
1*2’ S U P
Sultane efl aufli le nom que Us Turcs donnent à
•eurs plus gros vaiffeaux de guerre.
S u l t a n e , en terme de Confifeur, ce font des
petits ouvrages d’aflorriment & de (ÿmmétrie
dont on fe fort pour garnir quelque tourte ou autre
choie. ( A. R, )
SUNA, ( Religion mskométane ) nom du recueil
des traditions qui concernent la r.-iigion mahcmétanc;
c’eft leur tfialmud ; mais les exemplaires de ce
tha’mud font fort différons les uns des autres, parce
que la tradition eft toujours différente , félon les divers
pays. Audi celle des Perfes mufulioans, des
Arabes, des Africains., des habitans de la Mecque,
e font oppôféës les unes aux autres. Cette oppefition
a produit les diverfès feéies de la religion mahomé-
tane , 8c a introduit toutes les variations qui régnent
dans les explications de Taîcoran. | D. J. )
SUNNET, f, m. ( Hifl. mod. ) les Mahométans
diff; nguent deux efpèces de préceptes dans Pal coran ;
Bs appellent'._/?««<£, ceux ■ dont on peut être difpenfé
en do certaines cccafions ; de ce nombre font la cir-
concifion, les rites eccléfiaffiques, &c. On ne peut
cependant les omettre fans péché véniel ; à moins
qu’ri n’y eût néceflité. Quant aux préceptes qui font
d une néceflité indifpen fable , ils les nomment fars ;
tél eft le précepte appellé falavat, c’eft-à-d:re , la
confeflion de foi mahométane, qu’on ne peut négliger
fans mettre fon falut en danger toi eft aufli le
\ekkiat., ou la néceflité de donner aux pauvres la
cinquantième partie de fon bien. (A. Ré)
SUNNIS ou SONNIS , ( Hiß. mod. ) feéle des
mahométans Turcs attachés à la fùnna ou fonna, &
oppofés à celle des fehiais, c’eft-à-dire, des maho-
métans de Perfe.
Les Sunnis foutiennent que Mahomet eut pour
légitime fucceiTeur Abubekir, auquel fuccéda Omar,
puis Ofman , & enfu'te Monuz-Ali, neveu & gendre
de Mahomet. Ils ajoutent qu’Ofman étoit fecrétaire
du prophète & homme d’un génie prefond ; que les
trois autres étoient, aufli fort éclairés, & d’ailleurs
très-grands capitaines, & qu’ils ont plus étendu la
loi par la force des arme* que par celle des raifons.
C ’eft pourquoi dans la feéle des Sunnis , il n’eft pas
perm's de difputer de la religion, mais feulement de
la maintenir le cimeterre à la main. Les Schiais ou
Schiffes traitent les Sunnrs d’hérétiques , qualification
•nue ceux-ci ne ménagent pas davantage à i’égard des
Schiffes. Tavern. Voyage de Perfe. ( A • R. )
SÜPPERVILLE, ( Daniel de ) ( Hlfl. litt, mod )
'né en 1657 , à Saumur; pafla en 1685, dans le
temps de ia révocation de l’édit de Nantes, à Roter-
dam, ou il mourut miniftre de l’églife Wallonne ,
le 9 juin 172.8 , ayant acquis quelque réputation dans
fa fêéle , par les fermons & quelques livres de dévotion
, entr’autres celui qui a pour titre : Ls devoirs
de réglife affligée.
, s u m
P SLTPR A JONCTÀIRES.f m. ( Hiß. mod. } offi.
ciers de juffice créés par Jacques 11. roi d’Arragon ,
pour faire exécuter les femcr.ces des jtg. s ; ils étoient ,
drt-on , en Efpagne, ce que font ici les prévt ts des
marechauflées. On les appdloit auparavant paciaircs
ÔC vicaires.
SURA , ( hïfl. Rom. ) fumom porté par plufieurs
Romains de dffeientes maifons. Le préteur Caïus
Lem.ulus , complice de Catilina, portoit ce furnem.
C cil ai fli celui de Lucius Licinius , ami particulier,
&. fi Ion veut, favori de Trujan. Des couriifar.s,
à qui fa fav. ur faifoit embrage, l’attaquèrent de la
manière la plus.propre à le perdre dans l’efpnt
d'un empereur qui eût moins connu l’amitié 8c qui
eut été moins sur de les amis, ils l’accusèrent de
former des defleins contre la vie de Tiajan. Le
hazard fembla d abord lesbien fervir & favorifer les
foupçons qu ils avoient voulu faire naître dans l’elprit
du prince § ; car le même jour Sur a invita
1 empereur a louper chez lui. Trajan s’y rendit, &
pour ne point outrager l’amitié par des précautions,
il renvoya les gardes ; il demanda aufli-tôt le chirurgien
& le baibier de Sura , fè fit couper les
fouroils. par l’un & la barbe par l’autre ; il defeendit
enfuite^ tout foui au bain , & vint le mettre tranquillement
a table. Il raconta toutes ces circouffances aux
accufateurs de Sura • vous voyez, leur dit-il, que ce
n eff pas par defaut d’occafion qu’il n’a point attenté
a ma vie. Je vous rends grâces de votre zèle, mais
que vos foupçons refpeâent mes am’s. Il furvécut a
Sura , il le pleura , il honora fa mémoire, & lui fit
élever des ftatues.
SURA ou SURE, ( Relig. Mahopiet. ) mot arabe
qui fignifie proprement un pas ; mais les colleâeurs
de l’alcoran défignent par ce mot, les différentes
fèéhons de cet ouvrage, qui'font au nombre de
114- Le père Souciet dit furate au lieu de fura,
Parce fiu’en arabe le hé final marqué de deux points,
U prononce comme te. ( D. J. )
SURBECK, ( Eugène-Pierre de )( FUJI, litt, mod.)
correfpondant honoraire étranger de l’académie
des InfcriptioDs & belles lettres; naquit à Paris,le
1S décembre lâ'/S. Ce nom d’Eugène lui venoit
de ce qu’il avoit été tenu fur les fonts de- baptême
par le fameux prince Eugène;
La famille des Surheck eff originaire de Suïfïê-
M. de Surbeck, le père , fut le premier de cette
famille qui pafla au fervice de la France. Il y mourut
colonel d’un régiment de fon nom , infpeéteur d’infanterie
, & lieutenant - général des armées du roi.
Eugène-Pierre fit fes études chez les Oratoriens
à Jully ; il s’y dift’.ngua par yne fageflè &. une cir-
confpeélion qui le faifoient appeller & par fes compagnons
& par fes maîtres, le petit vieillard, in
juven'ute fenex.
f Dvffiné à fervir dans les troupes de fà nation, B
S U R
apprit fi bien l'Allemand & en acquit fi parfaitement
ï’ufige en d'x-huit mois , que perforine ne le
parlqic mieux que lui dans la compagnie aux Gai des.,
oh il entra à l’âge de 17 ans : pour ne parler que
de ce qui le diflinguoit le plus particulièrement de
fes compagnons d’armes , il "eîccelloit lur-tout dans
la relation des expéditions militaires. Le talent qu il
a v it décrire fur ccs matières , l’avoit.fait ch- -ifir par
M- le duc de Maine, cclonel-généial des Suiffes ,
pour fon correfpondant'à l’ar mée ; M . le duc du
Ma ine communiqucit ces relations au ro i, qui en
louoit toujours la préc.fion 8c. la clarté.
Lorfque fous la régence M. le prince de Dombes,
âgé de 16 à 17 ans , obtint l’agrément d’aller fervir
en Hongrie contre les Turcs fous le prince Eugène,
M. le duc du Maine annonça qu’il comptoir donner
à fon fils , pour l’accompagner 8c pour 1er former ,
quelque bon colonel Suifle. Sur ce mot ,. les plus
anciens officiers de la Nation fe préfentèrent en foule
'& briguèrent l’honneur d’être préfé. és. M de Surbeck,
qui n’étoit encore que colonel- à brevet, oc qui ne rétoit que depuis trois ans , ne paroifîoit point à la
cour de Sceaux, oh tout étoit en mouvement. Madame
la Duchefle du Maine dit un jour à madame la
comtefle de Béranger, feeur de M. de Surbeck ,
qu’elle étoit étofinèe de ne point voir fon frère, 8c
lui demanda s’il . aurôit de l'a répugnance à faire la
cam. aghe de Hongrie avec le prince de Dombes;
Ih comtefle de Béranger répondit pour fon frère,
que la modeftie 8c la crainte de parcî'tre vouloir entrer
en concurrence avec fes anciens , étoient tout
ce qui l’engagegit à fè tenir à l’écart ; en même-
temps elle inftruifit fon frère des bontés de la Prin-
ceffe : il accourut à Sceaux. Dès que M. le duc du
.Maine le v i t , il lui dit, vous me fuyez 8c je vous
cherche , c’efl de vous que j'ai befoin auprès du
prince de Dombes. A la bataille de Belgrade, gagnée
fur les Turcs, par le prince Eugène , le 10 août
1717 ,M. de Surbeck fut toujours dans le plus grand
feu de l’aétion aux côtés du prince Eugène & à la
fuite du prince de Dombes ; au fortir de /l’aélion ,
il en rendit le compte le plus détaillé à M- le duc
du Maine. La compagnie générale des SuifTes étant
venue à vaquer , M. le~ duc de Maine y nomma
auffi-tôt M. de Surbeck. Il fit à la tête de cette compagnie
les campagnes de la guerre de 1733.
Confidéré comme académicien , M. de Surbeck
fut lin Antiquaire très-inftruit, curieux de médailles
de-profond connoiffeur en ce genre. Il fe fit un plan
d’études qui embrafïoit toute l’antiquité, qui éclaircif-
foit l'hiftoire par les médailles 8c les médailles par
îhiftoire ; il s’engagea même dans une conteftation
fur les médailles avee le P. Hardouin ; il publia un
écrit dans lequel il combattoît quelque fyftême de
ce fyftématique Jéfuite ; celui-ci qui foupçonnoit
de cet écrit, quelque favant de fa compagnie , répondit
avec tant d’aigreur , que M. de Surbeck , qui l’efti-
moit d’ailleurs & le voyoit fouvent, n’ofa le défa-
bufer; mais il répliqua par une fécondé lettre 9
S U R î * ?
laquelle le P. Hardcuin répondit avec plus a aigreur
encore ; enfin une troifièrne lettre, reliée fans réplique*
affura une pleine v.&öire à M. de Surbeck.
Il avoit à Bâgn.ux une belle maifon de campagne^,
eu il avoit formé un jardin de plantes rares qu’il
cultivait de fes ma:ns, & un cabinet d’hiftoire nani-
rtiîé, eu il avoit rangé par fuites, toutes les d.ffe-’
rentes efpèces de bois,'de graines, de racines, de
marbres, de pierres précieufes.' 11 y mourut le
31 août 1741.- Un détachement de deux cens hommes
du régiment des Gardes-SuifTes', Vint à Bagr.eux ,
pour noi.drer fes obféques ; on y reconnoifTut, d,t
M. de Boze , les ' officiers & les foldats de fa compagnie,
aux larmes qu’ils ne pouvoient s’empêcher
dë répandre.
SUREN A , ( Hifl. Rom dne. ) général des Pa rthcs .
fe rendit célèbre par la viéloire qu’ il remporta fur
Craflhs. Les .détails .de fa vie font tombés- dans l’oubli
, parce que les barbares n’avoient point d’hifto-
riens pour tranfmeure à la pofléiité le nom .de leurs
héros. On fait qu’il étoit d’une naiflance ilîuftre , 8c
que fa famille tenoit le fécond rang dans fa nation :
il foutenoit par l’éclat de fes grandes richeffes la
fierté de fon origine : il paffoit pour le p’us habile
général des Parthes , pour le plus capable de gouverner.
Orodes lui fut redevable de fon rétabliflè-
ment fur le trône, & ce fervice , qui devoir infpirer
une reconnoiffance. éternelle , fut paye de., la plus
lâche ingratitude. Le monarque, jaloux de fon autorité,
craignit d’être un jour abattu par la main qui
l’avoit relevé. La fidélité de Surena lui devint fuf-ç
peéle, 8c il le fit affaifiner, On prétend qu’il n’eut
d’autre crime que de s’être concilie 1 amour des
peuples , qui le regardoient comme leur bouclier-,
contre les attentats de la tyrannie & les in varions,
des étrangers. Quoique perfonne ne lui conteflât la,
fupériorité des talens, il vécut affervi à fes fens. Il
vivoit au milieu d’une troupe de concubines dévouées
à fes pla firs, il s’habilioit comme elles, & à
l’exemple de Sardanapale , il confacroit à la mollefîè
& aux voluptés les memens qu’il devoit donner auxr
affaires. Il eut tous les vices qu’on reproché aux
barbares. Sans foi dans les traités &. les négociai
rions , il donna un exemple de fes perfidies dans la
conduite qu’il tint avec Craffus. Il l’engagea à une :
entrevue peur y traiter d’un accommodement. L t
général romain s’y rendit fans défiance , & dès qu’il
l’eut en fon pouvoir, il lui fit trancher la tête ; il inful»
ta même à Craffus après fa mort: le jour de fon entré«
dans Cteriphon, il força un. pr’fonnier romain à
faire le rôle de Craffus pour jouir des outrages
que la populace fit à ce général fuppofé. ( T— N, )
SURGERES , ( voye{ Rochefoucault ) ( la )
SURI AN , ( Jean-Baptifte ) ( Hiß. litt. mod. )
d’abord Prêtre de l’Oratoire , puis nommé en 1728 ,
Evêque de Vence, ij mourut en 1754, Pour tout
éloge 8c pour toute vie de M. de Surian, on a
placé-à la tête de fes fermons publiés en 1778 , le