
A aus plufieurs négociations importantes. >. mais après
l’abdication de Chriftine, il retomba dans la dit—
grâce , il fut même empri foncé , il s’échappa &
retourna en Danemarck. Frédéric qui ne lui avoic
po'nt pardonné fa fuite dans cc pays-là , le fit arrêter
& l’envoya dansFifle de Bernholm. Quelque
temps après , il lui permit d’en fortir & de voyager j
mais à peine étoit-il parti-* qu’on prétendit avoir
découvert une çonipiration qu’il avoic faite , pour
détrôner le roi de Danemarck , & faire palier fa
•couronne à i’ékâcur de Brandebourg. U I f t f d fut
condamné par arrêt du 14 juillet 1.665 » à être
écartelé , & l’arrêt fut exécuté' en effigie, fl en
reçut la nouvelle à Bruges , & partit pour Bâle ,
où il changea de nom & vécut ignoré avec quatre
enfàns , une fille & trois fils. Üne querelle fur-
venue encre un de fes fils & un bourg ois de la
ville , le fit recon^oître : obligé de quitter cet
afyle , il s’embarqua fur le Rhin avec la fièvre ,
le froid le (V.ifit, il mourut dans fon bateau en
"1-664. > & fut enterré au pied d’un arbre.
U LOLA (de Tauro, Louis d’), (Hiß. litt. mod. )
Poète efpcgnol, célèbre fous le règne de Philippe IV.
Il paroit que. fon talent étoit une efpèce de comique
burfcfque. On a fes ouvrages in-40. imprimés en
E^agae,
•UÎ.OLÀ ( dom Antonio de ) , ( Hiß. litt. mod. )
Capitaine de frégate, fut choili av-t c donv'Gc-orge
Juan , .rail- clpagncl , chcv.-Fe: de Mskbe , comme/
deur d’Aliaga , rrtb’ t à-Madrid en 1775 , pont
accompagner les académiciens. fr.ir-çois envoyés en
173 y , au Pérou. A leur retour , Juan & Ulola
publièrent des o'fen'aions a fi or - r s , dans an
grand ouvrage , dort la partie htftcriquc, rédigée
par Antonio de U lo la , a paru trd-hïire en français
, en deux volumes in-40. Ce dernier fur de
l’académie des fciencés de Paris en 174/ , & de
celle de Berlin en 1750. On a de lui des ouvrages
fur la marine , en efpagnol.
ULPHILAS ou GULPHILAS (Hiß. l i t t . ) ,
évêque des Goths qui habitôiept la Moefie , partie
de la D:cic vive if vers l’an 370 , fous l’empire
de Valens. Il obtint de cet empereur, en faveur
des GotlïS , T? pe-rmifijon d’habi'er la Thrace , 8c
pour l’obtenir , il fe fît Arien comme Veders. On
le-'croit l’inventeur des lettres gothiques , il a
du moins le premier traduit la bible dans la largue
des G'oths : 1 codex argerteus , ci’ Ulphilas ,
ainfi nommé , parce qu’il eft - crit en lettres d’or
& d’argent, ma:'uferit prcicux , cenfervé dans
la- b bliothèquc du roi de S ède , ne contient que
les t var.gilcs. Le céièber Junius, oncle d’Ifiiac Vofïïus,
( Voyef ïarticle Ji-Nïus. ) , (François N° . 3.) en a
doi né une édition en caraétèrVs pareils à ceux de cc
manuferit.
ULPIEN (Domitius Uipianus) , (Hifi. rom.)
juvifeonfuke célèbre , d’abord auteur, puis fecré-
taire & minière de l’empereur, Alexandre Sévère ,
fut enfin préfet du pr toirc , il perfécuta les chrétiens
, ce qui 11’étoit guère digne de la fagefle
d’un grand jurifconfultc j il fut tué l’an 116 t par
les foldats du prétoire. II refte.de lui vingt - neuf
tiq.es de fragmens recueillis par Anien.
ULRIQUE-ELÉONORE ( Hifi. de Suède.),
fille de Charles XI , roi de Suède , & foeur de
Charles XII. Charles XII , dans les derniers temps
' de fa captivité en Turquie 8c pendant fon féjour
à Demotica , pafl'a fa vie dans fort l i t , fans donner
de fes nouvelles à perfonne , l’Europe le croyoie
mort : le confeil de régence qu’il avoit établi à
Stockholm , quand il en étoit parti pour fes brillantes
& funeftes expéditions , n avoit pas entendu-
parler de lui depuis onze mots’ , le fénat vint en
corps fuppiier la princeffe Ulrique - Eléonore de
fe charger de la régence , elle y confcntit : mais
quand elle vit que le fenat vouloit l’obliger à
faire une paix véritablement néccflaire avec la
Ruffie & le Danemarck , qui attaquoient la Suède
de tons côtés , elle comprit que jamais fon inflexible
& opiniâtre frère ne ratifièrent cette paix ,
que jamais il ne lui pardonnerait de l’avoir conclue
, & que le danger éminent de la ruine totale
de la Suède ne feroit pas à fes yeux une exeufe
valable 3 elle fe d mit de la- régence , & envoya
en Turquie une relation fidèle de ce qui s’étoic
pafTé à cet tgard avec i’expofîtion de l’état des
affaires.
Ce fut à cette occafîon que le dèfpotique Charles
XII mai'da au F-iat qu’il Fri enverrait une de fes
bottes pour le repr fenter , & que ce feroit d’elle
qu’on prendrait lés ordres.
Charles X I I , roi* e- fin en liberté , maria fa
foeur au prince Frédéric de Heffe-Ca/Td.
Les états de Suède rentrés à leur tour dans leur
liberté par la mort de Charles" XII , élurent li-
b: ement pour Fur reine la princeife Ulrique-
Eléonore , mais ils l'obligèrent de renoncer formellement
à tout droit héréditaire fur la couronne
, pour la tenir feulement des fuffrages de
j la ration 5 elle promit avec lerment de ne jamais
tenter de rétablit le pouvoir Arbitraire. La faei-
I lire avec laquelle elle siérait tl^miie de la régence,
pro uvoit afiez qu elle étoit fon ambition ; elle en
donna bientôt une nouvelle preuve , clic Lcrifia ,
dit M. de Volt,rire , la jaloufie de la royauté a
la- itetidrefie c- njugàle , en cédant h1 couronne à
Ion mari, elle cngagea les états a e;iire ce prince ,
qui monta fut ict ronc aux même:s coneli ions qu’elle.
ifôi l'airticl Fp. iîdéîi î c I , roi de S -èdc.;<ÜJ:ique
Étéonore mourut le 6 décembre 1741 5 adorée de fes
fuje:ts , étoit née en 1688, & ;LVOlt té proclamée
reine en 1719.
ULTRAMONTAIN
ULTRAMONTAIN, adj.& fubft. ( Hifi. mod.)
ce qui eù au-delà des monts.
On fe tert or îinairement de cette expreffion relativement
à la France & à l'Italie, qui font féparées
l ’une de l'autre par des montagnes qu’on appelle les j
Alpes.
Les opin'ons ultramontains , c’e ft-à -d ire ,
des théologiens 8c des canoniftes italens, tels que
BeFarmin , Panorme , & d’autres qui prétendent
que le pape eft fupétieur au concile général * que fon
jugement eft infaillible fan$ l’acceptation des autres
çg.ifes, Uc. lie font point reçues en France.
Les peintres, & fur-tout ceux d’ Italie , appellent
ultramontains tous ceux qui ne font point de leur
pays. Le Pouflïn eft le feul des peintres ultramontains
dont ceux d’ Italie paroilfent envier le mérite
i A .R . )
ULUG-BEIG , ( H fi. litt. ) prinre perfàn ,
qui régna enviion quarante ans à Samarcande ,
& fut tué en 144P , par Ion propre fils, fe dif-
tingua par fes connoifîances en aftronomie. Son catalogue
des étoiles fix e s , rectifié, pour l ’année
1434, fut publié par Thomas H) de à Oxford
en 166s. On attribue auffi à Ulug-Bleig, un ouvrage
fur la chronologie, intitulé dans ia traduction
latine, publiée a Londres en 1650 , par Jean
Greaves avec l'original arabe : epocha celebrior.es
çhataïorum fyro-gr&corum , arabum , perfiarum
v>’ chara-Çùn ïorum. "
UiVlBARES , f. m. pl. ( Hifi. mod. ) c’eft le nom
qu’on donne en Ethiopie & en Abyffinie aux jug s
ou msgifti-ats civils qui renient la juftice aux particuliers
; ils jugent les procès partout où ils fe trouvent,
même fur les grands chemins, où iis s’afleient
& ccouie.it ce que chacune des parties veut al égoer;
après qù~i ils pre; n ne l’avis des afliftans, & décident
la queflion. Mais on appelle des décifîons ‘des
Umbares à des tribunaux fupérkuis- (A . R. )
UNIGENITUS, constitution , ( Hifi. du jan-
fénifme ) conftiiuton en foime-de bulle, donnée à
Rome en 1 7 ,3 , p.r le pape Clem nt XI. portan-
condamnation du liv e intitulé - : Réflexions morales
fur le nouveau teftament, par le P. Quefnel. Cette
bulle commence par le mot Unigenitus, d'où lui
vient fon nom , mais c’eft fon hiftoire qui nous
intéreiïe, la voici d'après l ’hiftorien du lïècle de
Louis XIV.
Le P. Quefnel, prêtre de l ’oratoire , ami du célèbre
Amauld , 8c qui fut compagnon de fa ref aire
jufqu’au dernier moment , avoit dès l’an 1671 ,
compofé un livre de réflexions pieufes fur le texte
du nouveau teftament. Ce livre conrient quelques
maximes qui pourraient paraître favorab’es au jan-
fenifme ; mais t IF s font confondues dans une fi
grande foule de maximes faintes & pleines de cette
oiiâion qui gagne le coeur, que l ’oüvragq fut reçu
Hiftoire * Tome H.
avec un applaudiflement univerfcl. Le bien s’y
montre de tous côtés; & le mal il faut le chercher#
Plufieurs évêques lui donnèrent les plus grands élo.-,
ges dans fa nailfance, & les confirmèrent quand le
livre eut rççu par l’auteur fa dern ère perfe&ion.
L ’abbé Rcnaudor, l’un de< plus favans hommes de
France, étant à Rome la première année du pontificat
de Clément X I , allant un jour cluz. ce pape
qui aimoit les favans , 8ç qui l’étoit lui-même , le
trouva lifantle livre du pere Quefnel. V o ilà , lui
dit le pape , un livre excellent, nous n’avoiu. perfonne
à Rome qui fbit capable d’écrire ainfi ; je
voudrais attirer l ’auteur auprès de moi. C e ft cependant
le même pape qui depuis condamna le
livre.
Un des prélats qui avoit donné en France l’approbation
la plus fincère au livre de Quefnel , étoit
le cardinal de Noaiiles, archevêque de Paris. II
s’en étoit déc;aré le protc&eur, lorfqu’il étoit évêque
de Châ!on£, & le livre lui ét< it dédiée Ce cardinal
plein de verius & de fcience, le plus doux
des hommes, le plus ami de la p a ix , pro égéoit
quelques janféniftes fans l ’être, & aimoit peu les
jéfuites , fans leur nuire 8c fans les craindre.
Ces peres commençoient à jouir d’un grand crédit
depuis que le pere de la Chaîfe, gouvernant la
confcience de Louis XIV étoit en effet à la tête de
l’églift Gallicane. Le pere Qmfiiei qui les crai-
gnoit, étoit retiré à Bruxelles avec le (avant béné-
ciiétin Gerberon , un prêtre nommé Brigode , 8c
plufieurs autres du même parti. Il en étoit devenu
le chef après la mort du fameux Amauld, & jouif-
foit comme lui de cette gloire flatteufe de s’établir
un empire fecret indépendant des fouverain^, de
régner fur les confciences, ô: d’être l’ame d’une
faction compofée d’ i.(prits éclairés.
I es jéfuûes plus répandus que fa faffion , & plus
puiffans , dé -errèrent bientôt Quefnel dans fa'foli-
tude. Ils le perfécu erent auprè- de Ph lippe V. qui
étoit encore maître des Pays Bas , comme ls avo i e n t
pourfuivi Arnauld fon maître auprès de Louis XIV*
Ils obtinrent un ordre du roid’Efpagne de faire arrêter
ces foliraires. Que nel fut mis dan s les pri-
fons de l’archevêché de Malines Un gentil-homme
, qui crut que le parti janfénifte feroit f . fortune
s’ il délvroic le che f, perça les mur-, & fit
évader Quefnel, qui fe retira à Amllerdam , u
il eft mort en 1719 dans une extrême v eillefle*
après avoir contribué â former en Hollande quelques
églifes janféniftes ; troupeau To ble . qui
dépérit tous les jours. Lo fqu’on l’arrêta , on faifîc
tous fes papiers; & comme on y trouva tout ee qui
caraélériPe un parti formé , on fit aifèment croire à
Louis XIV qu’il étoit dangereux.
II n’étoit pas afiez. inftruit pour fa-oir que de
vaims opinions de fpéculation tomberpient d’ lles-
mêmes , fi 011 les abandonnoit4 leur nutili é. Clé-
toit leur donner un poids quelles nLvoient point, G s g