
Steinbock ont été imprimés en quatre volumes in 4°.',
& ont paru en 1765.
STELLA, (Jules Cafar) {Hiß. litt, mod.') Poëte latin
du feizième fiècle, né à Rome , avoit compofé à
vingt ans les deux premiers livres d’un poëme intitule
: la Colombéide , ou les expéditions de Chrif-
tophs Colomb dans le nouveau'monde : Muret faillit
grand cas de ce poëme.
STELLINGUES , f. m. pl. {H iß . [axone ) c’eft
le nom que fe donnèrent les Saxons , à qui Lothare
, fils de Louis le Débonnaire , accorda la
permifÊon de profeffer le paganilme , que Charlemagne
avoit obligé leurs pères d’abandonner. Lo-
thaire fe trouvant enveloppé de grandes affaires à
caufe des guerres qu’il avoit contre lès frères , Louis
& Charles-le-Chauve , requit les Saxons -fes fujets
de le fecourir de troupes & d’argent, & pour les
y difpofer , il leur accorda la liberté de fuivre telle
religion qu’ils voudroient. Alors la plupart des Saxons
retournèrent à leur ancien paganilme , & fe nommèrent
Stellingues , en conféquence de la permit-
fion de Lothaire. Stelling, en ancien Saxon, lignifie
réglement, fyfiême, hypothèfe , arrangement ; telle eft
l’origine du nom bifarre qu’ils prirent, de Stellingues,
comme qui diroit gens attachés à un fyftême, ou à
un réglement de religion. [D . J. )
STENCHILL-MILDE , Hiß. de Suède ) roi de
Suède ; il régnoit vers la fin du neuvième fiècle.
L’évangile à peine introduit dans le Nord y chan-
celoit encore. Deux partis divifbient alors la Suède
L’un tenoit pour la nouvelle religion, l’autre pour
l’ancienne. Le roi renverfa le temple d’Upfal , &
brifa les idoles. Le peuple furieux le maffacra fur
les débris du temple, & fe priva d’un bon ro i,
pour venger de mauvaifes ftatues : fa douceur lui
avoit fait donner lefurnomde Débonnaire. ( M. d e
Sa c y . )
STENON , ( Parotide de ) ( Releveur de
Stenon ) s’eft attaché à la recherche des glandes &
des conduits lymphatiques. IL a découvert le premier
les principaux conduits fàlivaires fupérieurs. Il
nous a laiffé encore différents autres ouvrages. Le
conduit de la Parotide & les releveurs des côtes
portent fon nom. ( A . R. )
STERNE , {Hiß. litt. mod. ) curé & prédicateur
Anglois , mort depuis quelques années , auteur du
voyage fentimental, & de 1 ouvrage intitulé: la vie
& les opinions de Trißhram Shandy , l’un & l’autre
traduits en François , & très-connus en France. Cet
auteur a dans fes écrits , & avoit dans fon caractè
re une originalité qui le diftinguoit avantageusement.
Il n’a voit , difoit-il , trouvé en France où
il étoit venu en 176 2 , aucun caraéfère original
qu’il pût être tenté de peindre : les hommes y [ont,
üjontoit-il, comme les pièces de monnaie, dont f empreinte
efi effacée par le frottement.
STESICHORE, ( Hiß. litt, ans, \
Stefichorique graves eamencél
dit Horace» Stèfichore étoit comme lui un Poëte Iÿ3
rique célèbre, qui chantoit les Héros & les guerres
illuftres , & de qui on pouvoit dire dans fon gqprç
ce que le même Horace a dit d’Homère :
Res gejhx regumque ducumque & fortia bclla
Quo fcribi pojjent numéro rnonjlravil ,
& c’efl ce que Quintilien a dit encore plus poétiquement
de Stèfichore même , Stefichorum, quàm fit
ingenio validas , matériel quoque oflendunt, maxima
bella & clarijfimos canentem duces , 6* Epici carminis
onera lyrâ (ufiinentem , rempliffant avec la lyre feule
toutes les charges de l*Epopée ou foutenant avec la
Lyre feule toutes les charges de f épopée.
- Paufanias raconte que les dieux avoient ôté la vue
à Stèfichore pour le punir des vers fatyriques qu’il
avoit faits contre Hélène , & la lui avoient rendue
lorfqu’il eût expié ce crime par une rétractation fo-
lemuelle, ce qu’on appella, dans la fuite , chanter
la Palinodie , &. ce qu’Horace paroit avoir voulu
imiter dans l’Ode feizième du livre premier.
O matre pulchrâ filia pulchrior !
Çhiem cnminofis cîimque voles moium
Pones lambis , five fiamrnâ ,
Sïve mari libet Adriano»
Cette fable de Paufanias fur Hélène fignifie , fans
doute, qu’il falloir être injufte jufqu’àl’aveuglement,
pour décrier Hélène. Stèfichore eft, dit-on, l’inventeur
de la fable de l’homme & du cheval , fujet
traité par les plus grands fabuliftes, Phèdre & la
Fontaine, à la tête defquels on peut mettre Horace.
£?objet politique de Stèfichore dans cette fable , étoit,
dit-on, de détourner les habitans d’Himère en Sicile
fes compatriotes , de l’alliance du tyran Phalaris
& on ajoute qu’il réuflir. On attribue auffi à Stéfi-
chore l’invention de l'Epithalame ou Chant nuptial *
mais l’Epithalame n eft pas un genre, c’eft un fujet,
& on n’eft pas inventeur, pour avoir traité tel ou
tel fujet. Stèfichore vivoit plus dé cinq fièdes &;
demi avant J. G.
STF.VIN, ( Simon ) ( Hifi. ütt. mod. ) enfeigna
les Mathématiques au prince d’Orange Maurice, &
fut Intendant des digues d’Hollande. On lui attribue
l’invention des chariots à voiles, dont on s’eft quelquefois
fervi en Hollande. On a de lui un traité
de portuum invefiigandorum ratione, un traité de
Statique, des Problèmes géométriques, des Mémoires
mathématiques. 11 étoit de Bruges ; fes ouvrages
compofés en Flamand, ont été traduits en latin par
Sneîlius. Stevin mourut en 1635.
STEW AR T , great ,( Hifi. dlAngleterre ) c’eft-à-
dixe grand fénéchai, lequel feul pouvoit prononcer
l’arrêt de mort contre un pair accufé de haute
trahifon. Cette charge étoit autrefpis perpétuelle , &
la première du royaume j. mais l’excès du pouvoir
qui lui étoit attribué l’a fait abolir en Angleterre
comme on a aboli en France celle de connétable ;
avec cette différence toutefois » que la charge de
grand flewart, eft rétablie par int.rim pour le couronnement
du ro i, & lorfqti’il s’agit de la vie d’un
oair. Le roi Georges I donna cette commiflïon au
ord Cowper en 1716 , par rapport aux auteurs
de la rébellion d’Ecoffe, dont le comte de Nithif-
dale étoit du nombre ; mais fon époufe lui fauva
la vie la veille de l’exécution , en gagnant le principal
officier de la garde de la tour de Londres ; en
faifant fauver fon mari fous fes habits, 'elle reftapri-
fonniè'-e avec les ftens. Toute la grande Bretagne
applaudit à l’aélion héroïque de cette dame , &.
vint lui témoigner fon eftime. Quelqu’outré qu’on
fût dans le min ftère , de la tendreffe ingénieufe de
la comteffe de Nithifdale , on ne crut pas devoir
prendre d’autre parti que de la mettre en liberté.
C’eft ordinairement le lord chancelier que le roi
charge de la cPinmiftion de préftder aux procès
des pairs accufés de haute trahifon. Ce fut auffi le
chancelier qui préfida en 1746 , au jugement des
quatre pairs d’Ècoffe , les comtes de Kilmarnock
& de Cromarty , & les lords Balmérine & Lovât.
{D . J.
STILICON, {Hifi. rom.) Vandale de nation, fut
long-temps le plus ferme appui de l’empire , contre
les nations barbares qui l’attaquoient alors de tous
côtés ; général des armées de l’empereur Théodofe
le grand , il époufa Serène nièce de ce prince, fille
de fon frère. Par le choix de ce même Théodofe,
il fut -tuteur d’Honorius dans l’empire d’Occident ,
comme Rufin l’étoit d’Arcadius, dans l’empire d’O-
rient. Il battit les Goths dans la Ligurie, vers l’an
402, il arrêta les conquêtes d’A laric, tout profpé-
roit fous lui & par lui. Mais dans la fuite , foit
iqu’il eut eu des mécontentemens à la cour d’Honorius
, foit que la fojbleffe méprifable de cette cour
réveillât naturellement fon ambition , en lui montrant
jufqu’où il_pouvoit s’élever , il porta , dit-on,
fès vues jufqu’au trône, voulut dépoter Honorius ,
& mettre fon propre fils Eucher à la place de ce
foible prince. Il commença par embrouiller les affaires
de l’empire, pour fe rendre plus néceffaire.
Il favorifa i’évafion d’Alaric , qui ne pouvoit lui
échapper ; il follicita fecrètemerit les Vandales, les
Suèves, les Alains, toutes les nations barbares, de
reprendre les armes, & leur promit fes bons offices
; il brouilla les deux frères, porta la guerre
& l’intrigue dans l’empire d’Orient , &. parvint à
faire maflacrer Rufin , fon concurrent. On démêla
fes artifices , on fe réunit contre lu i, il fut obligé
de fe cacher, puis de s’enfuir à Ravenne. Honorius
l’y pourfuivit, le prit, lui fit trancher la tête
l’an 408; Serène, fa femme , Eucher , fon fils, fùr
rent étranglés, Stilicon eft le fujet d’une des tragédies
de Thomas Corneille.
STILLINGFLEET , ( Edouard ) ( Hifi. litt.
,pod. ) fameux Théologien Anglois, évêque de Worchefter.
On a fes ouvrages en fix volumes in-folio $
il a écrit contre Locke , fiir la queftion , fi l’immortalité
de l’amë ne peut être prouvée que par l’écriture.
-On a traduit en François , un traité , où il
examine, fi un Proteftant quittant fa religion pour
la communion romaine, peut fe fauver dans celle-
ci ? Les fàvans font cas de fes origines Britanni à.
Né en 1639 , dans le comté de Dorfet ; mort en 1699.
ST1LPON , {Hifi anc) Philofophe de Mégare ,
qui vivoit environ trois fiècles avant J. C . & qui
eft regardé comme un des chefs de la feéle ftoïque. 11 reprochoit un jour à la courtifane Glycère quelle
égaroit & corrompoit la jeuneffe. (Qu 'importe , ré,
pondit-el'e , que la jeuneffe foit égarée par lesvolup'
tés ou par des Sophifines. Il faut rendre juft.ee à
Stilpon, il profita de cette réponfe , poür purger
autant qu’il étoit en lui la philofophie de ce qu’elle
pouvoit avoir de Sophiftique , il s’occupa des moyens
de la rendre moins difeoureufe , & plus utile au
genre humain. Sénèque rapporte que quand Déme-
trius Poliorcètes eut pris la ville de Mégare, il demanda
au Philofophe Stilpon s’il n’avoit rien perdu
dans ce fiége ; ce fut alors que Stilpon, qui, malgré
les ordres de Deftietrius , n’avoit pas été plus
épargné que les autres, fit cette réponle fi connue
& n fouvent citée : rien du tout, car je porte
avec moi tous mes biens. Nihïl, inquit, omnia nam-
que mea mecum funt. Il enteridoit la philofophie &/
la vertu. Cogita nunc , s’écrie Sénéque , anhuic quîs*
quam f acéré injuriant pojfit, cui bellum , & hofiis ille
egregiam artem quaffandarum urbium profejfus eripere
nihïl potuit. Tel eft donc l’avantage de ces deux
biens , qu’ils n’ont rien à craindre ni de la guerre ni
de ces de ftruéleurs du monde qu’on appelle héros &
vainqueurs. On dit que Stilpon parvint à faire comprendre
à Demetrius qu’il y avoit une gloire plus
défirable que celle de prendre des villes, & qaele
furnom de bienfaifant étoit plus dateur à obtenir
que celui de Poliorcètes ; Démétrius touché de fes
leçons, fe piqua d’être le bienfaiteur de Megare,
mais il en enleva tous les efclaves dont apparemment
il avoit befoin. Il dit, en partant, à Stilpon , je vous
laijfe la ville entièrement libre. I l efl vrai, feigneur ,
répliqua Stilpon, que vous n y laiffe^ pas un efclave.
STOBÉE, ( Jean ) ( Hifi. litt. anc. ) auteur
Grec , du quatrième ou du cinquième fiècle, dont
il ne nous refte que des fragmens. Photius , dans fa
Bibliothèque, parle de divers ouvrages de Siobèe ,
dont les plus importans font fes recueils.
STOCK , ( Simon ou Simeon ) Anglois, général
des Carmes , mort à Bordeaux en 1265. Avant d’être
Carme, il avoit été Hermite , & avoit habité le tronc
d’un gros arbre , delà fon nom de Stock , qui, en
Anglois & dans plufieurs autres langues, fignifie tronc
d’arbre ou fouche. C’eft à lui que dans une vifion la
Sainte Vierge apporta le Scapulaire ; le deéteur
Launoi, fléau de ces fortes de fraudes pieufes dans
un temps où elles étoient affez accréditées pour avoir
1 befoiq detre difçutées 4 a fait un gros & favanj