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doit apporter, dans fon t humiliation ; ces tempte's,
dis-je., étoient au-dthors d’une architeélure f magnifique.
La plûpart étoient environnés de périftyles à
plufiqurs. rangs de colonnes ; les, deux petits, côtés
pprtoient des fronton?.; fur le: tympan de. ces frontons
, on; repréfentoit en bas-relief dos combats
^c.des fôerifices.
Toutes les , colonnes étpient à .une même hauteur ,
& on ne. les plaça, jamais les unes fur les autres; les
temples les. plus fimpîqs n’avoient que quatre colonnes
, c’eft-4-dire , deu^ fur le devant & deux fur le
derrière ;> les temples .plus ornés étoient entourés de
périflyles a un ou deux rangs de colonnes., La. profondeur
de ces périflyles ne pou voit produire d’obta
çuriré incommode ; car çes temples n et oient point
fla irés par les côtés.^ils reçevoient le jour, ou
parce qu’ils étoient découvert«, ou par lés portes.,
ou par. des croifées pratiquées au-deflùs de l’édifice.
Quelquefois enfin, le temple étoit féparé- des colonnes
tel étojt a Athènes celui de Jupiter Olympien;
eataë lepétiflyle %Te temple, il y a voit comme, une
çpur>
Dans les temples de Jupiter ^ oiv employoit l’ordre
dorique , qui pouvait rendre la; njajeftueafe fimplÇ.
cité du maître des dieux. On. faifoit ceux de Junon
d’ordre ionique, dont l’élégance pou voit convenir
àÿuné déeiTe ; le temple de Diane d’Ephèfo avok un
double périftyie , ôç étpit, félon quelques .auteurs, de
cq même ordre ionique qui , par fa légèreté, pou-,
voit avoir été choifi comqîe étant le plus convena-
à; la divinité des chaffeurs. Enfin, , on doit dire à
la^ louange des Grecs , qu’ils furent toujours très-
attentifs, dans ta couflcuélion de leurs temples , à faire
choix- des ordres qui çonvenoien; le:mieux aux diffé-
rens caraélères des divinités.
Les .Romains qui., dans tous les arts ^ s’éfpient ef- ;
forcés de fuiÿre k s . traces des Grecs , furent quêta
quefois égaler leurs juaîtres dans l’Architeélure, Les
richeffès. immenlès de 1;empire laifloient aux art’ftas
qui s’y rendoient de toutes'parts . , Ja facilité de fe
îiyienà la-beauté de leurs composions , ou des mor
dèîes de la Grèce; une' forte d’élévation d’arqe, qui.
portoit les Rpmainsà faire élever de fuperbes édifices
; une politique fage, qui ençpuragepit la vertu
& les talenj par des-. arcs dè triomphe ,, ou par des
ftatues ; en un mot, toutes ces vûes de grandeur,
multiplièrent étpnnamment des monûmsns refpt étables,
que le-temps ni la' barbarie, n’ont pq.détruire
encore - entièrement,.
Les. temples _ romains, quoique, plus grands; & plus -
magnifiques, que ceux de,la Grèce , ayoient à-peu-
près Tes,; mêmes décorations .extérieures. Ceux, de Jj?
piter foudroyant,, du cie]v,,de-la: terre. *_& de la-lune
étoient découverts. Pour les dieux, champêtres, on
cpnfttuifoit des grottes dans le goût; ruftique. Au. mi-
’lieu de ces temples ? pn plaçait la. flarpe dù,: di.eu qu’on
vbulpiq honorer ; au pied de 1a ftame, étoit qn aqtel
peiÿTes facrifices ; les àj^teta des,dieux céleiks., étoient 1
exluuffés ^ ceux dgjs .di.e.ux, terrefttes , étoient j
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un ptu.plus bas ; & ceux des dieux infernaux, étoient
enfoncés.
tes Romains eurent auffi des-bafiliques d’une belle
arcliùeéhire ; c’écoient des lieux publics deftinés à
affembler le peuple , lorfque les-.rois ou les principaux
rendoient la juftje.e. Ces édifices étoient ornés
intérieurement par plulkurs rangs de colonnes. Lorta
qu’on eût commis à de petits rhagiftrats le foin &
l’emploi de juges, les marchands commencèrent à
fréquenter les bafiliques ; enfin , ces édifices furent
deflinés à célébrer les, myAères des nouveaux chré-,
tiens^.
Dès; que le Ghr’ftianifme eut pris faveur, il abandonna
les bafiliques, pour décorer,'. ■ intérieurement
les églifes de fon culte ; ces ornemens intérieurs
dont on les chargea , fervirent de modèle pour toutes
celles qu’on fit conftruire dans la fuite. On s’éloigna
de, la fijnpiieité intérieure des temples antiques;
on n eut plus d’attention à conferver dans des mai-
fons d’adoration , une forte de dignité, „majeftueufe ,
de laquelle les.idolâtres ne s’étoient jamais éloignés.
Daus ta .Grèce , il. n’y a voit qu’un, ou deux temples ,
dont l’intérieur fut orné.par colonnes ; mais ces
temples n’étoient point fameux, méritent;pas
de faite d’exceptiqn.
Un temple grec étoit dans ta {implicite de quatre
murs élevés perpendiculairement ; il étoit entouré
de colonnes^ toutes, égales , & qui % foutenoient, un
même entablement. D’un premier regard , on ne di-
foit-point comme dans le gothique, par quelle adrefl^
étonnante a-t-on pu .élever un édifice fi peu foutenu- ,
tout découpé à j o u r q u i cependant dure depuis,
plufieur-s fiècles ? 'Mais p'utot J’efprk fe repofant dans .
ta’ folidité. apparents & réelle de toutes les parties ,
s’occupoit agréablement à développer ks fages ref-
foürces que l’art a;vo:r fu fe faire , pour mettre un
certain accord enKe des beautés, confiantes;, &<:u;,
à chaque fois qu’on, les voycit , fayotant.-.produite
une nouvelle fatisfaclioa -,
Lors. du: renouvellement des;, arts &:deà.fctances
ta goût gothique fe trouva généralement répandu
dans l’Arçnite%j-e ; les. arfifies .pe purent employer
les beautés de l'antique , qu’en les. rapprochant de là
dégradation, que. l’irifi;B$ habituel; faifoit applaudir*
Ainfi , en c.onfervant le fond de l’àrchiteéure des .
CjQihs , on-chercha à;ÿ introduire, tas plus belles proportions^
de s anciens,. ;
Dans la çonfirucltan des taglif0s. modernes ^ on a
donné au plan. la. forme, d’une’ croix ; on a réfervé
tous les ornemens pour 1 antérieur. On a ouvert plu-,
fieurs partes ; on a ,faj; des bas côtés ; il y a eu. des
fenêtres ‘fur toute, la longueur ajoute hauteur ; & ,
é’efi ce cm on ne voyoit point aux temples des-Grecs^
majs auffi.çn a mi)- le choeur &c la nef dans une même
direction ; on a fiipprimé les faifeeaux des-colonnes,.
pour n’en admettre, qu’uil feul ordre avec ' nu enta- >.
blement-régulier ; les vitres ont été laiffées dans leur .
üunipar.epce; ; lesorneaw.nç'fi’pat.été-employés qu’avez
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‘•économie-,• & ce font-U.tçut autà.it de côrreélîons
des erreurs gothiques. ■ ;
, Les modernes, ajoutera quelqu’in , pratiquent |
'encore de belles décorations ; ,.j’-:ri conviens : mais ;
elles font rarement à leur place. Ainfi , quoique plus
rapprochés en,apparence des Grecs, que nel’étoient
les Goths , nous pourrions, à certains égards , nous
en-être fort éloignés. Je le crois d’abord par la vérité
du fait ; en fécond lieu , parce que nous nous en
•croyons plus près; enfin-, parce que nous Tommes
venus après les Goths , & que ta fùccéfîion- des goûts
pourroit nous avoir détournes de ta pureté primitive.
Quoiqu’il ak paru de temps à autres des artiftes ?
très-habiles. avec un peu. d’attention , on ne peut
:tnéconnoître la dégradation -du goût, & cette fatalité
qui a toujours interrompu i ’elpr-it dans fa marche.
Dans, tcus les arts, il, a fallu, pendant long-temps, fe ;
traîner dans la carrière fatiguante & incertaine des
êïïais mal conçus , avant que de franchir l’intervalle
-immèàfë qui 'peut conduire à quelque -perfeélion.
Lorfque l’eîprit a atteint à quelques beautés vraies s
oL confiantes-, rarement fait-u s’y repofer. De fauta
les (ubrilités Te préfentent ; on croit, en s’y abandonnant
, rënchéi ir ' fur la belle fimplicité de la nature ;
oc les arts retombent dans ta période des erreurs, i
que l'imbécillité d’un inftînâ perverti fait néanmoins
applaudir.
L’architeélure des temples thahômétans n’eft pas ■
propre à reéHfier notre goût ; car ce font des ouvrages
communément tout ;ronds avec plufieurs tours.
: Quelques-unes de. ces tours qui font a la mofquée
de Médine, oîi eft le tombeau de Mahomet , font
torfes, non pas cependant comme nos colonnnes , ;
dont les fpires font dans différens plans ; ce font plutôt
comme des courbes, qui rampent autour de ces tours
circulaires. Cette figure des temples mahométans ,
hux tours près, eft celle que les anciens avoient conta
tammsnt employée dans lçs temples de Vénus. Se fe- *
toit - on affervi à cette fimilitude, parce que le ciel
de mahoroet eft celui de la déèffe de^s plaifirs ?
( Le chevalUr de Ja VCouHt . )
T emples , nom que les Anglois donnent à deux
collèges*, où les chevaliers du temple faifoient autrefois
leur demeure.
Après la fuppvefiion-de l’ordre des Templiers }
quelques profeflèurs en droit acheté rent ces maifons,
<&. ils les convertirent en auberges ou hôtelleries.
On appelle un de ces bâtimens le temple intérieur
'relativement à l’hôtel d’Effex ^ qui faifoit aufiî partie i
de ta demeure des Templiers; & l’autre s’appelleie'
temple extérieur, comme étant fitué hors de ta barre
<du temple.
Du temps des Templiers, le tréfor du roi d’Angle- ;
*<erre étoit gardé dans le temple intérieur , comme
celui du roi de France au temple à Paris.
Le chef de cette mai fon s’appelloit le maître du
temple, qui fut cité au parlement la 49e année du
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règne d’Henri 1 IL & le prïnc*pahminifirédeleglile
du temple , s’appelle encore aujourd’hui du meme
nom.
Nous avons aufiî à Paris une efpèce d’ancienne
fortereffe nommée le temple, qui était la maifon OU
le monaftère des Chevaliers Templiers. Après la def-
trudion de ceux-ci, elle a pafle avec leurs autre? biens
à! l’ordre de faint - Jean de 'Jérufalem ou de Malte;
mais elle a toujours èonfervé le^ nom de temple. C’eft
dans fon enceinte qu’efi fitué le palais du grand prieuï
de la Tangue de France , qui y a un bailli d’autres
officiers, ÔC une jùrifdtalion particitllère. L’enceinte-
du temple eft un lieu privilégié pour des ouvriers &
artifans qui n’ont pas droit de matrife dans Paris,, On
ne peut pas non plus y arrêter un homme pouf-
dettes. L’ églifo eft deffervie par des chapelains de
l’ordre de Malte ; les archives & la chancellerie de 1a langue de France y fontaufli renfermées,Ô4,le chapitre
général s’y tient toùs le^sns le 11 de Juin.(yf./L)
TENC1N , Pierre Guérin de ) ( FUJI, de Fr. )
lié à Grenoble en 1679. 11 convertit le fameux Law ,
& Law l’enrichit lui •& fa famille. En 1721 il fût
conclavifte du cardinal de Btfly à Rome ; il fut ën-
fuite chargé- des affaires de France dans çetté cour.
Nommé archevêque1 d’Embrun en 1724, il tint en
1727 , le trop fameux concile d’Embrun , où le
vieux &. vertueux Soanen fut dépofé ten 1759 , U
fut tait cardinal fur ta nomination du roi Jacques ITT;
en 1740 archevêque de L y on , en 174 a, miniftrè
d’état, il c ru t'& tout, le 'monde crut qu’il alldit
fuccèdët à toute la pumance du cardinal de Fleury.
Quant il vit fés efpéranees fruftréés, il fe retira dans
fon diocèfe , où il éprouva que l’aiirriône couvre ta
multitude des péchés dans ce monde comme dani
l’autre. IL navoit emporté, en quittant le eorifed, que
la réputation d’un prélat coùrtitan , qui avoit toujours
été , comme difoit un courtifan , le très-humble
ferviteur des cïreonjlance's. Il montra dans la retraite
un homme tout nouveau, Un prélat charitable , un
voifin doux & commode , un homme aimable, un
bon citoyen , & s’il eft vrai qu’il mourut de douleur
d’avoir vu échouer le projet qu’il avoit conçu,du
fond de fà retraite, d’épargner a 1a France &. au
monde le fléau de ta guerre de 17 56 , en entrant
exprès en eorrefpondarice avec la Margrave de
Bareith, foeur du roi de Pfuffë ; ta mémoire ainfi
que celle de M. de Voltaire qui l’engagea dans
cette négociation , ( voye^ fon article ) doit
être cherè à tous les atais de la paix & de l’humanité*.
If 'mburut^en. 1758.
‘ Clâudine-Alexanclrine-Guenn de Tcncîij. , fa foeur ;
avoit été religieufe dans le monaftère de MôntfleurŸ,
près de Grenoble. Un bref de Rome, obtenu | dit-
on , par le crédit de Fcntenelle, la rendit au monde
qu’elle avoit quitté , mais qu’elle aimoit & où elle
fut aimée. Elle fervit beaucoup à 1a fortune & à là
réputation de Ton frère, & elle eut comme lui une
réputation à laquelle quelques époques de fa vie ont
fait quelque tort. L’aventure de ta Frefnaye ; concilier
au grand confeil » qui fe tua dans fon àpparte