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en i <j i6. Pour 1-étymologie du mot fondant voye£
Sultan. {A. R.)
Soudan, ou Soudan , f. m. ( Hiß. mod. ) eft
le nom d’un officier de la cour de Rome , qu’on
appelle autrement juge de la tour de nove, ou maréchal
de Rome à la cour de favelles ,* c’eft une efpèce
de prévôt qui a la garde des prifons , ÔC qui Con-
noît de plufieurs affaires criminelles , fur-tout de celles
où les courtilanes font impliquées. Pendant la vacance
du fiège , on lui confie quelquefois la garde du conclave
avec des foldats fous fes ordres. Ducange ,
gloffar., latïnit. ÇA. R.)
SOUDR AS , f. Biß. mod. ) c’eft le nom fous
lequel on défigne dans les Indes orientales une tribu
d’indiens idolâtres, parmi laquelle font tous les ouvriers,
les laboureurs &' les arti&ns. Dans quelques
endroits on les nomme Veys. Cette tribu fefoudivlfe
en plufieurs ordres ' eu caftes , nui fe méprifent les
unes les autres, fuivant les fonéliors auxquelles elles
fe livrent. Chaque cafte a fes ufages particuliers ; il
y en a qui fe permettent de manger les animaux,
& d’autres , de même que ceux des tribus plus
diftinguées, ne mangent rien de ce qui a eu vie. ÇA.Ré)
SOUFY , Secte des ( Religion per fane ) feéle
ancienne chez les perfans. On en fixe l’origine vers
l’an 2,00 de l’égite. Sheic-Aboufaïd, philofophe auf-
tèrè , en fut le fondateur ; c’eft une feéle toute myf-
tique, & qui ne parle que de révélations, d’unions
fpirituelles avec Dieu, & d’entier détachement des
chofes de la terre. Ils entendent fpiritueliement tout
l’alcoran , fpiritualifènt tous les préceptes qui regardent
l’extérieur de la religion, excepté pour les
jeûnes qu’ils obfervent avec la plus grande auftérité.Leur
foi & leur doclrine ont été recueillies dans un livfe
qu’ils ont en vénération , & qu’ils nomment galchen-
dms, c’eft-à-dire , le parterre des myßsres. 11 eft vrai-'
femblable que leur théologie myftique a pafié d’orient
en occident par Ja voie de l’Afrique, & qu’elle
s’eft ainfi communiquée d’abord à l’Efpagne, enfuite
par i’Efpagne en Italie, en France & ailleurs. (D. J.)
SO yL IER, ( Pierre ) ( Hiß. litt. mod. ) Curé du
Diocèfe de Sarlat, aûteur d’une mauvaife hiftoir« du
Cajvinifme, & d’autres mauvais écrits contre les Çal-
viniftes ; il écrivit vers la fin du dix-feptième fiècle.
SOUPER , ( Hiß. des ufages de France ) on fou-
pe dans ce fiècle à dix heures à la cour , & dans
les grandes maifons de Paris ; dans le quinzième fiècle ,
& même fous la minorité de Charles IX , c’étoit
l’ufage à la cour de France de fouper à fix heures du
foir , &. de dîner à onze du matin. Il n’étoit que
huit heures quand le duc d’Orléans -fut affaffiné le
2.3 novembre 1407, & cependant à cette heure il avoit
déjà foupé avec la reine ; c’eft qu alors les princes ,
ainfi que les bourgeois , n’aimoient point à fe déheurer,
pour me lèrvir de l’expreffion du cardinal de Retz.
( D .J . )
SOURDIS , ( Efcoubleau de ) ( Hiß. de France. )
Ancienne maifon originaire du Poitou , connue dès
S O U
le commencement du treizième fiècle. On y clîftîngrè J
i°. Dans la branche aînée, René d’Efcoubleau ,
feigneur de Sourdis, mort en 1600, chevalier de
l’ordre du Roi. Il s’étoit jette dans la v ile de M-riun ,
en 1588, & avoit maintenu cette place dans Pobéifc
fahce de Henri III, fervice important dont ce prince
lui témoigna fà fatisfa&ion par trois lettres reftées dans
la famille.
a0. Dans la branche d’Alluye, François, marquis*
d’Alluye, tué au fiège de Rend , en 1637.
Cette maifon a produit plufieurs autres guerriers
utiles, mais elle a fur-tcut été iliuftrée par deux
Prélats.
30. Le cardinal de Sourdis, François d’Efcoubleau >
Archevêque de Bordeaux, de la branche d’Alluye.
Ce fut Henri IV qui, pour reconnoître fes femees
perfonqels & ceux de fa maifon , lui procura le char
peau d-é cardinal, le 3 mars 1598. A l’Aflemblée
des Notables tenue en 1625 , pour l’affaire de la
Valteline , on accufoit le Pape & fon légat de partialité
pour les Elpagnols, & tous ceux qui vouloier.t
faire leur cour au Cardinal de Richelieu , qu’on
faveit très-porté pour la guerre , infiftoient fortement
fur les torts de l’Efpagne & fur la connivence
du Pape. Le Cardinal de Sourdis, qui ne vouloit faire
la cour a perfonne, propofa une fufpenfion d’atmes
à l’égard de PEfpagne & prit hautement le parti du
Pape; il embartafla beaucoup leCardinal-Miniftre,
qui affeélant de l’impartialité, même de l’indifférence,
laiffoit parler tout le monde & ne difoit rien, mais
qui ne voulut pourtant confier qu’à lui-même le foin
de réfuter le 'Cardinal de Sourdis , dont il parut
craindre que l’avis ne l’emportâr.Le Cardinal de Sourdis
avoit tenu en 1624 un concile provincial, dont les
ordonnances furent eftimées. 11 mourut à Bordeaux,
le 8 février 1628.
4®. Il eut pour fucceffeur dans ce fiège, Heu ri
d’Efcoubleau , fon frère ; c’eft ee fameux Archevêque
de Bordeaux, Sourdis , marin & guerrier allez
célébré, qui commanda les flottes Françoifes avec
des foccès divers fous le règne de Louis XIIl & du
Cardinal de Richelieu; qui en 1639 » battit la flotte
Efpagnole fur ies cotes de la Bifcaye ; qui en 1641,
eut aufiî fur les Efpagnols quelques avantage? com-
penfés par des fautes & des malheurs , d’où naquit
entre lui & le maréchal de la Motre, une grande
contcftation, ( Voye^ article Motte, ( la ) L’Archevêque
de Bordeaux, foit qu’il fût ou non querelleur
& trâcaffier , eut le malheur d’avoir plus d’une
fois dès querelles qui entraînèrent des voies de fait ;
le Maréchal de la Motte lui donna des coups de
canne. Sa fameufe querelle avec le duc d’Epernon,
gouverneur de Guyenne , eut auffi des fuites fâcheufes.
Le Cardinal de Richelieu, qui vouloit mortifier la
vieilleffe de d’Epernon , parce que cet ancien favori
de Henri- III , refufoit de fléchir fous fa puiffance,
avoit nommé Sourdis a l’Archevêché de Bordeaux.
Sourdis, ou pour faire la cour au Cardinal , ou
s o u
-pour défendre les droits de fon archevêché »forma
des prétentions que d’Epernon, vieillard impatient
& emporté, ne put fouffrir ; la querelle s’étant
échauffée entre eux, d’Epernon en faifant de fa canne
un gefte de mépris , fit tomber la mitre de l’Archevêque
dans une proceffion. L’Archevêque prétendit
avoir été frappé & crut devoir s’en venger , non
en militaire, mais en prélat ; il excommunia le gouverneur
: l’affaire fut portée au confeii du roi ; le
roi étoit pour le duc d’Epernon , le cardinal de
Richelieu contre fui; par conféquent le duc' d’Epernon
perdit fa çaufe : il eut ordre de s’abfenter pendant
quelque temps de fort gouvernement, &. de fe
foumettre aux eenfùres. ; il fallut qu’il écrivît à l'archevêque
une , lettre très-foumife , & qu’i l . écoutât à
genoux une réprimandé févère que lui fit l’archevêque
avant de lever l’excommunication. Cette trifte cérémonie
eut pour témoins le Maire , les Jurats , &
vingt-cinq tant préfidents que confeille.rs au parlement
de Bordeaux, qui en drefferent procès-verbal.
L’Archevêque de Bordeaux finit par être relégué
à Carpentras, pour de mauvais fuccès à la guerre.
SOUS-BACHA, ou SOÜS-BACHI, f. m. ( Hiß.
mod. j le fécond après le hacha ; officier fubordonné
â celui-ci. (A . R.)
SOUS-CAMÉRIER, f. m. ( Hiß. mod. ) celui
qui eft fubordonné au catnérier , & qui fuccède à
fes fondions. {A. R.)
SOUS-CHAMBELLANS DE L’ÉCHIQUIER ,
( Hiß. mod. ) deux officiers de ce tribunal de Londres
, qui fendent. les tailles, & qui én font la lecture
, afin que le clerc de la peau & fès controleurs
puiffent voir que lés entrées font juftes.
C’eft eux aufiî qui font la recherche de tous les
aftes enregiftrés à la tréforerie, & qui font chargés
de la garde dù grand cadaftre ou terrier d’Angleterre.
ÇA. R.)
' SOUS-ÉCU Y E R , f. m. ( Hiß. mod. ) officier
de la maifon du roi d’Angleterre , dont la fonélion
eft de préfenter & de tenir l’étrier au roi lorfqu’il
monte à cheval. ÇA. Ré)
SOUS-OFFICIERS de Vempire, ( Hiß. mod. ) fuh-
effciales imperii: on a dit à Y article Electeurs quels
étoient les grands officiers de l’empereur &. de l’empire
; chacun de ces princes fait exercer fes forcions
par des fous-officiers héréditaires qui poffédent des
fiefs pour cette raifon. C ’eft ainfi que l’éleéleur de
Saxe , qui eft grand maréchal de l’empire, lors du
couronnement .de l’empereur , eft repiéfenté dans fes
fon&ions par le comte de Pappenheim ; Téle&eur de
Brandebourg qui eft grand Chambellan, eft repré-
fenté par le prince de' Hohenzollern ; l’éleéleur de
Bohême, par le comte d’Althan ; Péleéleur de Bavière,
par le comte de Truches-Waldburg ; l’électeur
Palatin, par le comte de Sinzendorf. ÇA. R.)
SOUS-TRÉSORIER d éA n g le te r r e , { H i ß . mod. )
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officier dont il eft fait mention dans le fiat ut 39. d’E-
lifabeth, chap. vïj. & que plufieurs autres ftatuts
confondent avec1 le tréforîer de Péchiquier.
Sa fonéllon1 étoit d’ouvrir le tréfor du roi à la fin
de chaque terme , de faire un état de l’argent qui fe
trouvoit dans chaque caiffe, & de le voir porter à
la tréforerie du roi qui eft à la tour de Londres ,
pour foùlager d’autant le grand - îréforier dans fes
fondions.
Qand la charge de g-and-tréforier étoit vacante,’
le Jous-tréforier le remplaçoit dans toutes les fondions
concernant la recette des- deniers royaux.' ÇA.R.)
SOUSI, ou SOUZI , ( voye( Peletier. ( le )
SOUVRÉ , ( Eifl. de Fr. ) ancienne maifon
Françoilè affez confidérable. On y diftingue:
i°. Antoine de Souvré 3 qui fer vit en Italie fous
Louis XII, & fut bleffé à la bataille de Ravenne.
Il fervit auffi fous François I.
2°. Son petit-fils, le maréchal de Souvré , chevalier
des ordres du roi, gouverneur de Touraine. 11
s'étoit attaché au fervice & à la, perfonne du duc
d’Anjou depuis Henri l i l , & l’avoit fuivi en Pologne
en 1573. Revenu en France, il fut fait grand-maître
de la garde-robe , & capitaine du châtçau de Vin-
cennes. Il/fe diftingua en 1587 , à la bataille de
Coutras. Il reçut Henri III à Tours , & rendit toujours
des fervices fidèles & à ce. prince & à Henri
IV fon fucceffeur ; ce dernier lé nomma gouverneur
de Louis XIII ; il fut auffi premier
gentilhomme de la chambre de fon élève, qui le fit
maréchal de France en 1615. Mort en 162.6 , à
quatre-vingt-quatre ans.
30.. Jacques de Souvré., grand prieur de France,'
fils du Maréchal, fe fignala au fiège de Cafal, fous
Louis XIII en 1630. En 1646 , fous Louis -XIV ,
il commanda les galères de France au fiçgs de
Portolongone ; il fut fait grand-prieur de France en
1667 ; c’eft lui qui a fait bâtir l’hotel du temple- à
Paris -, pour être la demeure des grands-prieurs de
France. Il mourut le 22. mai 1-670.
4°. Françoife , fa foeur , fut gouvernante de
Louis XIII.
50. Louis, leur neveu, fut tué le 2 juin 1640
à l’attaque des lignes 'd'Arras.
60. Charles de Souvré, marquis de Courtenyaux
fon frère , eut une fille unique , Anne de Souvié,
marquife de Courtenvaux, mariée le 19 mars 1662 ,
au marquis, de Louvois ; c’eft par ce mariage que
les noms & les biens des Courtenvaux & des Sou*
■ vré ont paffé dans la famille le Telîier.
SOUZA , ( Louis de ) ( Hift. lut. mod. ) Dominicain,
un des meilleurs'écrivains Portugais , auteus
de la vie de don Barthéîemi des martyrs, qui a été
traduite en François par MM. de Port-Royal, St
d’une hiftoire de Saint Dominique. Sou^a s’étoit fait
Dominicain en 16 14 ; il mourut en 1633.