
de 1604, qui a rendu héréditaires tous les offices
fans diftinâion, même ceux dès cours fôuveraines,
a rendu à cet égard les offices de judicature de
même nature que tous les autres, & depuis il n’a
plus été queftion de charges non-vénales.
On po urroît conclure avec raifon de ce qui vient !
d’être d it , que le régné de François I . ne doit pas j
«tre l ’époque de la vénalité des charges : ce n’en
efl pas en effet Bépoque , fi j’ofe dire judiciaire ,
mais c’en efl la caufe véritable , puilque ce fut
fous fon iegne qu’une 'grande panie de ces charges
^’obtint pou* de l’argent,
Tl réfujte donc de ce détail que Charles IX a
établi pofitiven\ent par fes édits la vénalité des
officesde judicature ; celle des charges de finance
l’avoit été par. Louis XII , & nous liions dans les
mémoires de Düplëffis Mornay , tom. I. p. 4 j6.
que ce furent les Guides qui mirent les premiers
en vente les charges militaires fous le régné
d Henri III.
Telles font les époques de Vu vénalité de toutes
les charges dans ce royaume..Cette vénalité a-t-elle
des inqonvéniens plus grands-que fon utilité ? c’eft
une quéftion déjà traitée dans cet ouvrage. Voye£
Charges: , .Of? ices.,J5:ç.
fait jetter dans la Moldaw, faint Jean Népomu-
cène, parce qu’il avoit refufé de lui révéler la
confeffion de la reine , fa femme , & d’avoir quelquefois
marché dans les rues , fuivi d’un bourreau
pour faire exécuter fur le champ ceux qui lut
déplaifoient, ils le traitèrent comme un fou, &
l'enfermèrent en 16^4 ,• II fe fauva de fa prîfon,
& voulut fe faire un parti. Les habitans de Prague
le chaffèrent de leur ville , & donnèrent la régence
à Sigifmond, fon frère, roi de Hongrie, qui
le fit enfermer de nouveau dans une tour à Vienne
en Autriche, il s’échappa encore de cette nouvelle
prifon , & de nouvelles folies annoncèrent qu’il étoit
libre. Les éleâeurs de l ’empire rougiflant d’un
pareil chef, & ufant & abufant peut-être contre
lui des droits que Crarles IV , fon père , leur
avoit confirmés par la bulle d'or, le dépotèrent
en 1400. Infenfible à la-honte de f.i dépofition,
mais craignant de perdre les bons vins d’Allemagne,
auxquels il attaihoic un grand prix, il écrivit
aux villes impériales, qu’il n’exigeoit pour toute
preuve de leur fidélité que quelques tonneaux-de
leur meilleur vin. Il confentit à fa dépofition & fit
fon ab iication de la couronne impériale, en 1416 ;
mais il mourut, en 1415*, avec le titre de roi
de Bohême.
Nous nous contenterons d’ajouter ici qu’en regardant
la vénalité & l’hérédité des charges de finance
& de judica ure comme utiles , ainfi que le prétend
Je teftament politique du cardinal de Richelieu ,
on conviendra fans-peine qu'il feroit encore d us
avantageux d’en -reftreindre le nombre effréné.
Quant aux charges militaires comme elles font
le prix défi né à la noblefle , au courage , aux belles
aérions, la fuppreffion de toute vénalité en ce
genre ne fauroit trop tôt avoir lieu. ( D. J. ) .
VENANCE , (?voye% F o r t u n a t ) .
V E N G E S L A S , ( hifi. mod. ) empereur du
quatorzième fiècle, intempérant, fou & c iu e l,
fait fur le modèle des jCaligulas & des Héiio-
gabales , & qui eut à peu près leur fort ; il fut
fils. & frère d'empereurs, & d’empereurs affez
célèbres. Charles IV , fon père, eft l ’auteur de
la bulle d’or j c’eft fous l’autorité de’ Sigifmond,
fon frère. & fon fucceffeur, que s’eft tenu le concile
de Confiance. Charles IV q u i, par la buile
d’or-, avoit fixé 1 âge avanfvlequel on ne pouvbit
etre élu roi des romaine, commença par violer
fa lo i , en faveur de Vençejlas, fon fils aîné,
qui devint empereur en 1378, à la mort de J
Charles IV. Ce Vençejlas étoit roi de Bohême ,
à’iifi que fon père & fon ayeul ; il prit, contré
lès.bohémiens, la défenfe des juifs qu'il ne falloit
ni laifler. voler, ni chaffer, comme on en ufoit f
dans Vous les pays, les bohémiens fé révoltèrent,'
8l ayant d'ailleurs des aérions de violence & de
fureur à reprocher à Vençejlas, nommément d’avoir
VENDICATIONS , LA COUR DES i
d Ang. ) la cour des vendications ou prétentions ,
eft un tribunal particulier qui n’a lieu qu’une feule
fois fous chaque règne à Toccafîon di couronnement.
Les prétentions des perfonnes qui doivent
faire alors- quelque fervice , fe fondent fur une ancienne
poffcffion, & fonc portées à ce t ibunal particulier
, pour y#être fait d'oit ; on a foin de tenir
un regiftre des décidons de ce:te cour à chaque
règne , qu’on nomme. regifire de la cour des vendi-
cations, au couronnement de tel & tel roi. Cette
cour n’efi au fond qu’une pure formalité ; les dédiions
en font toujours à-peu-près les mêmes.
On peut voir à ce lu jet, dans l ’hiftoiie d’Angleterre
de Rapin , un extrait déraillé des regiftres de
la cour des vendications-, au couronnement du roi
Jacques II & de la reine- Marie fon epoufe. En
voici quelques articles pour exemples.
I. Le lord grand chambellan vendiqua, c’eft-à-
d re réclama, au fufdi rconronnement, le droit d'aller
porter cc jour-là la chemife & les habits au roi ,
& d’habiller la majefté ; d’avoir quarante verges de
velou-s cramoifî polir une robe . comme auffi le lit
du roi & ce qui en dépend j la garniture de la cham-'
bre ouï il avoit equehé la nuit précédente, avec les
habits qu’il portait la veille, & fa robe de chambre ;
de préfenter de l ’eau à fa majefté avant & après dîner
, & d’avoir les baffins , les effuie-mains , & la
coupe d’efiai. Accorde, à la referve de la coupe
.jd’élfai. Il reçut les quarante verges de velours, &
J île refte des profits fut eftimé à deux cent livres
j- fterling.
TI. Le comte de Derby contre-vendiqua l’officier |
du lord grand-chambellan, avec les avantages, jjjjB
Refufé.
III. Le champion du roi vendiqua fon office, en
qualité de feigneur de Sciivilsbi, fief du comté de
Lincoln, de s’acquitter des devoirs de fa charge , &
d'avoir une coupe & le couvert d’or , avec le cheval
que monte fa majefté , la feile, les armes, les har-
nois, & vingt verges de fatin cramoifî. Accordé ,
à la referve du fatin,
IV. Le même office fut contre-vendiqué par une
autre branche de la même famille. Refufé.
V . Le lord feudata’re deLyfton, en Eflex, vendiqua
le droit de faire des gaufres pour le roi & pour
la reine, & de leur fervir à table ; d’avoir tous les
inftrumens d’argent & d'autres métaux qui fervoient
à cet ufage, avec le linge, & des livrées pour lui &
pour deux valets. Accordé ; mais le fervice fe f it ,
avec fon agrément, par les officiers du roi, & les
profits furent évalués 330 livres fterling.
VI. Le lord maire avec les citoyens de Londres,
vendiqua le droit de fervir du vin au roi après le dîner
, dans une coupe d’o r , & de garder la coupe & le
couvercle pour fa peine, avec douze autres citoyens
qu’ils avoient choifîs d’entr'eux, d’jffifter le grand
fommelier d’Angleterre dans fon office , & d’avoir
line table à ma;n gauche de la faile R e f u f é , fous le
rçgne du roi Jacques , parce que ce prince s’etoit
emparé alors des liberté de la cité. Malgré cela ils
firent l’office par grâce ; ils dînèrent dans la falle,
& ils eurent la coupe pour leur peine, -
. VII. Le même lord maire Si les d o y e n s de Lon-
vres vendiquèrent le droit de fer-ir la ieine de la
même manière. Refufe dans ce tems-là pat la même
r.-ifon.
VIII. Le maire Scies bourgeois d’Oxford , vendiquèrent
, en vertu d’une patente , le droit de f rvir
le roi dans l’office de fommelerie , conjointement
avec les citoyens de Londres , avec tous les profits
qui en dépendent ; entr’autres trois coupes d’érable
pour leur fa: a ire ; comme auffi , par la grâce du
ro i, une grande jatte dorée avec fon couvercle.
Accordé.
IX. Le feigneur feu datai te de Birdol d’Adding^-
ton, en Surrey, vendiqua le privi ège de trouver un
homme qui fit un mecs de gruau dans la^cuifîne du
roi, & pour cela demanda que le chef de cuifîre de
fa majefté en fit l ’office. Accordé, & le fufdit
feigneur feudatàire l ’appor a fur la table du rt>i, 6*c.
La cour d e s v e n d icayons s’établit par proclamation
avant chaque couronnement, décide les différentes
prétemions, & fait inférer dans les regiftres
les vendications qu’elle a accordées ou refufées,^
f jP, J
V E N D OM E , ( hift. de France ). L e Vendômois
a poité autrefois le titre de comté j il a eu fes
comtes particu.iers ; Catherine de Vendôme, fille
de Jean V , un de ces comtes , époufa par contrat
du 28 feptembre 1364, Jean de Bourbon I , comte
de la Marche ; elle devint héritière des comtes
de Vendôme , par la mort de Bouchard VJI, fon
frè re , ariivée vêts l’an 13 7 3 , & le^ comté de
Vendôme pafta dans la maifon de Bourbon.
Louis de Bourbon , fécond fils de Jean de
Bourbon , comte de la Marche, & de Catherine
de Vendôme, forma la branche de Vendôme dans
la maifon de Bourbon,
Le roi François I érigea le comté de Vendôme en
duché-pairie, par des lettres du mois de février 1514,
vieux ftyle, c’eft-à-dire 15 1 5 , en faveur de Charles
de Bourbon , arriére-petit fils de Louis .& ayeul
du roi Henri IV. Henri IV donna*, en
le du hé de Vendôme à Céfar, fon fils naturel ,
né au'mois de juin 15514, de Gabrielle d’Eftrces,
ducheffe de Beau fort, légitimé au mois de janvier
I S 9 S » qui a fondé la dernière maifon de Vendôme.
II époufa l’héritière de la branche de Mercceur-
Lorraine, ce fut une des condi ions de l'accomc-
dement du duc de Mercceur, ce ligueur opin âtre,
avec Henri IV. Henri qui avoit beaucoup aimé la
mère de Céfar , ne négligea rien pour l’agrandiffé-
ment & l’élévation de ce fils 5 en érigeant B eau fore
en duché pairie en 1597, il voulut qu'elle eût
rang immédiatement après celle de Montmor.rici,
en lui donnant la -duché-pairie de Vendôme , il
la fit remonter à la date de la première éreAion
en 1515. Enfin en 1610 il donna rang à Céfar
Mon fie u r (''on l ’appcllo t ainfi ) immédiatement
après les prnees do fa ’g , exemple fuivi depuis
par Louis X IV ; mais tous ces avantagés furent
conreliés, St même enlevés aux Vendômes, après
la mort de Henri IV; ils leur furent rendus lo fjue,
par la déclaration du t mai 1Ô94, Louis XIV
donna au duc du Maire & au comte de Tofilou‘
e , la ptéféance fur tous les pairs. En 1614,
lès princes de Vendôme entrèrent dans la ligue
des princes & fe’gneurs" mécontents qui , ayant
à leur tête le r-rincé de Coridé , fe reiirèlent de
in cour. En 1 6 1 6 , à l’occafion des intrigues pour
le maii ge de Gafton & de la malheur r.fe affaire
du comte de Châ’aL ,** ils furent arrêtés à Blois
le 3 juin, & Céfar dépouillé dit gouverneriie't
de Bretagne, que le duc de Mercceur, fon beau-
père , lui avoir cédé; en f 63o f ulemrnt ii fut
mis en liberté, & alla porter les armes au f.rvice
des Holland ois , cë qui étoit alors une manière
ind refte de fervir la Fiance. En 1643 , an commencement
de la régence d’Anne d’Autriche, mef-
fieurs de Vendôme fe mirent à la tête d'un parti
nommé les importons , oppofe au duc d’Orléans
Si au prince de Condé, ils furent éxilés, en 1650
ils rentrèrent en faveur. Céftir, duc de Vendôme,
eut la charge de fur-intendant des mers, que la