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certaines occasions, plufieurs de ceux qui ont con-
fii’.ié les forts des faints, y ont été portés par une fecrette
infpirafion du'cielf ( Z?. J. )
SOS1GENES , ( Hiß. anc. ) habile aftronome
Egyptien, que Célar fît venir à. Rome, 8c fur les
obiervations duquel il réforma le calendrier. Ro-
mulu's n’ayoit diyifé l’année qu’en dix mois , qui
etoient alternativement de trente-un 8c de trente
jours. Il s’en fajlüit foixante-un jours que 'cette année
ne s’accordât àvëc la vraie année fbtaire. Le
calendrier de Rcmulus fut réformé parNuma ; au
moyen de. ce changement qui éto't fort compliqué,.
1 année romaine avançoit d\m jour fur l’année af-
trcnomique , d’où réiulta un grand dérangement dans
1 or a.-o dès faifons. Juîes-Céfar, en qualité de Söuve-
ra n Pontifè ■ & de Dictateur , voulut y remédier;
•il manda Soffen es peur faire cette réforme qui
rut faite tan de Rcrme 'yoy, quarante-fept ans avant
J- G Le' "réfubat des calculs de Sofgènes fut que
1 année aftronotnique étoitde 3 jours, fi-x heures ;
cfi conleqtlencç les. trois préniières années qu’on-appelle
apnées communes, ont 365 jours , 8c la quatrième
qu’on nomme bijfexçle , parce que le .jourin-
;tërça)aire étoit uiié répétition du 24 Février, fexto
Câlcndas^Àtiriias , & fe. nomme bis 'fexto ..cette
quatrième .année., avoit 3 66, jours* Tel. efl le "calendrier
Julien. Telle eft la réforme de S o f gènes.
Mais la véritable durée de l’année agronomique,
•eft de 365 jours, 5 heures quarante-huit minutes,
•quarante-huit, fécondes ; 8c cette .différence d’onze
=minutes -, douze fécondes , continués depuis Jules-
• Céfar , jufqu’en 15.82 , fous le Pontificat de Grégoire
XIII, apportoit encore un dérangement fen-
fibfe dans les faifons , & dans l’époque de la celé-
brarioa de la Pâque. Ce Pape fit une réforme utile,
tk.què les proteftants meme ont adoptée , après s’en
cire long-temps défendus; elle eonfifte à. fupprimer
trois fciflïmiles fur quatre fiècles , ou vinge-fept bif-
ifextiles fur trente-fix fiècles. Ainfi 1-année Gré-
-gorienne a’eft autre que l’année Julienne corr gée
laf.ippreifion de trois bifïéxtiles , en quatre fiècles.
Ruffes foftT les féuls qui aient confervé le calendrier
Julien , où le vieux ftyle, 8c la différence
..de leur année à ta nôtre eft d’onze: jours.
SO STR ATE ,. ( Hiß. anc. ) célèbre archite&e de
T’anîiqqlté. Ce fut lui qui conftruifit d’ans l’Ille de
Pharos , cette fùperbe tour au haut de laquelle-un
fana! guidait la nuit les voyageurs dans leur route.
Cette tour,, que pTufieurs auteurs mettent au nombre
des fept merveilles du monde j prit lé nom dé l’Ifle , j
& ce nom de Pfi iros, Phare y a- paffé, dans la fuite, ■
aux autres tours conftruites pour le même ufage.
Sur la tour de 1’IfTe de Pharos étoit cette inferip-
•tioh r Soßrat-e ùùd'ten, fils de- Dexiphane , aux
dieux- fauveuîs ,. en faveur de ceux qui vont fur
merl> Ce fut Ptolomée Madelphe qui employa S o f
träte à cet ouvrage, & Te. nom- dé ce-prince ne fe
trouvoit pas flir le monumentchofè afiéz étonnante.
Lucien, dans, fbn. traité de ta manière d’écrire- Phif- •
s o u
toire, en rend raifon. Il raconte que Sofirate a'ÿoît
mis le nom du Roi fur de la chaux, dont le marbré
étoit enduit, &. avoit mis fon nom de flous 8c
fur. le marbre même ; la chaux tomba dans la "fuite
du temps, & le nom de Soflrate gravé fur le marbre
, refta feul , commé Soflr.ue l’avoit prévu &
défiré, pour avoir féul chez la poftérité tout l’honneur
de cet ouvrage. Sofirate vivoit 8c travailloit vers
l’an 273 avant J. G. Le géographe de Nubie , auteur
qui vivoit il y a environ fix - cents - cinquante
ans, parlé de la tpur du Phare, comme d’un monument
encore fubfiftant à cette époque.
SOTADE, ( Hiß. anc. ) Poëte fatyriqiïe G re c ,
inventa les vers nommés de fon nom Sotadiques ,
c’étoit-une forte de vers ïambiques irréguliers. Il avoit
fait contre le-roi d’Egypte , Ptolomée-Philadelphe ,
au fujst de fon mariage avec Arfinoë , fa propre
foeur , une fatyre qu’on dit avoir été violente , & on
dit qu’en général ce poëte étoit décrié pour fes
écrits & pour fes moeurs quoi qu’il en-feit, Sotadt
étant tombé entre les mains de Patrocle , un des
officiers de Ptolomée , Patrocle le fit mettre dans
une efpèce de coffre de plomb , & jetter vivant
dans la mer. M. Rollin appelle cela une jufte punition
;. c’eft montrer, à ce qu’il nous, femble, plus de
zèle contre la (atyre que de juftice ; quelqu’odieux
que foit le crime de la fatire , il lieft bien moins
que le crime, de la cruauté*
SOTELO ,.( Louis ) (Hiß. mod. ) religieux de l’ordre
de Saint-François-, millionnaire au Japon, y
fouffiit, dit-on , le martyre en 1-624 r on-a de lui
une lettre qu’il écrivit , de fa prifon , au pape Urbain
VIEL , & où- il lui rend compte de l’état de
l’ëglilë du Japon. ..
SOTER , (Saint) ( Hifi. ecclèfi ) pape. , fouf-
frit le martyre l’an 177 , pendant la perfécution dite
dé l’empereur Marc- Aurele.
SOTO ( Hifil dl'Efpagne ) deux fàvanis Dominicains
de cenom , Dominique fit Pierre furent tous les
deux conßjfeurs de l’empereur Charles-Quint, & fè fi-
gnalèrent tous lès deux au Concile dë Trente. Pierre
mourut en .1 y.63 ,. avant la clôture du Concile. Dominique
étoit mort dès 1560 , tous deux laîfsè-
rent des. ouvrages- eftimés de leur temps , négligés
aujourd’hui , fur différentes matières eccléfiaf-
tiqiies.
Un autre Soto , (Fernand de) Portugais , fuf
un des plus illuftres compagnons de François Pizarro •,
conquérant du Pérou , i f mourut dans fes courfes
le 21 Mai 1542.
SOTWEL ( Naihanuel ) Hifi. lit P, mod. ) Jefuite >
auteur d’une continuation , depuis 1-642- jufqu’en
1Ö75, de la bibliothèque des écrivains de la. fociété
de• Jèfiis f commencée par Ribadeneira , & continuée
par Philippe Alegambë. Mort en 11676.
SOUBA m SUBA., f* ra. ( Hiß. mod. ) c?eft
ainfi qu’on- nomme dans l’Indoftan des efpëces de. vice-
rois ou de gouverneurs généraux, qui ont fous kua&
s 0 ü .
ordres des gouverneurs particuliers , que l’on nom-
® e mbabs ; ils font nmmtrés par le grand-mogol.
^SÔUBISE, (H ill. de Fr.) ancienne maifon fran-
coife fondue dans celle de Rohan. Son nom etott
Parthenai,,auquel on ajoutoit le furnom de larche-
vluue , parceÆue les Parthenai defeendotent, dit-oni,
d’un archevêque de Bordeaux , nommé Jolleltn de
Parthenay , mort en 1086. On croit que cette maifon
de Parthenai étoit fortie de celle de Lufignan,
avant l’an iooo. Les feigneurs^ de Parthenai-Soubue
étoient féparés de la'branche ainee.dès- lan 1330.
Cette branche des Parthenai-Soubife s honore pai-
ticulièrement de Jean de Parthenai, l'eigneur de Sou-
bife, l’un des Héros du XVI.' fiècle , dans le parti
proteftant. il avoir commandé l’armée de Henri II en
Tofcane, & Le Laboureur dit qu’il étoit homme de
»rende menée , &• de grand fervia. Dans les guerres
de religion , il fut un des plus habüés & des plus
utiles Lieutenants du Prince de Conde Louis L. il
fut foupçonné d’avoir eu part à la mort du duc de
Guife (François ) voyc^ à l’article. Co’tgnj , quel
fut le fondement de ce foupçon. Il avott éte ger.t!.-
horotne de la chambre du Roi, & fut fait chevalier
de l’ordre le 7 Décembre 1561. Il mourut en 1566,
biffant pour héritière , une fille unique,-'CatHerme
de Parthenai. Elle époufa d’abord Charles de Quel-
lenec, baron au Pont en Bretagne, qui prit le nom
de Soubife , & qui l’illuftra ; il fut suffi zélé que
fon beau-père., pouf la caufe des proteftants , il
fut fait prifonnier à la bataille de Jarnac en 1569 ;
il reçut deux bleflures au fiege de Saintes , & fut
tué à la faint-Barthélemi. C’eft de lui qu’il eft parle
dans ces vers de la Henriade :
MatfJlac & Soubife au trépas condamnés ; _
Défendent quelque temps leurs joürs infortunes ,
Sanglants, percés de coups, & refpirants à peine ,
Jufqu’aux portes duLouvre on les pouffe, on les trame;
Ils teignent de leur fang • ce palais odieux ,
En implorant leur rot qui les trahit tous deux.
Dans les notes, M. de Voltaire obferve d’après
tous les mémoires du temps, que comme fa femme
lui avoit intenté un procès pour caufe ffimpuiffance,
les dames de la cour allèrent -voir fon corps nud
& tout fangîant, par une curiofué barbare, digne
de cette cour abominable- ^ .
Catherine de Parthenai-Soubife epoufa en. fécondes
noces, René II. du nom , vicomte de Rohan , &
fut mère du duc de Rohan , & du feigneiir de Soubife,
tous deux fi célèbres par fes guerres qu’ils foutinrent
contre Louis XIII , en foveur des proteftants. Ehe
partagea, elle anima leur zèle pour cette caufe ,
elle s’enferma dans la Rochelle avec Anne de Rohan
fa fille , y fouffrit avec confiance toutes . les
horreurs de la famine , elles furent réduites a vivre
pendant trois mois, de chair de cheval 8c de quatre
onces de pain par jour; elles refusèrent detre
comprifes dams. la. capitulation,, êf relièrent prifonr
S O U
mères de guerre, elles furent menées au châttâw de
Nyort en Poitou , le a Novembre 1628. Catherine
de Parthenai avoit alors, 74 ans. La Croix du
Maine dit qu’elle compofa p i f u u r s . tra g ea u s 6> cq-
m id ie s fra n ço ife s , en tr autres 9 comçdie d N c lo p f i e im . ,
la q u e lle fu t r rpréfcnléc en p u b lie à la R ö c h e l e l an} é 7f -
Cette dame f i t encore p lu fieu r s é lé g ie s , tra d u ifit le s
préceptes d ’ I fo c ra tc , &c.; elle fit comte Henri IV. un
ouvrage intitulé ironiquement : A p J o - i e p o u r le ,01
H e n r i I V . , en ver s c eu x q u i le blâment d e _. ee
q u 'i l gratifie p lu s f e s ennemis .q u e fie s f em t e u r s .
11 ne ■ .falloir ni l’en, blâmer nt 1 en juftifier . ƒ
falloir l’en plaindre. Marguerite de^Rohan, fille du
. fameux duc de Rohan , & p«&e-fil|e de Catherine
de Parthenai , époufa Henri de Chabot ; de ce
mariage naquit Anne , dame de Soubife, qui épou a
François de Rohan , prince de Soubife , tige de la
branche de Rohan-Scubife.
SOU CHAI , (Jean-Bapt ifte.} ( H i f i . lit t , m o d . )
L’abbé S o u c i a i , de l’académie des belles lettres, ne
au Bourg de Saint Amand près de Vendôme, fut
un homme de lettres eftimabte, mais fans éclat ; il
donna des éditions de divers manuferits; on a de hit
quelques mémoires affez curieux dans le recueil de
l’Académie des Infcriptiçns & Behes-Lettres;, tels
que fon mémoire fur les Pfylles, un difeours fur la
vie & for le caraSère de Mécène , un autre for
Afinius Pollion , une d-.fiertanon for lEpitha.atne ,
diversmémoires for lelcgie & les PoètesEleg.aques,
for les hymnes des anciens , &c. Il entra dans.1 Académie
en i v i f f . , & fut fait Prdïeffeur d’eloquence:
au collège royal' en 1732. Il mourut le 25 acult
I746.
’ SOUCIET, ( Efienne ) ( H i ß . lin m o d . ) Le P.
[Soucia, Jéfifte , Bibliothécaire du cohege de Louis-:
le grand, favant connu , né a Bourges en 1671 , mort
à Paris en 1744 , a donné des obfervations aitronomi-'
eues , faites à la Chine & aux Indes, il a écrit contre
Newton , fur ta chronologie , il a écrit aufli fur
TEcriture-Sainte^
Il avoit un frère ( Etienne-Auguffin ) aufft Jéfïute-
au collège de Louisfo grand , .&quine lmforvecur
eue de deux jours. On à de lui deux poemes latins ,
pua for les Comètes, l’autre fur l'agriculture.
SOUDAN, f. m. ( H i ß . rr,cd. ) ou comme on
le trouve dans nos vieux auteurs f ic ld a n , &_en latin
foldamts, étoit te nom qu’on dennoit autrefois aux
lieutenans généraux des califes dans leurs provinces
& dans leurs armées ; mais la puiffance des califes
étant déchue peu-à- peu par diverfes révolutions, &
fur-tout par la trop grande étendue depaysfoumtste
leur domination , ces lieutenans généraux s érigèrent
en fouverains. Saladin , général des troupes de No-
radin roi de Damas , prit ce titre, &. fut le premier
loudan d’Egypte. Les empereurs turcs détruisent
toutes les petites dinaftïcs que les foudtms ayoïest
fondées dans l’Afie mineure , comme celles de Cqgni-V
de Caramanle 1 &c. & fôumitait »uflicsB« ÆEgfg««