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éloigné©' de toute affedation, & dont aucune affectation
ne peut approcher : Xetiophontis jucunditatem
ilium inafftctaiam ,. fed quam nulla pojfit afftSlutio
cpnfyqui j ut ipf& finxijfe fermoncm gratis videancur,
Sa cyropêdie , mal traduite autrefois par Charpentier,
Ta été beaucoup mieux depuis pat M.
Dacier, actuellement fecrétaire-perpétuel de l'académie
des infciiptions 8c belles-lettres.
D ’Ablancourt, M. Larcher & M. le comte de
la Luzerne, ont ttaduit l’hifloire de l’expédition
de Cyrus le jeune & de. la retraite des d;x mille.
D ’Ablancoucc a auffi traduit l ’hiftoire grecque. On a
imprimé en 174$, en deux volumes in-12 , divers
ouvrages de Xénophon^ traduits en françois;‘favoir :
La retraite des dix mille, les dits mémorables, la vie
de Socrate r Hzéron, &c. Un frère de feu M. le
préfixent du Paty avo t traduit l ’ouviagè fur l’équitation.
Scip ion l’Africain & Lucullus lifoient fans
cefTe les ouvrages de Xénophon , & àvouoient qu’ils
»voient dû à cette lecture une grande partie de
leurs fuccès à la guerre.
* Xénophon le jeûne, beaucoup moins connu que
l ’ancien Xénophon, étoit d’Ephèfe ; il efl auteur
des Ephéfiuques , roman grec, en cinq livres, qui
contient les amours d‘Abrocôme & d3Anthia. On
croit qu'il vivoit avant Hé'iodor envers le commencement
du quatiième fîècïe. Son roman, long-
f ms inconnu, & découvert aiTez tard chez les bénédictins
de Florence , a été imprimé en grec &
en latin , à Londres , en 1716; & 1VL Jourdan de
Marfeiile en a donné une traduction françoife
en 1748.
3*. Xénophon efl auffi le nom d’un médecin de
î ’empereur Claude, qui fe trouva mal, dit-on, de
l’avoir eu pour médecin : on croit que ce.Xénophon
fe laifïâ' corrompre par Agrippine 'pour hâter la
moit de' fon mari; & que , tous prétexte de le faire
vomir , il lui paffa dans le go-fier une plume enduite
d’un poifon très-ad f & très-prompt* qui l'emporta
dans un inomenr. Mille bruits en courent a ma honte%
dit Agrippine dans Britannicus.
• Xénophon étoit de llle de Cas , & , en fa faveur,
l ’empereur Claude , qu’il gouvemoit, exempra de
tout impôt les habirans de cette île. Ce trait eâ plus
à la louange de Xénophon g il le conflitue bienfaiteur
de fes compatriotes,
XENXUS. (Hif t. mod. fuperftit.') Ce font des
moines du. Japon qui profeffent la religion de
Bm fdo, Le P. Cbarlevoix, jéfiiite, nous apprend
qu© pour fe rendre agréables aux grands, ils ont
cherché à rendre la morale facile , & à débar-
iafTcr la religion de ce qu’elle peut avoir de gênant ;
ce font des cafuifles relâchés qui décident toujours
ta fa.veür des paffions*
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Ils nient l’immortalité dé Pâme & I’exifténce
de l’enfer & du paradis ; ils enfeignent que touteVles
efpérances des' hommes doivent fe borner aux avantages
de la vie pré fente, & ils prétendent appuyer
leurs Opinions fur (a doctrine intérieure de Siaka,
qu’ils accommodent â leur morale corrompue. (A. R .)
. XERCÈS ou XERXÈS. ( kifi.anc.) C ’eftle nom
de deux rois' de Pfrfe, dont le premier fur fout,
qui efl h plus célèbre , efl: un exemple mémorable
de la fragilité des grandeurs fondées fur la richefle
& non fur la vertu. Nous avons dit aux articles
Artabane & Ariaba^ane , comment & pourquoi
Xerxes fut préféré pour la fucceffion au trône à
fon frère Artabazané ; cVtoit déjà une allez grande
faveur de la fortune, Darius leur père , avoit commencé
la guerre contre les grecs , & fes généraux-«
avoient été battus à Marathon par Miltiade. Ce fut
le commencement de cette gloire fi bril’ante que la
Giès'e acquit dans la guerre. Xerxes fe crue obligé
• de continuer cette guerre , & «de réparer Féchéc de
•' Marathon. Il monta fur lé trône l’an 4 ^ avant
Jéfus-Cbrift. Il commença par foumetrre 1 Egypte
que Cambyfe fils de Cyrus avoir” conquife , &
qui , refiée depuis fous la domination, des rois de
Perfe, fe reffouvenoit quelquefois de fon ancienne
indépendance, & effay oâ-f d e fecouer le joug. Fier du
fucces qu’il avoit eu contre les égyptiens, !! fit fes préparatifs
contre fa Grèce. Nous avons rapportéà l’article
Art'abane l’oppofition que ce fage prince mit
aux projets ambitieux de Kaxfrs, & les raifons fur
lefcuelies il l’appuya : la guerre n’en fut pas moins
réfolue. Xerxes pour la rendre plus facile & plut
' i héureu’e , fit un traité avec les carthaginois , la
/nation la plus puifïante qu’il y eut alors dans l’occident,
& qui *devoit un jour, ainfi que la Grèce
vidorieufe des perfes , tomber fous cette puifïance
romaine , à laquelle feule il fut donné de tour fub-
juguer. Les carthaginois fe chargèrent d’attaquer
les nations grecques établies dans la Sicile , & dans
{ cette partie de i’Italie qu’on appelle là- grande
Grèce , pendant que Xerxes fondroitti avec fes
perfes fur ia Grèce proprement dite & fur fes'Ifles.
Amilcar, général des carthaginois, leva une
armée compofée , non-feulement d’africains, mais,
de foldats tirés -de l ’Efpagne, des Gaules, de l’Italie
, au nombre dè trois cens mille ; il avoir des
vaiffeaux à- pioportion. Les-forces dès perfes étoient-
•bien plus confidérabies encore; ainfi tout I’o c ch
dent d’un côté fous f ï conduite d’Amilear, ton*
l’orien t de l’autre fous e t lie de Xerxes, marehoiènr
à-la fois contre ce petit pays de la Grèce. L ’histoire
ne fai r m< n<ion d'aucune .autfrè armée auffi-
nombreufe que 1 étoit en c«rtte occafion celle des-
perfes- La feule armée de terre é'ioit en tout de
deux millions-cent mille hommes larmee navale-
: étoit de trois cents un mille fix cens dix hommes ;,
: ce nombre augmenta encore dans la fuite, & quand
; Xerxes arriva aux Thermopyles , fes forces d®-
içiis 8c de ®er fesmo^ent enfemblç le nombre dedeux;
millions fix cnns quaran‘e-un mille fix cens
dix hommes, fans ;eo.inpter les valets, l.:s eunuques,
les femmes, les vivandiers , tous, les' gens, fuivant
Farmé,e , qui mont oient à 1111 nombre é g a l, de
forte que le total des per fon nés qui fui virent Xerxes
dans cette expédition , étoit de cinq m itions deux
cens quatre-vingt-trois mille deux ccn vingt pèr-
foimes. Tel cil du moins le calcul d'Hérodote-,
fuivi par Socrate &, par Plutaïque, On obferve que
Diod,ore de Sicile , Pline , Elien 8c,quelques autres
diminuent beaucoup ce nombre ; & il faut convenir
que plus on le diminue , plus on fe rapproche dè
la vraifemblance. Cependant , les critiques regardant
Hérodote comme le plus «croyable, par:e-
.qu’il vivoit dans le tems de l'expédition de Xerxes ,
8c que l’infcription cju’il rapporte comme ayant été
mife par ordre des amphidyons fur le tombeau des
grecs tués aux Thermopy.les , marque qu’ils avoient
combattu contre trois millions d’hommes. Ce qu’il
y a de plus difficile à comprendre , c’efi comment
on pouvôit trouver afiez de vivres pour nourrir
une telle armée, & tout ce qu’elle traînoic à,£à
fuite de bourbes inutiles. Mais' Hérodote lève en
partie la difficulté, en difant que Xerxes avoit
•employé quatreannées à faire les préparatifs de cette
^guerre, & fur-tout en donnant le dénombrement des
vaiffeaux de tranfport qui fuivoient toujours de
près l’armée de terre , & qui fe renouvelant fans
ceffe j entretenoiont l’abondance dans' le camp.
Parmi tant de combattans, nul n’étoit comparable
à Xerjcés pour la.bqnne mine & la haute Sature ,
mais Juftin dit un mot qui explique le peu d’effet &
le roawais fuccès de tant de forces ; c’efi que cette
innombrable armée étoit fans chef, haie tanto ag-
mini, dux -defu.it. En effet , fafte, orgueil, préfomotion
prefqne toujours punie, voilà l ’hifloire entière
de la conduite de Xerxes dans cette guerre & pendant
tout fon règne , en. forte qu’on peut dire que ,
fi fon armée manquoit de clief, fes vafies états manquaient
de roi, car du fafle n’eft pas de la puiffance,
& commander h’efi pas toujours régner.
Une de fes folies étoit de commander aux élé-
mens. Il avoit donné ordre qu’on perçât le mont
Athos pour que les vaiffeaux pulfentpaffer au travers,
& éviter le citcuit qu’il fallo:t faire autour de cette
montagne, dans une mer orageufe 8c féconde en
naufrages, travail plus fallu eux que néceffaire,
félon Hérodote, car ce prince auroit pu-, à moins
de frais , faire tranfporter fes vaiffeaux , ^ félon
l ’ufage du tems, par deffus l’Iffhme , qui joignoit
le m'ont Athos au continent de la Macédoine; mais
il étoit, comme Tacite le dit de Néron, amateur
de l’extraordinaire & du difficile, erat incredibilium
cupitor; & comme Sallufle le dit auffi de Catilina:
•vafl us animus , immoderata, incredibilia, nimis alta,
femper cupiebat. La foffe qu’il fit ereufer à travers
Je-mont Athos étoit affez large pour que deux
Vaiffeaux à trois rangs de rames puffent y paffer
de front. Quand cette,entreprife auroit été fage au
fond, la fprme dans laquelle il procédoit n,e l’croîc
guèt es. , ûfi ce qu’on en i a conté efl vrai , car il
fai.it convertir qu’on petit raîTorin-iblement en douter.
Il écrivit, dit-on , au mont Athos pour lut intimer
fes ordres : « Superbe Athos,-lui Hifo t - i l , toi qui
» portes ta tête jufqu’an ciel , ne fois pas afiez hardi
m pour oppofèr à nies travail'eürs des «pierres 8c
33 des roches qu’ils ne puifient couper, autrement
33 je te couperai toi-meme tout entier, & te précisa
pitérai dans la mer. »
O11 ajoute que c’etoit à coups de fouet qu’il pref-
foit lés travailleurs, tant .cet ouvrage, par fes
difficultés & fon inutilité , rebutoit ces mêmes travailleurs
!
Il faut obferver que le voyageur Bellon , qui vivoit
du tems de François' I , & qui a .compofe un
livre des faits fingutiers, doute de celui- c i , & at-
tefle qu’en paffant auprès dit mont Athos, il n’y
a vu aucunes traces de ce travail. Les voyageurs
fubféquens, & qui font en grand nombre, n’en ont
pas vu davantage, & Juvéïiai paroit avoir eu le
même doute que Bellon, quatorze ficelés avant lui,
lorfqu’il dit :
Crediturolim ■
Veliflcatus Athos & yuidquid Gr<tcia mehdax
Audet in hiftoriâ.
Il .pourroit, en’ être de même d’une autre'folie
' attribuée a .Xerxes. par Hérodote. Loi fqùe Xerxes
entreprit de.-CQnftruire un pont de bateaux fur j’Hel-
lefpont pour faire paffer fes* troupes d’Afie en Europe,
une violente tempête rqnipit ce|pont ; Xerxes
tranfporté de colère à cet affront, & indigné de
l’infolence de la mer, fit d’abord jetter dedans ,
comme pour la mettre aux fers , deux paires de
chaînes, que la mer eut encore l’infoleïice d’engloutir
5- puis il commanda qu’on lui donnât trois
cents coups de fouet pour la faire rentrer dans le
devoir; 8c , pendant cette opération , il î’apofiro-
phoit ainfi : Perfide élément, reçois le châtiment de
l'outrage que tu as ofé faire a ton maître ; Xerxes
Jaura bien pajfer maigre toi a- travers tes flots.
Seroit-il bien poffible que l ’habitude dû defpq-
tifme & l’ufage malheureux de n’être jamais contredit
portaient à de telles extravagances? On
ajoute, pour completter celle-ci , que , rendant
les entrepreneurs refponfables des fureurs d© K
mer & du foulevement des flots , il avoit fait coa-
.per la tête à tous ceux qui avoient eu la conduite
de l’ouvrage.
Il nous efl bien difficile encore de ne pas foup-
çonner quelque exagération dans l’hiftoire fuivante,
rapportée par Hérodote , 8c après lui par Scnèque.
Un feisneiir lydien, nommé Pythis on Pythiu*.
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