
veificé, il attira en Pologne par des petffions & des
bienfaits les favans étrangeis ; il fonda en divers
lieux divers collèges. Que fon nom ttop peu connu
s’élève donc au deffus du nom de ces conquérans,
ûniquement fameux par la deftruétion & par les
ravages. 11 mourut en 1605.
ZAMPI, ( dom Jofeph Marie ) ( H iß . l i t t . mod. )
mantouan, étoit théatin & préfet des théaiins mif-
fionnaires dans la Colchide ou Mingrélie. G eft
par le fameux voyageur Chardin qu’il eft principalement
connu. Chardin, dans le cours de fes
voyages , pafiant par la Mingrélie , rencontra dans
ce pays le P. Zampi qui lui donna une dcicription
liiftorique qu’il avoir Lite de la Mingrélie, de fes
habitans & de leur religion. Chardin traduifit cette
relation ea françois & la publia dans le premier
volume de fes voyages; elle mérite d’autant plus
de confiance que le P. Z am p i» lorfqu’il la commença
, étoit déjà depuis vingt-trois ans dans la
Mingrélie où il travailloit avec beaucoup de zèle
à la propagation de la foi. Z am p i vivait dans le
dix-feptième fiècle.
ZAMPIERI. (Dominico) ( H iß . mod. ) Ceftle
Dominicain, ce peintre célèbre de l’école d’Italie,
natif de Bologne, élève des Canachcs ; ce nom
de Dominicain ou Dominichin, lui venoit de fon
nom de baptême dont on lui faifoit un diminutif
dans fon enfance ; on l’appelloit D om in ic h in o , &
ce nom lui refta. Comme il foignoit extrêmement
fes ouvrages, fes envieux les difoient laboures- a
l a charrue. Antoine Carrache même qui l’aimoit,
& qui fentoit fon mérite, l’appeloit le boe u f ; ce
boe u f , répondoit Annibal Carrache , f e r tilif e ra le
champ q i i i l cu ltiv e. Mais fon plus grand admirateur
étoit le Pouffirr; j e ne connois. p o in t , difo.t-il,
d 'a u tre p e in tre que le D om in iq u in p o u r l exprejfion.
Le même Poufljn difoit que les tiois plus beaux tableaux
qui fufient à Rome étoient, la transfiguration
de Raphaël, la defeente de croix de Daniel
de Volterrc, ,6c le faint Jerome du Dominiquin.
Z am p ie r i exc^çoit aulfi l’architeôfcure 8c fut architecte
du palais apoftofique, fous le pape Grégoire XV,
(Ludovifîo). Le Dominiquin étoit un de ces caractères
doux & modeftes que les fureurs de l’envie
effrayent; pour y échapper, il s’étoit iropofé la plus
grande réferve dans la converfation , 8c vivoit beaucoup
dans la retraite ; mais l’envie l’y pourfuivoit ;
elle ne laiffe point d’afile au mérite. Le Dominiquin.
mourut le xy avril 1641. C’eft aux artiftes à
nous dire les progrès que fon art lui doit.
„ ZAMPINI.( Matthieu ) ( H iß . l i t t . mod. ) jurif-
confuîte italien, établi en France; dédia au roi
Henri III, en 15.81 , un traité de origine & a ta v is
H u g o n is Capeti » des aïeux de Hugues Cape t, où
il fait,.defcendre les trois races en ligne mafeuline
les unes des autres. Beaucoup de favans ont fait
beaucoup d’efforts inutiles & fc font épuifés en
cônje&ures polir faire defeendre, même par males,
la iroifième race des deux premières, ou pour donner
aux races poftérieures une oiigine plus ancienne
encore & plus illuftre qu’à la première ; la vérité
eft qu’on ne fait rien des auteurs de la race carlo-*
vingienne , au-delà de Saint-Arnoul, ni de ceux
de la race capétienne au-delà de Robert-le-Fort >
mais ce Robert-le-Fort > outre qu’il étoit un héros,
étoit déjà un très-grand leigneur, très-riche & très»
puifl'ant ; Robert 8c Eudes fes fils, furent rois.
Hugues-le-Grand , fon petit-fils, dédaigna trois
fois la couronne ; mais il fut fils de roi , neveu
de roi, père de roi & tige d’une luite de rois, non-
feulement en Fran.e cù ils régnent depuis huit
fièclcs, mais en Portugal, à Naples, en Hongrie,
en Elpagne , 6cc,, fuite telle qu’aucune autre race *
en aucun temps, en aucun pays , n a pu le glorifier
d’en avoir produit une femblable , foit en nombre
de rois, foit en étendue dé royaumes, loit en
durée de fuccelhon, & noirs parlons ici d une lue—
celfion de mâle en mâle non interrompue en remontant
jufqu’à Robert-le-Fort ; en forte que la
maifon de France pourroit être appelée pai' .excellence
, comme le Laboureur l’appeic, la maifon
, ro y ale de l'E u ro p e , où même fon empire ne fc borne
pas à beaucoup près» ^
ZANARDI , ( Michel ) ( H i f i. l i t t . m o d . ) éc ri-
vain de Tordre des frères prêcheurs ou dominicains »
profeffeur de philofophie 8c de théologie, en divers
; lieux de l’état de Venife & du Milanès, eft l’auteur
d’ouvrages philofophiques , au moins par le titre ,
d’un commentaire fur u e partie de faint Thomas,
d’un Direclorium Tkeologorum & Confejforum. Né
le 18 Juiüet 1570, à Urgnano, dans le territoire
de Bergaoee » mort à Milan en 1641.
ZANCHIAS ou ZANCUS. ( H i f i. l i t t . mod.. y
C’eft le nom de deux favans italiens du feizième
fiècle , Balïlc & Jérôme ; on ne lait s’ils étoient
parens.
Le prenver étoit de Bergame, chanoine régulier,
garde de la bibliothèque du Vatican; on a de lui
des poéfies latines qui fc trouvent dans îc recueil,
intitulé : D e l ic i s poetarum i ta lo rum , un dictionnaire
poétique, des queftions fur la bible ; mort à Rome
en 1560.,
Le fécond, né en 1516 , à Alzano en Italie, fut
auflï chanoine régulier ; mais fon confrère & fon-
ami Pierre martyr, Tayant attiré à la réforme, il
alla enfeigner l’écriture fainte & exercer le minif-
tère à Strasbourg, à Chiavcnne,. chez les grifons,.
à Heidelberg ; il trouva la guerre chez les protef-
tans comme chez les catholiques , & il détellent la
guerre. Il parle toujours dans fes écrits de Téglife
romaine comme de la mère dans le fein de laquelle
il eft prêt à rentrer auffi-tôt qu’elle aura
réformé les abus qu’il lui reprpchc. On a fes oeuvres
en hait volumes in-fol, ». elles font prefquc
toutes théologiques. Il mourut le 1 9 Novembre
ijyo à Heidelberg.
ZANFLIET, ( Corneille ) ( h iß . l i t t , m o d .)
moine de Saint Jacques de Liège , au quinzième
. fiècle, auteur d’une chronique qui s’étend depuis
le commencement du monde jufqu’à l’an 1461 ,
8c qu’on trouve en partie dans le cinquième tome
de la co lle ä io amplißtma des pères Dom Martène
& Durand , pafie en général pour un hiftorien
allez exaél, ce qui n’empêche pas qu’il ne faille
Je lit e avec précaution, 8c même l’abandonner tout-
à-fait quand il dit, par exemple , que le roi
Charles V demanda au pape Urbain V, la permif-
fion de répudier, pour caufe de ftéril'té , Jeanne
. de. Bourbon fa femme, que dans la vérité il aima
toujours avec la plus grande tendreffe ,. dont il fut
toujours tendrement aimé , de laquelle il eut neuf
enfans, defquels trois étoient nés avant que le
pape Urbain V fût élevé fnr le trône pontifical.
Voilà les hifioriens exads du quinzième fiècle.
ZANNICHELLI, (Jean-Jérôme) ( .H i ß . l i t t ,
m o d .) médecin botanifte,né à Modène versl’an 1670,
exerçant fon art à Venife où il mourut vers l’an
1719. On a de lui un catalogue des plantes qui
. croilfent dans les états de Terre-Fermé de cette
république. Son fils , médecin-botanifte comme lui,
après avoir beaucoup ajouté à ce catalogue , le fit
imprimera Venife en 1736 , fous le titre de M u -
f s u m Z a n n ich e llia n um .
ZANNON1, ( Jacques) H iß . l i t t , m o d . ) fut
comme les perfonnages mentionnés dans l’article
précédent, un médeçin-boranille célèbre. Il compara
& accorda enfemble,fur beaucoup de points ,
les botaniftes anciens 8c les modernes, en faifant
voir que leur oppofition apparente venoit fouvent
de ce qu’ils avoient décrit les mêmes plantes fous
des noms differens. On a de lui : H if io r ia b o tan ic a .
R a r io rum f iirp ium h if io r ia . Mort en I681.
ZAP ATA , (H i ß . l i t t , m o i . ) c’eft le nom de
quelques favans efpagnols allez obfcurs du moins
à ce titre , tels que :
lQ. Le cardinal A n to in e Z a p a t a y miniftred’Ef-
pagne, fait cardinal en 1604, mort le z 3 avril
1638, âgé d’environ quatre-vingt-quatre ans , auteur
d’un traité de oblig a tio n e c o n fc ien tis .
*c. Un antre An to in e Z a p a ta> bénédidin du dix-
feptième fiècle , auteur de divers ouvrages , entre
autres de notes fur le Chronicon H u b e r ti H i f p a -
len ß s .
ZAPFIUS, ( Nicolas ) ( h i f i• l i t t . mod. ) théologien
proteftant, profelîeur de théologie 8c de
langues orientales à Wittemberg , puis prédicateur
d$ ia pour de Saxe à Weymar, a travaillé à i’édition
de la grande bible imprimée à Weymar. Ou
a de lui encore d’autres ouvrages tels que D u b îa
p h y f ic a ; un Opufiulum theologicum fans autre_Jn-
diCation de lujet; c a te n a a u re a a rticu lo rum fid.ei ,
chaîne dont il ne faut pas trop multiplier les anneaux;
hodogeticumphilofophie praticA . P k ilo fo p h ia
u n iv e r fa lis . Né en 1601 à Miéwitz dans le comté
de Schwartsbourg, mort le 1 9 août 16 7 1 .
ZAPOL ou ZAPOLSKI, (Jean) (H i f i . de
H o n g r ie .) ( les articles Ferdinand I , Empereur
& Martinusius;) Louis , roi de Hongrie
& de Bohème , de la maifon de Jagellon, avoic
contrarié une double alliance avec Ferdinand ,
frère de Charles - Quint, il avoit époufé Marie
d’Autriche, foeur de ces deux princes, & Ferdi- '
nand avoit époufé Anne Jagellon, foeur de Louis.
En 1516, Soliman II , empereur des turcs,
étant entré en Hongrie à la tête de ceut-cinquânta
mille hommes, Louis lui livra bataille dans les
plaines de Mohacs près des bords du Danube , la
perdit & fut fubmergé dans des marais. Le trône
de Hongrie étoit éleélif; mais dans tous les états
éle&ifs on avoit égard au titre le plus apparent^
Ferdinand étoit doublement beau-frère du dernier
roi, il fe fit élire par une partie des hongrois , mais
une autre brigue nomma au trône de Hongrie ,
Jean de Zapols, vaivode de Tranlylvanie & comte
de Scepus. Celui-ci trop foible pour foutenir fes
droits contre la puiiTance delà maifon d’Autriche,
trop courageux pour les abandonner, ofà implorer
l’appui des turcs contre des chrétiens ; il fe rendit
tributaire du Sultan, qui1, en 152^ & if îo, conquit
toute la balfe-Hongrie, en gawla pour lui les
principales places, comme Cinq-Eglifes, Bude,
Albe-Royale, Strigonie , Alrembourg, & pourfui-
vant fes conquêtes le long du Danube, alla mettre
le liège devant- Vienne, mais il fut Sbligé de le
lever avec perte de foixante mille hommes. Il jura
en partant de revenir bientôt avec un appareil
plus formidable , 6c il effeâua ce.tc menace en
1532.
L’empereur 8c Ferdinand fe perfuadoient ou ef*
fayoient de perfuader à l’Europe que c’étoit François
I leur ennemi, autrefois déclaré, alors fecret,
qui provoquoit ces irruptions du turc dans la Hon- '
grie 8c dans l’Autriche. François I. défavouoit alors
ces intelligences & f alliance des turcs ; devenu
plus hardi dans la fuite , il fe liyra publiquement
à cette alliance que les intérêts politiques ex:*
geoient alors. Vers 1531, il «reçut une ambalfade
du Vaivode de Tranfylvanie qui lui demandoiit
une époule & de l’argent. Le vaivode vouloit s’allier
à François I. & demandoit une princeffe du fang
de Frarice. Leroi lui deftina Ifabelle d’Albret, foeur
du roi de Navarre ; ce n’étoit pas une piincefiè du
fang, mais fon frère étoit beau-frère du roi. Quant
à l’argent le roi confentit de lui en fournir, mais