs , qui, de concert avec lui, affiégèrent Vienne
en 1683. On fait avec quelle g’oire Scbieski fit lever
ce fiège. Le vifîr Muftapha craignant les fuites de
fa défaite, attribua le mauvais fuccès de fes armes
à T h-h. & voulut le rendre fufpèél au fultan Mahomet
IV. Tekeli part pour Andrinople, fe juftifie , & dans
la. fuite le grand - feigneur le nomma prince de
Tranfylvanie. Le roi de Pologne, Sobieski , tenta
vainement de le réconcilier avec l’empereur. Tekeli
devint encore fufoeél aux Turcs en 1685 , dans le
temps du combat de Gran , de la prife de Nenhaufel
& de tous les avantages des chrétiens fur les Turcs,
il fut même arrêté, ce qui nuifit encore aux affaires
des Turcs. Remis en liberté , il continua de défendre
fes droits fur la Tranfylvanie par des prodiges de
valeur. A la paix de Carlowitz, en 1699, les Turcs
cédèrent la Tranfylvanie à l’empereur , mais fans
vouloir lui livrer Tekeli , qui fe retira même à
Conftatr.inople , où il mourut le 13 feptembre
1705.
TEK - KIDA , f. m. ( Hiß. mod. ) fête qui fe
célébré avec beaucoup de folemnité parmi les ha-
bîtans du Tonqifn. On y fait une efpèce d’exorcifme,
par le moyen duquel on^prétend chaffer tous les
démons ou efpritç malins du royaume. Toutes les
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troupes ÿ aflîftent, afin de prêter main - forte aux
exorciftes.
TELESPHORE , ( Saint ) ( Hijl. Eccléjiajlique. )
Pape, fucceffeur de Sixte'I, étoit né dans la Grèce,
delà fon nom grec. 11 monta fur la chaire de Saint-
Pierre l’an 127 j & fouffrit le martyre le 12 janvier
139.
TELLEZ, ( Emmanuel- Gonzalès)( Hijl. lut. moi.)
Profefl'eur de droit à Salamanque , vers le milieu
du dix-feptième fiècle. On a de lui un commentaire
fur les décrétales.
TELLIER , ( le ) ( Hijl. de Fr. ) famille illuftrée
par le miniftère & par les plus grandes dignités. Ori
y diftingue :
i°. Michel ie Tellier , chancelier de France. Il
étoit fils d’un confeiller de la cour des aides. Il
naquit à Paris en 1603 , & fut d’abord confeiller au
grand-confeil ; en 1631 , il eut la charge de procureur
du roi au châtelet ; il fut enfuite maître des
requêtes , puis intendant de l’armée de Piémont en
1640. Ce fut là ' que le cardinal M'zarin le connut ,
le goûta & fe l’attacha. En 1643 » Defhoyers , à fa
difgrace , eut ordre de traiter de fa charge de fecré-
taire-d’état avec le Tellier, celui-ci eut le département
de là guerre. Pendant les orages qiii s’élevèrent
jjpntre le cardinal Mazarin , & qui l’obligèrent deux
rois de quitter la France , le Tellier fut d’autant plus
fidèle au cardinal, fôn bienfaiteur, qu’il étoit le confident
de rattachement que la reine mère .confervoit
pour lui, &. des intelligences qu’elle entretenoit avec!
lui. Le Tellier fut l’exécuteur le plus refpeéfueux des
ordres que le cardinal ne ceffa d’envoyer de Cologne
. & de Bouillon, & qui régloient toujours la conduite
de la reine. Après la mort du cardinal & la difgrace ’
de Fouquet à laquelle il contribua beaucoup , il ’
partagea la confiance du roi avec celle de Colbert.’
En 1666, il remit la charge de fecrétaire-d’état de
la guerre au marquis de Louvois, fon fils ainé, qui
en avoit déjà la furvivance, ma:s il refta dans le
confeil , ayant toujours en- perfpeélive la dignité de
chancelier, à laquelle Fouquet avoit afphé , à laquelle’
Colbert afp:roit, & à laquelle Puffort, confeiller-
d’état, neveu & créature de. Colbert, pehfoit aufli
pour fou propre compte.. Le chancelier Segu:er la
leur fit d’abord attendre jufqu’en 1672, & alors ce
ne fut aucun d’eux qui fut nommé, ce fut le vieux
d’Aligre qui porta dans cette place un nom déjà
illuftré dans, cette même place par fon père. Il ne la
conferva que trois ans, & à fa mort , arrivée en
1677, Michel le Tellier fut fait chancelier & 'garde
des feeaux. Il avoit foixante & quatorze ans, car la •
vieilleffe, où on ne devroit fonger qu’à la retraite
& au repos , eft principalement l'age de l’ambition •;
Sire , dit-il a Louis XIV , vous av:\ voulu couronner
mon tombeau. II mourut dans cette place le 31 octobre.
1685 , dans fa quatre-vingt-tr6ifième_ année,
ayant figne dix, jour s auparavant avec joie la révocation
de. l’édit de Nantes ; toute l’éloquence de