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f croyent-par-là avoir obtenu le pardon de tous leurs
..péchés ; 2°. les Banians fe frottent le front d’une cou*
'■ leur rouge , qui eft le figne qu'ils font partie du peuple
(<le Dieu ; 3°. ; il leur en ordonné de faire des offrant
e s , des prières-fous des arbres deftinés à ces ufagei
. facrés., &c quMs doivent- tenir en grande vénération ;
. 4°.. de faire des prières dans les temples , de faire
des offrandes aux pagodes ou idoles , de chanter des
hymnes, & de faire des procédions, &c, 50. de
•faire des pèlerinages:à des rivières éloignées , ^ fu r -
'tout au Gange., afin de s’y laver, & de faire des
^offrandes,; 6°. d’adrefler leurs voeux à desfaintsqui
ont .chacun des départemens particuliers ; 7 . il leur
-eft ordonné de rendre hommage à Dieu , à la vue
rde la première de fes .créatures qui Coffre ;à ■ leurs
•yeux après le lever . du foleil,; de rendre leurs-ref- ■
■ pcéfs au folçil ,& à. la lune , qui-font les deux yeux '
de la divinitéde refpecler pareillement les animaux
qui font .regardés-comme plus purs que les autres ,
tels que la vache, le buffle , &c,. parcs que les âmes
-des hommes paffent dans .ces animaux : c’eft pour
rcela que les .Banians frottent leurs maifons avec l.ur
sfiente , dans il-idée de les fàncbfier par ce moyen.
La troifième partie du shafier .établit une diftinc-
.ûcn entre les hommes , 8c les divife en quatre tribus .
ou elaffes : la première eft icelle des braminesou
prêtres chargés de l’inftruéUon du peuple ;Ja faconde
eft.celle des kutteris.ou nobles, dont la fonction eft
-de commander aux hommes ; la ..troifième eft .celle \
‘dv.s shudderis , ou des .marchands,, qui procurent aux
autres leurs befoins à l’aide du trafic ; la quatrième
-ékiTe eft celle des vifès , ou arti ans. Chacun tft obligé
de demeurer dans la claffe ou tribu dans laquelle
-il »eft n é , &>de.-s’en tenir aux occupations qui lut font
: affignées par le shafur.
Suivant les bramines, le sh fiertut donné par Dieu •
iui - même à Brama , qui par fon ordre le remit aux
bramines' de fon temps p^ur en -communiquer le contenu
aux peuples de l’Indoftan, qui en conféquence
fe divife reut en quatre tribus qui lubfiftent parmi eux
jufqifà ce jour. (A. Æ.)
SH A V V , f Thomas» ) Hiß. litt, mod.) Médecin :
Anglois de la fociété royale de Londres, principal
.feîu collège d’Edmond, à Oxford , connu par des voyages
cfi divers lieux .de la Barbarie & du Levai:t,
.ils ont été traduits en Fiar.ço-v; mort en 17.51 •
SHECTEA .ou CHECTliA ^ ( Hiß. mod.} c’eft
le nom tÇitne feéie de bramines ou prêtres indiens ,
qui croyent -contre toutes les autres , que Ramcn ,
Brama , Vifinau & ■ R^ddfcn font .çfos .êtres fùbor- I
donnés à Shecti ou .Ckezti de qui feu-1 ils .ont dérivé
..leur pouvoir , & qu’lis regardent comme le créateur •
.■ èt le modérateur de l ’univers. C-es Céiaires, qui Ion;
.des deiftes, 'ii’admeîîént point l’autoriié da vedaru ou |
livre facré ; de plus , ils réfutent de croire les clic-f.s •
.qui r.e tombent point fous leurs fens , par corféquent
iis r*e croyent aucuns myftères. Les indiens les regar-
jdent comme d-.s hérétiques dangereux,, qui ne méritent
que d’ê-.re exte;minés, {A. R )
S ïl E
SHEtït, f. m. terme de relation ,moftî de}'c-lui cjüti
a le foin des mofquées en Egypte, 8c dont la charge
répond à celle des imans à -Conftantinople. Ils font
plus ou moins de sheiks dans chaque mofquée, félon
fa grandeur & fes revenus. Dans les .grandes mofquées.,
il y en a un qui eft le chef 8C n’a rien à
faire ; mais dans les peti tes mofquées , tous les sheiks
ont loin d’ouvrir-le temple , d’appeller pour-lés.prières,
8c de défiler enfemble pour faire leurs courtes' dévotions.
Pocock , defeription âîE&ypu , p. 171,
ï g , j . ,) ;
SHE1K-BELLET , 'tenue de relation , nom d’un
officier turc en Egypte,, qui eft le chef de la ville ,
ßc qui eft placé par le Plasha.Son emploi eft d’avoir
foin qu’il n’arrive aucune, innovation qui puiffe préjudiciera
la Porte; mais toute fon autorité dépend uniquement
de fon crédit ; car le gouvernement d’Egypte
eft de telle.nature, que fouvent ceux à qui l’on conféré
les moindres polies ont cependant la plus.grande
influence,.& qu’un caya des janiffaires ou des Grabes
trouve le fecret,,- par. fes intrigues , de gouverner-malgré
le pacha même. .Pocock , defeription d’Egypte,
p . 163. ( D. J. )
SHEQUE-, f. m. ( Hiß. anc. ) les‘Arabes nom*!
ment sheques les chefs de leurs tribus. Les anciens
Grecs les appelloient phylarques-ce -fut un de ces
sheques ou phylarqut s. arabes qui., lemblables à Sinon ,
eut 1 ad reffe de .faire goûter à Cr iffus un .plan de
guerre contre les Parthes , dont le but étoit la .perte
de.ee général., & il réuflu dans 1 fon projet. Les anciens
ne s’accordent point fur le véritable nom de ce Fourbe
fi célèbre dans l’hiftoire romaine ; Dion Çaflius le
nomme ■ Allants,, Plutarque Ariamnes , Florus Ma-
aeres .& Appien Acbarus. Quoi qu’il en foit, l’arméo
fut taillée -en pièces ; -Craffus périt dans des marais
•pleins de fondrières, fa défaite fut le plus terrible
échec que les Romains euffent effuyé depuis la bai
taille de Cannes^ on leur tua vingt mille hommes,
& il y en eut dix mille de pris. Artabaze .reçut
la tête de Craffus au milieu d’un feftin de noces;
& la joie fut telle à cette v u e , qu’on verfa de l’or
fondu-dans la bouche de cette- tête, pour fe moque»
de la :foif infatiable que ce romain avoir toujours eu
de .ce métal. Dion Caflius L U. c. ,1. .Fiorus^./»
HL c. ij. ( D . J . )
SHERIF, f. m ( Hiß. mod. ) eft en Angleterre
un magiftrat dont le pouvoir s’étend -fur toute une
province, & dont le principal devoir eft de -foire
exécuter les fentences des juges , de choiftr les jurés,.
&c. C ’eft , pour ainfi dire, le grand prévôt de la
province. L s sherifs étoient autrefois ehc.ift» par le
peuple ; aujourd’hui c’eft le fonverain qui. les nomme
de .cette jnau ère. Les juges présentent ,flx perfonnes
de chaque province, chevaliers ou écuyers riches
de ,ces-.fix le .confeil d’état en choiftt trois.; & parmi
ces dcrn.e/s le roi donne - fon agrément à celui qu’il
veut. Ils Lofent aufti ancieunement plufteurs années
.de fuite en charge : préfentement on les change tous
•les ans ; il h’y .a que celui de W.'ftmorfend dont la
S H I
flignité foit héréditaire dans la famille du comte de
Tanet. Les shérifs ont deux fortes de .cours. La première
fe tient tous les mois par le shérif ou fon fubfe
titut qu’on appelle under shérif . ou fous-sherif, qui
juge les caufes de la province au-deffous de 40 fehe-
lings. L’aütre cour fe tient deux fois l’année ; un mois
après Pâques, &. un mois après la Saint-Michel. On
y fait la recherche de toute offeaft criminelle contre
le droit courumier, hors les cas exceptés par aéte
du Parlement. Les pairs du royaume & tous ceux
qui ont droit de tenir de femblables cours, font exempts
de la jurifdi&ion de celui-ci. G’eft encore un des
devoirs du shérif dè rendre à la tréforerie toutes les
taxes publiques, les amendes & les faifies qui fe font
faites dans les provinces, ou d’en difpofer fuivant les
ordres du roi. Quand les juges font leurs tournées
dans les provinces , le shérif Aoit prendre foin qu’ils
foient bien reçus 8c bien gardés tout le temps qu’ils
font dans la province dont il eft shérif. A Londres -
feulement il y a . deux shérifs qui portent tous deux
le titre de shérif de Londres & de Midlefex province-
où Londres eft fituée. Dans chaque province, le
shérif a. un fubftitut qui fan prefque toutes les affaires,
8c dont l’emploi eft fixe. Etat de la grande Bretagne
fous George H. tome IL page 188. (A . R.)
SHEFFIELD, ( Jean. ) duc de Buckingham, né
vers l’an 1646 , fut miniftre d’état en Angleterre.
Il avpiî été d’abord un guerrier affez îlluftre. Il a voit
fervi fur mer contre les Hoiiandois ; il avoit fait une
campagne fur terre fous M. de Turenne. Il commanda
une flotte que les Ànglois envoyèrent contre
Tanger en Afrique. Il eut grande part à la confiance
du roi Guillaume & de la reine Marie fa femme
; mais entraîné par le goût des lettres , ÔL n’aimant
que la retraite & l’étude, il refais la place de grand
chancelier d’Angleterre fous le règne de la reine Anne.
On a fes oeuvres en deux volumes in-8°. ; fes effais
fur la poëfie, ont été traduits en François. Sa comédie
•du Rehearfal fit révolution dans le théâtre Anglois ;
il mpurut en 1721.
SHERLOCK, ( Guillaume & Thomas. ) ( Hijl,
lïtt. mod. ) théologiens Anglois : Guillaume , auteur
dé quelques ouvrages de - dévotion & de morale ,
qui ont été traduits en François. Thomas beaucoup
plus célébré, a fait la guerre aux incrédules de fon
temps & de fon pays. Ses ouvrages ont aufli été traduits
ên françois. Ses témoins de là réfurietlion font
fôuvent cités.
Guillaume , né en 1641 , mourut en 1707. Thomas
eft mott vers 1749 , Evêque de Bangor.
SHIITES ou CHUTÉS , f. m. pl. ( Hi(l. mod. )
Depuis environ onze fiècles, les Mahométans font
partagés en deux feâes principales qui ont l’une pour
l’autre toute la haine dont les difpütes de religion
puiffent rendre les hommes capables. Les partifans
de l’une de ces feétes s’appellent Sonnites , parce
‘qu’ils admettent l’autorité des traditions mahométa-
nes contenues dans la Sonna. Les Sonnites
“donnent à leurs adverfaires le nom de Shiites,
Histoire. Tome V.
S H I f ;
par où ils défignent ; des hérétiques -, des fectaïres ,
’dés' gens aboimndblès , nom que,.ceux-ci rétorquent
libéralement à, leurs à'dverfaifes. ;
Les Shiites. fë foudivifent, dit-on, en foixanté 3c
•douze feéfes qui enchériffént les unes fur,, les autres
pour leurs extravagances. C’eft Ali ,, gendre de Mahomet
, & fon quatrième fuccefleur ou calife, qui
eft l’objet de leur‘ querelle avec les Sonnites 8c les
Karejites. Ils. prétendent qu’Abubeçre , Omar & Ot-
man, qui ont fuccédé immédiatement à Mahomet >
n’étoient que des■ u f o r p a t e u r s q u e ' la; fouverai-
neté 8t le pontificat des Mufulmans appartenoit de
droit à Ali & à fa famille. Non contens de ces pré*1 '
tentions, quelques Shiites foutiennent qu’A li etoit
au-deffus de la condition humaine ; que Dieu s’eft
manifefté par lui; qu’il a parlé par fa bouèhe. Ils
le préfèrent a Mahomet lui-même» D ’autres, plus
mitigés, les mettént fur, la même ligné , 8c difent
c^u ils fe rejfemblent duff parfaitement que deux cor-
vbeaux : ceux-ci s’appellent Gobantes, c’eft-à-dire,
partifans de la fecte des corbeaux. Quoiqu’AIi ait
été affaffiné, il y a dès shiites qui foutiennent fa
divinité ; ils attendent fon fécond avènement" à la fin
du mondé, ce qui ne les empêche point d’aller faire
leurs dévotions à Cufa où eft fon tombeau. Le ref-
peél des Shiites pour Àii eft fi grand , que toutes
les fois qu’ils le nomment, ils ajoutent que Dieu glorifie
fa face. Le furnom qu’ils lui donnent eft celui
de lion de Dieu. Les Shiites n’admetîerit point la
fonna : ils traitent, de menfonges 8c de rêveries les
traditions contenues dans' ce livré.
Tels font les motifs de la haine implacable qui
divife les Sonnites & les Shiites. Ces querelles qu i
ont fait couler des flots de fang , fubfiftent encore
dans toute leur force entre les Turcs qui font Sonnites,
8c les Perfàns qui font Shiites, ainfi que les
Tartares-usbecs & quelques princes Mahométans de
rindoftan. ( A . R. y
SHIP-MONEY, ( Hiß. dl Angl. ) Ce mot fign'fie
argent de vaiffeau, ou pour. les vaiffeaux. C ’eft une
taxe qui avoit été andennèment impofée lur les
ports , les villes, &c. pour fervir à la conftruélio»
des vaiffeaux. Charles premier renouvella cette taxe
de fa propre autorité en. 1640 ; mais elle fut abolie
■ par le parlement le 7 d’Acût 1641 , comme contraire
aux loix du royaume , à la propriété des sujets
, aux réfolütions du parlement & à la requête
de droit. ( D. J. )
SHIRLEY , ( Hiß. J Angl. ) Les deux frères
Shirley, Antoine & Thomas, employés par la reinê
Eiifabeth en différentes affaires , paflerent en Perfe
avec des fondeurs de canons , dont cette nation avoit
grand befoin. L’Empereur de Perfe Schall-Abas ,
donna fa confiance à ces deux frères, 8c les employa
aufli en différentes négociations, Antoine finit par fe
fixer en Efpagne, où il vivoit en I/S31 , étant né
en 1565. On a la relation de fes voyages dans le
] recueil de Purthaff. Thomas fut, comme fori frère ,
| envoyé par Schah-A bas en Ambaffade, dans les dir