
opbrtcret, nihil haheret comprehenfi a percepti i co~
gîtici, confiituti ? Nullo igitur modo fieri pote fi ut
quifquatri tanti «(timet Aquitatem &fidem3 ut ejus
confervaridÀ caufa nullum fûpplicium recufct , niji
iis rebus ajfen f i s fit , qu& fa lft ejje non pojfunt ,
Cic. academï. quæft.
Il y a dans ce difcours un fentiment de vertu
très-louable , mais je ne me'fierois pas à cette manière
de raifonner, &il n'y a pas moyen de paffer
en bonne logique le quA'falf& ejfe non po jffu n t^Quoi
donc ! ne fe fait-on jamais une fauflè confcience ?
©e s’impofe-t-on jamais de faux devoirs ? ^arrive-
t-il. jamais qu’on Immole & les autres & foi-même
à ces faux devoirs? La veuve malabare qui fe brûle
dans le bûcher de fon mari , ne voit-elle pas évidemment
qu’elle remplit unjlevoir facré dont l’honneur
ne lui permet pas de fe difpenfèr? Eft-ce pour fon
pla fir qu’e lle va fe brûler vive ? fe. brûleroit-elle
ii l’idée de devoir ne l’y forçoic ?
L’époque de la mort de j f é n o n tombe vers l’an
264 avant J. C. Il mourut dans la ville d’Athènes,
dont il étoit un des principaux ornemens. Les athéniens
lui érigèrent un tombeau dans le céramique,
lui décernèrent une couronne d’or, lui rendirent
des honneurs extraordinaires , a f in , dit le décret ,
que to u t le monde f a c h e que les ath én ien s o n t fo in
d ‘ honorer les gens de m é r i te , £> p e n d a n t leu r vie
& apre s leu r m o rt. Dajis ce même décret où ils fe
rendent ce noble témoignage, ils rendent à Z énon
celui d’avoir toujours excité à la vertu les jeunes
geBs' qui fréquentoient fon école, & d’avoir toujours
mené une v e conforme à fes préceptes.
I 3°. Zén o n 1 philofophe épicurien de la ville de
Sidon , enfeigna la philofopbie à Cicéron Ik a
Pomponius Atricus. Jamais aucun maure .ne fut fi
heureux en écoliers. Cicéron , au moins dans la
théorie, fut le plus grand philofophe de Rome, &
Atticus le fut au même degré dans la pratique. On
reproche à Z énon de l’orgueil &-une grand^ affectation
de mépris pour fes adverfaires & fes rivaux.
ZÉNON TIfaurien , empereur. ( H ifi. rom. )
ZÉNONIDE, femme de l’empereur Bafîlifque.
( H i f i. r o m . )
Nous, joignons enfembîe ces deux articles , parce
que l’hiftoire & les intérêts de ces deux perfonnages
font mêlés, & fe réunifient dans un même point
hifiorique & chronologique.
L’empereur Léon, fuccefieur de Marcien ,yégnoit
à Conftantinople depuis l’an 4 ^ 7 >. t§ avoir^ pour
femme Vérine , foeur de Bafilifque ; celui-ci etoit
le général des armées de Léon, emploi dont iï
s’acquittoit fort mal. Léon crut avoir interet de
s’attacher la nation des ifaures, brigands d abord
cantonnés dans les montagnes d’une province de
l’Afie mineure, nommée, de leur nom, l’Ifaurie „
mais devenus depuis redoutables par leurs lavages.
U i l barbare, mal fait de corps & d’efprit', fans
talens, fans moeurs, fans courage, remarquable
feulement par fa difformité, nommé par les auteurs,
tantôt Trafcaliflee , tantôt Tarafifcodifée , tantôt
Aricmèfe, avot, par la naillance , quelque crédit
parmi les ifaures ; Léon attira cet homme incapable
à fa cour, le fie patrice, le fit capitaine de fes.
gardes, & lui donna en mariage Ariadne., fa
fille, en 458. Cet lia tire changea fqn nom barbare
en celui de Zénon , alors célèbre & de bon augure,
fur-tout pour les ifaures, par la grande puifiance
à laquelle s’étoit élevé, environ vingt ans auparavant
, un autre Z é n o n de la même nation des
ifaures, fous l’empereur Théodofe le jeune. Il fe
nomma donc comme le premier Z énon L‘l f a u r i e n %
mais il n’avoit pas la valeur & les talens du premier.
Le nouveau Zénon fut fait, en 4 6 9 , général
des troupes dé l’Orient , comme l’avoit été le
premier ; fes foldats formèrent un complot contre
lui, & il alloit périr, lorfque Zénon, aveiti à
tems , s’enfuit à Sardique.
Ariadne efpéroit & defiroit fur-tout de régner avec
Zénon fon mari ; elle avoit difpofé fon père à désigner
Zénon pour fon fin cefleur ; mais le peuple
de Conflantinople avoit tant d‘averfion pour les
ifaures & pour Zénon, qu’il fe fouleva dans les jeux
du cirque, & fit un grand maffacre des ifaures. Le en.
n’ofa ré lifter à ce t^r ent, & nomma Auguft , fon
petit-fis , nommé Léon comme lui, fils de Zénon
& d’Ariadne, & qui étoit encore da> s l’enfance.
L’empere.ur_Xéon mourut en 474; Ariadne plaça.
jeune Léon , fon fils , fur un trôneydan'« l’Hippodrome
, pour le montrer au peuple. Zenon, fon
père, s’approcha de lui comme pour rendre le
premier fon hommage au nouvel empereur ; le
prince lui mit le diadème fur la têre, & le décla a
fon collègue en le' nommant Argvfte. Le jeune
Léon ne vécut pas long-tems après ; on foupçonna
fon père de l’avoir empoifonné. Quelques aure.: s
ont écrit que Zénon ayant voulu poignarder fon
fils, Ariadne eut l’adreffe de fubfiituer une au ire
viélime , & qu’ayant tenu fon enfant caché, elle le
fit enfuite entrer dans l’état eccléfiaftique, & qu’il
vécut jufqu’au règne de Juftinien. Zénon régna-
feul, & tous les vices régnèrent avec lui, ceux de
fa.bafiefic originaire & ceux de fa puiff nce ac-
quilè , l’avarice & la prodigalité, la barbarie &
la molle fie. Perfuadé que fa difformité nuifoir au
refped qu’il vouloir infpirer il fe faifoit peindre
les fourcils, les cheveux & la barbe, croyant par là
corriger la nature.
Il avoit eu d’une première femme , nommée
Arcadie , un fils qu’il nomma Zénon ^ & qu'il def- ,
tinoit à l’empire ^ quoiqu’il n’y eût aucun droit.
Ce fils , monftre d’orgueil & d’arrogance , & qui
déjà s’accoutumoit à ne voir dans tous les hommes
que des efclaves, mourut prefque dans l’enfance.
Zénon avoit aufii deux frères, Conon & Lohgin ,
l’un monftre de cruauté, l’autre de diffoiuiion, auxquels
il donna une grande part au gouvernement,
& qui en acquirent bientôt une plus grande à la
haine des peuples.
Vérine y belle-mère de Zénon , & qui, de concert
avec Ariadne., fa fille, l’avoit placé fur le
trône, jugeoit qu’il 11’étoit pas allez, réconnbiffant
de fes bienfaits > elle entreprit de détruire fon ouvrage
& de placer fur le trône , .ou un de fes*officiel
s , nommé Patrice , qui .étoit fon amant, ou
Bafilifque fon frère, elle n’avoua que ce fécond projet,
&- parut agir de concert avec Bafilifque & avec
Zénonide fa femme. Celle-ci avoit pour amant un
homme aimable & efféminé, nommé Harmace, qui
fe croyait guerrier. Illus qui 1’,étoit, & qui, compatriote
de Zenon, avoit d’abord été fon ami, mais
qui, révolté par fes vicesl s’é oit détaché de lui,
entra aufii d ms le complot. Vérine çonnoifîeic Ja
timidité,pufillanime de Zénon; elle alla elle-même
l’avertir du danger qui le menaçoit, & qu’elle lui
exagéra pour lui montrer plus d’intérêt. Zénon ,
fur' ce premier avis, s'enfuit d’abord à Chatcédoine.
Là , il apprit que Vérine & Bafilifque étoien: à la
tête des conjurés. Saifi d’effroi à cette nouvelle il
s’enfuit de nuit en Ifaurie avec tout ce qu’il pur
emporter d’argent. Aiiadne, fa femme, parvint aufii
à s’enfuir ; elle paffa le Bofphorè par uhe tempête,
& joignit Zénon en chemin, non par attachement
pôürJui, mais pour ne pas voir fa couronne paffer
à fes yeux fur la tête de Z énonide , & pour ne
pas tomber entre fes mains. Bafilifque monta, en
effet fût le trône; Vérine lui mit elle-même la couronne
fifr la tête, & le peuple de Conftantinople
fignala fa haîne contre les ifaures par un nouveau
maffaeve; Zénonide'fut déclarée Augufte, -& Ma'C,
fon fils & fils ie Bafilifque, fut déclaré Céfar. Ba-
fili.'qué régnà^auffi mal que Zénon ; il fit afiaffiner
Patrice, l'amant de Vérine, foit qu’il eût découvert
ou qu’il fbupçonnât feulement quelque complot
de Vérine en fà faveur; il commit d’autres
cruautés ; il eut de plus l’imprudence de fe déclarer
pour fhéréfie d’Eutychès & de periécuter les
catholiques ; il eut celle de fe montrer iiîgrat envers
illus , aux armes duquel il devoit en grande
partie fon fuccès.
Cependant Zénon avoit trouvé' dans les ifaures
tout le courage dont B manquoit lui-même; ces
peuples voulurent fe venger & le rétablir; Vérine
détacha filas du parti de Bafilifque ,. le rendit à
Zénon- Bafilifque mit Harmace, l’amanr de Z én o nide
r fa. feniHie » à la tête de font armée.;; il y eur
près de Nicéenne rencontre où les troupes de Zénon
ayant cté maltraitées!, ce prince, fans courage, étoit
déjà prêt à s’enfuir de nouveau en Ifaurie , s’il
n’eût été retenu par Illus , qui lui fournit l’expédient
de gagner Harmace , auquel Zénon promit
folenneliemeiK pour lui-même une place importante
& inamovible à la cour , & pour fon fils, qui fe
nommoit Bafiiifque, comme le rival de Zénon, le
titre de Céfar & i’allurance de la fuccefiion à l’empire.
A ces conditions , Hatmace trahit Z é n o n id e ,
îà maîtreffe; Zenon rentra dans Conftantinople avec
Ariadne, fa femme ,'à la tête de fon armée; il y
trouva Vérine, qui avoit difpofé tous les efprits en-
fa faveur, & que Baûiifque, ion frère , qui foup-
çonnoit fon changement, auroit fait périr, fi Harmace
h’avoit caché cette princeffè dans fa maifon.
pour la dérober aux fureurs de Bafiiifque^
Celui-ci, abandonné de tout le monde,- fe ré fugia
dans l’églife de Sainte-Irène avec Zén o n id e s ,
fa femme, & les enfans ; Harmace , aidé du patriarche
de Conftantinople, vint le tirer de cet
aille à force de fermens qu’il ne feroit point attenté;
à leur vie , Z é n o n id e ' crut pouvoir fe fier à la parole
d’un homme qui l’avoit aimée. Quand ils
furent en la pui/fance de Zénon ,»celui-ci cdnfuItalie
fénat & les évêques fur le traitement qu’il de—
voit faire à l’oncle de fa femme, dans lequel il
ne voyoit plus qu’un rebelle vaii-icu. Bafilifque fut
relégué avec Z é n o n id e & leurs enfans innocens dans;
un château en Cappadoce, On eut la cruauté de?
les y jetter nuds dans une citerne sèche, qui fur
en fuite murée & gardée par des foldars , afin qu’on4
ne pût ni les en enlever ni leur y porter aucune
nouniture. On les trouva3 quelque tems. après s ,
morts de faim & de froid, & fe tenant embraffés-
les uns les autres. Le barbare Zenon n’ayant employé
contre ces infortunés ni Je poifon ni le fer»,
penfoit être à l’abrî du parjure car ces tyrans fu-
pccftitieux s’imaginoient toujours que le ciel étoit
dupe de. leurs lubrilités , parce que les hommes.;
l’étoient quelquefois..
Zénon bâtit des églifes, & fe Crut un faint'; on?
lui évig-a des ftatues, parce qu-il éroit- vainqueur
puilfanc, & il fe crut aimé.. Il avoit trop promis à
Harmaee pour lui tenir parole ,. il lui donna la*
place qu’il lui avoit aifurée, mais il le fit afiaffiner;;
il nomma le fils Céfar, le fit affifter aux jeux^au--
Cirque fur un trône à côté de lui, & voulut qu’iL
partageât avec lui l’honneur de couronner tes cochers
viétôtieux. Ce fut le feul efiai qu'il lui!
permît de faire du rang fuprême ; il voulut l’im»
mbîer avec Harmace, Ariadne prifpirié de fon enfance,
& obtint de Zénon qu’il le iaiffiât vivre, en*
le dépouillant du titre de Céf?r, & en l’èngageant-7
dans les ordres-Il fut' dans la fuite afvêque de
Gyzique & vécut1 plus heurèux qu’J n’eûtjamais»
gu- l’être au nuheu dçs gériileufe^' grandeurs-dons: