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" W ace ou WAICE , ( Robert ) ( hiß. litt,
mod. ) ancien poète françois, & l’un des plus anciens
qui ayent écrit en vers françois. C’efi l’auteut
du fameox roman de R o u , lequel elî écrit ainfi.
Cet ouvrage efl plus célèbre que connu , il fuffitoit
de fon ancienneté pour le rendre célèbre. Il devient
par-là un monument de la| langue & des ufages du
temps , & une fource pour l’hiiloire. Il efl en ma-
nufcrit à la bibliothèque du roi de France , fous le
titre de roman de Rkon & d is ducs de Normandie ;
il efl aufli en manuferit dans la bibliothèque des
rois d'Angleterre fous le titre de roman des rois
et Angleterre. Comme ces rois d’Angleterre" étoient
les mêmes que les ducs de Normandie, cette différence
de titres n’eft qu’apparente & n’a tien de
re’el. L’auteur vivoit vêts le milieu du douzième
fiècle ; il étoit né dans l'ille de Gerfey. Il fur
clerc de la chapelle de Henri II ; roi d’Angleterre
& ehanoine de Bayeux.
WAD AS ou Oü AD AS, f. m. (H iß . mod.) peuple
fauvage qui habite l’îlede Ceylan , Scqui defcend
des anciens poffeflèurs du pays, avant qu’il fût conquis
par les habitans du continent ; ils ne reconnoif-
fent point de maitre, vivent de la chaflè, n’habitent
que les forêts & les bords des rivières ; ils font noirs.
Quelques-uns cependant d’entr’enx payent tribut
aux rois. ( A . R . )
WADD, f m. (H iß . anc.) no ni d’une divinité
adorée par quelques tribus d'arabes idolâtres; elle
avoit la figure d’un homme, & étoit le fymbôle du
ciel. ( A . R . ) ;
WADING. ( H iß .lit t , m o d .)C’eff le nom de
deux religieux , Tun jéfuite, l’autre cor.letiîr ,
qui tous deux furent favans. Le jéfuite ( Pierre
Wading) étoit né à Waterford en Irlande en T58Ä,
s’étoit fait jéfuite à Tournay en 1601 , avoit enteigne
la théologie à Prague & à Louvain , & mourut
à Giatz en Stirie en 1Ä44, laiffant des ouvrages
en latin allez peu connus.
Le cordelier qui étoit pareillement irlandois,
( Luc de Wading) mort a Rome en 16 y 5, adonné
les annales de lôn ordre en dix lept volumes in-
fo lio feulement. Un autre cordelier, nommé le
père François Harold, qui pourroit bien avoir aufli
été i.landois, donna aufli un abrégé de cet ouvrage
en deux volam es aufli in - fo lio , & un récollet 4
en quatre; car lesmo ines & les favans ne favent
gueres abréger que par in f o l io .
Vos abrégés font longs au dernier point.
j Ire,P.?r,e Wf i in g a encore donné un petit in -fo lio
de la bibliothèque des écrivains Cordeliers.
WAGENSEIL, ( Jéan-Chriflophe) ( H iß . l i t t ,
m o d ) ne a Nuremberg en i6 j; ; voyagea en
France, en Efpagne, dans les Pays-Bas, en Angleterre
& dans les diverfes contrées de l’Alle-
magne avec de jeunes gentils-hommes , dont
j edutatlon Iu' a « « été confiée. II reçut par-tout
des marques d eflime. Au retour de les voyages .
il fut fait profefleur en hiftoire , en droit Se en
langues orientales à Ahorf, & bibliothécaire de 1 univerfite de cette ville. Il a mérité que fa vie
’ nieme dans fon Pays- H a aufli aherché
a U'Uttrer ce pays dans un traité plein de recher-
Jh, , e *3* n o r ib e rg â. Il a fait aufli un cours
d etude unie a l’ufage des enfant, intitulé : F e r a
uororum ju v em lium . On a encore de lui un recueil
des ouvrages des juifs contre Je chriflianifme,
qu il a intitulé avec plus de zèle polémique que
dégoût, T e la tgnea S a ta n s . On peut jugefd’après
ce titre meme, qu’il n’avoit raffemblé ces t r a i t s de
. S a t a n que pour les brifer. Son objet efl une réfutation
des objeflions des juifs , & cet ouvrage jouit
* quèlque eflime parmi les favans. L’auteur mou-
ruccni7t>'^
W AGTâSSE, ( Thomas ) ( H i ß . l i t t . mod. V
médecin anglois , eftimé, amfi que quelques ou-
vrages qujta compofés.fur fon art, né en ifiat
môrtén 17 1z . J 9
WARE, (Guillaume) ( h i ß . l i t t . meal.) archevêque
de Cantorbéri , s’eft lîgnalé dans fon pays
& dans fa communion , par des ouvrages de controverfe
contre Bofluet c*étoit un fi redoutable
adverlaire que ce Bofluet, qu’il étoit même glo-
ri eux d 01er entrer en lic e avec lui î
A m fpoliis ego jam captis laudabor opimis
A u t letho infigni, f o r t i pa te r asquus utrique efl.
On a aufli de Wake divers fermons. Né en l<3<7.
Mort à Lambeih en 1737.
WA L
WALÆUS, (Antoine) ( h i fl. litt. m o d .') né
à Gand en 1573 , pafteùr en divers lieux en Hollande,
profefleur de théologie à Leyde , efl: fauteur
de la plus grande partie de la verfîon flamande
de la bible , entreprife.pafordre des Etats,
& qui parut pour la premiere fois en 1637. La
tradu&ion de prefque tout le nouveau teftament efl
de Waloeus. On a encore de lui un abrégé de la
morale d’Ariftote , Compendium E th ic a ariflotelica
mort en 16^9.
WALDEMAR. ( Voyeç Marguerite de
V a LD EM AR. )
WALDENSISJ, (Thomas) ( hift. litt. mçd. )
Isetter étoit (on vrai nom ; il efl plus connu parmi
les favans fous celui de Thomas Waldenfis , qui
exprime le lieu de fa naiflance ; il étoit né dans
un village de l’Anglererre , nommé Walden , il fe
fit carme ; 8c fut un théologien habile au quator-,
.zienie & au quinzième fiècle j il - fe trouva au concile
de Conftanôe, o.ù il difputa beaucoup contre
les Huflites 8c les Wiclefites. Il mourut en 1430.
On a de lui un ouvrage théologique , intitulé :
JDoÜrinale antiquitatum Fidei eccLefia catholicA , &
quelques autres ouvrages qui lui aflurent un rang
parmi les favans du fiècle ou il a vécu.
; WALEMBOURG, WALEMBURCH ou VA-
LEMBOURG. (Hift. litt. mod.') ( Adrien & Pierre
de ) C efl le^ nom de deux frères recommandables
par leur favoir & -leur piete, & diflingués parmi les
frères 8c\ parmi les favans par leur union ; l’un
ïuffiagant de Cologne ,*■ fous le titre d’évêque
d’Andrinoplej l’autreTuffragant de Mayence , fous
le titre d’évêque de Myfie, nés à Rot-erdam, de
parens catholiques. Ils font auteurs d’un ouvrage
important fur les concroverfes. Les deux volumes de
leurs controverfes , dit le célèbre Arnauld, qui fe
cennoiflbit en controverfes, font dignes^d*être entre
les mains de tous ceux qui étudient la théologie.
Adrien mourut à Cologne, le 11 feptembre 1669,
après avoir mis en ordre le premier volume. Pierre
en acheva l’édition , qui parut en 1670. Il mourut
le 21 décembre 1675. On a aufli un bon abrégé
de leur ouvrage fait par eux mêmes en un volume
in -1 1 . Ils fondèrent fix bourfes à Cologne pour de
jeunes hollandois qui annonceroient du goût pour
l’etude de la controverfe & de là théologie. On
crqyoic alors la controverfe utile.
étoit^ un favant bénédidin du neuvième fiècle ,
élevé dans le monaftère de Fulde , fous la difei-
pline du célèbre Hincmar. Il fut enfuite abbé de
Kichenoue dans le diocèfe de Confiance. Sa
lcfcnce avoir fur-tout pour objet l’ancienne difei-
nlneJ^ - ^ 1111 c*e fes ouvrages intitulé :
c officiis divinis , feu de exordiis & incrementis
rerum ecclcflaflicarum, feit encore aujourd’hui à la
aire connoître. On le trouye dans la bibliothèque
W A L
ejes pères & -dans d’autres recueils. On a de lui
aufli des poèmes latins, imprimas & dans le Ca-
niflus de l’édition de Bafnage , & féparément ;
enfin un grand ouvrage fur l’écriture-fàinte , imprimé
en 6 8c 7 volumes in - f o lio , intitulé : GLoffa
o rd in a r ia in fa c ram ferip tu ram . W a lla f r id e S tra b o n
mourut vers le milieu du neuvième fiècle fous le
régné d3 Charles ^ le - Chauve & de l’empereur
Lothaire.
WALLER. ( Edmond ) ( H i f t. l i t t .m o d . ) » On
a beaucoup entendu parler du célèbre W a lle r en
France, dit M. de Voltaire. La Fontaine, faint
Evremont & Bayle ont fait fon éloge ; mais on ne
connoît de lui que fon nom. Il eut à-peu-près à
Londres la même réputation que Voiture eut à
Paris , & je crois qu’il la méritoit mieux. W a lle r ,
meilleur que Voiture, n’étoic pas encore parfait.
Ses ouvrages galans refpirent la grâce ; mais la
négligence les fait languir, & fouvent les penfées
faufles lestdéfigurent. I es anglois n’étoient pas encore
parvenus de fon temps à écrire avec correction.
Ses ouvrages férieux font pleins d’une vigueur
qu’on n’a «endroit pas de j§ moliefle de fes
autres pièces. Il a fait un éloge funèbre de Crora-
wel, qui, avec fes défauts pafle pour un chef-
d’oeuvre. Pour entendre cet ouvrage, il faut favoir
q^s Cromwel mourut le jour d une tempête extraordinaire.
La pièce commence ainfi :
II n’eft plus, c’en eftfait, foumettons-nous au fort,
Le ciel a lîgnalé ce jour par des tempêtes,
Et la voix du tonnerre, éclatant fur nos têtes,
Vient d’annoncer fa mort.
Par fes derniers foupirs il ébranle cette ifle,
Cette ifle, que fon bras fit trembler tant de fois,
Quand , dans le cours de fes exploits ,
* R brifoit la tête des rois,
Et foumettoit un peuple à fon joug feul docile.
Mer,tu t’en es troublée;ô mer! tes flots émus
Semblent dire, en grondant, aux plus lointains rivages
Que l’effroi de la terre & ton maître n’eft plus.
Tel au ciel autrefois s’envola Romulus ;
Tel il quitta la terre au milieu des orages,
Tel d’un peuple guerrier il reçut les hommages.
Obéi dans fa vie , à fa mort adoré ,
Son palais fut un temple, &c.
» C’eft à propos de cet éloge de Cromwel, pourfuic
M. de Voltaire, que W a lle r St au roi Charles II
cette répoitlc qu'on trouve dans le diftionnaire de
Bayle,_ Le roi, à qui W a lle r v e n a it , filon l’ufage
^es rois & des poëres , de prefenter une p èce farcie
de louanges , lui reprocha qu’il avoit fait mieux
pou. Cromwel. W a lle r répondit ; S i r e , nous a u tre s