
en foit enfin , je préféré de confier mes intérêts au
roi votre maître , qu'a tout autre. Si veus n’avez ,
monfieur., aucunes inftrudions relatives aux propo-
fitions que je vous fais A e vous prie d’en demander,
& de m’informer de lem teneur. Celui qui a mérité
des ftatues à Gênes, celui qui a conquis l'île de
Minorque, malgré des obftacles immenfes , celui
qui eft fur le point de fubjuguer la Bafle Saxe , ne
peut rien faire de plus glorieux que de procurer la
paix à l’Europe ; ce fera fans contredit le plus
beau de vos lauriers travaillez-y, monfieur , .avec
cette aâivité qui vous fait faire des progrès fi rapides
, & foyez perfuadé que peifonne ne vous en
aura y monfieur le duc , plus de reconnoijfance que
votre fidèle ami. » ,
Les exploits militaires du maréchal de Richelieu
fe terminent à cette campagne. Il eft rare, dit.M.
Je duc de Harcourt, qu’un état fe prive d’un chef
que trois expéditions éclatantes paroiftoient deftiner
à commander plus long-temps.
Le maréchal de Richelieu avoit eu d’abord une
jeunefie orageufe. ce A quinze ans, déjà follement
» préfomptueux, il fut mis à la Baftille, fur la
» demande d’un père rigide, & y traduifit Virgile.
Louis X IV lui demanda ce qu’il y avoit appris :
r> A ny plus retourner, Jire j & il y retourna deux
» fois depuis. »V
Cette préfomption folle , dont parle M. le duc
de Harcourt, avoit, dit-on 3 pour objet madame la
ducheffe de B urgogne; elle étoit du genre de celle
qui avoit autrefois coûté la vie, en Ecofte, au jeune
Çhatelard, ( V o y fon article, ) & dont l’objet
étoit Ma'ie Stuart. Il retourna encore à la Baftille
pour d'autres galanteries, pour le moins audacieufes.
11 y fut misaulii pour des affaires d’état;, pour des intrigues
politiques dans le temps de ce qu’on appel’a
la conjuration du pr nce de Cellamare.
WILDEUS, (Jean) ( Hift. mod. ) peintre célèbre,
& grand payfagifte. Nous ne le jugerons pas;
nous dirons feulement qu'il étoit né à Anvers, en
1600, qu il mourut vers l’an 1644; qu’il a repré-
fentê les douze mois de l’année d’une ma nié se qu’on
a jugée ingénieufè pour le deflïn, élégante pour
l ’exécution : c’eft fon ouvrage le plus connu, il a
été gravé par p uueurs a: tilles.
WïLKINS , ( H fi, lut, mod.') c'eft le nom de
deux Hommes de lett e- anglois.
1*. Jean, ma:hémçticien & théologien^ né à
IFauûey dans le INorthampton , en 1614, fils d’un
-orfèvre d’Oxfbrd 3 devint évêque de Chefter &
leau-frfer» de Cromwel , dont il é pou fa la foeur. Il
étoit de la ibeiété royale de Londres ; il a écrit fur
les devoirs &. les principes de la religion naturelle,
h fur le langage phii ifoph'que if s’occupa beaucoup
de çe dernier objet; il écqit très-jaloux de
Jer.nef une langue univerfelle, au moyen de laquelle
k s fevans de toutes les nations puflent s’entendre
: ce projet a depuis occupé beaucoup d’au*
très favans'qui n’étoient pas des vifionnaires. On a
de lui encore un livre intitulé : La lune habitable y
& un recueil de fermons. Tous ces ouvrages font
en anglois. Mort en 1671.
20. Dav id , cl. anoine de Cantorbéri & archidiacre
de Sufiaick , favant dans les antiquités > tant
fa crées que profanes. I l eft auteur de deux collections
eftimées ; l’une eft celle des conciles de la
Grande-Bretagne , l’autre des loix anglo-faxones,
WILLIAMS. ( Filtz ) ( Hiß. d'Anglet, ) Cet
homme eft connu par un trait de reconnoilfance &
de courage qui lui fait honneur. Créature du cardinal
V o lfey , il le combla d’honneurs & de témoignages
de refpeéfc dans fa difgrace, lorfque tout
le monde l ’abandonnoit ou l’accabloic. Il ofa le
défendre en public contre fes détracteurs, louer fes.
talëns Si fon adminiftradon, contre laquelle il s’éle-
voit alors tant de plaintes; il le reçut dans fa mai fon
de campagne avec un éclat qui parvint jufqu’au
terrible Henri VUL Ce prince fit venir Williams-x
8c lui demanda du ton d’un, fouveram irrité , pourquoi
il avoit l ’audace de recevoir chez lui un criminel
d’état. ATon3 fire, répondit Williams fans s e-
mouvoir , ce nefi point un criminel d'état que J ai
reçu chez moi, défi mon bienfaiteur, c efi mon pro-
tefteur 3 c efi C homme a .qui je dois tout y vousm«
mépriferiez*fire ^fifen avois ufé autrement. Henri
VIH n’avoit pas perdu tout fëntîmenc de la vraie
grandeur : Puifque vo.Us fave\ ainfi reconnokre fes
bienfaits , dit-il à Williams je veux aujft. devenir
votre bienfaiteur : il le fit lur-le-champ cheval er^
& le nomma peu de temps aprè.s fon çonfeillèr
privé. -
Je ne puis-le blâmer de fa reconnoilfance ;
Oui, les-bienfaits, Séide, ont dés droits fur un coeur«
Ciel l pourquoi Mahomet fut-il fon bienfaiteur 2
W I L L I S , ( Thomas-) '(Hift. litC'mod.)
médrein anglois , l ’un des premiers membres déjà
fociété royale de Londres , au temps de fou infli-
tution. Il étoit né en 162.2 , à Gréat-Bedwin , dans
le Comté de Wilèj il érudioit à Oxford dans le
temps de la guerre parlementaire contre. Charles! ;
il pr.it les armes pour ce prince avec plusieurs autres
éccliers de cette univerfité ; il fe liviatout ent er
enfu te à l ’étude & à la pratique dé la médecine.
Lorfque Charles*IJ fût rétabli en 1660, il fe reffou-
vint des fer vices que W^iltis a.vot rendus ou voulu
rendre au toi ton père : il lui procura la cba re de
philofophie naturelle fondée par. Guillaume Sedley.
Willis mourut à Londres en 167$ , ayart eu beaucoup
à fouffrir de fes ennemis Sc de fes envieux ,
dont les tr.içafleries empo.fonnèrent fa vie & abrégèrent
fes jours. On a de lui un traite anglois, qui
doit être d’un grand prix s’il remplit bien tout lQn
titre ; Moyen für & facile pour préferver & guérit de
la peftt & de toute maladie contagieufe. Cet ouvrage1
n’a patu qu’après fa mort ,en i6$ o t & quoique com-
pofé en 1666 3 on ne le trouve pas dans le recueil
de fes oeuvres imprimées à Amfterdam , en 1682^,
en deux volumes 'in-40. Les oeuvre^ de ce recueil
font en latin , les médecins en font cas,
VPILLUGHBEI ou W IL LU G B Y , (François)
( Hift. litt. mod. ) favant naturalifte anglois du
dîx-feptième fiècle , fouvent cité par M. de Buffon,
eft connu par deux bons ouvrages d’hiftoive naturelle,
qui ont été publiés , revus & corrigés par Ray ,
autre célèbre natura'ifte anglois. Ces deux traités
font; Ornithologie libri très , Londres 1676 , in-
folio; De hiftoriâ pifeium libri quatuor, Oxford,
1686 , aufti in-foiio.
WIL LO UGHB Y eft aufti le nom d’un capitaine
anglois, diftingué dans les guerres de fa nation
en France, fous Charles VI & fous Charles VII ,
& qui, pendant les l'ept mois que dura le fiège
d’Orléans, ne cefla de fe mefurer , ainfi que les
Arondel, les Warwick, les Talbot, avec les braves
du parti de Charles VII , les Dunois, les la Hire,
les Saintrailles , les Culant , les Gaucourt. Dans la
décadence générale des anglois en France , il fut
défait à Saint-rCéletin fur la Sar e. Il défendit
quelque temps Paris, & en fut enfin chafté. .^.en
ne pouvoir tenir, d;t M. Hume, contre l’inclinafcn
vive qui entraînoit tous les f ançois à rentrer fous
J’obéiflance de leur fouveràin légitime ; mais Wil-
loughby acquit de la gloire , même dans fes dif-
graces, •
WILMOT. ( Voyez Rochester. )
WIMPHELINGE, ( Jacques) ( Hift. litt. mod. )
favant théologien & bel-efprit allemand , né' à Sche-
leftat en 1450 , prêchoit a Spire, en 1494 , avec
fuccès ; il s attacha enfuite à inftruire de jeunes clercs
à Heidelberg. Ennemi des préjugés, autant qu’on
pouvoit l ’être en Allemagne au quinzième fiècle,
jl eftiiya des contra liftions de la part des théolo
gîens fes confrères. Les auguftins trouvèrent mauvais
qu’il eût dit que fa ut Auguftin n’avoit jamais
été moine ou fi ère mend ant : la propofiiion étoit
évidemment vraie , mais elle annonçoit peu de
lefpeét & de bienveillan.e pour les augullirs & pour
le mendiaiffme. Ce ridicule procès futpo té à Rome;
mais le pape qui fiégeoit alor- ( c’étoit Jules II )
étoit occupé d’autres intérêts que ceux des moinss
& des mendians, il a'I’o'ipit prudemment l’affaire.
W.imphtlinge mourut à Schelcftat , fa patrie , en
1528. Ses ouvrages eccléfiafiique^ font, un catalogue
iks évêques de Strasbourg, un traté fur les
hymnes , un traité de la pu reté, de integritate, fort
cftirné. Ses ouvrages profanes fu i t , des poëfies latines
, un traité de l’éd nation de la jeunefie s libellas
grammatiçalis , rhçtoriça , &ç,
^ WIMPÎNA ou W YM PN A , (Conrad) (Hift.
litt, m ç d . ) chanoine de la çalhcdrale de Brande«
b^iirg y fut le premier profefleur de théologie dans
la chaire fondée à Francfort , fur l’Oder, enr^od,
par F électeur de Brandebourg ; il vit naître l’héréfîo
de Luther, & fut choifî pour la combattre. On a
de lui différens tra’tés théologiques , de fe ttis, erro-
ribus y ac fehifmatibus , en trois volumes in-folio A
xcar la théologie polémique eft prolixe; de divina*
tione, aufti in-folio. 11 a laifîe de plus des ouvrages
de b el-eprlt, des harangues, des poëfies, des
1 épitres. Mort en 1551.
WINCHELSEA , ( Anne, comtefle de) ( Hifi.
litt, mod.) dame d’honneur de la duchefie d’Yorck,
depuis reine d’Angleterre, Marie d’ Eft , princelTe de
Modène, -fécondé femme de Jacques II. On a de
cette comteflè de Winchelfea3 morte en 172-0» un
recueil de poéfîes, publié de fon vivant à Londres
en 1.713 , où l ’on diftingué un poème fur la rate.
WINCHESTER ou W1NCHESTRE, ou WIN-
CESTRE ( Henri de Beaufort, cardinal de) (Hift.
d'Anglet.) étoit fils légitime de Jean de Gaunt,
duc de Lança lire, par conséquent il éto t frère du-
roi Hen i I V, oncle du roi H .nû V , & gra 'd oncla
du toi-Henri V I . Henri V en mourant à trente quatre
ans, au fei-n de Es prospérités, donna là régence de
la Fiance au duc de Bedfort, l’aîné de fes ireres, &
celle d’Angleterre au duc de Gloceftre , un autre de
fes fi ères j le cardinal de Wincheftre, leur oncle,
refté en Angleterre, y d fputoit l’autorité au duc de
Gloceftre fon neveu , & le duc& le cardinal étoient
oppofes l’un à l’autre fur tous les objets du gouvernement,
Zifca (voyez foa article) & les Huffîtes rem-
l pliffoîeiu alors la Bohême de troubles & d’ erreurs.
! Le pape Martin V , publioit contre eux une cioi-
fade, il la publia fur-tout en Angleterre, On a
cru que ce pape étant dans les intérêts de la
France , n’avoit voulu que détourner vers un
objet étranger l'argent &ies troupes de l’Angleterre,
pour favorifer par cette diverfion le paui do
Charles VII. Le duc de Gloceftre & fon oncle fe
divi èrent fur cet a'.ticle comme fur le relie : le car-
d nal fut pour la croifade, c’étoit allez pour que ie-
duc dé Gloceftre y fût contraire; il jugeoit d’adieurs
que dans les conjonctures où l’on fe trouvoit alors *
les affaires de France dévoient feules occuper la
nation angloife. Cepend nt le pape & le cardinal de
Wincheftre Remportèrent pour la croifade ; le parlement
y donna fon consentement; mais ce fut le
duc de Gloceftre qu' finit par Remporter, car le duc
de Bedfort changea la deftination des t oupes levées
pour la croifade; au lieu d’aller en Bohême > elles
vinftnt en France.
Le cardinal de Wincheftre y vint aufti, il y étoit
dans le tetns du procès de Jeanne d’A r c , & il y
prit beaucoup de part. Cette iiluftre infortunée ,
fuccombant à l’horreur de fa fiiuatron, & étant tombée
dangereufement malade , le car dm.ft de Winch-ßn
le comte de Warwick lui donnèrent de us méde