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exemplaire de la bible en hébreu & en grec. Le pape '
s étonna qu’il ne lui eût pas plutôt demandé un évêché
où quelque autre grâce de ce'genre. — C ’e ft,
répondit W cjfclus , que je n’cn ai pas befoin , mais !
je ne peux me paller d'une bible hébraïque & grec-
que. Wtjfelus mourut dans fa patrie en 1489. Les
épithètes des favans traient encore pompeules alors ;
on 1 appelloir Wejfelus , lumière du monde. Il avoit
eu des idées de réforme qui l’ont fait regarder comme
le précurfeuï de Luther ; en conféquence la plupart
de les ouvrages furent livrés aux flammes , il n’cn cfl
refté que quelques traités , fous le titre de Farrago
rerum theologicarum.
WESTPHALE, '( Joachim ) ( Hift. Inter, mod. )
théologien luthérien célèbre , dont Calvin difoit que
I école étoit une puante étable d pourceaux j car M.
Boiluet a remarqué que les adverfaires de Calvin
ne lo: t jamais , félon Calvin , que des fripons , des
f o u x 3 des mechans , des ivrognes 3 des furieux 3 des
enrages , des taureaux 3 des ânes 3 des chiens 3 des
pourceaux 3 & cependant les écrits polémiques de
Calvin , comparés à ceux de Luther , ps fient pour
avoir de la grâce & de la dou eur. Il eft certain du
moins que cette violence fi familière à Luther, eft
mfiniment plus rare chez Calvin, mais perfonne ne
favoit alors l’éviter en difputant. Weftpkale écrivit
beaucoup contre Calvin & contre Théodore de
Bèze, les deux patriarches d’une des branches de la
réforme ; mais plus cette branche étoit voifinc de
celle que Luther avoit formée, plus elle en écoit ennemie
, c’eft l’ufage. On a de Weftphale un ouvrage !
ou reçu.il qui a pour titre : EpiftoLa de religionis per-
■ n^ciofis mutationibus 2 mais ce titre très-fenfé a plus
de fo rce encore contre Luther que contre fes difciples J
diffidens, dont il femble avoir ex.cufé d’avance les
change mens par ceux dont il leur a donné l’exemple.
II falloir s’attendre que les difciples de Luther voudraient
aulïi à leur tour être chefs de fetfte, parce
que., c -mme dit Terrullien, ce qui a été permis à
Valentin l’eft aulïi aux Valentiniens, & les rr.arcio-
nites o:’ t le même dioit que Marcion. Weftpkale
étoit né à Hambourg en 1510 , & mourut dans la
même ville en 1574.
WE TSTE IN ( FUJI. litt. mod.} eft le nom de
trois favans fuiifes , tous,, trois parens, & dont deux
étoient frères.
i° . Jean-Rodolphe ré à Bâle en 1647 > Y mourut
en i f i i . Son père étoit piofefleuren grec, & le fût
enfuite en théologie dans cette vil'e , & Jean-Rodolphe
lui fuccéda dans ces deux chaires. On a de ;
Jean-Ro iolphe quelques ouvrages de littérature. Il
publia en 1673 Ie dialogue d'Ongèr e contre les mar- .
cionites.
z°. Jean-Henri, frère de Jean-Rodolphe, très-
favant aufti dans les langues grecque & latine, alla*
s’établir en Holla- d e , où il devint un imprimeur I
célèbre. Il y mourut en 177.6. I
V/ E Y
3°. Jean-Jacques né à Bâle en 1693 , étoit de
la même famille que les précédais. Il voyagea
beaucoup & tonjouts relativement à fes travaux littéraires
& thëologiques , il parcourut la Suifte , l’Allemagne
, ' la Fiance & l’Angleterre , recherchant &
examinant par-tout avec le plus grand foin les divers
manufcrits.du nouveau teftament grec, pour en donner
une nouvelle édition avec les variantes. Revenu
à Bâle , il fut fa it diacre de l’égfife de Saint-Léonard.
Il publia en 1730 les prolégomènes de l’édition du
nouveau teftament qu’il préparait. Cet eftai excita
contre lui un orage 3 on le dénonça au confeil de
Bâle comme,un. locinien , comme un novateur; la
théologie a cela de commode pour les ennemis &
pour les envieux , quelle leur fournit toujours de
quoi perdre l’objet de leur haine ou de leur envie ;
Weftcin fut dépofé par l’afiemblée eccléfiaftique , &
forcé de fe retirer en Hollande. Les arminiens ou
remontrans, les plus tolérans des théologiens, &
ce n’eft pas beaucoup dire, lui firent un accucilfavo-
rable ; ils le nommèrent à la chaire de phüofophie
qu’avoit occupée à Amfterdam leur fameux Leclerc ,
maïs ils exigèrent qu’il fe juftifiât. Sa juftification
fut complette , car ayant paffé à Bâle , & y ayant
apparemment trouvé les conjonctures changées, il y
obtint la cafiaticn du décret que fes ennemis avoient
fait porter contre lui', 8c revint victorieux à Amfterdam
prendre poftefiion de fâ chaire qu’il remplit avec
diltinCtion , & qu’il conferva jufqu’à fa mort, arrivée
en 1754. Son édition du nouveau teftament
grec 3 avec les variantes & des remarques^ critiques ,
avoir paru en 1751 & en 175 z , tans exciter de nouveaux
orages. Il y a inféré deux épitres de faint Clément
qui n’avoient pas encore paru , & dont il prétend
démontrer l’authenticité. Elles font en fyriaque
avec une verfion latine; elles ont été traduites en
françois par M. de Prémagny , de l’académie de
Rouen , 8c imprimées eh 1753.
WEYMAR. ( Voyeq- l’article Saxe. ) Bernard,
duc de Saxe-Veimar ou Weymar, compagnon 8c
fucceffeur de Guft. ve-Adolphe dans la ligue avec la
France contre la maifon d’Autr che , étoit de Iâ
branche» aînée de la maifon de Saxe , à laquelle
Chaiïes-Quint avoit enlevé J’éleCtorat pour en in-
veftir la branche cadette , qui en eft encore en poï-
feftion. Bernard , voulant fe venger de la maifon
d’Autriche's’étcii attaché au roi du Suède, don-t il
devint le principal général.
Apre là bataille de Lutz.en , on Guftave-Adolplie
fut tué , le duc de Saxe- Weymar perfévéra dans
l’alliance de la France. Il perdit , le 6 feptembre
1634 , la bataille dr Nortlingue, mais il fe releva
.bientôt de cette défaite. Malgré la difette ou étoit
fon armée , .malgré l’abbartement des troupes, les
impériaux eurent a fe repentir de , l’avoir atteint dans
fa retraite, il leur tailla en pièces cinq mille hommes
à Vaudrevange fur la Sarre. Plu heurs princes
alliés de la France , 8c même pluficurs princes de
a maifon de Saxe , avoient été regagnés par l'empereur
d.puis la bataille de Nortlingue ; le féal duc
de Saxe Weimar le lia plus étroitement avec la
France par un traité qu’ilçb'hélïit avec Louis XIII
a Saint-Germain , le t 6- bJft:6b e 163 ç. Ge fut pendant
ce voyage en France que le fameux père
Joleph, capucin, toujours occupé de guerre & de
politique, ui montrant fur la carte toutes les
places qu’il falloit qu'il pjît l’année, fuivante , &
lui rraçant fa route & fon plan de campagne , le duc
de W eimar , qui g’écoit pas accoutumé, commets
courtifan* françois, a jrefpefter & craindre dans
ce capucin le favori du cardinal de Richelieu , lui
dit avec mépris : Père , on ne prend pas les places
avec le bout du doigt fur une carte y laijfe£ faire les
gens du métier. Il prit, le 14 juillet 1636 , Saverne,
place qui fut très-bien défendue, & au fiè-e de
laquelle le vicomte de Turennefutblefté. Cette même
année, les impériaux, commandés par le du: de
Lorraine 8c le général Galas t étant entrés en B >ur-
gogne , Weimar f joint au cardinal de la Val tte ,
les chafta de la France , les pouifa julqu’au Rhin ,
leur tua près de huit mille hommes.
En 1637 » Weimar battit les lorrains en deux
rencontres.
En 1638, il livra les deux batailles de Rhein-
feld. A la premièe, qui eft du z8 février, il fut
battu par jean de Wert, 8c le fameux Ju:,de Rohan,
qui fer voit fous Weimar, y fut blelTé à mort. A la
leconde , qui eft du 3 mars, il remporta la viétoirc
la plus complette 8c la plus déc five, ou au moins
la plus décidée ; l’armé^ impériale fut prefque entièrement
déduite ; Jean de Wert fut fait prifon-
nicr avec trois autres généraux de l'empereur , &
fut mené en triomphe à Paris. Le duc de Weimar
prit F ibourg, Rhinfeld, Brilfac 8c plufieurs autres
placer
La même année il gagna encore, le 9 août, la
bataille de Vi-teneval contre Goeutz & Savelli,
8c le ij odtobre celle de Tliancs contre le duc de
Lotraine.
En 1639, il entra en Franche-Comté, y défit
encore les troupes du duc de Lo-rainc , prie Pon-
tarlièr le 14 janvier, la ville & le château de
Noferai le 4 févi ier, le fort de Joux le 14, &
mourut au comble de la gloire , à Neubourg fur le
Rhin, le 18 juillet, à trcntc-fix ans. Il déshérita
les frères dans le cas ou ils abandonneraient l’alliance
de la France ; cependant il fut foupçonné
d avoir voulu fe rendre indépendant de cette puif-
fance, en formant de Brifac & de fes autres conquêtes
une principauté particulièie ; & ce foupçon ,
qu on forme aifément fur les grands généraux 8c les
cpnquérans heureux , & qui caufa la perte de Walf-
tem( Voyt± fon article), a fait naître un autre
loupçon fort ordinaire encore, c’eft que le poifon
avoit eu part à la mort du duc de Saxe W e im a r .
Ce foupçon tomba fur le cardinal de Richelieu,
qu’on accufoit alors de tous les crimes politiques ,
X auquel on avoir aufli imputé la mort de Guftave-
Adolphe , çomme fi ce prince intrépide, 8c qui
s’expofoit à tous les périls , n’avoit pu être tué dans
une bataille que par des amis perfides 8c non par les
ennemis.
WHÄRTON. ( Voye% Warthon. )
WHEAR, ( De^oreus ) ( ï l i f t . l i t t . m o d . ) favant
anglots; hé à Jacobftow'', dans la province de
Cornouailles, 8c moit en 1647 , a le premier occupé
la chaire d’hiftoirè, fondée à Oxford par le
célébré Càmbden. On a de W h é a r un ouvrage plufieurs
fois réimprimé fous ce titre : R e le c lio n e s h y e -
m a le s d e m o d o leg en d i h if to r ia s c i v i l e s & eccLefiaf-
t i c a s .
WHICHCOTj ( Benjamin ) ( H i f t . l i t t . m o d . )
favant anglais, très-tolérant , très-favorab!e à la
liberté de confcience. Né dans le Shrapshire en
1609, 11 fut préfet du collège du roi à Cambridge *
8c s’y diltingua par l’utile talent d’élever la jeunefie.
Il fe fit auffi un nom à Londres par le talent de
la ptélication, qui lui valut la cure de Mitthon.
On a de lui des fe mons 8c d’autres difeours. Il
mourut en 1683 , Liftant la réputation d’un excel-..
lent efprit 8c d’une très-belle aine.
WHISTON 7 ( Guillaume ) ( H i ' l . l i t t . m o d . )
C’eft ce même M. W h i f t o n , à qui M. de Buftona
fait l’honneur d’exp f-*r & de réfuter fon fyftême
fur la théâtre de L trrre. Il faut diftinguer en lui
le mathématicien 8c le théologien. Le mathéma-
ti'icn fe fit beaucoup de réput mon, le théologien
éprouva beaucoup de contradictions.
Comme mathématicien, fa théo ie de fa terre olut
à Nevrion , dont il avoit adopté les prin ipes, 8c qui
l’adopta pour fon dilcip’e. I le fit même rece --pin
pour £on fuccefleur dans fa h i e de m themati ]ues
à Cambridge ; alors W h i f t o n , comme fi un bienfait
de Newton eût dû feul iéei Jer Je fon fort &
fuffiie à t ms f s ’efirs, fe déni t géné eufemene d’u i
bénéfice dont il étoit pourvu, 8c fc confacra tout
eutier auxfciences. M publia en 1701, fes le t t r e s a ftr o -
n om iq u e s , ÔC trois ans ap-ès , fes leçons p h y f ic o -
m a th ém a t iq u e s , où il fe mont a toujou-s *e lus en
plus digne 8c le l’école 8c le l’amitié de Newton.
Comme théologien, il publia en 1791 une concordance
des quat:e évangi’es. Én 1707 , il fuc
choifi pour p'échec ks f rmons de la fon lation du
fameux Robert Boyle ; ( Vo ye^ fon article ) il choifit
pour fon fujet l’accomp iftement des prophéties. En
1708, ay ant eu des doutes fur le dogme de la tri—
nité & fur la confubftantialité du père & du fils ,
»1 voulut approfondir cette mitière, il fe mit à
étudier les pères, 8c il crut s’être afturé que l’aria«
M m m m z