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fort avec impétuofité & fond fur le premier qui
i attend, mais lé combattant le prévient en lui jettant
jfon manteau , fur lequel l’animal pafl'e fà première
l'ougue en le déchirant en mille pièces ; c’eft ce qu’on
appelle fuerte buena. A ceux qui l’attendent de pied
ferme , le taureau n’enlèVe quelquefois que leur
chapeau , quelquefois il les pouffe en l’air avec les
cornés , &. les* bleffe ou les tue. Cependant le cavalier ,
«n l’attaquant de coté , tâche de lui donner un coup
fie jave’ot ou de lance dans le cou , qui eft l’endroit
favorable pour le tuer d’un féal coup. Tandis que
le taureau attaque & combat , il eft défendu de
mettre l’épée à la main pour le tuer. Mais fi le
«cheval du combattant vient à être blelTé , ou h i-
même defarçonné , alors il eft obligé d’aller à pied
& le fabre à la main fur le taureau ; c’eft ce qu’on
nomme empeno; & les trompettes donnent le fignal
de ce nouveau genre de combat „ dans lequel les
creados Sc les amis du cavalier accourent dans l’en -
clos l’épée à »la main , & tâchent de couper les
jarrets au taureau ; la précipitation ou la témérité
font qu’il en coûte fouvent la vie à. plufieurs : cependant
il s’en trouve d’affez adroi's pour couper
une jambe au taureau d’un feul coup , fans lui donner
prife fhr eux : dès qu’il eft une fois abattu , tous
Jes combattans fondent fur lui l’épée nue, le frappent
d’eftoc & de taille jufqu’à ce qu’il foit mort , &
quatre mules richement caparaçonnées le tirent hors
de la carrière. Enfuite de quoi on en lâche un au:re,
& ainfi jufqu’à vingt-trois. Ce n’eft pas feulement
à Madrid & dans lès autres grandes villes, mais
encore dans les bourgs & les villages qu’on prend
ces cliverriffemens. Jouvain > voyage k'Efpagne. (A.R\)
TAUSIHEB , £ m. terme de relation ; tribunal
chez les Perles, qui connoît de toutes les finances ,
& qui juge toutes les affaires qui s’y rapportent.^./?,)
^ T A U T -S E - , £ f ( Hijl.. mod. ) c’eft le nom
d’une feéle de la Chine , dont Lao-kiun eft Je fondateur
, & qui a un grand nombre de partifans dans
cet empire. Les livres de Lao-kiun fe font confervés
jufqu’à ce jour; mais on allure qu’ils ont été altérés
par lès difciples, qui y ont ajouté un grand nombre
de fuperfti ions. Ces ouvrages renferment des préceptes
de morale propres à rendre les hommes vére
u x , à leur i'fpïrer le mépris des richeffes, & à
leur inculquer qu’ils peuvent fe fufîire à eux-mêmes. 1^ morale de Lao-kiun eft affez fèmblable à celle
d’Êpicure ;• e1Je fait confifter le bonheur dans .la fran-
cuiliité cle l’ame , & dans l’abfence des foins qui font
fes plus grands ennemis. On allure que ce-chef de
feéle admettoit un dieu corporel. Ses disciples font
fort adonnés à l’aichymie , ou à la recherche de la
pierre philofophale ; ils prétendent que leur fondateur
avoir, trouvé un élixir au moyen duquel on
pouveit le rendre immortel. Ils perf.iadent de plus
au peuple qu’ils ont un commerce familier avec les
démons , par le fecours defquels ils opèrent des chofes
merveiiieufes & fnrnaturelles pour le vulgaire. Ces
.miracles, joints à la faculté qu’ils prétendent avoir
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de rendre les hommes irrfmortek, leur donnent de
la vogue , fur-tout parmi les grands du royaume &
les femmes ; il y a eu même des monarques chinois
à qui ils en ont impofé. Ils ont plufieurs temples
dédiés aux démons en différens endroits de
l’empire ; mais la ville de Kiang-fi eft le lieu de la
réfidence des chefs de la feél; • il s’y rend une
grande foule de gens qui s’adreffent à eux pour être
guéris de leurs maladies , & pour favoir l’avenir ;
ces impofteurs ont le fecret de leur tirer leur argent,
en place duquel ils leur donnent des papiers chargés
de caractères magiques & myftérieux. Ces forciers
offrent en facrifice aux démons tin porc, un oifeau
& un poiffon. Les cérémonies de leur culte font
accompagnées de poftures étranges , de cris effrayans ,
& d’un bruit de tambour qui étourdit ceux
qui les conlùltent, & leur fait voir tout ce que les
impofteurs veulent. Voye^ Duhalde , H i f lo id e la
Çhine.(A. R.)
^ TAUVR Y , ( Daniel ) ( Hijl. litt. mod. ) de
l’académie des fdences , fils d’Ambroife Tauvry ,
médecin de la ville de Laval, naquit en 1669. A
neuf ans & demi, il foutint une thèfe de logique,
à dix ans & demi ,une thèfe générale de philofophie ;
il vint à Paris à treize ans -, à quinze il fut reçu
doéteur en médecine dans l’univerlité d’Angers ; il
n’avoit eu d’autre maître que fon père dans toutes
fss études-, & c’eft fans doute une des caufes de la
rapidité de fes progrès ; à dix-huit ans il donna fort
anatomie rai formée . à vingt & un ans fon traité des
médicamens ; quelque temps après, il fut reçu do&eur
dans lafaculé de médecine de Paris. Sa nouvelle
pratique des maladies aigues & de toutes celles qui dépendent
de la fermentation des liqueurs , parut en' 1698 ,
il avoit alors vingt - huit à vingt - neuf ans ; ce
fut alors aufii qu’il entra dans l’açademie des fciences
comme élève ae M. de Fontenélle, On fait qu’il y
avoic autrefois des élèves dans l’académie des belles
lettres & dans l’académie des fciences , & que chaque
académicien avoir le droit d’en nommer un « Quoi-
» que ma nomination, dit M. de Fomenelle , avec
une modeftie ing énieufe , « ne fut pas affez honorable
” pour lui , l’envie qu’il avoir d’entrer dans cet
” illuftre corps , l’empêcha d’être fi délicat fur la
» manière d’y entrer. ^
En 1699 , M. Tauvry paffa de la place d’élève à
celle d’afljcié.
•En 1700 parut fon traité de la génération & de
la nourriture du Fcefus. Ce fut le fruit d’une çlifpute
dans laquelle il s’engagea contre M. Méry , fur la
circulation" du fang dans le Foetus.
M. de Fontenelle eut bient -t à faire l’ éloge funèbre
de fon jeune élève , confumé par les travaux—&
'mort phtîfique à trente-un ans & demi , au mois
de février 1701. Il avoir, dit M. de Fontenelle, le
don du fyftême , & , Telon les apparences, il auroit
brillé dans l’exercice de la médecine, quoiqu’il
n’eût ni proteélioa, ni cabale, ni art de fe faire
valoir.
T A Y
TAX E des terres, ( Hiß. dé Angleterre. ) II n’y
i point en Angleterre de taille ni de capita ion arbitraire
, mais une taxe réelle fur les terres ; elles ont
■ été évaluées* fous le roi Guillaume III.
La taxe fubfifte toujours la même , quoique les
revenus des terres ayent augmeiré ; ainfi perfbnne
n’eft foulé, & perfonne ne fe p'aint ; le payfan n’a
point les pieds meurtris par des fabois, il mange du
pain blanc, il eft bien vêtu , il ne craint point d’augmenter
le nombre de fes beftiaux , ni de couvrir fon
toit de tuiles , de peur que l’on ne hauffe fes impôts
l’année fuivanre 11 y a dans la grende - Bretagne
beaucoup de payfans qui ont environ cinq ou fix cent
livres fterling de revenu, &. qui ne dédaignent pas
de continuer à euhiver la terreAqui les a enrichis,
& dans laquelle ils vivent libres. Hiß. Univerf' t.
IV . ( D. J. )
T A X C O T E , f m. ( Hißoire mod. ) officier dans
l’empire grec , dont la lonélion éroit celle des appariteurs
ou huiftiersdes princes &des magiftrats.^./?.)
TA YAM OM , f. m. ( Hiß. mod..Supcrß. ) c’eft
ainfi que les mahométans nomment une efpèce de
purificaùon ordonnée par J’al coran ; elle confifte à
fe frotter avec de la pouflière , du fab’e , ou du
gravi :r , lorlqu’on ne trouve point d’eau pour faire
les ablutions ordinaires ; cet e forte de purification a
lieu pour les voyageurs , ou pour les armées qui
paffeht par les déferts arides, & où l’on ne trouve
point d’eau ; pour lors elle tient lieu de la purification
connue fous.le nom de wodu , ou déabdefl. (A . R ')
TAY-BOU TO- N I , £ m. ( Hiß. mod. ) c’eft
le nom que les habitans du Tonquin donnent à des
jongleurs , ou prétendus magiciens , qui, au moyen
de quelques charmes , perfuadent au peuple qu’ils
peuvent guérir toutes fortes de ma’adies ; leur manière
de procéder à la guérifon d’ jn malade , eft de
danfer autour de lui, en-faifant un bruit horrible ,
foi' avec une trompette 3 foit avec une efpèce de
tambour, foi: avec une clochette , &c. & en pro
férant des paroles myftérieuf-s pour conjurer les démons
, auprès defquels iis prétendent avoir beaucoup
de crédit, {A. R.)
TAYDELIS , f. m. ( Hiß mod. ) c’eft .air.fi qre
l’on nomme au royaume de Tonquin des efpèces de
devins, qui n’ont d’autre foriéliori que de chercher
ôc d’indiquer les endroits les plus avantageux pour
enterrer les mets 3 ces endroits, fuivant les Chinois
& les Tonqu'nois, ne font rien moins qu’indifferens,
& l’on apporte le plus grand fcrupule dans leur choix.
Les tayJelis examinent pour cet'eff-t, la pofition des
lieux , les vents-qui y régnent, le cours des ruiffeaux.,
d'c. & jamais un tonquinois n’enterreroii fes parens
fans avoir confulté e s prétendus devins fur la fépul-
. ture qu’il doit leur donner. Le devin , fuivant l’ufage,
ne lui donne point fes confeils gratuitement. (A.R.)
TAYLOR , ( Hiß. d‘Angleterre. ) ce nom fe
rencontre fouvent dans l’hiftoire d’Angleterre; c’eft
celui, i°. d’une des yiélimes de la cruauté de Marie,
T C H 205-
reine d’Angleterre , & des deux évêques bourreaux ^
Gardiner & Bonner ; ( voye% les articles , Marie
première , reine d’Angleterre , & Gardiner. ) Ce
Taylor , vicaire d’Hadley , vieillard proteftant, fut
condamné à être brûlé pour fa religion ; en allant au
bûcher il voulut haranguer le peuple ; un fcldat ,
pour le faire taire, le frappa rudement à la tête,
un autre lui lança un fagot, qui lui mit le vifagetout
en fang : mon ami, dit doucement Taylor , trouvais-
tu que je neuffe pas ajfe£ de mal ? Il voulut réciter
de pfeaumes en Atlgîois , fuivant lé rit proteftant ;
parle latin, lui dit un des gardes, en le frappant au
v’fage ; un autre d’on coup de hallebarde lui fit fauter
la cervelle, & le laiffant mort fur la p’ace, lui épargna
du moins par fa brutalité, une partie des tour-
mens qui lui étoient ^d^ftinés.
20. D’un profeffeur d’Oxford, ( Jérémie Taylor)
attaché à la caufe de Charles I , & qui , après avoir
feuffert pour cette caufe, fut fait évêque de Downe
& de Connor en Irlande , au rétabliffement de Charles
II. 11 eft auteur d’un livre intitulé : Du&or dubitan-
tiiun , & d’une hijioire des antiquités de F Univerfitê
d Oxford, Mort en 1667.
3°. Dun cabaretier poète, (-Jean Taylor ) attaché
aulii à la caufe de Charles 1 , qui n’avoit pas dédaigné
la dédicace de fes poëfies. Après la mort
de ce prince, il prit pour enfeigne une couronne noire,
& craignant de fe rendre fùfpeâ au parti de Cromwel,
I par un emblème fi fignificafif , if s’avifa de le
corriger, en mettant au - deffus- fon portrait avec
une infeription en deux vers Anglois , dont le
fens étoit : on voit pendre aux cabarets pour en-
feignes , des têtes de rois & même de faints,
pourquoi n y mettrois-je pas la mienne ? Ce badinage
niais paroît tenir un peu de la ftupidité affeâée de
Brutus. Jian Taylor mourut vers Tan 165*4.
T A Z I , f Hijl. mod.vCult. ) c’eft le nom que les
Mexicains donnoient à la déeffe de la terre ; on dit
que ce mot fignifioit Yayeule commune. (A. R.)
TCHAOUCH , £ m. terme de éclat ion , cavalier
turc de la niaifon du grand-feigneur ; lès tchaouch
ont le pas devant les fpahis ; ils portent des piftolets
aux arçons de leurs folles, &. des turbans d’une figure
plate &. ronde. Duloir. ( D. J. )
TC HENEDGIR , f. m. terme de relation, officier
de la table du grand-feigneur ; ils font au nombre de
cinquante pour le f rvir , & leur chef fe nomme
'*7’ch nedg'ir - Bachi. Duloir ( D. J. )
TCHIAOUSCH-BACHI f. m. terme de relation,
commandant ou chef des chiaoux ; il garde avec le
capidgi-bachi la porte du divan-, quand jleftaffem-
blé j & ces deux officiers mènent au grand-feigneur
les ambaffadeurs , quand il leur donne audience. Du-
‘ ir. {D J . )
TCHOHAGAR , f. m. terme de relation, portemanteau
du grand-feigneur- c’eft le troifiéme page de
la cinquième chambre appelle khis-oda . c’eft-à-dire,
chambre f rivée , qui a cet emploi. Duloir. ( D , J. )