
du roi , lui fait Tes phis tenir** rs-mer.Iemenç, lui
jure une amitié éternelle. En effet leur liaifon
devint affèz intime pour que les ennemi«; de Sully
crûrent pouvoir en tirer avantage confe lu i, en
rendant Sully de favorilèr & de partager
l ’ambition connue de d’Epernon.
En 1604, le duc d'Epernon étant eh Guyenne,
fit une chiite où il fe rompit la cuifie & le pouce
& le blefïa encore à l’épaule & au coude, ce qui
l'obligea de refter quarante jours au l i t , couché
fur le dos. L'amitié de d’Epernon & de Sully ne
put prévaloir fur l'incompatibilité de leurs caractères
& de leurs principes. Ils fe brouillèrent de
nouveau , mats leur nouvelle inimitié n'eut point
d’éclat.
L e duc d’Epernon obtint en 1607 la permiflion
d’entrer en carefle dans les cours des maifons
royales, fous prétexte que la goutte ne lui per-
mettoit pas de faire à pied un trajtt un peu long,
& fous ce même prétexte il fe fa'foit porter par
fes eftafiers jufques dans la chambre de la, reine.
L ’auteur de fa vie dit qu’il jouit feul du vivant
d’Henri IV , de la prérogative d’entrer en caroffe
dans cour du Louvre. Il fe trompe, M. de Sully
en jouifloit auflî. Le ro i, d 't-il, accorda cette dif-
tin&ion à mes incommodités qui me. rendoient
le ferein redoutable , au be'oin qu’il avoit
prefque continuellement de ma préfenee , & je
crois encore à fon amitié pour moi. Il ajoute que
deux autres ducs, dont apparemment le duc d’E -
pernon étoit un , jouifloit du même privilège.
On ignore qui étoit l'autre. Marie de Médicis
pendant fa régence étendit ce privilège à tous les
ducs & pairs & grands officiers de la couronne.
L e duc d’Epernon étoît dans le caroffe du roi,
lorfque ce prince fur aflàfliné. IJ eft au nombre
de ceux qui furent fbupçonnés d'avoir part au j
complot, un mot le juftifie ; il empêcha que dans
le premier mouvement de l’indignation 5l de Ja
fureur on ne maffacrât Ravaillac comme on avoit
maflacré Jacques Clément. Cette précaution ne
peut pas être d’un coupable.
Dans cctie importante occafion, il envoya faire
des offres de fervice au duc de Sully. Marie de
Médicis l’admit à £s confeils fecrets , & il y
porta des principes de politique , contraires à ceux
de Henri IV & de Sully & favorables à l’alliance
d’Efpagne. Il fut tantôt ami, tantôt ennemi du
maréchal d’Ancre.
En 1619 , il rendit à Matie de Médicis un
important fervice en l’aidant à fe fauver de Blois, &
en lui donnant un afile à Angou'ême ; il ne fléchit
jamais fous le cardinal de Richefieu. On dit que
dans un temps où fon vieux crédit alloic toujours
en bâillant & celui du ca'dinal en s’élevant,
ils fe rencontrèrent fur l’efeaiier de Fontainebleau
quel« cardinal montoit & que d’Epernon de^cendoit.
Le cardinal fit an duc la queflion ordinaire des
pol’t :ques : Qu’y a t il de nouveau ? Rien , répond
d’Epernon , Jinon que vous monteç 8c que je descends
. En effet Richelieu s’éleva au faîte du pouvoir
& d’Epernon defeendit, mais fans s’abaifler.1
( Sur fa querelle avec Sourdis , archevêque de Bordeaux,
voyep l’article Sourdis ). Il mourut en
i 6$z à quatre vingt huit ans ; il étoit le plus
ancien duc & pair, le plus ancien offi.ier de la
couronne, le plus ancien général d’armée , le plus
ancien gouverneur de province, le plus ancien
chevalier de l’ordre , le plus ancien confeiller
détat & prefque le plus ancien gentilhomme de
fon temps. On l’appelloit la garde robe du roi ,
à*caufê du grand nombre de charges qu’il avoit
dans la* mailon de ce ptince.
II laiffa trois fils qui furent tous trois diverfe**
ment célèbres & diverfement traités par le ca*r^
dinal de Richelieu.
6Q. Henri de Nogaret delà Valette, dit de Foi*',
comte de Candale , l ’aîné de ces fils , mena une
vie errante & agitée, voyagea beaucoup dans
diffé rentes contrées de l’Europe & même en Afie,
dans cette partie de la Natolie , qu’on appelle
la Caramanie ; il fervit avec gloire chez les étrangers
, fur tout chez les vénitiens , qui le firent
généraliflime de leurs armées ; il revint plufîeurs.
plusieurs fois en France & en refortit autant de
fois, félon que la haine du cardinal de Richelieu
ou l’y fouffreit ou l’en chaflbit. Enfin le cardinal
delà Valet’e fon frère, ayant conclu entre lut
& Richelieu une paix plus folide , il vint fervir
& commander en Flandre , puis en Italie , avec
le cardinal fon frère & mourut du moins au fervice
de fa patrie, le U février 163$ à la fleur de
fon âge & avec la réputation d’un grand capitaine.
C ’étoit lui qui avoit d’abord époufé l’héritière
d’Halluin , ( voyez l ’article Schomberg)
( Charles )
7°. Bernard de Nogaret de la Valette, fécond
fils du duc d’Epernon , fut l ’objet de fil
prédiledion & de tous les foins que prenoit
ce père ambitieux pour l’aggrandiiTement de fa
maifon. Il eft connu dans i’hiftoire fous le titre
de duc de la Valette; c’eft celui des fils du duc
d’Epernon qui a été le plus maltraité par le cardinal
de Richelieu j il avoit très-bien fervi aux
fièges de Saint-Jean d’Angely & de Rouen , à
l’attaque du pas de Suze , au liège de Corbrc ;
il avoit cballe 'de la Guyenne les efpagnols &
y avoit fournis les rebelles ; mais ou il étoit entré
dans la conjuration de Corbic , ou il n’avoif
pas pris en cetre occafion avec aflez de zèle la
défenfe du cardinal de Richelieu ; celui-ci devint
fon ennemi mortel , & le prince de Condé ayant
été obligé de lever le fiége de Fontarabie le 7
feptembre 1638 , le cardinal de Richelieu affefta
de s’en prendre au duc de la Valette qui comm
a n d o i t
jnandoit fous lé prince , & la Valette s’étant retiré
én Angleterre pour éphapper à fa vengeance , il
lui donna des-commiliaires, qui le condamnèrent
à avoir Ja tête tranchée èn effigie. Pour donner
plus d’édat k ce procès., Richelieu vpulut que
le roi y affiftât & y opinât en perfonne.,
» Lorfque Louis X I I I , dit l'auteur de l’efprit
des loin,; voulut être juge dans le procès du duc
de la Valette , & qu’il appeüa pour cela dans
fon cabinet quelques officiers du parlement & quelques
conleilkrs d éta t, le roi les ayant forcés do-
piner fur le décret de prife de corps , lé prefi-
dent de Bellicvre dit « : Qu’il voyoit dans ce’te
33 affaire une chofe étrange , un prince opiner au
33 procès d’un de fes fujers ; que les rois ne s etoier.t
93 réfervé que les grâces & qu’ ils renvoyôient les
. >, condamnations vers leurs officiers. Et votre ma-
■ »3 jefté voudroit bien voir fut la ' iellette un
*» homme devant elle , qui , par fon jugement,
>3 iroit dans une h-ru^e à la mort ? Que la face
v> du prince qui porte les grâces , ne p ut ,fou-
93 tenir cela, que fa fouie vue levoic lés interdits
» des églifes^ qu’on ne devoir fouir que content
» de devant le prince. Lorfqu’on jugea le . fond ,
33 le même préfixent dit dans fon avis : cela eft
» un jugement fans exemple , voire contre tous
93 les exemples du paffé jufqu’à huy , qu’un roi de
33 France ait condamné en quarité de juge , par
9> fon avis > un gentil-homme à mort.
M. de Monteftjuieu ajoute : les jugemens rendus
par le prince feroient une fource întariflkble
d’injuftices & d’abus ; les courtifans ex'orquerotcnt
par leur importunité, fes jugemens. Quelques empereurs
romains eurent la fiireur de juger nuis
règnes n’ étonnèrent plus l ’univers par leurs injuf-
tices.
L ’arrêt du duc de la Valette fut annulle apres
la mon du cardinal de Richelieu , le 16 juillet
I <?43 & le duc fur rétabli dans, fes biens, emplois
& honneurs. Il mourut le 25 juillet Ï661.
8°. Le cardinal dé la Valette ( Louis de No-
gai et ) , frère des deux précédons > archevêque,
de Touloufe , que le duo d’Epernon fon pere ap-
peloit le. cardinal Valet , parqe qu i' s.étoit attaché
à la fortune du cardinal, de Richelieu , fut
l’ami le plus utile de ce miniftre perfecuteur de
fa maifoti. Ce fut par fon confeihque Richelieu
fuivit Louis XIII à Vcrfailles & -confondit tous
fes eimemis à *la joüinée des dupes. Ce cardinal
étoit gu'errier &. n’étoit pas fans quelque talent
pour le commandement miliraire , il commanda
en Allemagne avec le duc de Saxe Weimar ,
en Franche Comté contre le general Galas , en
Picardie 5 i en Italie , & fouvent avec allez de
lùccès. Il mourut à Rivoli, près de Turin , le
x8 feptembre \6}9 à 47 ans.
Le. duc d’Eperpon laiffa un fils naturel »,
Hijloire t Tornp V .
Jean-Louis j dit le chevalier de la Valette, qui
fut lie ut-naht général de l’armée nav»îo des Vé*
nirfens en 1645 & (qui eut pour fils ;
i q°. L°uis Félirç , marquis de la Valette , Jieu.-
tenant général des armées du roi, qui fe diftingua
au iiegè.dcLuxemboug, à la bataille de Fleürus j
& à telle de Ncrv/inBe où il, fut blelTé.
V A U , fi m. ( Hiß, mod ). c’ eft^le titre que;
l’on donnôit1 en Perfe aéant les dernières révolu-r
rions, à des vice-rois ou gouverneurs établis1 par
la cour d’Iipahan, pour gouverner en fon nom-des
pays dont leurs ancêtres . et oient les fouverains
avant que d être fournis aux perfans. La Géorgie
étoit dans ce cas , àinfi qu’une partie de l’Arabie,;
les vice-ro:s de ces pays s'appellent valide G éorgie,
vali d’Arabie &ç. (A. R ‘)
VALIDÉ , ( Hiß. mod. ) nom que l’on donne
chez les turcs à la fultane mère de l'empereur qui
eft fur le trône. La fultane validé eft toujours
t ès-refpe&ée par fon fils , & prend part aux affaires
de l’érat , fuivanc le plus ou le moins d'afi-
Cendant quelle fait prendre fur fon efprit. Elle
jouit d’une liberté beaucoup plus grande que les
autres fultanes qui font dans le férail , & peuvent
-y charger & y introduire ce que la faocaifie leur
fuggère. La loi veut que le fultan ob'ienne le
confentement de fa mère pour coucher avec quelqu’une
des femmes qui y font renfermées ; ainfi
la validé Lui amène une fille choifie pour attirer
fes regards ; elle irouveroit très-mauvais & fe cr.oi-
roit nèshoiiorée, fi fon fils ne s’en rapportait à
fon choix. Son médec n nommé hekißs ejfendi ,
lorfqu’elle tombe malade , eft introduit dans fon
appartement, mais il ne lui parlé* qu’au travers
d’un voile dont fon lie eft environné , & ne lui
tâte le pouls qu’au travers d’un linge fin, qu’on
met fur le bras de la fultane Validé. Elle a un
revenu particulier, que l’on nomme Pasckmalyk ,*
il eft de mille bourfes ou d’environ quinze cçnc
mille francs, dont elle difpofe à fa volonté.
VALIN , ( René-Jofûé ) ( Hiß. lit mod. ) procureur
du roi de l’amirauté & de l'hôtel de vide
de la Rochelle fa patrie, & membre de l ’académie
de cetce v ïllè , eft auteur d’un commentaire
fur la coutume de la .Rochelle , d’un autre fur
l ’ordonnance de h marine de 1681 , & d’un traité
des prifes. Mort en 17^5. '
VALINCOUR , (Jean-Baptifte Henri du Troufi-
fet de ) ( Hiß. Ut. mod. ). fècrétaire des ’fpm-
mandemens de M. le comre.de Touloufe , amiral
de France , & fecrêtaire général de la marine , fuç
de l’académie françôife & honoraire de l ’académie
des fciences. Il étoit né le premier mars
de Henri du Trouflet & de Marie Dupré. .Les
du Trouiïet de Valinçour & d‘Héricourt font d’uöc