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où il s’ctoit couvert & enveloppé de papier. On
le perça de plufieurs coups d’épée, & on le jetta
par la fenêtre , en criant: le tyran eß mort, vive
la liberté , & Dom Juan , roi de Portugal. Voye^
dans les révolutions de Portugal , le portrait que
l ’abbé de Vcrcot fait de VaJconcellos.
V A S CO SA N , ( Michel de) célèbre imprimeur
de Paris, natif d’Amiens. Robert Etienne & Vaf-
cofan avoient époufé deux filles de Badiu*. ( V o y e g
B a mus ) Vafcofan eft au nombre des premiers
maîtres de fon art,
V A SQ U E Z DE GAMA. ( Voye£ G ama ).
V A SQ U E Z , ( Gabriel) {hiß. litt. m o d . ) jéfuite
& théologien efpignol, mort à Alcala en 1604.
Ses ouvrage» ont été recueillis en dix volumes
in-folio. Ses confrè es l ’appellent le faint Auguftin
de TEfpagne; ma s les fedateurs du faint Auguftin
d Afrique reprochent à Vajqueç, toutes les opinions
ultramontaines fur l’indépendance du clergé relativement
aux rois , & fur la dépendance des rois
relativement au pape. Pafcal ne l’a point épargné.
V A S SOR , ( Michel le ) ( hiß. litt. mod. ) Cet
écrivain diffus,ma s inftructif, du règne de LouisXIII.
eft d’au an t plus odieux aux catholiques , qu’il a voit
été catholique lui-même , 8c oratoiien, avant d’être
proteftant. Il quitta , en 1690, la congrégation
de l ’Oratoire, fe retira en Hollande , l'an 165*5 ,
enfutte en Angleterre,, où il embraflà la communion
anglicane , & où le célèbre Burnet, évêque
de Salisbury, auteur de rhiftohe de la réformation,
lui procura une penfion. L’ hiftoire de Lou's XIII ,
de le Vajfor, qui ne paffe guères aujourd’hui pour
hardie j que par tradition , & que d’après fon
ancienne réputation, parut tellement cynique, dans
un te ms où on étoit peu familiarifé avec les vérités
hiftoriques, que les amis & les /protecteurs de le
■ Vajfor en furent feandalifés, quoique zélés pro-
tefians eux-mêmes. Milord Portland , qui lui don-
noit afile, le chafla de fa maifon pour cet ouvrage 5
Jacques .Bafnage , confident de le Vajfor, lui
avoir conf-illé de condamner cet ouvrage à l’oubli ,
& crut devoir fe brouiller avec lu i , lorfque l'ouvrage
fut publié. Etant catholique , le Vajfor avoit
écrit fur la religion & fur l’écriture fa in te. 11 a
au fil traduit en françois , les lettres & mémoires
de Vargas, de Malvenda & de quelques évêques
d’Efpagne » concernant le concile de Trente. Il
mouruf, en 1728, âgé de foixance & d x ans.
V A S SO U L T , ( Jean Baptifte ) ( hiß. litt. mod. )
lié à Bagnokt, mort, en 1743 , à Ver'.ailles ,
aumônier de madame la dauphine, a traduit
l’apologétique de Tertullien,
VA STE L LUM , f. m. {Hiß. rom . J. grande
coupe ou gobelet d’argent ou de bois, dans laquelle
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les anciens Saxons avoient coutume de boire a
la fanté dans leurs feftins. Mathieu Paris , dans
la vie des Abbés de St. Alban , dit : Abbas fo -
lus prendebat fupremus in refeftorio habens vaflellum.
» Il avoit auprès de lui la coupe de ltt charité
» pour boire à la fanté de fes frères.
C’eft: ce qu’on appelle en Allemagne le vidricum ou
willekom , qui lignifie le bien-venu, vafe d’une
capacité quelquefois très-énorme qu’il faut vuider
à l ’txemple des allemands pour en être bien
venu.
On croit que c’eft: de-là que vient la coutume
qui règne encore dans le comté de Suffcx , &
dans quelques autres endroits , <£aller , comme
ils diRnt à Wajfeling au feflin, où Ton boit' co«
pieufemenr. ( A .R )
VATABLE , {hijl. litt. mod.) Françbis Ouatblé
ou Watblé , ou Gâte-bled, connu fous le nom de
Vatable, étoit né à Gamaches, bourg du diocefe
d’Amiens, d’une famille obfcure qu’il illufira, il
étoit prêtre & fut ciiré de B ram et ou Brumetz dans
le Valois; mais il avoit befoin de Paris, & Paris
avoit befein de lui. Dès le règne de Louis X I I ,
on l ’y voit fe perfectionner dans l ’étude de l’hébreu
& du grec, fous ces maîtres, qui, de la Grèce & de
l'Italie ,'refluoient en France; on le voit partager
leurs travaux & furpaffer leur gloire. François I
le nomma profelfeur en langue hébraïque au collège
royal, vers l ’an 1532. Le grand nom que Vatable
cpnferve encore aujourd’hui,eft prefque uniquement
fondé fur le talent qu’il eut pour enfeigner, fur
l’érudition immenfe bien digérée, & d’une communication
facile, qu’il fit paroître dans fes leçons,
& que les juifs même, devenus Tes difciples, ont
admirée ; car d’aillqurs il n’a guères écrit. Il eut
peu de part à la fameufe bible imprimée fous fon
nom , & qui excita des orages; elle contient feulement
des notes fur l’écriture, qui avoient été
recueillies par fes écoliers & dont ils crurent devoir
lui faire honneur ; elles furent condamnées
après fa mort par la faculté de théologie, parce
que c’étoit le calvinifte Robert - Etienne qui les
avoit imprimées & peut-être les avoir-il altérées.
Les doéteurs de Salamanque furent plus favorables
à cette bible & la firent imprimer en. Efpagne avec
approbation. Fianço:s I , outre une chaire d’hébreu ,
avoit donné à Vatable, l’abbaye de Be’lozane ,
qu’Amyot eut après lui. Vatable mourut quinze
jours avant le roi fon bienfaiteur, le 16 mars 1547.
Il avoir traduit en latin quelques livres d’Ariftote.
Ce fu t , di t-.on , par fon confeil & avec fon fç*»
cours que Marot traduifit les pfeaumes c*n vers
françois. Vatable vécut & mourut bon ca’holiquç,
quoique les catholiques ayent voulu le perfêcjjter,
& que les proteftans ayent voulu l ’attirer à eux.
V A TA C E , ( Jean) ( Voye\ Ducas ).
VATTEVIJLE ;
V A T
V A T T E VIL LE ou BATTE VIL LE , {hijl. mod.)
eft le nom de l’ambafladeur d’Efpagnc qui difpura
la préféancc au comte d’Eflrade , à Londres.
( Voyei l’article E s t r a d e ).
V atteville, (Antoine Mont - Chrétien de)
( hijl. litt. mod. ) poëte françois , aventurier , qui
n’clt cependant guères connu, ni par fes poefies,
ni même par f s aventures, quoique plus remarquables.
Quant à fes poéfies , ce font des tragédies
ignorées , un pcëme fur la chafte Sufanne , des
fonners, Sec. Il y a . aulfi de lui un traité de
l’économie. Quant aux aventures , il en eut de
toute efpèce , fur - tout des querelles fuivies de
combats. 11 fut d’abord aû aftfé , à la fuite de
quelques démêlés, par un baron de Gourville affilié
de fon beau-frère; & d’un foldat , il fe défendit
courageufement , mais il fuccomba fous le nombre,
& fut lailfé pour mort. Il en revint, il guérit,
& attaqua en juftice fes aftalfins qui fe hâtèrent
d’érouffer l’affaire avec de l’argent. Vatteville fe
hâta de le .dépenfer , & fe fit enfuite felliciteur
de procès. Il plut à une femme dont il faifoit
les affaires, & l’époufa ; mais bien-tôt après,
accufé d’un meurtre, il fut obligé de fe fauver
en Angleterre, où il eut le bonheur de plaire
au roi Jacques I , qui lui obtint fa grâce ; il
revint cii France, & fe fit marchand de lunettes,
de couteaux & de canifs. Il fe mêloit de plus
d’un commerce, & il étoit foupçonné d’être faux
monnoyeur. Lorfque les guerres de religion recommencèrent,
en 1621 , il fe chargea de lever
des régimens en Normandie , pour les proteftans ;
il étoit de cette province , fils d’un apothicaire
de Falaife , il fut reconnu darvs une hôtellerie ,
au village de Totirailles , à cinq lieues de Falaife.
Le feigne ur du lieu , catholique roÿahfte, Tachant
fan,s doute quelle étoit la commiffion de Vatteville,
vint l’afliéger dans l’hôtellerie. Vatteville fe défendit
cn.défefpéré , tua de fa- main deux gentilshommes
& un foldat , mais il tomba bien - tôt
fous les coups redoublés de piftolets & de pertui-
fanes. Son corps fut porté à Domfront , ou par
zèle de religion, les juges s'acharnant fur les relies
de ce malheureux, le condamnèrent à avoit les
membres rompus & a être jetté au feu.
On traîne, on va donner en fpedacle funefte
De fon corps tout fanglant le miférable refte.
Cette exécution fe fit le 21 octobre 1621. On
se peut guère l'imputer à la feule juftice.
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VA V A S SEUR , (François) ( hiß. litt, mod.)
jéfuite , grand littérateur , poëte latin. Le P. Lucas »
fon confrère , publia fes poéfies , qui font pç>ôr la
plupart des pièces faintes , ou des épigrammês.,
in genere laudativo. Ses autres ouvrages fö n t, un
traité de ludicrâ dittione , c'eft-a-dirc du fty e
burlcfquc , où il prouve qu’aucun auteur grec., ni
latin n’a employé ce ftyie ; un traité de l’épigramme ;
une critique de la poétique du P. Rapin. Le doux
Rollin ne peut fe défendre d’une petite fatisf.uftioa
j ;nfénifte , en observant que le P. F avajfeur reproché
au P. Rapin , fon confrère & fon ami, une faute
fi groftiere qu’elle paroît à peine croyable. Lé
P. Rapin raconte , d’après Euftathe , que le pein.re
Euphranor ayant entendu un profeflèur lire à fes
écoliers, la belle defeription qu’Homère fait de
Jupiter, retourna chez lui plein de cette idée ,
& fit un portrait de Jupiter qui fit l'admiration
de fori fîècle , comme l ’écrit Apion le grammairien.
C ’eft dans ces derniers mots , qui ne font point
dans Euftathe , que confifte l’énorme bévue du
P. Rapin , qui a été corrigée depuis. Euftathe dit
qu’Euphrator étant forti de chez le profefleur, traça
fur le champ l’image de Jupiter, x} »
& egrejfus pinxit. Le P. Rapin a transforme le
participe uthc/v, egrejfus , dans le nom propre
d’Apion le grammairien , & le fa it, qu’Euphranor
à peine forti, fe mit à peindre , eft une citation
d’un prétendu partage de cet Apion, qui n’eft
pour rien dans tout ce récit > mais encore un
coup , cette faute a été corrigée dans une édition
poftérieure.
On trouve encore parmi les ouvrages du P. Vayaf-
feur , une differtation - fur la beauté de J; C . où
il conclud que J. C . n’étoit ni beau ni laid,.
N’eût-il pas mieux fait de conclure qu’il n’en fovoit
rien î
Santeuil en défavonant des vers qu’on raccufoic
d’avoir Lits contre les jéfuices, Ce reprefente quelle
eut été contre lui l’ind gnarion des jéluitcs , fes
maîtres, s’il eût été coupable d’une pareille ingratitude.
Cojfarti e tumulo vtntranda refurgeret umbra.»..
Nunc me torva tuens contraftâ fronte Vavajfor
Expueret male nata & egentia carmina limâ.
Voye\ l’article C o s s art.
Le P. Vavajfeur étoit né en 1605 , dans le dio-
cèfe d’Autun ; il mourut au collège des jéluitcs à
Paris, en 1681,
VATTIER , (Pierre) (kijf. litt.- mod.) né à VÀUBAN ( hijl. de Fr. L’artifte qui éleva
Lificux, d^ans le dernier fiècle , il fut confeillcr dans Londres l’églife de faint Paul , ce temple
de Gallon , duc d’Orléans ; il cultiva la langue 1 réputé pour la magnificence le fécond de la chré-
arabe ; on lui doit une traduéUon françoife du j tienté, repofe datas reneçinte de cet édifice ouvrage
Timur , & celle des califes mahométans , a El- I de fes mains. « Cherchez-vous , dit une foft belle
macin. ’ j infeription , cherchez - vous an monument qui
Hijtoire , Tom. V , N n n