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ment par un ciefefpoir d: amour,. donna lieu aux interprétations
ks plus- finlffres , & lui attira les
traitemens les plus durs ; elle fut mife au châ elct,
puis a la Baffille. Enfin | fon innocence fut reconnue ;
car enfin les elpérances que la-, coquetterie peut donner ,
& les folies tragiques oh ces elpérances. frnffré'es
peuvent précipiter on amant crédule & fenfible , ne
font point cfes crimes que les ioix avenf droitJ de
punir.
. Ces féduélions,
Qui vonf au- fond (Ls coeurs chercher les paffions,.
.. ls‘ elpoit' qu on donne à peine afin qu’on le faififle,
. Ce poifen, préparé des mains de l’artifice ,
$ont les. armes d’un fèxe àuili trompeur qug vain,
■ Que l’oeil de la raifon regarde aye'ç dédain..
\ oila, ce que d.t, dans (q fureur-un amant mal-
tpiie. ;%6c voilà, tou;©, la peine qug méritent les, an-
«ifices dont il parle.
Madame de Tcnçin- eut le mérite de très -tien
çho’.lir fes, amis en tout genre & le talent de fe
.los attacher tout ce que la cour a voit. de. plus
aimable 6c la littérature de plus poli , for mort fa
fpdété. Le cardinal Prolper -.Larabertini étoit en
corr.fpondàr.ce réglée avec elle 6c lorfqu’ii fut devenu
le pape. Benoît XJV , il lui envoya fi. m portrait.
On à retenu des phrafès de Iq-lertre de remerdment
qu’elle lui écrivit, à. ce fujet:.« Votre affabilité „votre
konté^ votre fiffehté daps l’amitié y lui difoit - elle , ,
« vous âyoïent fait de tendrTs^, amis de ceux qui font
a? devenus vos enfin s. Depuis long-temps mes, vcçxx
y plaçaient votre faintetéfur la chaire de. Saint-Pierre.
îj Tdois par mes. defirs votre fille fpintuelle, avant
” que vous fujjiiç lepèfe commun des fidfles. Madame
de Tencin mourut à Paris en 1.74p. On a de cette
femme célèbre le roman du Jiége de Calais celui
des malheurs de.t amour ; les mémoires du comte de
Cojr.minges,. ouvrage plein d’intérêt & par. le fonds
du fujet ÔC par la manière dont il e$ traité.. Il a fourni
à M.. d’Amqïuld..le dratpe de Commîpgis;, enfin les
anecdotes £ Edouard I I Ce dernier ouvrage n’a. paru
que long-temps agrès-fa rport. On ne.feù pas. julqua-
quel point elle a pu être aidée, dans la compcfition. de
cesouvrages par M. de Pont-de-V<-lie, fon neveu.
f TENCTÉRIENS, C m. pl. {Difl. ans ) peuples
de l’ancienne Germanie , qui du temps de Céfar ha-
bitoîenten Weftphaüe, vers les to d s cbRhin.(^.^.)
TENDE. ( ^oy^-SAvoiE >
TENDOURS,,f m., { terme de rel j'wjii) Oii.npm-.
me tendours ,.dans le Levant j..des tables garnies de
bois; par les cotés, dans, lesquelles les Turcs,s’enfer-,
ment jufqtfà la.ceinufe, hemmes 6c. femmçs, filles ,
& garçons.» Xjs y mettent en.-hiv.er, un petit poêle.
peur échauffer le lieu, & paflent ainfi des journées
entières dans leur? tendours à. converfer fuqaçr &.
boire Bu .forbet. ( D. /, )
TÉNÉÇHIR, f. m. ( terme de relation•)' planche ou.
pierre fur laquelle les Turcs mettent les.morts,pour
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les laver entièrement, de peur qu’il ne leur reff
quelque tache de fouillure. ( D. J. )
TENHALA, f. m .{H iß . mod. ) c’ eff'Ie nom? que
les habitàgs du. Sénégal donnent aux princes' du funr
de le.urs fouverains, qu’ils nomme, t Damcl. Les nobles
du pavs fe nomment Saliibobos. Le fouverain a,
fçus lui dieux feigneurs, revêtus, des -polies les plus
éminer.s de l’état.. Le premier s’appelle JCondi ; il eff
chargé du département de la guerre , ÔC du commai-
dement.dës armées. Le fécond s'appelle le grand Jarafa;
il a le département des affaires civiles | 6c eff le chef
de toutes les cours de jlidicature. Le Damcl, ou fou-
veraui lui-même, ne peut peint annulier les déci-
fions. 11' efl clkrgé-de parcourir lés provinces, afin-
d’écouter-les plaintes des peuples contrô les Alcalrcs ,
qui fönt des magiffràts municipaux , charges de lai
perception des revenus de l’état. {A’.Rff
TENTE DU LEVANT ; {ufàges des Orientaux J
les tentes du: Levant font.moins embarrafTantes que
celles de ce pays-ci. Elles n’ont qu’ùn arbre au milieu
qui. fe démonté en deux quand on.veut plier bagage ,
mais qui fouiiênt, |offque la tente efl placée } un pavillon
de groflg toile bien ferrée, fur laquelle l'eau
coule aifément. Le pavillon eft arrêté dans fa,circbri-
férenpe.avec des cordons,, que l’on a»oroçKê à dès.
chevilles de fer fichées en terré. Aux deux tiers de- là.
hauteur de ce pavillon font attachées dés cordes, que-
l’on bande fortement par le moyen d’autres chevilles,
plus écartées de l’a!bre que les premières. Ges- cordes
tireur le haut du pavillon en-dehors , ôc- lui font faire-
un angle fadlant, en manière de manfarde. ( £). /. )
TERCIER, ( Jean-Pierre ) , (Hiß,, litt, mod.) dé-
l'académie des Infcriptions Belles- Lettres,. naquit à
Paris le 7 Oéjobre 17Q4. Pierre Terrier, fon.pète, éroiç
né en Suiffe 3 dans le canton, de Fribourg. M. Baizé,
célébré avocat au cpnfeil >{.qui l ’âvoit guidé dans l’étude
du droit, qui avoit conçu pour lui une ten?
dreffe de père * le fit connaître au marquis de Monti,
nommé, alors à l’ambaffade de Pologne, qui .prit M*
Tercieren qualité de fecrétaireil partit dé Paris.le 25
Mai 1729, & arriva le 4; Juillet, à Varfovie. Indépenr
dämment de l’iptérêt.politique du moment, ils’agiffoit
de prévoir & dé préparer l’avenir ; il s’agißoit de
difpofer les efprits des Polonois à rendre leur couronne ,
cruand elle, viendroit.à. vaquer, au roi que Charles
XII leur avoit autrefois donné, & que plufuurs
d’èntr’èux- regrettoient avec- ràifo'n. Le marquis dé
Mönti & M. Tarder travaillèrent cönftamment fur ce
plan : le marquis étoit Tarne de la négociation, .M.
Tei der en -.étoitl’organe. Grâce à fes vertus &L à leurs
foins , Staniflas-régnoit dans ks .coeurs des Polonois:.,
lôïfjue lamortd’Augufle II fit revivre les droits qu’j
avoit à la couronne de Pologne. Staafljs fut élu.;
mais l’empereur , .qui avoit, une grande influence fur
là Pologne la Ruffie , qui en avoit une plus
grande encore , étoient dans ks intérêts de fon concurrent,
fils du roi dernier mort. La Pologne atten-
doit le roi qu’elle venoh de fe redonner. Pour al’er
jhfqu’à.elle, U fàlloit qu’il traversât toute l’Allemagne,,
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pays ennemi II fut tromper toute l’Allemagne à la faveur
d’un déguifement; il la t.-averfa toute encore
impunément, fous le nom du fils du marquis de
Monti. M. Terdcr avoit enw>yé un plan, fi parfaitement
fijèle du palais de Tamoafiadeur, que le roi de
Pologne vint descendre au m lieu de la. nuit droit à la
porte du jardin ; M. Tercier T y attendoit, & fon
hommage fut le premier que le nouveau fouverain'
reçut da.-îs fes états : il éoit Lui dans- le fecret ; feul
enfermé avec le roi dans fon appartement, gardant fa
chambre fous ptétexte de maladie. Quand,, par d’adroit
;s iafinuaïions, on eut fait monter à fon comble
l’impatience qu’avoient les Polbnois de voir arriver
Scaniflas , on répandit, avec précaution & fuccyffive-
merit, le bruit qu’il étoit en route , qu'il arrivoit, qu’il
étoif ar r ivéqu’il alloit paroure. Il parut ; il fortit du
parais de TambafTadeur habillé à la Poloiioife, & alla,
au milieu des acclamations dû peuple, rendre grâces
à Dieu dans la principale églile de Yarfovie,
Dësitèitips orageux fùcçédèrent à des commence-
mens fi favorables ; les forces de l’Empire & de la
JR.ufIie portèrent le fils d’Augufle fur le trône , &
Dantzick fut bientôt le feul afyle de Staniflas : le
marquis de Monti & M. Tercier y étoient enfermés
avec lui. .Gette ville foutint pendant plus de quatre
mois un fiége meurtrier. ( Voye{ fur ce fiége l’article
PlÉlo-Bréhan vers, la fin, & le dévouement^géné-
reux. de l’ambafladeur en Danemar ck- ) Ce fut M.
' Tercier qui aflura Tévafion du roi de Pologne mr éva-
fion devenue également difficile & néc^flaire. Ce fut
lui qui déguifa le roi en payfan ; qui lui donna la
main pour le conduire hors de la maifon du marquas
de Monti, à dix heures du foir. Staniflas embrafla
tendrement M. Tercier , en fe recommandant à. fes
voeux 6c à fes. regrets , 6c alla braver la. mort au
milieu de deux armées, ennemies.. M. Tercier, de fon
côté, trayerfâ une place foudroyée par les bombes,
pour s’acquitter de la dangereufe commifïion. dont le
roi l’avolt chargé en partant, d’aller porter au primat
6c aux feigneurs Polonois, qui le croyoient encore
à Dantzick , une lettre où il les.inflruifoit de fon
évafion. S’il' n’étoit plus à' Dantz ck , il .n’en étoit
encore que- trop prè- : retardé par mille ohftacles , à
peine avoit-if pu s’en écarter_d’un quart de lieue. Il
étoit aumi ieu des marais, dans une miférable cabane,
voyant 6c entendant fans cefîe dr s partis de Cofaques
.errant de tous côtés pour le chercher : ce fut à . travers
tant de.dangers qu’il parvint enfin à s’échapper. •
Le général Munich, qui s'éto'.t flatté de faire Staniflas
prifonnier,. 6c de le mener à .Pétersbnurg^ fut
tellement irrité-de fon évafion, qu’il condamna au
fupplice de la roue tous ceux qui Tavoient fevorifée,
•■ nommément M. T.crcier-; ma s Dantzick,. qu’il tenoit
afliêgédepuis le 20 Février, s’étant rendu le 28-Juin-,
appaifé en partie par cette réduvlion, il modéra la
fente-.ce qu’il avoit rendue dans un premier emportement
6c voulut b,en faire grâce de la vie à des.
fuj :ts fidè es, auxquels il ne pouvoit reprocher que !
d’hoir fait leur d-voù. Iife.fi; remettre j coots* k ;
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droit des gens, le marquis de Monti & M. Tercier,
Oncles traîna de prifon en prifon ; à E bing, à un.
-château près de JVlanembourg, à Torn, où M, Tercier
refta dix-huit mois enfermé dans.une chambre-
étroite 6c mal-faine , environné jour 6c nuit'de feon-
nelles la bayonnette qu bout du fufil, fan? avoir la
permiflion de s’entretenir avec perfonne, d’écrire ,
de recevoir, des lettres. La conreflion lui .fut interdite;
on le gardoit à la mefîe. Enfin il revint en France eiq
1736, avec une fanté ruinée, queles eaux de Plom-
büères rétablirent.
Il fut enfuite employé long-temps fans titre dans-
les affaires du miniffère y jufeu’en 1748. Alors il
accompagna M. le comte de Saint-Sevèrin aux con»
férences d/*Aix-îa-Chapelle ; il fut chargé de dreffer '
les articles prélimaires de la paix , 6c de les porter
au roi. Il fut fait premier commis des affaires étrangères,
ôc jouit de toute la proted;on de la rejne 6c
du roi Staniflas fon père, retiré pour lors en Lorraine.
Il la perdit ^ du moins en partie, à Toccafiôn.du fameux
livre, de XEfpùu Nous rapporterons cette trifte
aventure dans les propres termes du fec. étaire de 1 ar-
cadémie des Infcriptions 6c Belles-Lettres, M. le-
Beau, fans y rien ajouter, fans, en rien garantir.
» La quali.é de .cenfeur-royal, devenue dangereufe
yy en ces derniers, temps, lui. fit perdre le fruit des
yj travaux de trente années. On jetta. au travers de.
» fes occupations un ouvrage qui avoit befoin des
yy diffractions du cenfeur. La droiture de fon coeur ,
»- fa confiance dans les perfonnes intéreffées, le nuage
yy d’affaires dont il étoit enveloppé, tout concourut
». à lui fermer les yeux. Sa vertu, réveillée par le
» cri public , s’étonna de fe voir trahie par une im-
». prudence; il reçut, fans murmurer, l’orage qui
» éclàta fur fa tête. La fageffe de fa conduite en cette
yy occafion, couvrit la faute d’une aveugle fécurité ;
î> 6c les perfonnes équitables ne firent que le plaindre ,
» tandis qu’il fe condamnoit lui-même ».
Sa retraite de la cour ne le fit pas oublier. M. le d i t
de Choifeul le chargea de rédiger une foire dé mémoires
hifforiques fur les négociations,, pour Tinftruétion de
M. le Dauphin : cet ouvrage fait partie du dépit des
affaires étrangères.
M. Tercier avoit toujours aimé les lettres,. 8c les
avoit cultivées avec fuccès au milieu de fes importantes
occupations. Il favoit une multitude de langues ;
le Latin , le Grec, l’Arabe, le Turc, TAlkmaud, le
Polonois, Tltalien, l’Efpagnol, l’AngloiS. Il fut reçu
à l’académie des Belles-Lettres en 1747 ;. il étoit suffi
de celles de Nançi, de la Rochelle , & de celle de
Munich..
R y a. de lui dans le recueil de l’académie plufieurs
: mémoires curieux,. 6c qui exigeoient la connoiffançe
des langues Turque 6c Arabe», Il a. paru de lui, mats
fans fon nom , divers extraits dans la Bibliothèque
raifonnce x.6c dans d’autres journaux.
Il avoit un frère, fnqrt en ^59., aide-major de
Ehàlippeyiüe. Après plqfieurs années-de fer vie« j eu