
cuir qui * fert de nappe ; on met fin* cê cfeîr ufie
table de bois faite comme un plateau rond , &. on
la couvre de plats. Duloir. f D. J. )
SOFI , f . mfe( Sience ètymolog. ) ce mot fignifie
proprement en arabe un homme vêtu de laine ,* car
f o f ou f u f , veut dire de la laine. C ’eft pourquoi
on donne ce titre chez les Mahométans -, à celui
qui vit retiré du monde* & qui ,par une ef >èce de.
profeflion religieufe, eft gromèrement habillé. Ainfi
fofi dëfigne un re’igieux Mahoméian, qui porte
auffi le nom de dervis en T urc & en Per fan, &
que les Arabes appellent fakir. Shah - Iftnaël , roi
de Perfe eft le premier qui prit de fes ancêtres ië
furnom de fofi', & de-là vient que plufieurs de nos
hifioriens &. de nos voyageurs , donnent aux rois
de Perfé le nom de fofi ou de grand-folù ( D. J. )
SOFTAS f. m. ( Hiß. mod. ) parmi les Turcs,
ce font cei tains religieux ou dervis qui font bénéficiers
rentés., & comme chanoines. Leur ton Ci on
eft de venir à la fin de chaque namas ou prière
du jour ,. dire une forte d’office de s morts auprès
du tombeau des Sultans qui ont 1 aille des fonds pour
leur entretien. ( A . R. )
SOGDIEN , ( Hiß. anc. ) Artaxerxe , dit Lon-
guemain , fils & fucceffeur de Xerxès , eut pour
liicceflèur Xerxès II „ le feul fils qu’il eut de là
re;ne ,. fa femme. Il en avoit dix-fept autres de
diverfes concubines, entr’aurres Sogdien , que Ctéfias
appelle Sécondien. Celui-ci de concenT avec Phar-
nacias un des Eunuques de Xerxès U , suntroduifif
dans la. chambre du nouveau roi- ,. qui- s’y étoit
retiré dans un état d’yvreffë au fortir d’un feftin il
le. tua, & fut nommé roi à fa place.
La; veuv.ed’Artaxerxe , mère de. Xerxès I I é t o i t
motte le même jour que le roi, fon mari. Bagoraze, 3e pus fidèle des Eunuques d’Artaxerxe, avoit été
^chargé par Xerxès I I , de conduire les- deux corps
su* lieu de la fépulture ordinaire des rois de Perle.
A fon retour, il trouve Xerxès mort, & Sogdien
Fur le trône. Bagoraze avoit eu du. vivant d’Artaxerxe
quelque conteflation avec Sogdien ; celui-ci ne
Pavait pas oublié, il fit une querelle injuffe à. l’Eu-
HLqueL, & le fit lapider.
5'ess crimes le rendirent, l’horreur de l’armée. &
-de la nobleffe. Afîaffin de fon frère, il craignit de.
îfoimîc des affallins dans fes. frères; Il loupçonna
fur-tout*. Ochus à qui. fon père, avoit laiffé. le gouvernement
d'Hircanie d’élever fes vues jufqu’au
trône , ■ & parce qu’il l’en foupçonnoit y il le força
^n effet d’y afpirer. Ce prince étoit. tranquille dans
fon gouvernement, .Sogdien.Je mancfe , Ochus meut
pas peine b pénétrer le deflefn de Sogdien, il
diffère _.fon retour fous divers prétextes, lève des
troupes, & quand iffe- voit. à.la. tête d’une armée,
il s’annonce comme .*«' wngeur de la mort de
Xerxès, feu frère. A cette'proclamation lesgou-
verneurs des provinces, les gra.!x^S:' royaume fe |
yeugent autour de lui , tout Je mJ^^- abandonne. |
Sogdien J Ochus eft couronné.' Sogdien vèut traité
avec ce frère qu’il avoit voulu perdre ; & malgré
le confeil de quelques gens fages qui reftojent encore
attachés par honneur à fon parti , il s’engagea
dans des entrevues &. des conférences * où fon-
frère s’étant rendu maître de fa- perfonne le fit
périr par le fupplice de la- cendre. C ’étoit un fupplice
tres-cruel , particulier à la- Perfe", 8t réfervé aux
grands crimes» On rempliffoit de cendre une tour
j.ufqu’à une certaine hauteur , on y jettoit le cou--
pable, la tête la première, du haut de la four. On
remuoit la cendre autour de lui jufqu’à ce qu’enfin-
elle l’étouffât après de longues & terribles fouf»
fiances. Ainfi. périt Sogdien l’an 424 avant J. C.
SOHÊME , (Hifl. des• Juifs y frère de Ptolomée*
roi d’Iturée élevé à la cour d’Hérode le grand
obtint le dangereux honneur de fa. confiance. La
. malheureufe Marianne étoit. ercore plus l’objet de
la jalouiie que de l’amour d’Hérode. 11 ne pouvoir
fupperter l’ idée que cette femme pût lui fur.-;
vivre,. Ot lui donner un fucceffeur. Tous ces rois,,
par la grâce d.-s Romains , n’écoient toujours que
des lu jets de Rome. Hér de avoit fuivi. le. parti-.
-d’Antoine ,, &_ avoit tout à. craindre du reffenti-
ment d’Aagufte ; lorlqa’après la bataille d’Aélium*
il parut pour aller fier.hir cet Empereur , il chargea.
Soheme de faire périr Marianne , s’il pénffoit lui»-
, même à Rome , ÔC il avoit déjà donné à quel-;-
ques-autres cette indigne commiifion..
Marianne étoit belle , les- malheurs ajou«-
toient à -l’intérêt que la beauté, infpire , Sohême en;
tut touché ; il ne^put lui. cacher, l’ordre d’Herode 5
| delà cette aveffion inv nc-ible de Marianne pour.*
Hérode , delà, des, reproches qui inftrulfirent Hé»
rode de nnfidélité vde Sohême. Le cruel Hérode,,
pour s’en, vengerentraîné par une jalôufie dont il
n'étoit jamais le maître ,. fit. mourir à la fois- o£
- Sohême 6l Marianne. C etoit ce Sohême que M.
de Voltaire avoit d’abord, fait l’amant de Marianne
au lieu de Varus.
SOISSONS-, ( Hijl. dè Fr: ); c’eft le. nom d’un
rameau de la branche- de Bourbon. Condé.Xouis I ,
prince de Condé , eut de fon fécond mariage avec
Françoife d’Orléans-Longueville r Charles de Bourbon,
comte de Soiffons, Grand-Maître de France*.
C ’eft ce Prince dont il.eft-parlé fi-fouvent dans les,
mémoires de Sully , ce prince qui fut fi cher à
la princeffe Catheiine,. fosur de Henri IV , mais que
Henri IV. ne voulut jamais permettre à fk foeur
d’époufer. Né le. 3 Novembre 1566. il mourut
Iè 1 novembre. 1612.
Son fils r Louis de Bourbon comte de Soiffons4.
né le 21 Mai 1604, eft cet implacable ennemi du
Cardinal de Richelieu , qui gagna la bataille de la.
Marfée, mais qui fut tué dans cette bataille, le 6
Juillet 16 41, ne laiffantqu’qn fils naturel.,. ( le chevalier
de Soiffons. )
La fucceffion de cette branche dé Bourbon-5u/J
f i n s paffa a. ainfi que le nom de Solfions v dam.-
k Malfon de Savoie, branche de Carignan ; par le
mariage de Marie de Bourbon, fçeur du comte de
•Soiffons, tué à la Marfée avec Thomas François de
Savoie, prince de Carignan : de ce mariage naquit
le prince Eugène , Maurice de Savoie , qui
-prit le nom de comte de Solfions , & fut la tige
Je la branche particulière de Soiffons dans la Mauon
-de Savoie; ce fut lui qui époufa Olympe Màncini,
l’une des nièces du Cardinal Mazarin ; ceft cette
comteffe de Soiffons fi célèbre dans l’hiftoire des intrigues
de la cour de Louis XIV ; c’eft la mère du
fameux prince Eugène, & ce prince, ce general illustre,
eft nommé Petit Soi fions dans quelques chanfons
grivoifes des foldats de ce temps-là. x
Et cette branche de Soiffons , & la branche de
Carignan dont elle étoit ilfue , font actuellement
éteintes.
Soissons , ( Académ. de') fociété littéraire établie
à Solfions, fous la protection du Cardinal d’Ef-
trées, par lettres patentes du roi, en 1674.
Avant qu’elle eut reçu cette forme munie de
l ’autorité royale , & dès l ’an 1650 , les premiers
qui ont compofé cette , compagnie s’affembloient
régulièrement une fois la femaine , conféroient en-
femble de leurs études, fe communiquant leurs lumières,
& corrigeant enfemble leurs com xjfirions ;
encouragés à ces exercices par les lraifons qu ils
avoient avec plufieurs membres de l’académie Fran-
çoife , qui leur donnèrent la penfée de former une
.académie , enfôrte qu’on peut la regarder comme
fille de l’académie Françoife avec laquelle elle con-
. ferve des liaifons très-étroites.
L’académie de Solfions .a, prefque les mêmes fta-
tuts & les mêmes ufages que l’academie Françoife.
Le nombre de fes membres eft fixe a 20 ,
& elle doit toujours prendre un protecteur dü
corps de l’académie Françoife , à laquelle elie envoyé
tous les ans pour tribut , une pièce de fa
compofition.. La perfection de la langue françoife ,
l’Eloquence , les Belles-lettres & fHiftoire , font les
objets de fes études ; & pour marquer encore davantage
fes rapports avec la première de nos académies
, elle a pris pour devife un aiglon qui
.s’élève vers le foleil à la fuite d’un aigle, avec,ces
mots : maternis aufibus audax. Si quelque membre de
l’académie Françoife fe trouve à Soiffons, les académiciens
de cette dernière ville le prient de présider
à leurs affemblées ; & de fon cote l’académie
Françoife admet dans les Tiennes les académiciens
de Soiffons , leur permet d’y prendre
féance, & demande leur avis fur les matières
qn’on y agite.
En 1754 M. de Laubrières , alors évêque de
Soifions, fonda un prix annuel, qui doit être distribué
à celui qui remplira le mieux , au jugement
de l’académie , un fujet qu’elle propose fur quel»
que objet d’hiftoire ou de littérature. Ce prix eft
«ne médaille d’or de trois een;s livres. ( - 4« R>)
Un gentilhomme du Maine , nommé Solfions ,
eft auteur d’un détail de la France , publié en
1716.
SOLAK , f. m. ( terme de relation ) H fbldat à pied
de la garde du grand feigneur : les folaks ont un bonnet
pareil à celui des tehornadeis , & portent chacun
un arc à la main ; leur vefte de deffous eft re-
trouffée jufqu’à la ceinture , avec des manches pendantes
; la chemife qu’ils ont par-deffus les caleçons,
eft brodée fur les coutures. Du Loir. ( A . R )
SOLDURIER , ( Hifl. des Gaules ) on appelloit.
folduriers dans les Gaules , certains braves qui s’at-
tachoient à un prince ou à un feigneur, pour avoir
part à fa bonne ou mauvaife fortune ; lorfque le
feigneur périffoit dans un combat , ils mouroient
avec lui , ou fe tuoient après fa défaite. Voye^
Céfar , /. 111. de la guerre des Gaules. ( J)- 1'• )
SOLE ou SOULLE , jeu de là , ( Hifl. mod. )
Le jeu de la file ou de la foulle étoit en ufage
autrefois dans le Berry , le Bourbonnais , là Picardie,
& peut-être ailleurs. Ce'mot vient, félon
M. Ducange , de folea , une femelle de foulier , parce
que c’étoit avec la plante du pied que l’on poufVo!t
l’inflrument. On jouoit à la Joie dès le xiv. fiècle
en, plufieurs endroits du royaume. En certains pays,
ce jeu s’appelloit la foule , en d’autres , la chécle.
On voit ce jeu défigné dans les ordonnances de
nos rois & dans les ffetuts fynodaux. L’inftrument
du jeu , s’il étoit gros,, s’appelloit foule , & fou*,
Ltte , s’il étoit petit; en baffe Bretagne il s’appeîioit
mellat en langue vulgaire du xv. fiècle , qui eft
le temps auquel Ra%il, évêque de Tréguier , le défendit.
Son ftatut eft de l’an 1440, & on le trouve
au tom. IV. du thejaurus anecdotorüm des PP. Mar-
tenne & Durant. L’ordonnance de'Charles VI. qui
parle de ce jeu auquel les payfans du Vexin s’exérçoient
devant la porte de?Abbaye de Notre-Dame de Morte-
vert , le jour de carême-prenant, eft de l’an 1387.
Une autre ordonnance du roi Charle V. qui eft de
l’an 1369 , met ce jau dans le rang de ceux qui
font défendus, comme ne fervant nullement à dref-
fer la jeuneffe pour la guerre. La foie -, félon M.
Ducange , étoit un b lion enflé de vent, ou une
boule de bois , & peut-être l’un & l’autre. Dans
I un décret ou ftatut du châtelet de Paris, de l’an
| 1493 , il en eft encore parlé fous le nom du jëit
de la foule. On affure que les peuples de quelques
villages de l’archiprêtre d’Hérifcon en Bourbonnois,
croyolent autrefois honorer Saint Jean l’éyangelifte
ou Saint Urfin , en courant la foie ; c’eft-à-dire A
que cet exercice fe fa'foit dans l'une de ces pareilles
le 27 Décembre, & dans une autre, le 2.9
du même mois. Voyeç M. Ducange & fes, continuateurs
dans le glofiarium media, & infinux. latinita-
iis , aux mots ludi, ckeolare , mellat, &c ; le même
M. Ducange, dans fa viij. difiertation sur Joinville
& le mercure de Mars 1735 , où l’on trouve pln-
fieurs réflexions de M. Lebeuf, ■ chanoine & fous-
chantre d’Auxerre , fur le même fujet. Supplément
de Moiéry, (A . R )