
épuilement dont il ne put revenir. Il mourut à Véri
f ie s , le 15 juillet 1715*.
T 1LLEMONT , ( voyi^ Nain. ) ( le )
.j ^*-E1 » ( Hijl. Utt. mod. ) les deux frères du
- - » tous, ^eux nommés Jean , tous deux morts
en 1570 , le font diftingués principalement par leurs
eonnoissanccs dans l'Kiftôire 6e France. L’un, évêque
de Saint-Brieux, puis de Meaux , eft auteur dune
chronique latine des rois de France > depuis Pharamond
jusqu’à la mort de François 1 en 1547 ; elle a été
traduite en. François 8c continuée jufqu’en 1604. Il
eft autenr de divers autres ouvrages d’un genre diffé-
rent, relatifs a fon état d’évêque, & moins connus.
L autre, greffier en chef du parlement de Paris ,
charge qui a été long-temps dans fa famille , a écrit
fur différentes matières concernant notre hiftoire , &
a fait un allez grand ulâge des registres du parlement.
Outre fon recueil des rois de France , qui
eft très-connu , on a de lui un difeours fur la fiance
des' rois de France en leurs cours de parlement ; un
traite pour la majorité du roi de France ; une injlitution
■ du prince chrétien ; un Jommaire de Phifloire de la
guerre contre les Albigeois.
T jl*e t , (d u ) voÿeç T iton. )
TIL L I, (Jean Tzerclaës, comte ifAllem.')
un des grands capitaines de la guerre de trente ans,
avon fervi en Hongrie contre les Turcs ; 11 s’étoit
diitingue dans k s güerres d’Allemagne, fur tout à
la bataille de Prague en 1620. 11 défit le fameux
Mansfeld , et le chafiadu haut Palatinrt, l’an 1622. 11 le battit encore près de Darmfladt & le pouffa
entièrement hors de l’Allemagne. 11 défit à Statlo
l'adminiflrateur dUa'berftad , remporta encore d’autres
viâoires , prit une multitude de places dans les
pays Pas de en Allemagne. En i&26>îl défit l'armée
de Dannemarck . a la journée de Lutter dans le
Duché de Brunfwick. Le Pape Urbain VIII lui écrivit
pour le féliciter d’une viéloire fi avantageufe à tout le
jbam caiholique , dont le comte de Tilli avoit toujours
été le défenfeur dans toutes ces guerres. En 1629,
il fut plénipotentiaire à Lubeck, pour la eonclufioa
de la paix avec le Daaemarck.
Arbitre de la paix que la viéloire amène.
En 1É30., il remplaça Vaillent dans le commandement
général des armées de l’Empire. 11 fecourut
contre les Suédois Francfort fur l’Oder , il prit
d’aflaat Brarffebourg & Magdebourg. 1! ravagea la
Thuringe , la Heffe, &c. accabla les chefs du parti
Proteflant. En 16 3 1 , il prit Leipfick. Tout teten*
tiffoit de fa giciro; la guerre n’étoit pour lui qu’une
fuite de triomphes, fon nom étoît le plus grand
nom de l’Empire, il paflbit pour le premier-capitaine
de l’Europe , il pâroifloir invincible , il étoit du
moins invaincu ; Guflave-Adolphe paroît en Allemagne
& lui fait perdre ce titre ; Tilli eft vaincu
à la bataille de Leipfick, mais il n’eft pas défait,
& if a encore quelques avantages fur tout ce qu®
x I as ^ il^aVe*' peut lui appliquer ce que
M. de Voltaire a dit depuis des Ànglois, apiès la
bataille de Fontenoi*
Ils feront fiers encore , ils n’ont cédé qü’à lui.
H mourut de la mort des héros, ayant été bleffé
mortellement, en défendant le paffage du Le eh, à
Ingolftad, le 30 avril 1632. Il aimait fes foldats *
&L il en etoit aimé comme prefque tous ‘les grands
capitaines. Il fit un legs de foixante mille Richldales
( ou Rixdales ) au.x vieux , régimens qui avoient fervi
ious lu;. Il avoit été Jéfuite avant de porter les
armes. On a remarqué qu’il n’a voit jamas eu des
commerce avec les femmes a & au’il n’avoit jamais
bu du vin.
‘ TILLOTSON, ( Jean ) ( Hijl. fut. mod. ) celé-
bre prédicateur Anglois. Ses fermors lui valurent
l’archevêché de Cafctorbéri. Ils ont en Angleterre
la plus haute réputation. Barbeyrae & Beausobre ,
qui les ont traduits en François , paffent générale-
. nient pour ne nous en avoir donné qu’une idée
imparfaite. Tillotfon étoit auffi un grand controvers
e . Son traité de la réglé de la foi eft eftimé. Il
mourut a Lambeth, en 1694, à foixanté cinq ans*
TIMAGOR AS, ( Hifl. anc. ) dans le temps oh
Thèbes. viébrieufe & triomphante par l'es armes
d Epaminondas 8c de Pélopidas, humilioit 8c faifoit
trembler Sparte, Athènes s’étant liguée avec quelques-
autres puissances de la Grèce, en faveur de Sparte
contre Thèbes, envoya des ambaffadeurs à la ‘cour
de Perfe , pour engager Artaxerxe à prendre le même
parti, tandis que Pélopidas venoit plaider à la cour
: même roi la cause des Thébains , qu’il gagna*
; Les deux ambaffadeurs d’Athènes , étoient Leon 3c.
Timagoras ; il paroît que ce dernier s’éloigna de
lefprit de fa commiffion pour faire fa cour au roi
de Perfe, qu’il voyoit être favorable aux Thébains*
& pour en obtenir de plus grands préfens. Ce fut
en effet de tous les ambaffadeurs celui qui mit le
plus à contribution la libéralité magnifique du grand
roi ; outre beaucoup d’or & d’a rg en tq u ’il ne le
fit aucun fcrupule de recevoir , il accepta un lit
magnifique & des efelaves pour le faire, les Grecs
ne lui paroiffant pas afftz adroits pour ce miniftère;
car quoique corrompue depuis long-temps , Athènes
ne peuffoit pas la molleffe 8c les délices auffi loin
quon le faifoit en Perfe. I)e plus, Timagoras ayant
ou feignant d’avoir befoin de prendre du lait pour
quelque maladie , Artaxerxe lui donna quatre-vingt
vaches , & encore des efelaves pour tes foigner.Er.fiji
a Ion départ, Timagoras, toujours alléguant fon in--
dilpofiîion, le fit porter en chaife jùfqu’à la mer *
aux dépens du roi, qui donna quatre talens à fei.
porteurs. Mais lcrfqu’il fut de retour dans Athènes*
Léon , fon collègue , l’accufa de n’avoir communiqué
en rien avec lu i, & de serre joint à Pélopidas par
une prévarication formelle. Timagoras fut mis à naoi.jj
TÏMANDRE , ( Hift. anc. ) c’eft le nom d’une
tourtifanô, dernière amie qui fut reftea a ce brillant...
Alcibiade, elle étoit feule avec lui dans une bourgade
de la Phi ygie,. brique Pharnabafe, Satrape de
cette province , le fit tuer pour, complaire aux
Lacédémoniens | elle r a mafia fon- corps, 6c lui rerid.t
les derniers devoirs avec autant de decence 8c d honneur,
que les conjonctures pouvoient le permettre.
On croit que la célébré courtifane Laïs etoit fille
de Timaridrc,
T IM A N T HE ou T [MANTE, ( Hijl. une.)
peintre célèbre de l’antiquité, éio.t, félon les uns ,
de Sicyone, félon les autres, de l’ifie de Cythnos,
Tune desCyclades. C ’eft fur-tout par lemente de l’in-
Vent'on qu’il s’eft diftingué : 2 imanihi plurimum adfuit
ingmù, dit Pline; if ajoute que les o.uvrages de ce
peintre faifoient toujours concevoir au delà de ce qu’on
voyoit, &. que quoique l’art y fût porte au degre
de la perfô«fl*on , le genie enchériffoit encore fur l’art.
In omnibus ejus operibus intslligitur plus femper quant
pingitur ; & citm ors fiumna fit, ingeniurn tamen ultra
■ artem eft. Tirruuufie vivoit fous le règne de Philippe ,
père d’Alexandre" 1 e Grand; il étoit contemporain &
rival de Zeuxis 8c de Parrhafius. Son tableau d’Aqax
Furieux l’emporta même fur celui de Parrhafius, au
fentiment des juges. ( Voyefi 1 article Parrhasius,
le mot de ce peintre , fur la viétoire.de Timantke. ) Le
tableau le plus célèbre de Timantke , 8c où ce talent
de faire concevoir au delà de ce qu’on voit, etoit fur-
tout remarquable, c eft celui du facrifice d’Iphigénie.
L’exprefiion dé la douleur y croit graduée avec tout
l’art poflib.le fur les vifages des fpeélateurs, d’après
le degré d intérc: que chaque perfonnage devoir prendre
au fort de la viefime, 8c d’après les liens ou d’amitie
ou de parenté qui l’uniflbient avec elle. Le prêtre
Calchas étoit affligé d’avoir à remplir un rigoureux 8c
trifte miniftère ; ülyffe l’étoit davantage d’en être le
témoin : tous les lignes poffibles de la plus profonde
douleur écla oient dans les yeux de Ménélas , oncle
d’Iphigénie. Que fera-ce donc du père ? Vous ne verrez
point le vilage du pere , 8c par-la vous ferez force
de concevoir bien au delà de tout ce que vous avez
vu : la douleur paternelle eft abandonnée a votre 1
imagination , 8c c’eft ainfi que le génie de Timantke
favoit s’élever au deffus de l’art le plus parfait. Telle eft
l’idée que Quintihen nous a donnée de ce fameux
tableau :
Cîtm in Ipli’genia immolatione pinxijfet triftem Cal-
chantent , triftiorem ULyfJan, addidijfct Mcnelao quart
fummum poterat ars cjjicere moerorem ; confumptis
ajfe&ibus, non repenerts quo digne modo patris vultum
poffet exprimerc 3 velavit ejus caput, & fuo cuique
ariimo dédit ezftbnandum.
M. Rollin obferve que l’Iphigénie d’Euripide peut
avoir fourni à Timantke l’idée qu’il a fi heureufement
employée , 8c que ceft même une chofe vraifem-
blable.
Lorfqu Agamemnon vit fa fille qu'on menait dans- le
bols pour y être facrifice , dit Euripide , il gémit 3 &
dàburmnt la tête , veffa des larmes , O fe couvrit les
yeux de fa robe*
J Une imitation fi ingé. n.i eufre dim•m uero•i t 1b •ien peu
dans Timan'-he le inéi k j de i’i nvput.cn.
Racine, dans Iphigénie, en futvant Euripide , fou
modèle, s’eft fans doute auffi Souvenu du tableau de
Thnatahe :
Le trifte Agamemnon , qui n’ofé l’avouer ,
Pour détourner fes yeux des meurtres qu’il' prélage 9
Ou pour cacher les pleurs, s’eft voilé le vifage.-
T IM A R , f m ( Hijl. mod. j diftriél ou portion
de* terre que le grand Seigneur accorde à une perforine
, à condition de le fervir pendant la guerre ,
en qualité de cavalier.
Quelques-uns difent qtle cette portion de terre
s’accorde à un fpahi, ou autre perlbnne en état de
Servir à cheval, pour en avoir la jouiflhnce pendant f l
vie.
Meninski en parle comme d’une récompenfe accordée
aux vieux Soldais qui ont b.en fervi, 8c comme
; d’un revenu en fonds de terre, châteaux , bourgs,
: villages , dixmes , • 8c autres émolumens ; auxquels
; revenus on ajoute quelquefois le gouvernement 8c
I la junfeiiélion de ces terres 8c places.
Le tirnar eft une efpèce de fief , dont le vaffal jouit
pendant fa vie.
Tout l’empire ottoman eft divifé en fang;ackies ou
banneries , tk. tous ceux qui poffedent des tïmats,
8c qu’on appelle timariots , font obligés de s’enroller
eux mêmes , dès qu’ils ont été fommés de fe préparer
à une expédition militaire. Voye^ Timariots.
Un tirnar fe réligne comme un bénéfice , apres en
avoir obtenu l’agrément du bég'ierbey , ou gouverneur
de la provi- ce; mais fi le revenu du tirnar ex-,
cède 20000 afpres, auquel cas il eft appelle tyiim, il
n’y a que le grand vifir qui puiffe donner l’agrément
pour la réfignation. ( A . F» )
TIMARIOTS , f. m. ( Hijl. mod. ) nom que les
Turcs donnent à ceux qui poikdent des terres , fur
le pied 8c fuivant l’ufage des timars. FbyeçTiMAR,
Les timariots font obligés de- fervir en perlbnne à
la guerre , avec un nombre d’hommes 8c <}e che-
’ vaux proportionné au revenu du tirnar ; c’ell-à-dire ,
que celui dont le tirnar eft eftimé à 2.500 afpres par
an , qui font environ fix livres fterlings, doit fournir
un cavalier monté 8c armé fuivant la coutume : celui
dont le tirnar vaut ;e double, en doit fournir deux,
<Sv. • ces cavaliers doivent fe tenir prê’S à marcher,
dés qivils en reçoivent l’ordre, 8c ce à peine dé la
v ie , de forte que la maladie même ne peut pas leur,
fervir-d’exeufe.-
Outre ce fervîce!," les iïmànois payent le dixième
de leur revenu. Si en "mourant ils : laiffent de s enfans
en âge de porter les armes, 8c en état de fervi* la
O b ij
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