
'4 î»2 ' V E R VE R
Le duc de Verneuil eft ihôrtëti 168 i , & aété long-;
terns le dernier fil» deHenri I V , duquel il furvécut’
-Joixante & dëuzë ànsliVJ i ' • 1 ' •. ••••
* * VERNE Y ƒ ( Guichaïd JofèphduJ de-îacadémie 4ès fçièncesj
Homberg peut feul évoquer le chymifte ,
Et du Vemey citer l’anatomifte.
C e vers foui fiiffit pour prouyer que M«FJu|
^.tqit au.ptetDjer rang parmi des anatomiftes.
On peut mettre à un autre rang, dit M.,deFpn-j
tenelle, celui qui n’eft pas à un rang fort haut-J
’mais-on n’ofe pas mettre au prerhier rang, celui qui]
n’y eft pas.
,j_, M. du Veryiey étoit né ;.à Feurs en . Forez Iç c:
août i 648. Jacques du Vemey, folî père , . étQfti:
médecin dans cette ville. Le fils après avoir "étudié!
\SUq ans en médecine^ st Avignon j vint à Paris enj
-3*667, Il-fk èhezil’abbé-Bourdclt)t,,x^ii s’afferrtbloientj
<3êÿ favaiïs‘de’touteefpècé ,' due anatomie du edÉveau’u
il en fit d'aurleS ohez ;)une Unédecin» nommé dXfnws., |
où des favans s’affembloient aufli. Il démontroitf
Ice qui ‘a ' été-'^décoüverc»n*par”t Sténon?o -;Svhin-{
Tnerdâm , Graaf & les autres ^grands, ânatomiftés ;|
;i l f e fit -bientôt une! repuration difiinguée i$tfur -tout]
par l’éloquence avec laquelle il pariait Eür césj
matières.. . E A ■ ;i- c
«fe Gettè^ élqqûencè- rfétoit pas feulement de -la (
'é’fëiréj-dêlr-jfcffoflb ÿJdéPposdrss p «toutes-.!ës>.'.p&uj
"ferions froides que demandent les Eiijersn .dogma- !
tiquës-j - 3’éroitun feudans les esptefîtonsdans
les t o u r s 8i jufques* dans fa prononciation , 'qui!
doioit ppefqueEuffi' à un orateur.-.JL n’eût; pas pu
annoncer indifféremment la découverte d.’umvaip-
feau, ou un nouvel ufage d’une partie, fes yeux
«n briEoîent de joie, &'t©ufo fa -perfddne i ’ànimoit.......
» Ajoutez qu’il étoit jeune & d’une figure
agréable } les dames mêmes furent .curieufes de i
Féntèharë'*y;* fl _,mit.-Baiiitotpie; à ^la triode, ' 7On I
Voyoit, & M. de Fotitenelle'dit ppfitiveinent qu’il
a vu des ‘gens - dii* monde , Lporter fur eux des
pièces fèchés' préparées par M. du Vemey , pour
ûVbir le pjaifir- du les mdnerer adans laEbciété-,
fiir-tduf'cedes^ qui apparienoient'aux-:fujets les plus
intéreffans.
i ; M. dix Vemey ns l ’académie: des feieîices I
En' T<è'jW Qi’âUd .éeux^qufè t'oient 'cfeâpgéàde l'édu-
êétïon - Htf3da'*phirfvfiJsrçîtP »Lotiitf'XîVs ftfngèréiit à
lui donner des cônndilîâHees en phyfiqùe , ils Sud f efférent
°à cetrê1 a c a d ém ie 8c M.-I'du Vërrtey fut
fchargé 'd’enfeigner -, ' au* prince--, l’anatomie. - Il
préparbit'les parriéS-à ' Païi»:, &• lès: trarffporioit à
SàiHt-Germain ou-à" Véffailles p là fl 'trouvait un
atttiit&îre fedo^t'abië?, :îé datïphin^énVironnédi M. fe
duc de*1 MdhÇâdfiéï-“ '- dêM, l-évêquc de Meaux, dë
M. Huet, depuis évêque d’Avranches-dç* M,-dt i
Côrdemoy , tous fort favans & fort capables dè
^juger^ même ce qdi leur eût été nouveau. Les
démonftrations d'anatomie réuffirent fi bien auprès
,_du(.jeupQ,prîpçe,., qu' offrit quelquefois de ne, point
aller a la çhaffe, li, on; lés lu i, po'uvbitJ continuée
apres fon dinèr. .
Ce qui ayoit été fait chez M. le dauphin, fo
recommençoit chez l’évêque de, Meaux , avec plus
. d’etepdue #ç ^de détail 5 là fe Houvoit un auditoire
noiy moins redoutable , M* le duc de Chevreufe,
Je P. de (la Chaife, M. Dodard,.» tous' ceux qui
fe fentoiënt dignes d’y ‘ paroîtrei M. du V e r r ie ÿ fût
1 anatomifte de la cour.
En il Fut nommé pfqfefTêur d'anatomie,;
au jardin du, roi j il alla en baffe-Bretâgne , &
fur la côté de Bayonne pour faire des diffec-
tions de pdilfons. Il mit les exercices anatomiques
- du jardin: du roi fur un pied où ils n’avoienc
. jamais .été > il y ‘attira une foule d’écoliers étrangers ,
qui •deyinfrent eux-mêmes- , -par fes l e ç o n s d e s
maîtres: itîdftres & qui pleins de vénération &
îfd'adbijràSiçn• pbhf ‘leur maître y portèrent fa . gloire
dans toutes • *lë$^ 'contrées - de FEurdpe. Un ifavant
angfois- lui■ .écriyqit , e^i. 17 1 z : .T r e s - i l lu f t r e du
Verqey j e te. r e q d f g ra b t t\d e s d ife o u r s d i v i n f que
j\ y i - : en ten d u s de., t o i , à P a r i s , i l y a tr en te a n s .
E t ce .pêiné‘ fàv^pc ahglôis ,.qui. eut pu parïaitç-
ment înifçuirè dans l’anatomie., un frère qu'fl ‘ayoit *
. envoyoit ce frère à Paris , 'pour qu’il’pût apprendre
cr Eté fciéii.pe io.us celui qu’il regardoit comme le plus
grand maître.
, M, du V .e rn e y ■ publia en . 1 , fjon t r a i t ? d e
Yp rg a n e de V p u ie , dont ’ la tradùélion latine a
’ été. inférée dans la bibliothèque anatomique de
Macgêt.:; Il faifott d’une partie qu’il examilioit',
toutes , les coupes différentes. qu’il pouyoit imaginer
. pour ia voir de tous les . feus, il' emplo.yoit toutes
rles, Jnjçâions , il èxcélloit.” dans'd'anatomie 'çorii-
parj^&j ,JÎ J, le premier çnfeigné au jardin dit,'roi ,
fofteologie , M .fait ‘connqîtfe là maladie äes^osl V
- II-ayoit entrepris - dans fa vieilieffe, un-1 ouvrage
Fur les infeâes , & malgré les ménagemens que
•rlertiaftdoit fon grand âge , il paffoit des nuits dans
kâ endroits lës plus humides du jardin, -couché fur
•le vbntîev pour découvriii -lës allures, la conduite
des lim a çon sq u i'- femblent • cri vouloir faire un
fecret impénétrable. Sa famé en fouffroit., mais
-ifatfroit'encôre phts fouffert de rien néglige i: Il rriou-
rut';à*qàatre-yiôgt-dèux!ans,.Ee iofeptembrè 173.0.
'Lés plus' -grands, anatomiftes'de ^fon tems, Malpi-
ghi% Ruysch î Pitcarne , Bidloo ,Boerhaave , écoiènt
en^ConimerGeideiettres avec lui rendoient hommage
à fa fupétiorité.
M., légué., par1 fon teftament, à
J’aeadpmi^c dés, fciéççesj toutes -fes prépatatioAs
an^toipiques,., T
' r: !Ilétoit fi pieux j/& ßc il avoit une.telle idée
V E R
la perfeéUon chrétienne, qu’il fe faifoit un reproche
de ce qui lui attiroit les éloges détour le monde
j il craignoir que la religipn ne réprouvât ce violent
attachement qu’il a-voit pour fa p>ofeffion & pour
fes travaux , & il ne fe trouvou pas fuffifamment.justifié
par leur utilité. .
VERNÙLÆUS , ( Nicolas) ( h if t . l i t i . m o d . )
favant flamand, auteur d'une hiftoire latine del’uni-
verfité de Louvain’, d’une hiftoire d’Autriche ,-d’in-
ftitutions politiques-, de tragédies latines. Né dans
le duché de Luxembourg on 1 j y o y mort à Louvain ,
Vers-ï 642.
VÉRONIQUE', ( v e ra ic o n , véritable imagé );
M. de Tilleiiiont a détruit la fable de V é r o n iq u e ,
foit fainte., foit.image. Selon une tradition populaire
, une femme juive appellée Bérénice 3 8c qii’on
appella. depuis fainte V é r o n iq u e , voyant J. C.
monter au Calvaire chargé de fa croix , ltujttta
par pitié ou par piété, un mouchoir fur le vifage ,
pour efluyer le‘ fàng & la fueuï- dont il étoit couvert.
~L’impr,eflion dés traits du Sauveur refta fur
ce mouchoir. , çeft çé. qu’on -appelle, la; fainte face..
M. de Tillemont fait .voir qne cette • fable , inconnue
à toutp l’antiquité., ne remonte pas plus
haut que le onzième fîècle j que Mari j nus ' Scott’s ,
qui vivoit alors, l’a rapportée le premier fur là
foi d’un homme fort peu connu , nommé Méthodes
; ce n’eft: que dans les derniers tems quon a
fait de V é r o n iq u e une fainte dont on a placé la fête
au 4 février -, mais on ne la trouve point dans les anciens
martyrologe?.
VERRÈS , ( C . L i c in iu s ) ( h if t . R om . ) préteur
en' Sicile , fi connu par les belles harangues de Cicéron
contre lu i, qui mettent dans un fi grand jour fes
déprédations & les violentes.
Ma voix que craint l’audace & que Icfoible implore ,
Dans le rang des V e r r e s ne vous mit pastneore ,
dit Cicéron à Catilina dans R om e fa u v é e , V e r r e s
s’exila lui même, & prévint le jugement. Ilconferva
ùne.grande partie des richeffes qu’ilavoit acquiles par
tant de crimes.
. VERSORIS ou VERSOIS, ( Jourdain ou Jean
Faure , dit ).,( h if t . de F r . ) Charles , frère ’de Louis
XI , n’avoit d’abord que le Berry pour -apanage j, la
ligue du bien public força Louis XI de. lui donner la
iSlormandie, qu’il reprit à la première, occafion : forcé
encore de lui promettre la Champagne & la ^ne ;
il gagna les domclliques & les favoris, de Charles ,
qiii lui perfuadèrent de fe contenter de la
Guyenne.
On avoit pi'opofé le mariage de' Charles avec
Marie de Bo.urgog.ne , fille unique de Cliarlcsf
lc-Xéméraire, Louis' X I , au lieu de. voir dans
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ce projet l’établiffement avantageux d’un frère,
& la fucecflion de la Bourgogne rapprochée de
la couronne , n’y voulut voir que l’aggrandiffement
d’un rival de puiflance. Le duc de Guyenne mourut
empoifonné , en 1472., avec la dame de Montforeau,
fa maitrelfe , par uqé pêche qu’ils avoîent partagée 5
la voix publique accufa Louis XX, de ce crime,}
Brantôme raconte que le fou du roi l’entendit s‘en
acculer lui même dans fes prières : ce conte eft un ,
peuTufped y maison voit par une lettre du roi-,
qu’il entretenoit , vers le ftcms de la mort du duc
de Guyenne , un 'commerce particulier avec le
moine ' bénédictin Jourdain Fauré de: V e i fo i s . ou
V e r fo r i s , -abbé de iSainf-Jean d’ Angely , qui avoit '
donné le poifon, & qui étant pourunvi pour ce
crime , fat trouvé étranglé dans la prifon la veille du
jugement.
Lcfcun, favori du duc de Guyenne , voyant
depuis - îong-tems fon maître languir & mourif
par degrés 3 avoit fait arrêter , à Bordeaux , encore
du vivant du prince , ce V e r f o r i s , abbe de Saint-
Jean EAngely aumônier du duc de Guyeane ,
& Henri de la Roche , écuyer, de la cntlmc dé
ce même prince, aceufés par la voix publique
d’avoir été^ les'in ft rumens du crime.'Leur procès
fut commencé à Bordeaux } mais le duc de Guyenne
étant mort _, 8c par cette mort la Guyenne retour*
nai.it' au ro i, Lefcuti, foit qu’il crût ou non Louis XI
d’intelligence avec les accufés , les tira des priions
de Bordeaux , les emmena en Bretagne , les pré*
fenta lui-même auducquj avoit prefque toujours
été l’allié de Charles , duc de Guyenne, 8c 1 ennemi
de Louis XI , & lui demanda vengeance de la
mort de fon maître , pendant que le duc de
Bourgogne , Charles-le-Téméraire , également
allié du duc de Guyenne, & plus, ennemi encore
de Louis XI , publioit un manifefte dans lequel
il accufoic, à la face de l’univers , Louis XI
d’empoifonnement & de fratricide. Louis XI n’op-
pofa d’abord que le filence & fes intrigues ordinaires
à tout cet emportement'; ce ne fat qu’au
bout de dix-huit mois , que montrant ou affrétant
lui-même le' plus grand i zèle pour la vengeance
de fon- frère, il nomma ( le i z ; novembre 1473 ),
des commiflaires avec des «inftrmftions pour aller
faire le procès aux accufés , avec ks offi-iers du
duc de Bretagne. S i. ces inftrucHons ( qui failoient
partie- de la co leétion de l’abbé le Grand , & qui
font imprimées dans le troifième volume de l’édition
de 174,7 , des mémoires de Philippe de
Confines , depuis la page 179 , jufqu’à la page Z9 3 )
n’ont pas été modifiées ou contrariées par des inf-
truétions' plus fecrcttes, il femble quelles noue
pu être données que par un prince qui fc fentoic
innocent du crime qu’il s’agifloit de punir j cette
queftion de l’innocence ou de la complicité de
Louis XI , dans cette affaire , eft examinée k
charge 8c k décharge , dans l’hiftoire de ce prince
par M . Duclos, & fur-tout & plus à fond encore
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