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Fîus gfa.ds fuccès, ils nè purent gagrièf iiï pcüéô
«e terrein ; enfin ', Mahomet, ce conquérant de la
Grèce & de Cor.ftantinople 4 échoua devant l’Albanie;
il demanda la paix & Fobrint en 1461. II
«voit auffi deux fois tenté & levé le fiége de Groja.
( V°ytX_ à l'article Anjou , page 32.1 du i cr. volume,
ce que Scanderberg, à la lolhcitation du pape Pie II,
fit en Italie , en faveur de la maiibn d’Arragon, contre
le duc de Calabre, fils du roi René de la maiion
d Anjou. ) Scandcrberg s’étoit trouvé & s’étoit montré
» vingt-deux batailles; il ayo.it tué, dit-on , de &
main, près de deux mille' Turcs, & n’avoit jamais
reçu qu’une légère bleffùre. On dit que Mahomet I I ,
étonné des coups prodigieux qu’ il portoit , &. des
Reliures terribles qu il laifoit, lui envoya demander
Ion cimeterre; ni lai ni f:s gériéraux ne purent en
faire ufage. Je lui ai envoyé mon cimeterre, dit à
cë fujet Scanderbetg 3 mais j'a i gardé le bras qui feul
Veut s'en fervir. Scandcrberg mourut en 1467, comblé
de gloire, & portant le nom alors le plus iilüftre
de l’Europe & de l’Afie. Après fa mort, l’Albanie
fentra fous la domination Turque. Le P. du Poncet,
jefùite, a écrit la vie de Scanderberg, publiée en-1709.
SCAPULA, ( Jean ) (Hîjl. Lût. mod.j II eft fâche.ux
que nous devions à une infidélité l’utile Diélionnaire.
grec de Scapula. Cet homme étoit correéleur d’impri-
merie chez Henri Etienne, dans le temps que ce lavant
faifoit imprimer fon Trçfor de là Langue Grecque ; Il
en prit ce qu’il y avoit de plus élémentaire & de
plus à la portée des étudians ; il en forma fon Lexicon,
qui empêcha la vente du grand diéliopnaire, & ruina
Henri Etienne. Le Scapula parut en 1580, & fut
imprimé à Leyde, par les Elzévirs, en 1652.
SCARRON, (Paul) (Hifl. Lin. mod. ) Voycl
au fujet de cet article, celui dç Maintenon, puifqu’err
fin ces deux êtres, fi parfaitement diSemblables,ont
été unis.. Il faut avouer que Madame de Maintenon
avoit été plus affortie par la nature avec Louis XIV
qu’avec Scarron. Ce dernier , bas bouffon , mais
•Lçmme d’efprit, d’une fceiété a’mabie, d’une gaîté
originale, etoit d’une famille de robe diftinguée ; fon
bifaieul eft nommé avec honneur dans la Henriade,
parmi ces magiftrats tyrannifés par les feze , & mis
a la baftille, par le maître en fait d’armes Buffy-
le-Clerc, en haine de Içur courageux attachement à
fa caufo de leurs rois.
Mufes, redites-moi ces noms chers à la France,
vConfacrez ces héros qu’opprima la licence,
Le vertueux de Thou.Molë, Scarron , Bailleul,
Potier, çet homme jufte, & vous., jeune Longueil !
Confecré malgré lui, par fes parens, g I’égiife, il
fut d’abord un eccjéfiaftique très-mondain. On fait
quelle malheureufe partie de plaifir lui fit perdre à
27 ans, ces jambes , qui félon lui-même , pv oient
bien danfé, ces mains qui ayoient fu peindre & jouer
du luth, le réduifit à l’état de cul-de-jatte, & rafè
fembla fur lui toutes les infirmités de la nature humaine,
fans pouvoir altérer fa gaîté, . contrafte par
lequel il a fur-tout étonné. Chanoine du Mans, il
s c s
pafToit le ?âfflaval dans cette ville \ & ëii goûtoîf
les pla‘fi:s, mieux qu’il ne çonvenoit à un chanoine*!
Il imagina de fè mafquer en feuvage, pour aller au
bal , voulant & efpérant fans doute n’être pas reconnu.
Mais la Angularité même de ce déguifement
Fayant fait pourfuivre par tous lès enfans &_tous les
poliflbns il alla' fe.réfugier & fe cacher au fond d’un
marais ; le froid le faifit, fon far g fut glacé, , fes
nerft flétris & retirés. Pour comble de malheur, des
, procès ou il plaida burlefquement fe caufe, parce qu’il
falloir qu’il ramenât tout au burlefque, lui enlevèrent
fa fortune. Il plailanta & de fe maladie & de fe pau*
vrete, s’intitula : Malade indigne de la reine , demanda
des grâces & de l’argent en ftyle burlefque , et obtint
quelquefois. Mazarin & Fouquet lui donnèrent des
penfions. Il fut un des objets de la curiofité de la
reine Chriftine, lorfqu’elle vint en France. Son caj
raélère avoit en effet quelque chofe de philo,fophi-i
que , qui relevok en lui la bafTeffe du poète burlefque.
Dans fe dernière maladie, il eut un hoquet fi
violent & fi continuel, qu’on craignoit à tout mo»
ment qu’il n’expirât. Si f en reviens, dit-il, je fierai
une belle fàtyre contre le hoquet. Ses parens , fés dp«t
meftiques fondoient en larmes autour de fon lit, caj*
il étoit très-aimablé & très-aimé. Mes enfans,, leur
d.t-il, je ne vous feraijamais autant pleurer que je vou$
ai fait rire. Dans fon dernier moment, je nauroia
jamais cru, d.t-il, qu'il fût fi'üifé de fe moquer de
mort. Heureux qui peut alors tenir fans forfanterie un
pareil langage. Il mourut en 1660. If avoit époufit
en 1551 la célèbreFrançoife d’Aubign.é, qui,malgré
la différence de leurs humeurs, & le contrafte da
leur ton & de leurs manières, fut plus heureufâ
avec lui qu’avec le fùperbe & augufte monai-quô
qu’elle eut enfui te le trille honneur, d’époufer. On çon-î
noît quelques-unes des comédies de S canon ; Jodelet
maitré & valet, Dom Japhct d Arménie ; on les joue
au carnaval, & le peuple .croit y rire. On connoîE
fon roman comique, & on rit quelquefois très-véri-;
tablement à cettë le&ure. La Rancune, eft un ca-
raélere bien imaginé ou bien peint; l'Enéide traÂ
vèflie amufe encore ceux qui ont le goût'affez igno4
ble pour aimer à voir dégrader le genre noble. ( Voyi
à l’article, Boileau , ce que ce çenfeur auftère difoit
au fils de Racine , fur le foible qu avoit fon père pour
les plaifenteries de Scarron. Voyêz-y auffi le juge^
ment de Boileau fur les comédies de Scarron, juge-»- :
ment prononcé devant madame dè. Maintenon, £c
corrigez fur ces notions exaéfes les étonnante? erreui s
qu’on trouve dans . les mémoires de Saint-Simon, fus;
les caufés de la mort de Racine. )
SCAURUS, (Hift.Rom.) Voye{ Emiles, EmiljeksJ
Sceau , ( Hiji. des ufages ) la matière des fceaux a
été fort différenté toujours arbitraire; on en voie
d’or, d’argent, de plomb, de cire, qui eft à-préfent,
la plus ordinaire matière des fceau?; des rois ; desfou-
verains & des magiftrats. L.e pape eft le feul qui fe
férve de plomb. Les Romains n’avoient pas , comme
nous , des fceaux publics ’ les empereurs fignoielit feu*
, lement -les refcrits.par uneencreparticulière appeUgq
S C E
faeftifh ehcaùjlum, dont leurs fujets ne pouvoient fe
îervir fans encourir la peme du crime de lèfe-ma-
jefté au fécond chef. ( D. J. )
Sceau , le grande ( Hifl. mod d Angleterre ) infiniment
public, gravé & marqué des armes dù prince
Sc de l’état, dont l’empreinte faite fur la cire fert à
rendre un aéle authentique & exécutoire.
On n’a imaginé en Angleterre de mettre des
fceaux aux Chartres qu’au commencement du xj. fie-
cle. Il y a un feigneur & pair dû royaume qui eft
lord garde des fceaux. En 1643 » garde des fceaux
4 ctant retiré de la -chambre pour aller trouver le roi,
& ayant emporté le grand fceau , la chambre des com-
mune. fit voir à celle des pairs les inconyéniens qui
-fiaifFoient de la privation du grand fceau, dont on ne
pou voit fe paffer félon les loix, parce que le grantd-
fceau étant la clef du royaume, il devoit toujours
être tenu là où étoit le parlement, qui'repiéfentoit
le royaume pendant qu’il fiégeoit. En conféquence
de ces repreféntations, les deux chambres firent un
nouveau grand-fceati, & le remirent entre les mains
ces commiffaires qu’ils nommèrent, pour avoir à cet
Regard le même pouvoir que le chancelier ou le garde
du grafid-fuau. .
*je r°i & fes partifens traitèrent d’attentat l’aélion
du parlement, & firent valoir les ftatuts d Edouard
111', qui déclarent coupables de trahifon ceux qui contrefont
1 è grand-fceau \ mais il s’en faut beaucoup que
le parlement fut dans le cas du ftatut, comme feroient
de Amples particuliers; car le grand-ficeau n’eft pas le
fceau du roi en particulier, mais le fceau du royaume
; & le royaume eft un corps compofé d’un chef, .
qui en eft la tête, & du peuple qui en eft les membres.
Si le roi a la difpofition du grand-fceau , ce n’eft
*ïu ej} ^dité du plus noble des membres de ce corps,
«ttnüderé comme étant uni avec les autres membres
& non comme en étant féparé, tout le pouvoir
d executer réfidant entre fés mains.
,.^'e< SranJ~fieau donne aux aéles auxquels il eft ap-
•puque la vertu d’être inviolables. Si donc, dans le
cas d’une guerre ouverte entre le roi & le parlement,
«î roi pouvoit, par le moyen du grand-fceau, com-
m.iniquer ■ cette vertu à fes aéles particuliers, cù fe*
roient les bornes de , fon pouvoir, qui, par la confti-
tution du gouvernement d’Angleterre, eft limité par
'ies'loix . Il n’àuroit qu a déclarer par un aéle fcellé du
grand-fceau, comme Charles l Favoit déjà fait' effectivement,
que félon lës loix les membres du parlement
font des traîtres & dès rebelles ; & alors la
queftion feroit décidée, par la feule poffeflion du
grand- fceau9 & le roi pourront s’attribuer un pouvoir
lans bornes, par cette même autorité. Mais que feroit-
* e fi le parlement fe trouvoit en poffeflion du grand-
fceau , & que par un aéle femblable, il déclarât le roi
traître & rebellei L’application du grand-fceau, don- '
nercj -elle à cet aéle une autorité inviolable -?
1\ fenfole donc que le parlement n’avoit pas moins
ce droit de faire un grand-fceau que le roi en auroit
eu d en faire un, fi le fceau commun s’étoit trouvé I
f^ re les du parlement^ puifque ce n’étoir pas J
S C H 7
le fceau d’aucun des deux en 'particulier, mais de
tous les deux confédérés comme étant inséparablement
unis enfemble. En un mot , ni le roi, ni le p a iement
féparément, ne peuvent s’attribuer la difpofi-
rion du grand-fceau, parce que le grand-fceau eft l’empreinte,
la marque de leur autorité unie. & nen réparée.
( D. J. )
SCEPTRE, f. m. (Hifloire ancienne. & mod.j dans
l’origine, le feeptre n’étoit qu’une canne ou bâton
que les; rois & les généraux portoient à la main pour
s’appuyer; & c’eft ce qu’on appelle en terme de
médaille ha fia para, une pique ou hallebarde fans
fer qu’ôn voit à la main, des divinités ou des rois:
c’eft le fentiment de Nicod, qui pareât d’autant plus
fondé que Juftin raconte que le feeptre des premiers
rois éto;t une lance. Cet hiftorien ajoute que dans
l’antiquité la plus reculée, les hommes adoroient la
hafte ou le feeptre comme des dieux immortels, &
que de fon tems encore on mettoit par cette raifon
un feeptre à la main des dieux. Celui 4e Neptune
étoit fon trident.
Dans la fuite, le feeptre devint un ornement royal,
& la marque du fouverain pouvoir. Dans Homère,
les princes grecs ligués contre Troye , portent des
feeptres d’or. Celui d’Agamemnôn, dit-il, ouvrage
incomparable de Vulcain qui Tavoit donné au fils
de Saturne, paffa de Jupiter à Mercure, puis à Pé-
lops, à Atrée ; à Thyefte & à Agamemnon : on le
confervoit encore, du temps de ce poëte, on l’ado-
roit même ; & on lui faifoit tous les jours des fecri-
fices à Chéronée, où l’on n’en montroit pourtant
que le bois, les Phocéens ayant enlevé les lames d’or
qui le couvroient.
Le feeptre des rois fut donc revêtu d’ornemens de
cuivre, d’iyoire, d’argent ou d’o r , & de figures fym-
boliques. Tarquin l’ancien le porta le premier à Rome,
& les confuls le portèrent auffi fous le nom de Jcipio9
bâton de commandement. Les empereurs l’ont con-
fervé jufques dans les derniers tems,, & les rois le
portent dans les.grandes cérémonies. Il eft furmonté
ou diftingué par quelques pièces de leur blafon. Ainfi
celui du roi de France eft fùrmomé d’une fleur de
lys double, celui de l’empereur d’un aigle à deux
têtes, celui du grand-feigneur ,^ ’un croiffant, &c.
Phocas eft le premier qui ait fait ajouter une croix
a fon feeptre ; fès fùcc^fieii s quittèrent meme le
feeptre pour ne plus tenir à la main que des croix
de differentes formes & de différentes grandeurs.
M. le^Gendre dit, le feeptre de nos rois de la première
race etoit un bâton d’or recourbé par le bout en for*,
me de crcffe, & auffi haut qua le prince quile por-
toit. R. ) r H ^ .
SCHAAF (Charles), (Nifi. Litt. Mod. j favans
allemand, profeffeur de langues, orientales à Leyde,
mort en 1729, a donné les ouvrages fuivam . Gram~
matic.z Chaldtza & Syriaca : Novum TeOamcntum S'y—
ruicum : Lexicon Syriacum concordantialeEpitomg
Grajnmatices ■ Hebrdicce.
bCHARAN ? ^ ( Jtifi, mod.j huitième nacép