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monde. Oii fer vit ces intelligences eêleftes par
des tr,bernacles , des chapeSës ,.des temples, enfoite
par des images & des ßmulacres. C’eft pourquoi
lorfque les peuples firent leurs dévotions à quelqu’une
d’elles , ils dirigeoient leur culte vers la planète dans
laquelle ils- fuppofoient qu’habitoit cette intelligence
divine , objet de leurs adorations. Mus ces corps
céleftes fe trouvant.la plupart du temps fous l’hori-
lôn , ils ne favoient comment les invoquer dans
leur abfence.
Peur remédier à cet inconvénient. , ils eurent
recours aux ftatues dans lefquelles ils croy aient qu’a -
près leur confécration , ces intelligences étoient auffi
préfentes par leurs influences , que dans les planètes j
& que toutes les prières qu’on leur adrelïoit avoient
autant a efficacité devant l’une que devant l’autre.
Tel fut le commencement de l’adoration d^s ßmulacres.
O.a leur donna le nom des planètes qu’ils re-
préfèntoient , qui font les mêmes qu’eilés ont àu-
jourd’liui : delà vient que nous trouvons Saturne ;
Jupiter , Mars , Apollon , Mercure , Vénus &
Diane placés au premier rang dans le polytheïfme
des anciens ; c etoient-là leurs grands d eux. Enfuite
l’opinion s’étant établie que les âmes des gens de bien ,
après leur féparation dueorps, a'ioient habiter d’autres
planètes, on déifia plufieurs de ceux qu’on crut
tels & le nombre des dieux s’augmenta dans les
temps idolâtres,.
L’adoration des ßmulacres commença dans la Chaînée
, fe répandit dans tout l’orient, en Egypte , &
chez les Greçs qui l’étendirent dans tout l’occident.
Ceux qui fuivoient ce culte dans les pays orientaux
furent nommés Sa bée ns ; & la le élu qui n’adoroit que
Dieu par le feu , reçut le nom de Mages. Toute
l’idolâtrie du monde fe vit partagée entre ces deux
fééles. (D . J.)
. SINGHILLOS , ( Hiß. mod. ) c’eft le nom que
les Jagas peuple anthropophage de l’iritérieur de
l’Afrique , donnent à leurs prêtres ; ce font eux
qui font chargés de confulter les mânes de leurs
ancêtres , qui paroi fient être les feuls dieux que
ces peuples connoiflent ; les prêtres le font par des
conjurations , accompagnées ordinairement de fecri-
fices humains , que l’on fait en préfénee des offements
des rois , confervés pour cet eff^t après leur mort,
dans des efpeces de boëtes , ou de chaftes portatives.
Ces prêtres , dont l’empire eft fondé fur la cruauté
& la fuperftition , permadent à leurs concitoyens
que toutes les calamités qui leur arrivent , font:des
effets de la vengeance de leurs divinités irritées , &
qui veulent être appaifées par des hécatombes de
viélimés- humaines ; j amais le fang humain ne coule
affez abondamment au gré de ces odieux miniftres ;
les moindres fouffles de vents , les tempêtes , les
orages , en un mot les événements les plus communs
, annoncent la colère & les plaintes des ombres
altérées de fang ; plus coupables en cela que
les peuples aveugles & barbares au’ils gouvernent ,
& qu’ils entretiennent par la terreur dans des pra-
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tiques ' révoltantes ; c’eft à leurs fuggeftions que font
dues les .cruautés que ces fauvages exercent lur tous
leurs voifins ; ce font ces prêtres qui leur perfuadent
que plus ils feront inhumains, plus ils plairont aux
puiffances , inconnues , de qui ils croyent dépendre.
( A . R. )
SINGLIN ( Antoine. )(Hiß. litt, mod.') ami de Saint
Vincent de Paul 8c de l’abbé de Saint Cyran ,
Direéleur & Supérieur -des Religieufes de Port
Royal. Pafcal le confultoit fur tous les ouvrages ;
il fut perfécuté , obligé de fe cacher de retraite en
retraite , parce que Louis XIV avoit été élevé
dans la peur & dans la haine du Janfénifme $ ii
mourut en 1664. On a de lui des inftruélions Chré-'
tiennes, &c. 8c des lettres. L’abbé Goujet' a écrit
fa vie.
SINTOS ou S1NTQISME , f. m. ( Hiß. mod.
I . Culte religieux j c’eft le nom "que l’on donne à la
r ligiOn idoiâü'e la plus anciennement établie1 au Japon.
Elle confifte dans le culte que l’on rend à des héros
déifiés , que les Japonois adorent fous le nom de
cami ou ksmi , ce qui fignifie efprits immortels. On
leur élève des temples dans lefquels on conferve des
épées , 8c d’autres armes antiques, dont ces héros ,
devenus dieux, le fervoent pour exterminer les monfe
très & les ennemis de fern pire. Les fintoïfies ont la
vénération la plus profonde pour^ les reliques de ces
dieux , qu’ils regardent comme les- génies tutélaires
. de la nation v Tes fondateurs & lès premiers rois.
L’hiftoire de ces dieux feit la principale partie de la
théologie du fintos ; elle eft remplie d’événemens
miraculeux , de géans vaincus , de dragons exterminés
, & d’autres aventures» extraordinaires , qui
reffemblent beaucoup à celles qui font contenues dans
nos anciens livres de chevalerie. Le chef de la
religion du fintos., 8c le fouverain pontife, foiforame
mikaddo ou dairi ; il a foui le droit de placer les héros
& les grands hommes de la nation au rang des dieux.
On prétend quif defeend lui-même des anciennes divinités
du pays , qui le font un devoir de le vifiter
une fois tous les ans.
La religion du fintos n’admet point la métempfy-
colè ; cependant fes Isolateurs s’abftie^nent de tuer
ou de manger les animaux utiles aux hommes. Ils
croÿent l’immortalité de l’ame , & un état^ futur de
bonheur 8c de malheur. Ils îont perfuadés que '■ le
diable anime le renard qu’ils appellent ma , ' c’eft-à-j
dire cfprit malin , parce que cet animal caufe de
grands dommages à leur pays.
Les principaux chefs de la religion du fintos le
réduifem à quatre.
i°. Les cérémonies légales : elles confiftent à ne
point fe fouiller de fang ; à s’abftenir de manger la
chair ; à ne point toucher aux corps morts ; il n'eft
point permis de fe préfenter aux temples lorfque l’on
eft impur ; toute effufion de fang , même la plus
involontaire , eft regardée comme une grande feuillure
, & l’on démolir oit un temple fi un ouvrier qui
travailleroit
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^travaillèrent à fa conftruOlion , venoit à fe blelïer
jüfqu’à répandre du fang. La plus grande de toutes
les impuretés , eft celle que l on contraâe par la
mort de fes parens ; la fouillure augmente à proportion
de la proximité du dégré. Quelques cafuiftes
ajoutent que l’on peut contrarier l’impureté des autres
, ce- qui arrive , foit en voyant, foit en entendant
, ' foit en difant des chofes impures &
malhonnêtes. Les fintoïfies les plus rigides croyeru
encore que c'éft un crime , que de fe préfenter
-aux dieux avec un efprit inquiet & chagrin ; ils
•difont que les prières des malheureux doivent être des
■ objets fâcheux pour des êtres qui jouiffent de la
suprême félicité.
. 2i°. La célébration des fêtes de la religion eft
le fécond objet du fintoifme. Ces fêtes s’apellent
rèbi , les principales fe célèbrent en l'honneur
de Tenfio-dai-fin , qui eft le plus grand des dieux
du fintoifnè : les autres dieux font Süwa , Faiçman ,
Mori^aki ; Sitios , Sitenno , Gotfutenno , 1 înari ,
Jdfumo , Jébifu , Daikoku , ToJJi-toku , Fottei ou
ÿliruku.
3° Un des principaux points de la religiou du fin-
fos confifte à faire des "pèlerinages fréquens dans la
province d’Isjé , bii font les temples confecrés au
plus grand de leurs dieux , les femmes ne s’exemptent
point de ce devoir ; mais les grands s’en dif-
penfent & font faire ce pèlerinage par des fubftûuts.
Lorfque les pèlerins ont yifité les faints lieux d’Isjé,
on leur donne une boete appellée o fa v a iqu’ils ont
fin grande vénération. . ,
4°. La religion du fintos a des fociétés & des confréries
religieufes , & fes moines. ( A . R. )
SIOMIO , f. m. (Hifi- mod, ) C’eft ainfi qu’on
•Siomme au Japon des fèigneurs particuliers de certains
diftriâs ou terres dont ils font propriétaires , &
oh ils rendent la juft ce au nom des empereurs du
Japon. Ils font dans une telle dépendance de la cour ,
u’ii ne leur eft pas permis de refter plus de fix mois
ans leurs terres ; ils font obligés de paffer les fix autres
mois dans la-ville de Jédo , où l’on retient toute
l’année leurs enfens , qui répondent au fouverain de
la fidélité de leurs pères. (A. R.)
SIONITE (GABRIEL) Voyez l’article : Ecchel-
krfis, ( Abraham. )
SIRATICK, fl m. ( Hifi. mod. ) c’eft le nom fous
lequel on défigne le fouverain d’une nation, de nègres
d’ Afrique , appellée les foulis ; contre l’ordinaire des
rois de ces climats , il gouverne avec la plus grande
modération , fes loix paroiffent diâéjs par l’anjOur
du bien public , &. il n’eft , pour ainfi dire , que
l’organe de fe nation ; cela n’empêche point que fon
autorité ne foit très-refpeélée .& très-étendue ; les
peuples iè foumettent avec joie à des volontés qui
•tendent à leur bonheur. Le firatick .a fous lui un
grand officier , qui eft pour ainfi dire le lieutenant
général du Royaume s qui commande à d’autres offi-
Cfcers.£ ces derniers (ont tenus.de fournir'un certain
Hifiyire. Tome
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contingent en cava’crie & en infanterie , lur le pre~
mier ordre qu’on leur donne ; ils font payés fur
le prix qui réfulte de la vente des prifonniers de guerre *
ÔL de ceux qui rëfufent de fervir le roi ou la patrie;
ce droit eft fondé fur les loix primitives de 1 état a
qu’il n’eft point permis su firatick de changer , quoi-,
qu’il ouvre la porte à d?s oppreffions fans nombre.
La dignité de firatick ne paffe point aux enfens ,
mais aux frères du roi défunt , ou bien, a leur
défaut , au fils de fa foeur. ; ufegè qui eft établi
chez prefque tous les nègres.( A .R .)
. SIRE , f. m ) Hiß.- mod. ) eft un titre d’honneur
qu’on ne donne en France qu’au roi feul,& qui eft comme
une marque de fouveraineté. Dans tous lesplacets , le»
demandes, les lettres , les difeours qui s’adreflèm au
roi , on lui donne la qualité de fire.
Quelques-uns dérivent ce mot du latin h e r u smaître
; il femble que ce foit l’opii ion de Budée , qui »
en parlant au roi François premier , 1e nomme toujours
hore , maître ou fire ; d’autres le dérivent du
. grec xupios , feigneur ; telle eft l’opinion de Pafquieri
cet auteur ajoute que les anciens Francs donnoient le
même titre à Dieu , en le nommait ïeau fine <fu.x ;
d’autres font venir ce mot du fyriaque , & foutiennent
qu’on le donneit d’abord aux Marchands qui né-»
gocioient en Syrie. Ménage prétend qu’il vient d®
jénior , ancien , d’où eft venu feigneur , enfuite fei-*
gnor9 8c fire.
' Anciennement on fe fervoit également du mot fireydz.n%
le même fens que fieur êc feigneur , & on l’appliquoit
aux barons, aux gentiihommes & aux citoyens.
Le fire de joiaville à écrit i’iiiftoire de S. Louis.
11 n y avoit que de certaines fs-milles d’une r.obleffe
d’fting uée, qui pouvoie-nt prendre le nom de fire , devant
.le nom de leur mai-fon comme les fire s de Ccu-
cy , les fires de Beaujeu ; mais lorfque le mot ds firn
•fe trouve dans nos anciens auteurs , avec le nom de
baptême, il fignifie très-peu de chofe. Loyfeau dit
que les barons de France , qui étoient barons des
duchés ou comtés relevant de la couronne , pour»
fe diftinguer des barons inférieurs , s’appelèrent
fires , comme fire de Bourbon , &c. O a donne
auffi au roi d’Angleterre le titre de fire, foit en lui
parlant., foit en lui écrivant. Dans le meme royaume
le fijtre de fir qui vient de fire , eft donné à toutes
les perfonnes de diftinflion qui font au-deiTous des.
barons, & loi fqu’on parie d’un baronnet eu d'un -fitn-
’ pje chevalier , on l’apprile toujours par fon nom de
. baptême , joint à celui dé fir comme fir Philippe
Sydney. Lorfque le roi d’Angleterre crée un fimple
chevalier , il le nomme par fon nom de
baptême , lié commande de fe mettre à geno- x ,
& après lui avoir touché l'épaule gauche de font
épée nue - , il lui dit en anglois , rife fir , c’tft à
dire Isvtç voué 9 chevalier , 8>C il le npaaie. Miege ,
état nouveau de la grande'Bn tagne. {A. R.)
SlRI ( Vittorio ) Hiß. litt, mod italien de Nation ,
hiftpriographe de France , a, comme hiftorien , une
mauvaile réputation , qu’il ne paroît pas avoir méritée
; des auteurs le repréfentent comme un mer-
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