
■ dans fa terre de Chelfea, où il paffa encore de beaux
jours, & continua d’être utile, foit.au public , en
publiant divers remèdes , foil aux particuliers,^ en
répondant à tous ceux qui le confoltoienr. Il y vécut
encore treize ans , Sl mourut en 1753* Son cabinet
■ de curiofités, étoit la plus riche collection qu’aucun
particulier ait jamais poffédée il ne voulut ni en
priver le public , ni fruftrer fes enfans d’une portion
ii confidérable de fa fuocefiion ; il laiffa donc par
teftament ce cabinet au public , mais en exigeant
pour fa famille, une fomme de vingt mille livres
fterling. Le parlement d’Arg.leterre accepta le legs
& remplit la condition. On a du Chevalier Sloane,
une hijloire de la Jamaïque , Sc un catalogue des
plantes de ce pays, Sl divers morceaux , loit dans
les tranfafiions philofophiques , loit dans les mémo'xes
de l’Académie des feiencès.
SM ART A , ( Hiß mod. ) nom d’une fefie de
prêtres ou bramines de lTndeftan, qui prétendent
que les dieux Viflaou Sc Iffurcn ou Ruddïren , ne
font qu’une même divinité, adorée fous des emblèmes
& des figures différentes - Il y a . peu de gens du
peuple qui adoptent cette féfie , vu que lès principes
pâroiffent fort au-ceSus de la capacité d u vulgaire.(A.R.)
SMECTYMNUUS , f. m! ( Hiß. dlAngl ) eft
tsn terme qui a été célébré du teins des guerres civiles
& durant Finterregne. Il étoit formé des lettres initiales
des noms de cinq célèbres miniftres presbytériens
de ce tems-là, qui font Etienne Marshal, Edmond
Calamy, Thomas Yong, Matthieu Mewcomen,
& Guillaume Spurftow, qui écrivirent enfemble un
livre contre l’épifcopat , en l’année 1641 , d’où leur
eft venu à eux Sc à leurs adhérens le nom de fmectym-
Tiuens. ( A. R. )
SMERDIS, ( Hiß. anc. ) ainfi nommé par Hérodote,
nommé Mergispar Juft.n, & Tanaxare par
Xénophon , étoit fils de Cyrus, &.frère de Cambyfe.
Celui-ci conçut de Smerdis , qui l’accompagnoit dans
l’expédition contre l’Egypte-, une fi violente jaloufie
S l le prit dans une fi forte, averfion, que ne pouvant
plus le foüffrir auprès de lui , il le renvoya en
Perfe , & que peu de tems après ayant vu en longe,
( apparemment parce qu’il lui arrivoit fou vent d’y
penfer éveillé ) un Courier qui venoit lui apprendre
que Smerdis étoit aflis fur fon trône, il envoya ordre
de le faire mourir , (yoye^ les articles C ambyse
Sl Préxaspe. ) Patifithe, que Cambyfe,à fon départ
de Sufe pour l’Egypte , avoit mis à la tête des
affaires , avoit, parmi les Mages , dont il étoit le
chef, un frère qui reffembloit beaucoup à Smerdis ;
il ofa le mettre fur le trône, en le faifant paffer pour
le fils de Cyrus. Ce frère de Patifithe, le nommoit
aufii Smerdis, peut-être à caufe de fa reffemblance
avec le frère de Cambyfe. Les crimes fe commettent
toujours avec un grand fecret, même dans les
états les plus defpotiques; Patifithe fut infiruit delà
mort de Smerdis ; mais les autres ou Fignoroient ou
en doutoient, & le Gouvernement de Cambyfe ,
étant devenu odieux , la proclamation du faux Smerdis
fous le nom du véritable, n’éprouva point de con*
traditions.
Cambyfe étoit toujours en Egypte ; auflvtôt qu’il
apprit cette révolution ., il commença-par s’affurer de
toutes les circonltanc.es de la-mort de fon frère, en-
foire il voulut partir pour aller combattre l’uforpateur ;
mais au moment où il mon:oit- à cheval pour cette
expédition , Ion épée étant tombée du foureau , lui
fit à la cuiffe une bleffure, dont il mourut peu de
temps après. ( Foye^ l’article Cambyse , Si voyeç
aux articles Prexaspe & Da r iu s , fils d’Hyftaipes,
comment l’impofiure du faux Smerais fut découverte
Sl punie. ) 5M1TH , ( Thomas & Richard. ) ( Hiß. litt;
mod. ) Le premier , Secrétaire d’état fous le Roi
d’Angleterre Edouard V I , & fous la reine Llifabeth,
Si employé en plufieurs affaires importantes, eft
auteur d’un traité touchant la république d’Angleterre,
<k des ouvrages intitulés : Infcription.es grcecai Palrny-
renorum ; De mortbus Turcaram ; de Druydum moribus•
-Né en 15 12 , mort en 1577.
Le fécond , Théologien Anglois , connu par des
conrefissions centre les moines, nommément contre
les Jéfoites , fur la queflion du droit que les Evêques
ont ou prétendent avoir d'ep.ouv.r les Réguliers. Les
deux Jefuites Knot & Floïd fe diftinguèrent par le
zèle avec lequel ils conteftèrent ce droit aux Evêques.
Le Cardinal de Gondi, la Sorbonne Si FAffémbîée
du Clergé condamnèrent leurs écrits , & obligèrent
les Jéfoites de France de les défavouer. Ce fut à
l’occafion de cette querelle que parut le Petrus Aure~
lius de l’Abbé de Saint Cyran , Si de l’abbé de
Barcos fon neveu. ( Richard Smith mourut à Paris
en 1655.
SNELL de R o y en , ( Wilbrod ) ( Hiß. litt:
mod. ) ( Snellius ) Hollandais, fils d’un lavant, plus
lavant lui-même ; Huyghens dit que Snell avoit découvert
avant Defcartes, la véritable loi de la ré-
frafiion ; il travailla fur la mefure de la terre, & y
employa la même méthode à peu près qui a depuis
été employée par MM. Picard Si Caflini. On a de
lui divers ouvrages de Mathématiques, éntr’autres
Y Eratoßhenes Batavus , & le Cyclometrium. Né à
Leyde, en 1591 , mort àufii à Leyde , en 1626.
SNION , ( Hiß. de Danemarck. ) roi de Danemark
, commença fon regne vers l’an 778 , ou
plutôt il régnoit en effet du vivant de *fon père
Sivald, prince foible, qui fe repofoit for fon fils du
fardeau du gouvernement , & que les Danois ne
refpefièrent que parce t qu’il fut 1e père d’un grand
roi. Snion trouva la monarchie démembrée pir des
Yoifins puifians, & déchirée par des fa étions intef-
tines ,• il àppaifa les troubles & reconquit ce que fes
prédéceffeurs avoient perdu : il demanda enfuitela
fille du roi de Gothie en mariage ; celui-ci fit pendre
les ambaffadeurs chargés de cette propofition ;
Snion prit les armes, conquit la Gothie, tua le roi,
& fit offrir à la princeffe une main toute fumante
\ encore du fang de fon père : celle-ci l’accepta ; &
quoique déjà fiancée au roi de Suede , elle s’enflait
avec fon nouvel amant. La guerre fut bientôt allumée
entre les deux royaumes, & les peuples furent les
vifiimes des extravagances de leurs princes. Malgré
cette aventure Snion fut regardé par fis fujets comme
un grand roi, parce qu’aiors on ne connoiffoit dans
le Nord d’autres vertus que la force , Fafiivité Si. Ja
bravoure : c’eff à fon régné qu’on rapporte l’époque
de la migration des' Cimbres , qui allèrent fonder
en Italie , le royaume des Lombards (Àf. d e Sa c y .)
SNORRO , ( Sturlefionius ) ( Hijl. litt. mod. )
Iflandois illuflre , gouverneur de FIflande, miniftre
d’état d’un roi de Suede Sl de trois rois de Norvège,
au treizième fiècle •,. fut forcé dans fon château Si mis
à mort ( en 1241 ) par un ennemi perfonnel,
nommé Gyffurus. On a de-lui un ouvrage intitulé;
Ckronicon Regum Norvegorum, & une hiftoire de la
Philofophiè des lfiandois , fous . ce titre : Edda
Ijlandica, que M. Mallet a traduite en François à
la tête de Ion hiftoire de' Danemarck.
SOANEN , ( Jean ) Evêque de Se neç ,; prifonnier
de Jefus-Chrijl c’eft ainfi que fignoit cet évêque
janfénifte, lorfquil eut” été condamné Si fofpendu
de fes fon fiions, par le concile d’Embrun , auquel pré-
fidoit le cardinal de Tencin. Il faut avouer que ni
lé concile ni h préfident, n’ort eu les foffrages du public.
Le cardinal de Fleury , dont le zèle contre le
janfénifme fat le principal tort de fon miniftère, voulut
faire ce qu’on appelloit un exemple fur un évêque
janfénifte. On ne pouvoir pas s’y prendre autrement,
fi on eut juré- de rendre la bulle odieufe. Des
évêques mondains 6c courtifans , dont plufieurs avoient
leur fortune à-faùe, & tous avoient à l’augmenter ,
n’eurent pas honte de condamner , de dépofer un
vieil Evêque , parvenu à l’épifcopat par fes talens &
fes travaux, blanchi dans la pratique des vertus, père
des pauvres, vrai modèle de la charité chrétienne ,
qui avoit refufé*~i’-Eyêché de Viviers , parce que
cette ville étant fur une route fréquentée , i’auroit
obligé de confomer en vaines repréfentations un revenu
qu’.l regardoit comme le patrimoine des pauvres
, qui n’avoit accepté le pauvre évêché de Sencz, '
que parce que ce lieu étant ifolé lui la’ffoit la liberté
de répandre tout fon revenu dans le fein des indi-
gens, un prélat enfin qui avoit tellement en principe
de ne jamais réfuterd’aumône, qu’un jour ayant rencontré
un pauvre , & n’ayant point d’argent for lui ,
il lui donna fa bague. Quel' étoit le crime pour
lequel on perfécutoit un tel évêque ? il n’airnoit point
la bulle, il avoit été Oratorien , & le P. Quefoel
étoit fon confrère , fon ami Si fon cor.f.fleur. Il
étoit fils d’un procureur au préfidial de R:om ; on
crut que l’afie, de rigueur qu’on vouloit faire feroit
impofant, parce qu’il s’exerçoit. for un évêque , &
qu’il foroit fans eonféquence, parce que cet évêque
ne tenoit à rien , comme fi les talens- & la vertu
n’étoient tien fars la naiffance, comme fi fiétoit un
léger fçandale que de donner la vieille fié vertueufe
à opprimer à. des gens ambitieux Sl avides. Le con?-
elle d’Embrun fe tint en 1727. Le vieux Soanen,,
né en 1647, avoit alors quatre-vingt ans. On ne fo
contenta pas de le dépofer, on avoit alors la manie
d’exiler, on l’exila au couvent de la Chaite-Dicu en
Auvergne. Une foule d’honnêtes gens pîeuroient en
le voyant partir pour l’exil à cet âge ; il leur mon-
troit fes cheveux blancs, heureufement, leur difoit-il ,
cela ne fera pas long. Ilfe trompoit, il y vécut treize
ans, Sl n’y mourut qu’en 1 7 4 0 âgé de quatre-vingt
douze à treize ans. Maffillon Si Soanen étoient,au.
jugement de M. de Fénélon, qui n’ércit rien moins,
que Janfénifte, les deux meilleurs modèles pour
l’éloquence de la chaire. « Il faut, dit un écrivain.
» très-impartial, il faut, en admirant les moeurs de
Y) Soanen, plaindre le zèle qui jetta tant d’amertume;
.» fur une vie fi pure ; ajoutons qu’il faut plaindre'
bien davantage le zèle amer ou intéreffé qui le per-
fécuta. On a de lui des inftrufiions paftorales, des
mandemens, des lettres. On n’eft pas sûr d’avoir tes»
fermons, quoiqu'on en ait qui portent fon.nom. *
SOBIESKI, (Jean ) ( Hifl. de Pologne) naquit en.
1629 , fous le règne de Sigifmond 111, au 'château-
d O ’ieiko, p etite ville du Palatinat de Ruine.. Il def-
cendo itpar fon père & par fa mère , de deux mai—
fons illufttes ; Zolkiemki , fon ayeul maternel „
avoit battu les Mofcovites en 1610, pris Mofcou Ô€.
le C ar Bafile. Les monuments de cette vifioire fe:
voyoient encore au château de Varfbvie , lorfque lè*.
Czar Pierre fut appellé en Pologne , pour défendre*
le Roi Augufte contre Charles X I I , Roi de Suède ,s
ce fut le Czar qui les fit enlever, pour effacer-
la honte de, la nation Mofcovite. En 1620 ,Je mêr-.
me Zoikiewski retraça la fameufe retraite des dix mille,,
lorfque s’étant ouvert un passage à travers cent mille-
Turcs Sl Tartares qui l’inveftiffjient^ il- fit-fa retraites
devant cette armée formidable , qui ne ceffa de le
foivre , pendant une marche de cent lieues.. Arrivé;
au bord d» Nieller, abandonné par fa cavalerie „
qui fe jetta dans le fleuve à la nagé , preffé par fon..
fils de fonger à fa propre confervation , il répondit
que la république, lui avoit.confié le foin de f armée. ; if
re£b pour en défendre les reftes ; il vit expirer fon*
fils , il tomba lui-m|me percé de coups.,, entre les-
mains des Turcs, qui lui coupèrent la.tête , & Fen-r
voyèrent au Serrai! ; cette tête fut rachetée ; le père;
Sl le fi’s furent renfermés dans un même tombeau „
où l’on mit pour infeription ce vers de Virgile ::
Exoriare aliquïs no fins ex ojjibus ulton.
Un fils qui reftoit , voulut être ce vengeur , Fa-
mo t fut le prix de fon courage ;. c’étoit à- ScèshkÜ
qu’ëtoit rélervé l’honneur de les venger tous trois-
■ Jamais il ne vit fans émotion' l'Epitaphe qui Pinvitoit-
à la vengeance , S c la Pyramide que la république;
avoit élevée a.la gloire de ces Héros,, au lieu même
eu leur fang avoit été verfé pour.elle..
Son ayeul paternel Marc- Sabieski , Palatin-
deLublin, avoit procuré la vifioire aux Polonois y.
dans.la batailla x. où Michel, Hofpodar de Moldavie