
livre de Vaugda's ne contenoit autrefois que des
oracles j on trouve aujourd’hui beaucoup d’erreurs ,
& dans les, remarques de Vuugelçs, 8c dans les
corrections* Vaugelas mourut pauvre , en 1650, à
quatre-.vh'gp-quinze ans. C'écoit un des hommes les
plus aimables de fon fiècle : il joignoic à l’efprit &
aux connoiliançes , tous les agrémens extérieurs.
VAUMORIERE, ( Pierre Dortigùe , fieur de )
( hifi. nat. mod. ) gentilhomme d’Àpt en Provence ,
bel efprit du dix-feptième fiècle, - ami des Scuderis ,
& de 1 abbé d’Aubignac. On a de lui un traité de
Fan de plaire dans la conversation, & fi l’on en croit
mademoifeJle Scuderi, perfonne n’étoit plus en
état que lui d’écrire fur un pareil fujet : ce Sa feule
prefence , dit-elle, avoit l’art de réveiller une
•converfation affoupie....... Il portoit la joie &
le plaifir avec lui..... Enjoué fit galant dans lés ■
ruelles , raodefte avec lés gens d’efprit , réjouiffànt
& folideavec les jeunes gens..... Il brilloit par-tout*,
& indépendamment des qualités de i’efpritJ, il
avoit le coeur aù-deilbus de fon pouvoir fit dë fon
ctat..... Ne connoilTant d’autre intérêt que celui ■
de fes amis, fit d’autre plaifir que celui d'en faire ,
Il n’avoir rien à lui..../il difoit toujours que Vargent
y le coeur ne font bons que quand on les donne 3 ’
il difoit encore que c’étoit un moindre mal d’être
«lupe., que de craindre toujours d’être dupé.
Il eft auteur de beaucoup de romans 3 les cinq
derniers volumes de Pharamond font-de lui. Le
grand Scip ion , Diane de France, Adélaïde de
Champagne font encore de lui , ainfi qu'Agiatis 8c
deux volumes fur la galanterie des anciens &
• plufieurs autres ouvrages 5 car il eut la fécondité .
des Scuderis , fes amis. Il vouloit mettre l’hiftoire ‘
de France en dialogue , où chaque perfonna^e ]
eût parlé, félon fon caractère. C ’eft le projet qu’ont
exécuté en partie le préfident He'nault, pour le
règne de François II , 8c de M. Mercier‘ pour celui
de Louis XI , & avant eux fit en leur donnant
l’exemple, Shakefpeaie, pour une grande partie
de l’hiftoire d’Angleterre. Vaumoriére mourut
pauvre en 165» 3 .
VAUQUEL IN ( de la Frefnaye fit des Ivetaux)
( hifi. litt.mod. ) Jean Vauquelin de la Frefnaye,
père du fameux des Ivetaux futauffi un homme connu
dans fon te ms. C ’eft le premier poëte françôis qui
ait fait des fatyres, ou dont lesfatyres foient reliées,
Il l’on peut dire qu’elles le foient. On a de lui auffi
un art poétique , un poëme intitulé : pour la monarchie
de ce royaume , contre la divifion 5 des
idylles , des épigrammes, des épitaphes,-desfonnets.
Il fut d’abord avocat du roi , puis lieutenant-
général fit préfident du préfidial à Caen. ]Çfort
en 1616,
Nicolas Vauquelin , Teigneur des Ivetaux , fon
fils, fut donné par Henri IV , pour précepteur au
dauphin 3 qui fut dans la fuite Louis XIII* On
trouve; fur lui des particularités allez curieufes dans
les-.dépêches du comte de Brèves, ambalfadeur. 2
Home fur la fin du règne de Henri IV , fit au
comencemment du règne de Louis XIII. ( V o y e i
1 article S a vary ). On voit dans une lettre de
cc mimftre, du 1 1 juillet 16 10, que lui de
Brèves affurant que le pape Paul V , Borghèfe ,
pontife dévot, du foin que la reine; mère pre-
noit de. faire élever le jeune roi fon fils dans
la piété , ou pour, employer les termes de la lettre,
|j «« dans la dévotion que les rois. fes prédéeefleurs
ont toujours eue pour la grandeur du faint-fiége , fie
en la révérence & ôlilcrvance du feu roi envers
fa fainteté, il reconnut à là réponfc du pape , qu’ il
avoit été advifé que près de la perfonne du roi il y
avoit quelqu’un duquel il eft mal édifié, m’ayant
répété deux ou trois rois que c’écoit une des chofes
a quoi votre màjefté devoit foigneufement penfer
que de tenir près du roi, pour fon éducation, gens
de vie exemplaire 8c de grande probité 5 je lui ai
reparti que le défunt ro i, avant fon trépas , y
avoit' bien pris garde , 8c qu’il étoit difficile de
faire une meilleure élection que celle que feu fa
majefté avoit faite ».
De Brèves ns nomme perfonne en cet endroit ,
mais la fuite fait voir que c’eft du fameux V a u q
u e lin d e s l v t t a u x qu’il s’agit. C ’étoit un homme
d efprit 5c réputé , de fon tems bon poëte , mais
la réputation d’épicurifme lui fit ôter, en 1611 ,
la place de précepteur du roi. Dans la fuite même ,
le cardinal de Richelieu lui trouvant des moeurs
trop peu eccîéfiaftiques-, l’obligea de fe démettre
de quelques bénéfices qu’il avoit. N’ayant plus
alors aucune raifon de fe contraindre , il fe livra
fans remords à tous fes goûts , ôc mena la vie la
plus voluptueufe qu’il pût imaginer. Il aimoit fur»
.tout la vie champêtre fie paftoralc 3 il s’habilloitr
en berger, 8c prenant pour modèle la bergerie du
roi Réné fie de la reine Jeanne de Laval, fa femme,,
qui s’amufoit à garder leurs moutons dans les
plaines de la Provence , il feignoit de mener a*flï
des moutons dans les allées du jardin de fa maifo»
au fauxbourg faint Germain à Paris 3 cette fiélion
paftorale l’amufoit 5 i l , avoit pour maîtreffe une
joueufe de harpe qui l’accompagnoit par-tout en
jouant de cet inftrument, fur lequel venoient fe
repôfcr 8c fe pâmer des roffignols élevés dans une
volière & dreflés à ce manège. Il inventoit tous les
jours quelque plaifir , quelque rafînement nouveau
5 mais il y avoit toujours beaucoup de bizarrerie
dans fes goûts. Il furvécut au îei fon élève,
fie ne mourut qu’en 1 6 4 .9 , à quatre-vingt-dix ans,
Henri IV l’avoit beaucoup aimé , & le mettoit de
prefque toutes fes parties de plaifir. Cet épicurien
parut prefque un ftoïcien dans fon livré qui a pour-
titre : in f i i tu t io n d*un p r in c e .
Dans une lettre du 4 feptembre ié f ï i ,î e comté
de Brèves écrit à la reine:.«: Je ne faurois sflevs.
repréfenter à votre majefté , le contentement que
Xa fainteté a eu du changement du fieur des Ivetaux,
fie quelle fieur le Fevre eût été mis en fa place.
L’on lui a écrit d’étranges chofes dudit fieur des
Ivetaux, jufques à ces termes, qu’un jour, le roi
lui demandant s’il n'y avoir point de fainte Louife ,
il lui répondit: Sire , toutes les dames qui coucheront
avec votre majefté , d’ici à quatre ou cinq
ans , s’appelleront faintes Louifes 8c une infinité
d’autres chofes qu’il m’a dites, que je laifferai pour
«’être trop piolixc ».
VAUVENARGUES , (le marquis d e ) {hifi.
litt. mod. ) d’une famille noble de Provence,
capitaine au régiment du Roi , auteur du livre
intitulé : In t r o d u c t io n a la connoijfance de l ’efprit
humain. Toute fon hiftoire eft dans ce livie 8c
dans ce morceau de l’éloge funèbre des officiers
morts dans la guerre de 1741.
» Tu n’es plus, 6 douce efpérance du refte
de mes jours ? ô ami tendre 1 élevé dans cet
invincible régiment du Roi toujours conduit par
des héros 3 qui s’eft tant fignalé dans les tranchées de
Prague, dans la bataille de Fontenoy, dans celle
de Lavif.lt où il a décidé la viétoire. La retraite de
Prague, pendant trente lieues de glaces, jetta dans
ton fein les femences de la mort, que mes triftes
yeux ont vu depuis fe développer 5 familiarifé
avec le trépas , tu le fentis approcher avec cette
indifférence que les philofophes s’efforçoient jadis
d’acquérirou de montrer accablé de fouffrances
au dedans 8c au dehors, privé de la vue, perdant
chaque jour une partie de toi - même , ce
n’etoit que par un excès de vertus , que tu n’étois
point malheureux, fie cette vertu ne te coutoit
point d’efforts. Je t’ai vu toujours le plus infortuné
des hommes, 8c le plus tranquille.,.. Mais
par quel prodige avois-tu , à l’âge de vingt-cinq
ans, la vraie philofophie 8c la vraie éloquence ,
fans autre étude que le fecours de quelques bons
livres ? Comment avois-tu pris un effor fi haut
dans le fiècle des petitefles ? 8c comment la fim-
plicité d’un enfant timide couvroit-elle cette profondeur
fit cette force de génie I Je fendrai long-
tems avec amertume , le prix de ton amitié, à
peinç en ai-je goûté les charmes >»....
M. de Vauvernargues mourut vers l’an 1747,
ou 1748. On trouvera dans la fécondé édition de
fon livre , dit encore M. de Voltaire, plus de cent
penfées , qui caraâérifeot la plus belle ame, la plus
profondément philofophc , la plus dégagée de tout
efprit de parti.
Que ceux qui penfent méditent les maximes fuir
.vantes :
La raifon nous trompe plus fouvent que la
pâture.
£i les paffions font plus de fautes que le jugement
i c’eft par la même raifon que ceux qai
gouvernent font plus de fautes que les homin«S
privés.
Les grandes penfées viennent du coeur.
1 La confcience des mourans calomnie leur vie.
La fermeté ou )a foibleffc à la mort dépend de la
dernière maladie.
La penfée de la mort nous trompe 5 car elle nous
f»it oublier de vivre.
La plus fauffe des philofophies eft celle qui ,
fous prétexte d’affranchir les hommes des embarras
des pallions, leur confcille l'oifiveté.
| Nous devons peut-être aux paffions, les plu®
grands avantages de i’éfprit.
Ce qui n’offeufe pas la fociété t n’eft pas du
reffort de la juftice.
^ Quiconque eft plus févère que le sloix , eft ui|
tyran.
» VAUX-CERN AY , ( Pierre de ) ( hifi. nau
mod. ) religieux de l’ordre de Citcaux, dans l'abbaye
de Vaux-Cernay , près de Chevreufe , dont il a
tiré fon nom, écrivit, vers l'an n i 6 , l’hiftoire
des Albigeois.Nicolas Camufat, chanoine deTroyes,
ea a donné une bonne édition , en 1 6 1 ƒ.
VAYER, ( Voyei la M otme-le-V ayer ) .
' VAYVODES , ou WOYWODE S , f. m. pL
( hifi. mod. ) , c’eft le nom qu’on donne en langue
fclavone aux gouverneurs des provinces de Va-
lachie 8c de Moldavie. Woyna dans cette langue
fignifîe guerre , woda condu&eur , dux bellicus.
Les polonois défignent auffi fous le nom de woy-
wodes ou vayvodes les gouverneurs des provinces
appelés plus communément palatins. Ce titre eft
pareillement connu dans l’empire ruffien 3 on le
donne aux gouverneurs des provinces dont le
pouvoir eft tres-étçndu. La Porte ottomane n’accorde
que le titre de vayvodes ou de gouverneurs
aux fouverains chrétiens de Moldavie , de Valachie
qui font établis par elle , qui font fes tributaires ,
fie qu’elle dépofe a volonté. { A . R. )
V E C CH IADO S , terme de relation , c’eft ainlî
que les Grecs [d’Athènes moderne , nomment les
vingt-quatre vieillardsv qu’ils choififlenc dans les
meilleures familles chrétiennes , pour régler les
affaires qui furviennçnt de chrétien à elirétien.
CA. r . y
V E C C U S , (Jean ) ( hifi. eccl. ) dit Cartophilax,
c’eft-à-dire, garde du créfor des chartes de Sainte
Sophie, fut envoyé, en 1 1 7 4 , au concile de
Lyon , par l’empereur grec , Michel Paléologue 3
pour la séuiÿon d-e l’églife grecque & de l’églife
s