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de mariage fe concluoient aux portes des êgllfes, &
ne fubfiftoient que dans la mémoire de. ceux qui y
avoient été préfents, on ne pouvoit fe fouvenir ni
des alliances,. ni des degrés de parenté, & les païens
fè marioient fans avoir de difpenfe. Delà tant
de prétextes ouverts au dégoût & à la politique pour
fe.féparer d’une femme légitime ; delà vient aufli
ie crédit que prirent alors les clercs ou eccléfiaftlques
dans les affaires , /parce qu’ils étoient lès feuls qui
enflent -reçu qùelqüe inftruaion. Dans tous lésfiècfis,
ce font les habiles qui dominent fur les ignorans.
J-% ■
SIEOUTSAI, ( Hiß mod. ) e’eft - ainfi quon
nomme à la Chine le premier grade des lettres ; il
‘ répond à celui de nos bacheliers. Pour y être admis ,.
il faut que les- étud;ans aient fubi un examen,. qui
copfifte à compofer un ouvrage fur une matière qui
leur a été donnée par un mandai in envoyé par la
cour : lorfqu’üs- ont réufli, ils obtiennent ce premier
grade , & commencent.à, jouir de. plufieurs privilèges
, comme de porter une robe bleue bordée de
noir, Si un oifeau d’argent fur leur bonnet. Us
font fournis à un fupérieur particulier >.qui feul a
droit de Jès punir ; car . dès- lors qu’ils font admis ,
ils ne font plus fujets à recevoir la baftonnadepar
ordre des magiftrsts ordinaires. .Les fieoutfai lont
obligés de fubir un nouvel examen , qui n; fe fait
que tous les trois ans dans la capitale de chaque
- province , en préfence des i mand.arius- & de deux
commiffaires de la cour ; ceux dont les ouvrages ont
/«té approuvés, font déclarés kir gin ( A . R. )
SIEUR y . fora.. ( Hiß. mod. ) eft un titre d’honneur
ou une qualité chez lès François. Les Jurifcon-
fu^tes s’eti fervent fouvent dans les.aéles publics ou
autres ^âes de cette efjâèce.
On dit, je-plaidé ,pour le fieur^ un tel, le fieur
abbé, le fieùr marquis. , &c..
Le nom de fieur eft un titre qu’un fupérieur donre
-ordinairement à fon inférieur dans les lucres ou autres
écritures particulières ; -- comme dites au fieur
Hubert quil fajfe, Sic, ,
Les. autres l’employent fouvent dans ce fens, par
•fr.oclëftis en parlant d’eux-mêmes ; ainfi nom voyons
à la tête de leurs livres : Traduction du fieur d'Ablan-
toùrt, OEuvres .du fieur Dejpreaux , Sic.
Sieur eft aufli un terme , qui- fignifie le pojfejpeur
d’une terre fe'gneurîale ‘.'corç.me.écuyer ou fieux d’un,
tel endroit» ( A. R- )
SIGEBERT II , -CLOVIS H , rois de P r once f
le premier en Auftrafie ? k- fécond en Neuftrie &
en Bourgogne ., fils ÿ fucc: fleurs de .Dagobert J . .
Le -regue.de ees- princes eft la véritable époque
de la dégradation desrôis de la première race , .& y
de l’élévation des maires, du palais. U étoit facile à
ces derniers de confomtner l'édifice de leur grandeur
fous deux rois enfans , & dont le père js’étoit rendu
çdieux aux grands ^ par un excès de févérité, Sigebert
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faine entroit dans fa huitième année, Si Clovis dans
fà cinquième. Dagobert ne s’étoit point fait illufion
fur la puiffance des maires du palais. ; n’ayant pu les
fupprimer dans un régné trop court, il ufa àu.môins
du droit de pouvoir les deftituer : ce prince ne man-
quoit pas de politique; s’etant apperçu. que Pépin I.
téndoit à la tyrannie , il lui avoit retire la mairie
d’Auftrafie, îlorfqu’i h donna le gouvernement de ce
royaume à...Sigebert ƒƒ, il femble quil craignoit Je
reflentiment dé Pépin En effet, il employa Jesplus
grands ménagemens ; il. feignit un grand attachement
pour cet officier, & le retint auprès de lui fous
l’obligeant prétexte qu’il ne pouvoit fe paffer de fes
confeils : il eft aifé de voir que ce n’étoit qu’un prétexte
fous lequél il déguifoit fes craintes. Si les confiais
de Pépin étoient aufli falutaires qu’il s’ efforçoit
de le faire croire, c étoit rn motif pour n’en point
priver Sigebert I J , qui, comme nous l’avons obfervé,
était encore dans la plus tendre’ enfance : dès que
Dagobert fut mort , ce courtifan força, aufli-tôt
Adalgife de lui, rendre la mairie d’Auftrafie'. Cet
homme faux fe montra foiis les traits, les' plus fédui-
fians, &. tandis qu’il témoignait le plus vif intérêt
pour les jeunes princes., il s’eftorçovt de flétrir la
mémoire de leur père; Ega j. maire du palais d’Auf-
tvafie., adopta le même plan ql’àn- & l’autre Ouvrirent
les tréfors du prince défunt, fous prétexte. qu’il
. avoit fai: différentes ufurpations, & ..qu’jl étoit à propos
de reftituer. La mort inopinée des deux maires
ne permit pas de connoître toute la portée de leurs
projets’ : mais fi on en juge par ceux de Grimoalde,
fils & fucceffeur de Pépin & d’Erchinoalde, ou
Archambaud , on pourra, croire qu’ils dévoient
être très-funeftes aux deux rois. Sigebert mourut en
656 , âgé feulement de 26 ans , pendant kfquels
toujours., enchaîné par les maires , il n’offrit qu’un
fantc myde royauté. : il laifloii de là reine Imnichilde
un fils au berceau , nommé Dagobert ; il, le recommanda
à Grimoalde , & .lui en confia 1% tutelle. Ce
maire lui aypit infpiré des fentimens fi tendres, pour
la religion , que le pieux monarque .aurait- regardé
comme un grand-péché de mettre des bornes à fa
confiance., Grimoalde. mit., le jeune Dagobert fur le
ti ône> d’Auftrafie., mais il l’en fit descendre prefque
auffi-tot,. if lui fit.;.couper les çheyeux & le relégua
fecrétement en EcofTe. Le trône ne refta - pas longtemps
vacant.,, le maire infidèle 'y plaça prefqu’aum-
tot Ghi-ideben fon propre fils il : s’étayoit d’unè
adoption fauflè où véritable qu’en avoit fait ' Sigebert //,
en cas. qu’il mourût :fans poftérité ipafcuhne s
. Ftvé.i.ernent femhlo’t être tel par l’éclîpfe de Dagobert
dont on avoit eu grand . foin de ,taire la dtfftinée î
; cette uforeation ne pouvoit plaire aux, grands, elle
ne dura cu’aurant dj- temps qu’il leur en fallut pour
dévoiler, l’artifice , ôpfo communiquer l’horreur au’ils
eh avaient ; Si fait que la v.euve de Sigebert; I l les
pratiquât fecféteiinem , foit>.'que Clovis leur eût .fait
des ■ propofldqns ayantageufes, pour, les 'engager
réuiû.r ,1e royaume d’Auftrafie à celui de Neuftrie 3
ou que leur amour-prppre fût bleffé d’obéir, .au fils
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' aVn fujet fait pour obéir comme eux, ils détrônèrent
■ Onldebert , & fe fàifirent de la peifonne de Cm- ,
. moaldequ’ilspréfenterenl à Clovis U , dans la pofture ,
d’un criminel. Les feigneurs d’Auftrafie l’accuforem,.
Ininichilde demandoitvengeance : ..Oovis, -dans cette,
caufe, avoit. celle de fon fang & la Tienne .propre ;
à venger. La condamnation du coupable ne pouvoit
point être différée j mais on .ne fait quel fut le .genre
de fon fuppliçe. L’auteur des Observations fur IMf- ,
tiûre de France loue la modération d'Archambaud,
qui le porta., fuivant lui , à lévir contre lufurpa-
Itei1 iF;,*, lprfqu’il étoit de l’intérêt de fon ambition de
le favorifer , & que ce fuccès du maire .d’Auftrâfie.
.. fût. devenu un titre pour lui en Neuftrie. On voit que
| cet auteur regarde la cataftrophe de Grimoalde &
. de fon fils, comme l’ouvrage d’Archambaud , & l’iiis-
toire attefte. quelle fut opérée par (es feigneurs de'
■ l’autre royaume qui jouiffoient d’une grande liberté '
; jous un gouvernement ou 1 autorité du .--monarque
, étoit tempérée par celle du maire j au, lieu qu ils
, ^voient lieu de tout craindre d un prince qui n auroit
. pas manqué de réunir dans - fa perfonne & la.
royauté ,& la mairie : on préfume ailement que l’ufur-
> pateur auroit fupprimé une charge qui lai avoit fervi.
• de" degré pour monter fur le trône , & pour en pré-,
■ -..tipiter le légitime,poffeffeur : gardons-nous bien dé
penfer qu’Archambaud fût défiatérefTé du côté de
! l’ambition ; fes. démarches'femb'ent avoir été mefurées
’ fur celles de Grimoalde, Si s’if montra moins d’au-
kdace, c .eft que les conjonctures ne furent-pas les mê-
: mes , la chute de fon collègue devoit le rendre fage ;
il s’étoit rendu maître abiolu des affaires du gouvernement
, en tournant toutes les inclinations du
p jeune-prince du coté de-la religion : femblable a
■ Sigebert I I , fon frère Clovis II mit tous fes foins
Là fonder ou à gouverner des maifons religieufes, ;
mais ce qui décèle plus particulièrement Archam-
v.Baud , ce fut le mariage du jeune monarque avec
l’efçlave Batilde>, qui fut incontdiablement fonou-
’ vrage ; il ne la lui fit époufer .que pouo l’avilir aux
yeux de la nation, Si pour le tefcir dans fa dépen-
" dance : car enfin que ne devoit-il. pas fe promettre ■
-.-de la reconnoiftance d’une femme qu’il avoit tirée
■ de l’efclavage pour la mettre fur le trône ? Batilde .
,?-avoit fervi à table le maire du .palais , & ce fat
cette fenlme que le traître fit époufer à fon roi. - Mais '
;*il fe .trompa : car Batilde fut non-feulement une grande
fa'nte , mais une grande reine. Tout fert donc à démontrer
que fi Archambaud conlèrva quelque refped
'extérieur pour le trône, c’eft qu’il étoit perfuadé que
le temps n’étoit point encore venu , Si qu’il falloir
' ï’abalfifer, le miner infenfiblement , Si non pas le
renverfer ;■ c’èft au moins ce que la politique autorifè
à croire, Si ce que la conduite des fueceiTeuis
• d’Archambaud change en démonfti'ation. Clovis mou-
' rut dans l’année qui fuivit l'ufurpation Si le fopplice
•de Grimoalde.; il lavfFoit trois fils, Giotaire , Chil-
-• deric Si Thierri, qui furent • élevés fous la tutelle de
Batilde leur mère.
L’hiftoire militaire de Sigebert I I , Si de Clovis II
n’effre’ rien de mémorable ; le premier livra deux
batailles aux Thanngiens, il gagna la première &
peidit la fécondé,' il n y contribua que de fa préfence
, il étoit dans un âge trop tendre , pour qu’il
lui fût poflible d’y commander. Le régné.-dé Cio vis ne
fut agité, par aucune guerre ; . Si ce prince toujours
occupé de reliques Si de fondations piéufes , n’tût
point été capable d’en-diriger , les opérations. On ne
fauroit connoître quelles furent fes vertus Si fes
vices dans fa vie privée; Les moines étoient les feuls
qui, dans ces temps de barbarie, dirigeoient la main
de l’hiftoire 2 ils en ont fait tantôt un pompeux eloge ,
& tantôt une cenfure amère, parce qu’ils le peignoient
toujours d’après leurs pallions : ils le louoient ou le
blâmoient fuivant qu’ils en recevoiènt des bienfaits
ou qu’ils croyoient avoir à s’en plaindre. Clovis
vend il quelques lames d’or ou d’argent qui cou- '
vrent le tombeau de S. Denis ; c’e ft, difent-ils, un
prince livré à tous les excès du vice., il eft débauché
, il eft ivrogne ; c’eft un brutal, un voluptueux ,
un-lâche. Aecorde-t-il quelqu’immunité à l’abbaye ;
c’eft un prince débonnaire, un grand roi , -doru la
fagefle égale la bravoure, aimant la juftlce .Si la.religion,
enfin c’eft un faint. -Un excès de dévçtion le
porte à détacher un bras de faint Denis pour.le placer
dans fon oratoire : le tableau change une troi-
fièmefois, le bras enlevé diminuoit la vénération du
peuple pour l’églife , alors c’étoit un imfeécille , Un
impie digne de toute la -colère célêfte. Tel a été les
fort de notre hiftoire dans les premiers iiècles, de la
monarchie , en proie à des moines ignorans , foperf-
ritieux & intéreiTés : devons-nous être furprjs , fi
nous manquons-û fouvent de lumières pour marcher
dans des champs aufli féconds ? ( M - Y. )
Sigebert de G embloGrs , ( H i f i . Lia. mod. )
ainfi nommé parce qu’il étoit moine ' de l’abbaye de
Gemblours, dans le cio'cèie de Namur, eft un de
nos anciens chroniqueurs, mort en 1113 ou 1114 :
fa chronique s’étend depuis l’an 3 81 juïqu’en l’an
1113 , & partît n’avoir éié interrompue que par là
mort.
S1GEBRAND , ( voye^ Bathilde. )
S1GÉÉ, ^Lciùfe')'Afoyfia Sigea , (H i f i . litt. mod.)
lavante Efpàgnole , femme d’Alphonfe Cùeva. Gn a
d’elle un poème latin, intitulé Sintra , dû nom' d’une
montagne de TEuramadoure , mais le livre de Aican. s
Amoris & Vcm ris , lui a • été fauflement attribué. Il
eft àk Chorier. ( Voyez cet article. )
SIGEFROI, ( H i f i . du D.inenïarck. ) roi de D a nemark.
Ce fut un roi pacifique, vertu rare'dan»
.. ces fiècles de fang , ou la proieffion des armes étoi :
la feule honoiée: il donna là fiile en mariage au c é lèbre
Vitikind, duc. des Saxons,.qui feul fut ten r
tête à Charlemagne. Vitikind, dans les différents revers
dont fa vie fut agitée, trouva un alyle à la cour
de fon beau - père ; celui-ci fit alliance avec Char e-
I [magne afin de l’appaifer en faveur de fon gendre;
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