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Ceffivement deux Coeurs par difptnfe du p.ipe. II
çut piulïeurs cnfans, entre autres:
2 e. Jean-François Foy » qu’il fit entrer en 1702 ,
en qualité d’éleve à l’académie des in criptions
& bciles-letties. Celui-ci étoit né à Rome le 17
février 1665 , dans le cour-' des voyages littéraires
de ion père. Le fils formé par lui V, fut
comme lui médecin & antiquaire.'' I. avoit compile
un traité de l a nature & de l’u âge du caffé,
dont le m nuferit fè perdit entre les mains de
les amis. On a de lui divers mémoires, la plu-
fart fur les médailles, dans le recueil de l’academie.
U mourut le 17 novembre 1708.'
Un autre Vaillant ( Sébaftien ) fut de l ’aca~
demie des fciences. Né à Vigny près Ponroife ,
en 1669 ? d’abord organise chez les hofpi alieres
de Pontoi e , puis ch.rurgien, il fut enfin fecré-
taire de M. tagon , & ter-te' dernièie place étoit
celle où l’apelloit le goût de la botanique qui
s’étoit déclaré en lui dès fa plus tendre jeuneflè ;
SI. Fagon cultiva & perfectionna ce goût, lui donna
entrée d.;ns tous les jardins botaniques de la France
& lui obtint la direction du jardin royal, & les places
de profefleur & de fous-démonflrateur des p antes de
ce jardin , & de garde des drogues du cabinet du
roi. Le Czar Pie;re pendant fori féjour en France,
ayant eu la curiofifé dé voir ce cabinet , Vaillant
fut chargé de le lui montrer & de répondre
aux queftions de ce monarque fi empreiîé de
s’instruire. Il fut reçu à l ’académie des fciences
en 1716. Ses principaux- ouvrages fonc des remarques
furies infîitüiions de botanique de Tour-
nefo t ; un difeours fur la ftruéture des fleurs &
fur fufüge de leurs différentes partie«. Un livre
qui fut imprimé, à Leydc par les io ns de l ’il-
îuftre Boerhsave en 1727 , fous le titre de bota-
nicon Parifienfe , ou dénombrement par ordre alphabétique
, des plantes qui fe trouvent aux environs
de Paris. Moit en 171a.
V A IR , ( Guillaume du ) ( Hifi. de Fr. ) garde
des fceaux & évêque de Lifieux , naquit à Paris
en 15*6. ü étoit fis de Jean du Vair, procureur
général de la reine Catherine de Médicis.
Il fut fuccelfivement cqnfeiller au parlement de
Pa-i«, maître des requêtes, piemûr préfident du
parlement de Provence , enfin il fur fait garde
des fceaux en 16 16 , puis évêque de Lilieux
en 1618 II eut de fon teins de la réputation
8c comme magiflrat 8r comme minitire, & comme
évêque & comme homme de lettres. I l parut
d'abord avoir quelque fermeté dans le caradère
il réfîfla au maréchal d’Ancre , qui le fit difgracier ;
là difgrace lui fil honneur dans le public, mais il
montra plus de contplaifaace & de fouplefle ,
lorfque le connétable de Luynes ayant renverfé le
maréchal d*Ancre y fit rentrer du Vair dans fa
piâce, & lui fit, dit-on , efpérer le chapeau de
cardinal qu’il n’eut point \ ce oeagifirat perdit alors
v a 1
de ß èonfîdéra-ioit. Il mburuf à Tonneins en
A génois où il ctoit à la fuite du roi pendant
le liège .de Clerac en ifiti. On a recueilli fes
oeuvres en un gros volume in-folio. 11 paffoit
poor un des efprits les .plus cultivés & un des
hommes les plus éloquent de fon (iècle. On auroic
peine à retrouver cette éloquence dans les harangues
qui forment une paitie du recueil de fes
oeuvras ; mais enfin ces oeuvres, cette réputation
de doflrine & d’éloque: ce , cette vertu aullère
par laquelle il s’étoit d’abord fait cçnnoître &
dont il conlèrva tout ce qu on en peut conf rvec
à la cour > ont fait trouver quelque relTlmblai ce
entre ce magiflrat & le chancelier d’AguelTcau.
VAISSETTE, ( dom Jofeph ) (Hiß. l i t t . m o d . )
bénédictin de. la congrégation, de Saint-Maur ,
bien connu par fon h if to ir e du L a n g u e d o c , à
laquelle il travailla d’abord avec dom Clau.e de
Vto , fon confrère. Ce premier volume parut ,
en 17.30. Dont de Vio étant mort en 1734, dom
V a i f f e t t e relia feul chargé de cet ouvrage & il
publia feul les quatre volumes fuivans. Il en préparait
même un fixième que dom Boit rotte fon
confrère étoit chaigé d’achever après la mort
de dom V a i j f e t t e . Celui-ci compofa a-fil un abrégé
de fon hîfloire de Languedoc en fix volumes in-
i i , & une géographie univcrfelle. Dom V a i f -
f e t t e étoit né à Gaillac en Agenois eu 1683 ,
s’etoit fait bénédiétiu à Toulouse en 1711 , étoit
venu à Paris en 1713 , y mourut à l’abbaye de
Saint-Germin-des-Prés en 1736.
VAIVODE, f. m. ( Hiß. mod). eft propre-
meot un titre qu’on donne aux gouverneurs des
principales places de l’empire de RuflL.
Les palatins ou gouverneurs des provinces de
Pologne prennent aufli la qualité de vaivodes,
( A . R . )
VALBONNAIS , ( Bourchenu ou Bouchenu de)
( Jean-Pierre ) ( Hiß. litt. mod. ) fils d’un con-
feiller au parlement de Grénoble , fut aufli con-
feiller au meme parlement, puis premier préfî-
dent de la chambre des comptes de Grenoble 8c
confeiller d’état. Il étoit né en i 6 f i . Dans fa
jeuneffe il voyagea beaucoup en Italie , en Hollande
, en Angleterre. Dans le cours de ces voyages
il fe trouva le 6 juin 1672 au terrible combat de
Soulsbaye que la flotte angloife , commandée par
le duc d’Yorck, ( depuis Jacques I I , ) & jointe
à la flotte françoife , commandée par le comte
d’Eftrées, ( depuis maréchal de France, ) livroit
au famé fix Ruyter. Valbonnais étoit apparemment
comme fimple paflager , fur la flotte angloife.
Ce fpeétacle le dégoûta pour jamais & des batailles
navales & des voyages ; il revint s’attacher pour
le refte de fa vie aux travaux paifibles des lettres
& de la magistrature. Il eut le malheur de devenir
aveugle de bonne heure , & il l’étoit lorf-
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qu’il donna & même compofa fon hiftoire du
Dauphiné , 2 vol. in-folio , par laquelle il eft
célèbre. Il la:fla en manuferit un nobiliaire aufli
du Dauphiné. On a de lui d’ailleurs divers mémoires
ou diflertations répandus dans des jouinaux ,
mort en 1730.
V A LD O , ( Pierre ) ( H i f t . ecclef. ) marchand
de Lyon , donna fon nom à la fede des Vau-
do i s formée en 1 160. Cet homme étant dans une af-
femblée de riches marchands , un d’entr’eux
mourut fubitement à fes yeux. Ce coup le frappa ,
jnfques-là il ne s’éto t pa« beaucoup occupé de la
religion , il fe mit à étud'er l’évangile, il y vit
par-tout l’éloge de la pauvreté , il jugea que la
vie apoftolique avoit difparu delà terre, il vou'ut
la reiiouvelier. 11 vendit tout fon bien, le donna !
aux pauvres , fe fit pauvre lui-même 6c prie des
fandaies ; plufieiKs Lyonnois s’unirent à lui &
prirent des fandaies, d’où ils furent nommés in-
fabbatés , ©n les nomma aufli les pauvres de Lyon,
Les apôtres n’etoient pas feulement pauvres ,ils
étoient encore prédicateurs , les Vaudo’s voulurent
l’être. Le pape Luce III les condamna 5
on les voit pourtant en 1172 fournis au faint fiège ,
folliciter Lapprobation d’lnnoc«nt III. Ce fut ,
dit on , pour oppofer à ces pauvres orgueilleux des
pénitens vraiment pauvres & humbles de coeur
qu’innocent III approuva en 1215- au concile'de
Latran, l'inftitut des fcères m.neurs ou Cordeliers.
Ce fut aufli apparemment pour oppofer à ces
prédicateurs fans million des prédicateurs envoyés
quM approuva au même concile LorJre des frères
prêeheuis ou dominicains. Ces deux ordres rivaux
remplirent les chaiies, préfidèrent aux tribunaux
d’inquifition , dirigèrent les confciences des rois,
trouble ert le monde dam des fiècles d’ignorance
par leur faufle feience, par leurs ridicules qué-
relles foit entr'eux , foit d’ordre à ordre, fur
l’union hypoflatique du fang de Jefus-Chrift verfé
dans fa paflïon , fur l*immaculée conception, fur
le propre , fur l’étoffe & la forme de leurs habits
& de leurs capuchons , toutes queflions qui ont
coûté’ du fang , caufé des fuppiiees & prefque
ébranlé des empires , tandis que les Vaudois toujours
ignorans, toujours ignorés dans leurs erreurs
paifibles , cachés au fon 1 des vallées, couverts de
l’ombre des bois, pauvres & laboiieux, pafteurs
& laboureurs , défrichant , fertilifant des terres
abandonnée s , & lifant quelquefois l’évangile,
s’éloignoient d’un monde livré à toutes ces& dif-
putes. Leur le été eft remarquable entre toutes les
autres par cetce obfcurité même , qui attelle leur
douceur t anquille, comme la célébrité de tant
d’autres accufe leur turbulence. Il faut favoir gré
a une fette religieufe de ne p is ravager la tetie
il faut favoir gré à celle-ci de l’avoir cultivée.avec
fucces vlenrs leigneursqu’ils enrichiflbi ne en prenant
leurs landes a cens ; les rois auxquels ils
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procuroient par leur travail de nouveaux impôts
bien payes, n’avoient garde de Ce plaindre d’eux ,
mais les prêtres dont ils s’éloignoient un peu ,
murmuroient & les inquiétoient.
La doétrine des Vaudois à peine connue d’eux -
mêmes, étoit ou devint une efpèce de dona ifme
qui faifoit dépendre l’effet des facremens de la
vertu des miniflres. Un mauvais prêtre ne pouvoir
ni abfoudre ni confacrer, un mauvais prêtre,
n’étoit point un prêtre. En revanche tout laïc '
vertueux étoit pretre eflentiellement, mais pour
être vertueux il falloir être pauvre, tout pretre
qui confervoit quelque propriété , étoit-déchu du
làcerdoce ; aufli quoique les Vaudois paruflent fournis
à l’égLfe , ils aimoient mieux fe faire abfoudre
par leurs Barbes, ( c’éroient leurs miniflres laïcs )
que par leurs miniflres eccléfi ifliques. Ils a voie r t
encore une autre erreur qu’ii n’appartient pas à
tout le monde d’avo r ; ils ne croyoient pas qu*il
fût'permis de punir de mort les criminels ; ils
ne fonde eut cette idée fur aucun motif phiiofo-
phique ni politique, mais fur l ’évangile. Dieu a
, dit : je ne veux point la mort du pécheur , il fal-
' ioit donc le biffer vivre : la vengeance m.'appartient
, il fillo t donc la lui 1 éferver : laiJJe^ croître
Livrait jufqua la mo’Jfon, il ne falloit donc pas
prévenir ce lerns. Le refte de leurs erreurs , fou-
verit mêlé avec les erreurs de chaque fiède, &
qui le - fuie.-t nommément avec celle de Luther
& de Calvin , eft reflé allez obfcur, leur feh fine
ne fut jamais formel. Pour iviter la perfécution
ils rccevo'en' les freremens de la ma;n des prêtre; l
mais Lurs m'niflres leur faifoient demander pardon
à D eu de cette foib'efle.
Ce fut contre ces paifibles & utiles Vaudois,'
qu’après beaucoup de perféemious plus ou moins
rigoui eufes, on en vint en t (4; , à cette horrible
exécution de Cabriè es & Mirindol, au-delius
de laquelle il n'y a que celle de la l'aint Bat-
théieini.
V ALDRADE , ( Voÿe^ L o th a ir e , )
VALENÇAI, ( Voyeç Estampes. )
VALENS ... ( Hift. rom. ) ( Flavius ) mauvais
empereur, Arien jufqua la pe.fecution ,
étott fils puîné de Gratien furnommé le cordier
& frète d; Valentinien I , qui l'afiocia en 264.
à l’empire & lui donna l ’orient à gouverner en 5<>5- Valens étoit né en Pannonie, vers l'an 318
11 eut pour concurrent à l ’empire Procope. ( Voyer
cet article. ) Valens fit principalement la guerre
à l’églife & aux goths ; il va nquit ceux-ci Sc
leur donna la paix en 370 , à condition que le
Danube feroit pour eux une batrièie qu’ils ne
franchiraient iama’s. Plus indu'gent & trop indulgent
dans la fuite . il leur permit de s’établir
dans la Thracc 3 înlenfiblcnient iis en