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iy»-;nte davoir renoncé de lui-m|rçe à iM rang aiRjuel.
i: n etoit point propre , Si de ne l’avoir jamais regretté
dans la fuite. 11. mourut à Paris, le io juin
* 53p*
lin 1 5 • 2 s François S foret., frèrç de Maximilien,
-avic la proteélion de l’Empereur Charles-quint, Si
«in Pape , entra dans Milan ^ ou il fut reçu avec
des tranfpons de joie. On fè flattoit de voir revivre
en lui ce premier François S force , dont le Gouvernement
avoit. été fi ,glorieux & fi doux. La même année,
apres .le combat de. la Bicoque, les Lanfquenets de
Formée des confédérés , s’étant feulevés pour le refus
de quelque gratificationSforce feul eut. le pouvçir
êk Ls,appaitèr.
En i f iy , il courut un grand danger, auquel^ il
eut le bonheur d’échapper ; il allait dç Monza à
Milan monté fur une. petite mule ; fà garde marchoit
a quelque? pas. de lui pour ne pas l’incommoder
par ia poufïière excefflve que les chevaux élèvent en
crédans les plaines de L-Ricardie ; un jeune Miîanois,
roir.me Boniface , de la rnaifon de -Vifconti^, monté
Jap. un cheval turc , étoit ^afïez près du Duc,; on
arrivé à un carrefour , tc-ut-à-coup Boniface s’élance
fur le Doc un poignard à la main, S for ce ne dut la
vie en cette cceafion qu’aux meuvemens de la mule,
qpi s’effraya & recula , & qu a ceux du cheval turc
que-ià fougue empêchcit de refter en place ; il ne
fut atteint qu’à l'épaule. Boniface mit auffi-t t l’epée
a la main, & lui porta un fécond coup qui.ne fit
cai’une légère bleflure. Ceux . qui accom pagnoieht. le
Prince accoururent , Vifconti s’enfuit par un des
chemins qui abputiflolent au carrefour, & n’ayant
pu être atteint par les gardes, il fe fauva en Piémont.
Le duc reprît la routg de Monza j. dans la crainte"qu’il
n’y eut quelque confpiration formée contre lui à
Milan. Quelques mois, ayant cet accident, Moron,
Chancelier du . Milanè? , ( voye^ fon article ) avait
fa t affaffiner à Milanpour des ràifons qu’on ignore,
ma:s vraifembïâbjement par ordre du duc^ un Mon-
fignorî '.o Vifconti, parent de Boniface. Monfxgnqrino
avôit un frère Evêque d’Alexandrie, Moron le fit
arrêter ;. on ne trouva point qu’ii.fû; complice de
Borvfiiçé, & ,ff fut relâché,.quelques années après.
On fçut que l’attentat de Boniface n’étoit quel effet
de. mécontentemens particuliers &, perfonnels ; on
avôit. caffé fa compagnie, on lui avpit refufé un
gouvernement, . Sick Mais parmi tant d’ennemis des
Trancqîs, aucun n’eut i’injuffice de concevoir fuç ...
i leur compte un foiinçon dexqmpjicité avec l’afTalün
du Duc. pendant la prifon de François ï , après la
W.aille de. Paviq ^îe Duc de . Mïfeà, opprimé par
î’^m^ereur, cr.trç .dans la ligue des .pyiffances de
l’kiiheen faveur de J a France , contre Char|es<juint |
d.venii, alors trop redoutable-, à. l’Europe.- ( Voyc^
les arrcles Moron, & PesCaIRE. ) L’Empereur
affecla de, regarder cette défection d’un Prince fen
vaiTal , .comme .uper felome qui dpnnoit fieu à la
„iC-çmmite partit, %pg-tempss’occuper du, prqiét
é j lui famé fon - proscè^ pour cqnfifquet fon. fief;
. en attendan*, les généreux Espagnols. Pefcaire Si
s F o
Antoine Relevé arrachoient, toujours à S force, quel«
aues portions du Milanès, S force prit le parti d’aller
fe jeîter aux pieds de l’Empereur , & Te jufofier*
de là prétendue félonie. Les conjonélures lui étoient
alors favorables : Ch^rles-quint , en confifquant le.
M.ilanes, n eut pas ofé encore le prendre pour lui
il eut voulu faire un choix agréable à toute l’Italie,
qu il avoit alors intérêt,de ménager, & ce choix étoit
tout fait dans la perfonne de Sforce, Il lui donna,
un fauf-condui:, & S force vint le trouver à Bologne,
11^ parut devant fon fuzerain & fon juge, avec une
contenance modefie & affurée : « je ne veux point, lui
dit-il., d’autre sûreté que mon innocence , & il jetca
le _ fauf-conduit aux pieds de l’Empereur : cette maniéré
ou franche ou noblement adroite plut à l’Ern»
pereur. Le Duc rejetta tout ce qu’il avoit , fait fur
les violences du marquis :de Pefcaire, qui l’avoient;
force à prendre les^ armes pour fa défe.nfa,Jorf.ju’il
s étoit vu preife par ce furieux ennemi, daps-le château
de Milan. Pefcaire étoit mort, il valoir nf eux qu’il
eût tort quc Sforce ; Railleurs, ’a conduite de Pefcaire
n avoit jamais "été -bien éclaircie : ( voyeç tes articles
Moron & Pesc^ire. ) Ces confidéra'ions jointes
aux motifs -politiques qui déterminoient alors l’Empereur
, donnèrent beaucoup de poids à là juftification
du Duc. Le Pape, qui avoit aufîi fesintérêts poyr
cela , employa fes bons offices-en faveu r-, dé ^force* m
j LEîtipereur confirma^ donc l’invefliture qu’il avoit
autrefois, donnée du Milanés- à Sforce : il la confirma
j moyennant quatre cens milia ducats, payables dans
j un an r cinquante mille autres ducats j payables' d’année
en année pendant , dix ans. Le Duc, confervant fes
états à ce prix , perdit l’amour de fès fiijets, qu’il ;
fut obligé d’accabler d’imp ts pour, pouyoir remplir
des eng^g mens fi onéreux. Le fort du' duché .
de Milan , étoit toujours d être opprimé par lès
ennemis pu-par fes maîtres. Ces événemens fe paf*
foient en
L’Empereur, pour -Vaffürer de 'plus en pfos de la ,
fidélité de 'Sforce , lui fit époufer dans la fuite,
■ Chrifhne, princeffe de Danémarck, fa nièce, fille
~t!e Chnff-.ern I I , Roi de Danémarck , & d’Elifabeth,
feeur de Charles-quini
Ce fut pour complaire à, ^’Empereur, que Sforce .
fit trancher la, tête ,1e 6 juillet 15,33 > ^ l’écuyer
Merveille, Ambaffadeur fecretde Françbis_I, & c e
Jfut après cet attentat ,& comme pour lui payer le
prix de fon crime, que. Char,les-quiçt lui donna fà ,
'nièce, en jn'drta^e^
Lçrfque .François. I-allait prendre vengeance du .
Duc de Mdan , & que l’Amiral de Brion-Chabot •
fe préparait,.à palier le. Mont-cenis .pour fondre
fur le M; la nés -, François Sforce mourut fans enfans
.vers.la fin d'oétobre 15^3 5 , & jesdroits de François I
au JMÿanés,, parurent être fans concurrence ; mais
Charles-quint, en^bai promettant toujours çe.duchés
fo prit pour lui.
La branche ducale de la rnaifon-de. Sforce ^.
éteitite^ 4 la^mort, de François Sforce?'
Cette branche, outre les princes donf.iîBTTf -tfKKfflS
de parler , avoit produit une femme d’un.grand caractère
Si d’un grand courage dans la perfonne dé
Catherine Sforce, fille naturelle de Galeas Marie
Sforce, fils du premier François Sforce, ôc qui, comme
nous l’avons dit, avoit été affafliaé en 1476. Elle
avoit époufé lérôm2 FJario , princev de Forli. Celui-ci
fut affaffiné' par fes fiijets révoltés;, qui s’emparèrent,
de fa femme & de. fes .enfans 6c . les..retinrent .prb*-
fonniers, La fortereffe de Rimini tenoit. encore pour
elle & refufoit conflamment de fe rendre ; les rebelles
voulant fe fervir d’élle:pour, foumettre cette place,
confentirent .de l’y laiffer entrer pour. : repréfenter à
la garnifon.d’inutUité , .le danger même de cette ré-
fiitance : lorfque Catherine fe vit parmi.fes défenfeurs ,,
elle fe mit à leur tête ; parla aux rebelles du haut de
là fortecefle . pour, leur commander , fous peine du.
fupplice , démettre bas les armes: ils lui rappellèrent..
qu’elle avoit laiflé entre I.urs mains des otages bien
précieux, fes enfans, & ils menacèrent de les égorger;
■ elle répondit avec plus que de la fermeté; quïl lui.
jefloit encore de q'coi en faire d Autres , ..ce qu’elle eût; pu
fert bien ’dire , ,1a ,s accompagner , cçs paroles .a un
givfte. indécent, comme le.dif.nt des hifläriens,.qui'.öat ;
pjiut-être inventé cet-ornement hiftorique. Elle recouv
ra is états ; ar fà bonne conduite & avec les fecours de
Ludovic Marie Sforce , fon grand oncle. Ella époufa
en feco.ndesnoces Jean de Mqdic.s, père de Cofme ,
.•dit le. Grand. Elle fut exercée encore par d’autres
épreuves ; le duede Mate minois, Céfar Borgia, l’affiégea
en 1500 dans Forli; elle fe défendit julqu’à la der«
mère extrémité., fut faite prifannièrç & enfermée
dans le, château Saint-Ange.; elle rècQUYia,.dans la
fuite la liber té. feulement ; elle perdit les états, mais
jamais le courage,; elle mourut, vers le. commence-,
ment du feiz'ème fiè.cle,
- S’GRAVESANDE , f'voyc^ - G ravesande., )
SHADWEL, ( Thomas. ) ( Hift. litt. macL )
Ppëte dramatique angl. is , Pcëte lauréat & hiftorio-
graphe dri roi Guillaume , à la p’ace de Dryden. M.
de Voltaire en parle avec peu d’eftime ; quelques unes
de fes comédies font imitées, de Molière. San libertin
efi notre f e f in de^ Pierre ; fon mifirabjeeft. l'avare de
Mol ère ; fa pièce des Amants chagrins -ou Mes im-
pertinents, eft .une .imitation des fâcheux du même
Molièreîf i
• Shadwel a de plus traduit, en.vers, les Satyres de
Juvenal. Mort en 1692.^ >
SHAFTESBURY , ( voyeç Ashley Côoper; )
grend Chancelier . d’Angleterre.. Antoine Ashley
Q oper, comte de Shatsbury ou de Shifesbury,
pr tir-fil s du-grand chancelier , Je diftingua . par ion
é!çquence -&, fa.formaté dans ie Parlement, &l pac
une manière . de, peofer ? libre, forte &bardiç parmi
le? philoiophos.. ll .iiit difeipie de,Locke.; i], voyagea*
oblerva & réfléchit. Rn Hollande . ,, jl fe i lia ^étroite--
mqnt avec.BayJe &,*, le Clerc , fit : dui,.bien au,
gremler. La phdofophie l’éloigna.;,de l’ambition,; le
^qiljaui^e-lulçflrît ppe plaqg.deS.eçrétaii'ed’état,
ShalsbÜfy là réfufa ; la Reine Anne- lui ô;a meme
ce qu’il avoit , la Vice-Amirauté de Dorfet, qui étoit1
dans fa famille depuis trois générations. 11' trouva faa
confolation dans la■ philofôphie, ou plutôt, grâce à
la philofophie,,il n’eut * pas même befbin de confô-
làtion : fes -.principaux ouvrages qui ont été traduits ■
en françois, font : -Us moeurs ou c a--a El o-es, un F.f~
fai fur tu f âge de la raillerie & de J enjouement dans,
lés. convcrfations qui roulent fur les matières les plus
importantes : une lettre fur. Lenthôufafme.
Dans.-le premier de ces ouvrages,.il s’attache,,
comme l’ont fait avant & après lui tant.de Phiiofoph. s ,: „
à .établ r le fyftême qu’il, n’y a point de mal dans le
monde à proprement parler, parce que le mal deu
chaque individu ccmpofe le bien général ; mais toutes •
ces juftifleations de la providence ne peuvent être
.du; r effort: de là fim.pl é métaphyfique ; car , en mettant
à part là révélation, ce feroit toujours un défaut
dans l’ouvrage. & une marque d’impuiffance dans ■
l’ouvrier, que d’avoir compofé le bien général du-i
mal particulier ,• au lieu de l’avoir, compofé.du bien. 1
de chaque individu.
Rialfonnons- moins* fur*' tontes ces matières , . 8c '.
n’oppofons- rien au fentiment. La contemplation,mé*•
taphyfiquede l’ordre général & la fuppofition , petit-» ■
être un peu gratuite, que notre mal particulier cor» -
tnbue au bien de l’enfernble , „ne nous-.- confoîefont!
jamais de cernai particulier j.quand nous l’éprouvons..
C’eff dans d es .vertus momies .& non dans drs.fpé-»
culations métaphyfiques, qu’ilfaut chercher, du remède
ou d i moins du foulagement à 1 nos .maux.--.
Le Lord Sh.itsbury êîo\t né à Londres en ...
il mourut.en 1713 à Naples-., ..où: il étoit allé cher««-
cher la fanté~dans un climat -plus doux;
: SHAK.ES.PEAR' ou SHAKESPEARE, (
lltt. mod. ) ( Guillaume ) , auteur tragique, & séleur
anglais , plus connu comme auteur , naquit à Stratford
dans le comté de Warwick: en 1.504. Son père ,
marchand de laine ,^quoicnie gentilhomme, le defiina
& . rapp’iqua. d’abbrd à'ion négoce. : On a dit que
S h rkefpeare-, dans Ta jeunefie., éfbit entré 'dans une
trempa de voleurs ; on a ;aufli nié ce’ fait. Après
.avoir diffipé fon bien &>celui de fa femme , il fe fit :
comédien , & il :eut bientôt fur fes camarades i’aP •
Cendant que* dosme le génie. Il* l’employa utilement
en faveur dé Ben-Johnfon., -poëté tragique, qu’il en—-
couragea comme parmimous Molière encouragea dans •
.la’-fiiîte Racine. JBetr-Johnfbn ne pouvoif* obtenir ■
que les comédiens : jouaflent une -pièce'quM leur avoit".
prefenteevî -^/îâ^^^.îreprk’-le parti de-là pièceét de •
fauteur , apprit aux. comédiens Je-mérite de- ce qu’ils
rejettoient. par -ignorance-, fit jouer la pièce 6^ la fit •"
réufiir. Telle fut. l’origine qui unit SMakespcare&C Ben» -
Jqhnfqii., ce riefut pas la feule'fois'que Shakejfaare :
acquit dqs am.s-, par des -?. bienfaits« Un-..jour é.aat
aile .yo r , apr^ü. une.longue.abfencs;, une fcmirtaqu’il •
çonnoiiTo^t, rna;& dont il- avoit-perdu dé vue la def- -
tinee, il» la trouve en deuil de «5*1 ,tncrî, chargée de
ieritretieiE-de. filHs,.&:_ruinée. pa,r ,1a.perc: <?ua *.