
VE S V E S
‘ üité j la licence étoit forte & 'demandent Tm ptiiflaht | de lettres ne■ s'aperçurent point de cette, avarice
-.remède. Mucie > , , gui avoit plus d’une raifon de j qui lui a petit - être été trop reprochée, & cjui
.haïr les phiiofophes & dont tous les motifs n’é- n éroit peut-être qu’une économi: néotffaire dans
coic-nt pas aufli purs que ceux de Vefpafien , eut j -l’état des affaires. On a beaucoup parié de l’impôt
bien de la peine à le faire cGnfentir à' l’expulfi’on de ! fur les latrines & de fon mot à Titus : cet argent
ces docteurs de fédition.& de révolte , ,comme il ; I fent-il mauvais? Il hd/oit des impôts, & £1 çelui-Ià.
les appelloit j ils fureiit cependant .bannis de, jRontt
par une ordonnance. Mufonius fut feul excepté.,
i oit à caufe de fon rang de chevalier romain , f ît
comme il y a lieu de le croire , parce que Ta .conduite
plus fage avoit médité cette exception.. ( V^oye*
l’a tide Müsoniüs. )
Deux de ces philofoplies plus fougueux & jjqs
coup.blcs que les autres , furent envoyés dans d^s
îles qui dévoient leur fervir de prifon. L’un nommé
Hoftilius , lorfqn’il reçut ,fon arrêt, fut trouvé déclamant
contre la monarchie , & irrité par cet incident
s continua fon inventive avec plus de violence.
L ’autre , Démétrius le cynique , prit le parti de dé-
fobéir, affeéta de fe montrer devanc V tfyjfien 3 f~ns
fe lever- en fa pré fer ce , fans le fa l.c r , fans lui
donner aucu e marque de rffpeét. ce Mon. ami , .lui
» dit tranquillement TÇefpafien ,. tu .voudrois bien
=» que je t’ôtaffe la vie, tu fais tout ce que tu peux
» pour cela , tu n’en viendras pas à bout, je ne tue
o» 'pss.un chien parce qu’il aboyé »,
Un de ces chiens, -nommé Diogène , comme le
chef de la feéfe cynique , aboya cependant trop
.fort j il fut- battu, de verges -, il étoit rentré furtivement
dans Rome, au mépris des défenfes les plus
formelles ; il étoit venu au théâtre; , où il avoit in-
v.eëfcivé de la manière , la plus outrageante , contre
T.itus., au fujct.d- fon amour:pour Bérénice. Son
compagnon , nommé Erasrevenu avec lui pour le
même fujet, ayant, malgré Je châtiment de Diogène
j dont, il avoir été le témoin, pour-uivi les
mêmes déclamations avec la même fureur , fut jugé
plus coupable, en ce qu’il s’étoic montré incorrigible
, il eut Ja tête tranchée.,
Helvidîus Prifcus, avoit pris fes procédés fauvages
de ces maîtres violens , il avoit manqué plufieurs fois
à V'efpafien , en plein fénnt, la haine de Mucien ht
le refte & décida fa perte.
V è fp a jïe n répara les ruines de Rome qui fe reffen-
toit encore; de l’embrafemcnt allunv par Néron j il
l’embellit de plufieurs édiSçes_.publics, d’un. t cm pie
de la paix , d’un temple en l'honneur de l’empereur
Claude j. premier auteur^ de fa fortune , d’un
vafte .& magnifique amphithéâtre qui fubfifte encore
aujourd’h ui, en partie , fous le n ;m de C o l i f é e 3 &
qui fut achevé & dédié par Titus.
î f protégea fes lettres & les arts ; il eft le preT
jnier qui ait afligné des penfims fur le fil#, aux
préféffeurs d’éloquence,. tant "grecque que lat nej
il donna aufli 'des .gratifications' cp o fi iérables .aux
étoit moins onéreux que d'autres , il valoir mieux.
■ , Mais il ne difiîmuioit pas lui-même fon goût,
pour l a geot , & c'étuit pour lui une ‘matière de
plaifanterie.
. Des députés d’u'e ville ou d’un peuple , étant
venus lui annoncer . que par d libération publique
on avoit d.efti-é une fomme confidérable à lui
drefier une- liât se coloffale : « Pl.icez-la ici fans
». perdre de temps , leur d it-il, e leur préfentant
» le creux de fa main, voici la bafe t u e prête
» à; la recevoir ». . Cecte plaifimteiie ét@ir pleine de
fens j c^etoit leur; faire fentir l’inutilité & le peu
de co 'venance d’une telle dépenfe tandis que Tétât
avoit des beioius. ..
Un de fes otfiders lui demanJoit un emploi
pour, quelqu'un, .qu’il d fpit être f n frère; l’em-
E,erecr ± quij çonnoiffoit le'folliciteur , çonjeârurâ
d’après i’ardeur même e la fqllici'ât on , qu’il y
avo.t-quelque marché dans certe affaire, il nïanda
f é c r e t ' i homme pou. lequel on' lui pàrloit,
fe fit don;ver. par lui ,1a fom « e- qu’il a»v it en
effet f tpmife au loi.iciteur, & lorlque celui-ci ,
ne fachapt pas çe qui s’éto-k palfe vint redoubler
les ipllicitations « Je- te cbnfe.ile , lui. dit "Veft
pafitn , de te pou; voir . d’un ' aune f-ère , ' ciir
» il fe trouve sue celui que tu as crû ton frère
»eft le mien La rlaiîanterie eft très-bonne
encore, & fi h place étoit de telle na-mre."qu’il
n’y eut pas d’inconvénient à la vendre, il étoit
jufte. que celui q--i vonloit »‘acheter, payât la fomme
.promiîe , &. il valoir mieux que ce; profit fut pour
1 état que pour un particulier.
Ou fait que. le proverbe de ferrer 'la- mule,
vient de Vefpafien. Dans un voyage qu’il £,j('nit
e-.i litière, fon muletier, s'an êta fous f é ex te de
ferrer ou de faire ferrer fes mules; un plaideur profita
de l’occafion pour, préfet-ter à l’e'mpeiitur une
reqùête. Véfgajien foupçonnant de la connivence;
Combien as-tu. gagné à fer per la mule? dit-il
au muletier, & il fe fit donner la moitié de cette
fomme.
• Malgré. ces traits & quelques autres iembl .bles,
l'excellent ufage que failo;t V'cfpaften de., deniers
publics , doit feul l’abfoudrc de ce reproche un
peu hazardé, . d’avarice. Nul n’exerça de plus
grandes ni de plus nobles libéralités env rs ceux
■ ui les mérirqiec-.t 5 mais c’étoic-là fon principe &
fa. mefure. A la vérité il ne . donnait point aux
grands poëtes; de fon temps ; en général lés gens ( courtifans^ ce qui a dû contribuer beaucbhp* a iui
i l i p f e e
v E s
faire .une réputation d’avaiîce; maïs il ne négligea
aucun des travaux qui pouvoi,ent être dé quelque
litiiité publique; if ne chercha jamais dans les befoins
pretlàns du pauvre', des moyens d’obtenir fon* Travail
à vil prix ; il n’aimoic pas. même à fubftituer
les procédés des arts à la main d’oeuvre. Un ingénieur
ayant trouvé1 un moyen de tranfporter a
péii de frais, au capitole, des colonnes d’pne graii:
deur énorme, il loua l'invention , donna une gratification
à l’inventeur, mais i! ne: voulut point
qu’on ôtât aux journaliers ce moyen de gagner leur
vie. S'il vendo t quelquefois des charges aux candidats',
& la grâce aux coupables, ou .Tabfb.lu-
tîon aux acculés fi Ccnis, lâ maicrefic, f'ifpi1;
d*s affaires, & s'il en partageoic le produjt ; Vif
faifoit l e . négoce, & achetoic des mârchandifês
pour les revendre plire cher j fi un vieil efclaVe
auquel il vouloit vendre la liberté, & qui vouloit
1 avoir'pour rien-, a pu liii diie impunément que
le renard changeoit de p o il, mais non pas de caractère
; ces diver> moyens d’attirer de i’argent étoient
peu nobles peut-être, & quelquet-uns; étoient peu,
légitimes j mais-comme l'empereur ne. théfauiifoit
pas, & ne faifoitpas de dépéri les qui ne tournallent
au profit de la république , ces exaébpns particulières
garantilîoient les peuples d’une furcharge d impôts,
que les conjonéture* auroient pu rendre nécellaire.
Vefpafen vécut près de foixante & dix ans ,
fans autre ineqrnmodité que quelques attaques de
goutte , fans autre remède1 ni autre régime , que
la .diète qu’il 00 fer voit, régulièrement ...une fois par
mois.ySa gaieté étoit & la -caufe &. l’effet de fa
bq-iine fanté j; il plaifaiiroit lûr tout & ne s’inquiétoit
de rien ; les'préfages ,raffàirc fi importante à Rome,
& qui effrayoient les autres, même fur fon compte,
n‘éto:e.nt. pour lui qu’un fujet de plailanterie. On
S'âllarmoit principalement de ce^que le. maufolée
des Cefàrs s’étoit, difoif-ôri, ouvert tout-à-coup :
» Vous. vOycz-bièiy dit-il, que; bel a ne me regarde
»î pas,yje ne luis pas, de la'famille des Céfats ■ ».
Il’ 'parût‘àu c'iél une comète 'chevelue', autre fujet
d’éfffbi^ {< Pour celle-ci, dit-il, ce n’eft pas à mà
» tête chauve qu’elle en veut, mais je né vou-
» • drriis .pas avoir ; la brlle chevelure du roi des
« Parthês ». Il p.laifanta jufqu'à la mort, & de
la mort même. Voyant qu’il s’affoibliiïbit de jour
en jour:; y e fens , dit-il,; que jei deviens dieu -, à
caufe de l ’apothéo'e qui devoit fuivre fa mort. Se
fentant entièrement défaillir , < il nt, un- effort pour
fe lever ,• en diferit : ï/ fa-itt qu un empereur meure
debout, de cet imper atorem fiantem mori , & il
mourut, entre les bras de ceux qui le foutenoient,
le i-4 juin. 7^..
Il y eut fous fon règne deux grandes guerres,
celle des juifs , terminée par Titus , fon fils , , &
celle de Civilis, Tutor & Clafficus, dans îes Gaules,
terminée dans le même tems, par Cerialis, c’eft-
a-dire Tan de J. Ç, *70,
Hifloire Tome
V E s yor
VESPUCE. y Améric.) Çkijl.mod.) La gloire
de la découverte de TÀmérique fe partage entre
Clir ftophe Coromb & Amélie Vêfpdce ; le premier
découvrît les ifiés, le fécond le continent , & il
lui donna fon nbrri.; Ce furent lès fucces de Colomb
qui animèrent Vefpucé , airifi .Colomb aura, filo n
veuf; la gloire de: Tïriv.ëntion; Amërip. t^efpücè’
ne partit que quelques 'années apres lui; en .1497 » .
avec quatre vailîealix que lui à volt foui ri's Ferdinand
fe catholique, roi d'Efpâgrie. Il eut moins
de contràdiélions' à efluyèr que Colomb , par^e
q.u’on corhmençoit à s’accoutumer aux decouvertes
& à nayiger" avec pitis d’efpoir. Americ Vefpuce
fit plufiêùrs Vo/agts au nouveau monde; il nous
a laiffé la relatioa de quatre de des voyages,-tous
fui vis. des plus grands luccès;. il mourut çn
aux ifies Tetcères, dans lé cours de fa navigation y
il étoit né en 145‘r. Colomb né en 144^ , deVct
naturellement le précéder dans fes courfes ' & dans
fes découvertes. Emmanuel-îe-grand^oi de Portugal,
& Ferdinand le-cathoiique , roi d’Efpagne, Ce disputèrent
& s'enlevèrent tour-à-tour, Americ
Vefpuce. Le roi de Portugal fit fufp.endre, dans
Téglife mérropolkaine de Lisbonne , les reftes du
vaiiîeau qu'avoit monté Amériie.. V^efpUçe, dans^ des
expéditions qu’il avoit faites pour le Portugal, &
ce vaifTeau s’appelloit la victoire ; ce' qui rappelle
un mot de Louis X IV au célébré du Gue-Trouiu
qui rendoit compte à ce prince, d’une expédition
dans laquelle un de fes vaiffeaüx fe nommoir la
gloire. J ‘ordonnai , difoit du Gue - Trouin, a la
G z ’ot r e- de me fuivre. Elle vous obéit & vous fut'
fidélie , répondit Louis XIV.
L’abbë Bandini publia, en. 174^3 à Florence,
la. vie d’Améric f^e/pute. Ce navigateur étoif
florentin.
j VESTALE , C f. - ( Hifl. rom. ) veftdlis ; perpe--
tuos fer vans ignés, & cane, colens. penetralia Ve fis, ;
: fille vierge romaine , qui , chez .les romains, étoit
cotifaciée toute jeune gu ferVrce de Vefta , & à
Tentretien perpétuel dü feu de fon temple.
Celui de tous les légiflatcurs qui donna le plus,
d’éclat à la religion dont il jetta les fondemens , &
qui jugea que Ie: facçr.doce. étoit inféparable de fa
royauté, fut Numa Pompilius. i l tint d'une, main
ferme le feeptre & Tencenfoir, porta Tun dans le.
paj.ais des rois, & pofa l ’autre, dans le temple des
di,eux. Mais entre fes établiflèmens religieux , le
plus digne de nos regards , eft fans doate celui de
l’ordre des vcfiales. Il m’eft aifé d’en tracer Thif-
toire, au moins d’après l’abbé Nadal, & de contenter
fur ce fujet la cuçiofité d’un grand nombre
de lecteurs.
L’ordre des vefiales venoit originairement d’Albe,
& n'étoit point étranger au fondateur de Rome.
[ Amùlius, après avoir dépouillé fon frère Numitor
de les 'états, crut. à la manière des tyrans , que
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