
corde au c o l , pour être étranglé fur le champ , n
le changement n'étoit point admis, d.fpofition bien
indigne d’un fage légillateur » qui, en affùrant l’execution
des loîx tant qu’elles fubfîftent, doit toujours
laiffer toutes les portes ouvertes à l’amélioration &*
& à Famendement. Le premier qui fepréfenta ,
dit-on , attaqua, & même avec fuccès , la loi qui
paroît la plus juße , la loi du Talion. Il avoic creve
un oeil à ion ennemi qui en avoit deux; pour lui il
étoit borgne , il repréfenta que la loi du Talion ,
en le rendant aveugle , le mettroit dans une fitua-
tion bien plus fâcheufe que celle où il avoit nus
fon adverfaire. La lo i , dit-.on, fut abrogée. Ce rapport
d’oeil crevé,qui rappelle le dévouement de Za~
le u c u s n’âuroit-ii pas fait équivoque ici, & ne feroit-
il pas la csule qui a fait artrbuer à Zaleucus ce
qui ne convient qu’à Charondas ?
Ces deux légîflateurs vivoient environ cinq fîe-
cles avant J. C.
_ Z A LU SK I , ( André-Chryfortôme ) Hiß. de Pologne
) d’abord chanoine à Cracovie, puis évêque
de Plcckho , en'uite de Varmic & grand-chancelier
de Pologne , avoit voyagé dans les Pays-
Bas, dans la France , dans l ’Italie, avoit été am-
bafladeur en Portugal & en Eipagne. On a de lui
des lettres latines in^éreffàntes , non - feulement
pour l’bifioire de Pologne , mais encor- pour celle
de»toute l ’Europe. Mort eu 1 7 i l .
Z AM A ( Hiß. anc. mod. ) eft le nom :
l®. D u lien où fe livra entre les deux-plus
grands généraux du monde ,. peutr-être , Annibal
& Scipion, la bataille la plus d^cifive & qui régla
én effet: lé fort de Rome & de Carthage, mais el’e
ne régla peut-être pas les rangs entre les deux généraux.;
Annibal vaincu n’y fut pas inférieur à Scipion
Vainqueur , & il obtint les fuffrages de fon
illuflre rival. C e lieu fe nomme aujourd’hui Zamora,
îl fait partie de la province de Bugie en Barbarie
dans l’état d'Alger.
z°. D’une fontaine d’Afrique fîtuée dans le voifi-
jïage de Zama ou Zamora , & à laquelle Pline attribue
la veitu d’éclaircir la voix de ceux qui boivent
de Ton eau.
30. D’un gouverneur farrazîn d’Efpagne , célèbre
par fes conquêtes dans laSeptimanie ou Languedoc,
& parla bataille de Tculoufe où il périt. Ce fut
en fan 718 que Zama prit poffeflion du gouvernement
de l’ETpagne, fous les califes Omar II &
Yézid : "‘occupé de grands projets de conquête , il
s’avança vers les Pyrénées à la fin de l'an 71p , il
paffa ces montagnes du côté du Rouffillon ou dio-
çèfe d’Elne , & fc répandit comme un torrent dans
J es contrées voifines; en 72.0, il affîéga & prit
Narbonne, dont il fit paffer au fil de 1 épée tous les
dcftnfeurs, & d’où il emmena captifs en Eipagne
les femmes & les enfarts. Narbonne Sc le refie de
la Septimanie ou Gothie, fer voient alors-d’afife
aux goths , que la dureté des gouverneurs farrazins*
ou arabes obligeoient de fuir de l’Efpagne. Les ra-i
pides fuccès de cette nation conquérante effrayoienfr
l’univers, elle avoit fubjuguc une grande partie de
l’Afie & de l ’Afrique i elle tQumoit alors fes,pria-,
cipaux efforts contre l’Europe ; LElpagne étoit déjà
fous fa puiffance ; la France même étoit entamée
les farrafins en pofiedoient, la partie qui avoit été.
de la domination des gotlis, ceft-a-dire 3 laSeptimanie
ou le Languedoc & quelques provinces adjacentes
; le foin d’arrêter le cours de ce fléau alloic
bientôt demander toute la puiflance , tout le bonheur
& toute la capacité de Charles-Martel. Cependant
, le duc d’Aquitaine Eudes , prince puifîant &
gen'éreux., arrêta quelque tenis les ■ farrafins a la
bairière , & préluda par une grande bataille,
gagnée fur eux en 711 contre le général Zama fous
•es murs de Touloufe ,■ àlavi&oire plus importante
& plus mémorable encore que Charles-Martel remporta
en 73 z fur Abdérame. aux environs de Poiriers ;
viftoire qui préferva France & le refte de la
.chrétienté du joug des mahométans. Zama périt à
la bataille de Touloufes comme Abdérame, onze
ans après, à celle de Poitiers. ■*
ZAMACSCHARI ( H i ß . litt, des arab. ) Pavant
arabe ', naquit l’an de l ’hégire 467; de J. C* 1074
à Zamacfchar, dont il prit fon nom. C’étoit un
grand Théologien fcholaftique mahométan, & les
arabes lui prodiguoient les titres d’honneur & les
témoignages d’eflime. Il eß ou il a été principalement
célèbre par un grand commentaire fur l’alco-
ran , intitulé : Alkefchaf ou découverte ; plufieurs
lavans arabes en ont donné des abrégés * d'autres
l’ ont critiqué, ce qui a donné lieu a une réponfe
de Zamacfchari , intitulée : Rabiol Abrar. Ce Za-
maefekari a été le Tournély dei’aîcoran ; on a de
lui une théologie fcholafiique. élémentaire eftimée.
Il a été utile à la langue^arabe par divers autres
ouvrages, par un diâionnaire purement arabe ,
par un diâionnaire arabe & turc, par une explication
des proverbes arabes. Il paroît qu’il cultivoit .
prefque tous les genres de littérature j on a de lui
un traité de duodecim generibus litterarum elegdn-
tiorum; il étoit poète auffi & commèntateur de
poètes > >1 a laifle un grand commentaire fur les
poëres Nawab eg,& Abulféda dans fà géographie
parle d’un poème de Zamacfchari, Mort a Corca ng,
l’an de l’hégyre 538 , de J. C. i 143.
ZAMAR1S. ( Hiß', des juifs ). Le chapitre’ fécond
du livre 17 des^ntiquités judaïques de Jofèphe
a pour titre : d'un ju if nommé Zamaris qui étoit un
homme d'une grande •vertu. Hérode le grand , ‘roi
de Judée, ne trouvant pas la Traconite 6u Ituréc
alfez à l’abri des cour fes des arabes par la chaîne
du Liban qu’on appelle le mont Her'mon & le mont
Galaad 8c appliquant cous fes foins à, garantir
z A M
cette frontière , apprit qu’un Juif nommé Zamaris
étoit venu de Babylone avec une troupe ehoifie ,
& qu’il s’étoic plu à former, de c>nq cens cavaliers,
prefque tous fes païens , armés de carquois & de
flèches, & qu’il s’étoit établi avec la permiflîon de
Saturnin . Gouverneur de Syrie, dans un château
voifin d’Antioche ; Hérode le fit venir , lui donna
des terres dans le territoire de Bathanéa, fur la
frontière de la Traconite ; il l’excmp a de toutes
impofitions, & le chargea feu’emc. t de la garde
& de la défenfe de la frontière où il l’établiffoit.
Zamaris accepta fes. offres & fut fidèle à fes engagement
; il bâdt fur le terrein dont la garde lui
avoit été confiée, tous les châteaux nécdfaircs à
la défenfe du p^ys 3c un bourg qu’il nomma Batyra;
il procura la sûreté de; la Traconite, & fous la
garde de fa brave & vigilante troupe, les juifs
qui venrient en foule de Babylone à Jérufalem
pour offrir des facrifices , n’avoient rien à redouter
des cou-rfes des biigand1:. Ce fut un des-- grands
avantages qu’Hérode le grand fut affurer a fon
.pays.
Ces fortes de conceffiotis de territoires faites à des
peuplades étrangères, à la charge de garantir les
Frontières , ou fous la condition du 1er vice militaire,
à la première réquifit-ion ou fommation,'font très-
communes dans Thiftoire.
Les immunités accordées par Hérode a Zamaris
& à fa troure, & dont-il jouit pendant toute la
durée de fon règne, firent profpérer ce pays ; la
population y devint extrêmeme t abondante. Les
fùcceffcurs cTHerode levé ent d’abord avec précaution
, enfuite av.ee moins de modéravon , & enfin
avec excès des coït ibutions fur ce pays. A tout
autre égard ils en refpe&èrent la liberté. La pofté-
rite de Zama ris fut toujours fideile aux rois de Judée.
Jacitn, fils de Zamàris eut toute la valeur & toute
la vertu de fon 'père. Il accompagne t toujours les
rois avec fa troupe fideile qui devint leur garde la
plus allurée. 1-1 m utut dans une extrême viei leffe,
& Philippe fon fils , au m ins ég*l en mérite à
Jacim & à Zamaris, fut- gênerai d’aimée du roi
Aggripa.
ZAMÇALLAT ou G IA P A L A T ,..( Bift. iE -
gypt.).. un des foudans m.jmelucs d’Egypte, avoit
été porté fur le trône en partie par le crédit & les
fer vices d’u > homme puifiant , nommé Tomonbîy ;
i l gouverna mal & mal adroitement , mécontenta
les raameluGS , indifpofa contre lui les plus grands
feigneurs de la cour , & Tomonbey lui même, _qui fe
mit a.leui tête , afliégea. Zamballat dans fon palais,
le prit l’enferma le fit étrangler dans fa prifon &
monta fur le trône'à fa place.
ZA.MBERT, ( Barthélemi ) ( Hiß. litt. mod. )
vénitien', traducteur d’Eudide, favoit affez bien le
giec pour reconnoîtrc qu’une verfion latine qu’on
. % Z A M -
avoit de cet auteur, & qui avoit été fi-tite , non.
d’après le grec, mais d’après l’arabe, éroit extrêmement
défeétueufe ; il en entreprit une traduétioa
d’après le tcxjc grec ; mais pour bien traduire Eu-
clide, il. ne fuffit pas de favoir le grec , il faut encore
favoir les mathématiques > Zambert n’étoic
point mathématicien , ce qui lui a fait faire une multitude
de fautes qui lui ont été reprochées-par les
mathématiciens & par Voilais d’après eux. Zam-
ben vivoit vers les commencemcns du feizième
fîècle.
ZAMBICARI, ( François ) {Hift. lict, mod. y
favant italien du quinzième fîècle , né a Bologne ,
tradué'teur des lettres du fameux Sophifte Libanius.
Ces lettres font au nombre d’un peu plus de quatre
cens, d.ftribuées en trois livres, fous ce titre j
Libanii gr&ci declamatoris difertiffimi, beetti Joan-
nis Chryfoftomi prsceptoris epifiols.; cum adjectis
Joanis Sommeiftldt argumencis , & emendatione ,
& caftigatione clarijfimis. Cette édition donnée par
Soramcrkldt eft du n mars 1504. Zambicari étoit
mort vra-ifemb 1-abîemen t alors. Il avoir fait un
féjour de cinq ans dans la Grèce pour y recueillir
ccs lettres de Libanius ; on dit qu’il étoit parvenu a
en ràfft mb er plus de quinze cens ; on ignore ce
que font devenues' toutes celles qu’il n’a pas traduites.
L’édition de Sommerfèldt pafie pour très-
fautive.
. ZAMBRI. ( Hifl. facr: ) L’ancien teftament parle
de deux Zambri ; l’un eft Zambri , fils- de Sain 9
chef d’une des familles de la tribu de Siméon..
Lorfque les filles de Moab & de Madian étant
entrées dans le camp des ifraélites, les entraînèrent*
dans la forn cation & dans l’idolâtrie , ce Zambri
ayant mené dans là tente , publiquement, en plein
jour , à la vue de Moyle & de tout le peuple , une
femme madianite , nommée G z b i , filie de Sur,,
chef d’une tribu des madianites,, Phinées, fils du
grand-p-être Eléazap, & petit-fi’s d’Aaron , entra
dans la tente où étoient Zambri & Cozhi, & , dans
fon indignation, il les perça l’un & Fautie, d? Ici
plaie dont les enfans d'ifraél avoient été frappés en
punition de-leur commerce impie avec ces étrangères
, ceffa auflî-'ôr. Cette hiftor.e de Zambri.,
de Cozbi 3c de Phinées eft rapportée au livre des
nombres , chap. îy .
Leurre Zambri eut un fort plus funefte encore
que le premier , oc l’avoit encore plus mérité. Dans
le tems qu’ A fa étoit roi de J.ida , E h , fils de Baaza
régno t fur Ifraël , à Therfa ; Zambri , fon fer-vi-
teur & qui commandoit la moitié de Ja^ cavalerie ,
raffaflina , pendant qu’Ela buvoit à Therfa , 6’ quilt
étoit ivre dans la maifon d'Arfa , gouverneur de-
Therfa. Zambri régna à fa place , mais fon règne
ne fut que de fept jours, & il n’eut que le tems
d’exterminer tonte' la mailbn de Baafa. L’armée
dTfraël, qui faifoît alors U guerre aux philiftins,-