
XII. cçtte belle retraite d&Panît^ ,, réputée une'vi&oir'e
au Jugement de Charles XII lui-même.
En 1709, le Comte de Saxe fe trouva aux lièges
«fe Tournay & de Mons ", & à la bataille de
Malplaquet.
En 1710 , il fervit & dans la guerre du Nord &
dans celle qui fe faifoit en Flandre ; au Printemps ,
i l étoit au fiège de Riga , fous le Czar-Pierre 1 ;
J’Été, il étoit aux lièges de Bétliune , de Saint-Venant
& d’Aire.
En 171Î s il fervit en Poméranie fous le Roi fon
ère ; au liège de Stràlfund , il pafïa un des bras de
Oder à la nage , fous le feu des retranchemens des
Suédois ; trois Officiers & plufieurs cavaliers furent
tués à fes côtés. Charmé de fa valeur, le Roi Augufle
lui permit de lever un régiment de cavalerie, qu’il
mit en état, de fervir dès la campagne fui vante dans
le Duché de Brême. Il étoit au liège de Stade ; - il
chargea trois fois à la tête de fon régiment, à la
. bataille de Gadelbush , gagnée par le général Steinboçk
& les Suédois, contre les Danois & les Saxons.
En 1713 , fon régiment détruit à Gadelbush, ayant
befoïn d’être recruté 3c exercé , la comteffe de
Konigfmarck profita de ce repos du comte de Saxe,
Cour lui faire époufer la comteffe de LoKen; elle fe
fiommoit Viéloire : ce nom décida le comte deSaxe,
qui avoir ' peu d’inclination pour le mariage.
Charles X I I , étant parti de Turquie le premier octobre
17 14, & étant arrivé à Stràlfund le 22 novembre
, la guerre fëmbla fe ranimer dans le Nord,
©îi elle n’avoit point ceffé. En 1715 le comte de
Saxe fe trouvant dans une efpèce d’auberge au village
de Crachnitz, près de Sandomir en Pologne , accompagné!
feulement de cinq officiers & de douze
valets , y fut- fur pris par huit cent cavaliers, contre
lbfquels il fe défendit , comme Charles XII s*étoit
défendu à Varnitza , contre une armée de Turcs
& de Tartares ; le comte de Saxe fut même plus
Heureux ; quoique bfeffé d’uni coup de feu à la cuiffe,
il échappa aux ennemis & gagna Sandomir, oh il
fut en fureté. L’exemple de Charles XII fembloit
confacrer ces témérités brillantes, & l’on vit encore
dans la fuite , le comte de Saxe tenter en Courlande,
une défenfe impoffible contre les forces de l’empire
Rufie & celles de la Pologne.
• Cette même année 1715 , le comte de Saxe fe
trouva â l’attaque de l’isle d’TJfedom & au fiège de
Stràlfund ; cette derniere place étoit défendue par
Charles XII en perfenne ; le comte de Saxe brûloit
de le voir , &. il le rencontra en effet dans une
&*ie; :
En 171T » fe comte dé Saxe alla fervir eh Hongrie
ü ùs le Prince Eugène contre les Turcs ; il avoit
dé'à fervi sous lui "en 1708 & les années fuivantes
contre les François; il étoit à la bataille de Belgrade.
iA fon retour , le roi Augufle, /on père lui donna
l ’ordre de l’aigle blanc.
En 1720 il vint en France , fut préfentê a M.le
«duc d’Orléans, régent du Royaume, qui lui propofa
Entrer au fexvice de Fiancé , avec le grade de
Maréchal de France, ce qu’il accepta du confefftS*
ment du roi Augufle. Son mariage , qui n’ avoit point
été heureux, fut caffé ; fa femme, devenue libre,
époufa un officier Saxon.
Le comte de Saxe, employa le loifir de la paix
à étudier la Taèlique, les Mathématiques, à méditer ,
à approfondir les principes'de l’art de la guerre.
E 1726 il fut élu duc de Courlande. Nous avons
dit qu’il fuccomba fous les forces réunies de deux
grands empires.
La mort. du roi Augufle, ayant fait renaître la
guerre, le comte de Saxe fervit au' fiège de Philif-
bourg, d’abord fous les ordres de Maréchal de Berwick,
enfuite fous ceux du Marquis d’Asfeld , qui fut fait
Maréchal de France ainfique le duc de Noailles,
après que le Maréchal de Berwick eût été emporté
d’un coup de canon le 12 Juin 1734. Le comte de
Saxe contribua beaucoup à la prife de Philisbourg ,
& courut plus d’une fois rifque de la vie à ce fiège*
Le roi le nomma Lieutenant-général de fes armées le
premier août de cette même année '1734. Lecomte
de Saxe dans un détachement, ayant eu à combattre
un parti de Huffards , tua de fa main leur Commandant
, dont il avoit reçu à la tête un coup de fabre ,
qui eût été mortel, fi le comte n’avoit porté une
calotte de fer. L’année fuivante , il fervit avec le
même zèle & le même fuccès, jufqu’aù moment oh
une trêve, promptement fuivie de la paix, mit fin
aux hofiilités.
Ce fut en 1738, qu’il compofà en France, le livre
qu’il intitula mes rêveries, & qui ne lui coûta,dit-on,
que huit Jours de travail ; mais dans un autre fens ,
c’étoit l’ouvragé de fa vie entière ’, c’étoit le réfultat
de travaux continuels & des méditations les plus
profondes.
Le comte de Saxe étant retourné à Drefcl'e en
1739, tomba de cheval dans une chaffe à Mauritz-
boiirg & fe fracaffa le genou ; la bleffure qu’il avoit
reçue à la- défenfe de Crachnitz fe rouvrit : ces ac-
cidens n’eurent pourtant point de fuite fâcheufe. Le
temps approchoit oh fes grands talents , déployés
dans tout leur éclat & toute leur étendue , alloient
remplir l’Europe de fa gloire, & rendre", la France
triomphante ; l’Empereur Charles V I mourut le 20
oâobre 1740, & la guerre fe ralluma : c’eft cette
fameufe guerre de 1741 , oh les François ont’ toujours
été viâorieux, quand ils ont eu le Maréchal
de Saxe à leur tête.
Il n’étoit encore que Lieutenant-général au commencement
de cette guerre : il alla en 1741 fervir
en Allemagne & en Bohême , dans l’armée que
commandoit l’éfeéleur de Bavière , qui fut depuis
l’Empereur Charles VII. Ce-fut dans cette campagne
( le 28 novembre 1741 ) , qu’il emporta par efcaladë
la ville de Prague, qui avoit été emportée d’affaut
à pareil Jour en 1631, par fon trifaïeul Jean-Georges 1 ,
éleâeur de Saxe.
En 174.2 , le comte de Saxe prit aüfli Egra en
Bohême ; après cette expédition il partit pour Drefde ,
puis pour 1a Rq$fe ojj lappelloieet des affaires partïculÿres
y il folllcitoit la rçftitution d’urte térre fituée
en Livonie, qui lui appartenoit en commun avec
le comte de Lewenhaupt fon oncle ; ’ elle. \ avoit ; été
coiififquée fur eux pendant la régence de la Prinçeffe
Anne de Meckeîbourg , Ducheffe de Brünfwick ;
llmpératrice Elifabeth, qui regnoit alors en Rulîie,
accorda au comte de Saxe fa demande. Le comte à
fon retour, alla fervir en Bavière, puis en Bohême,
fous le Maréchal de Maillebois. Dans une des marches
de cette campagne, on vola au comte de Saxe
fe caffette oh il y avoit des effets affez précieux :
le cardinal de Fleuri lui fit donner en dédommagement
une gratification de dix mille écus ; dans une
affaire de détachement du 3 octobre , oh le duc
d Ayen & le comte de Noailles fe fignalèrent , le
comte de Saxe fut bieffé légèrement. Il eut dans cette
c impagne un corps de troupes confidérable fous fes
Ordres.
En I743 , le Roi accorda au comte de Saxe,
fon agrément pour lever un régiment de cavalerie
de mille ‘hommes ; dont moitié dragons & moitié
bullans. Le comte de Saxe , en l’abfence du Maréchal
de Brôglio , fut un moment chargé de la conduite
de l’armée qui revenoit de Bavière , & qui devoit
être aux ordres du Maréchal de Noailles , quand
file feroit arrivée fur les bords du Rhin.
* L’hiver de 1743 à 1744 , on projétta une expédition
en Angleterre : le Prince Edouard devoit
s’embarquer à Dunkerque, avec une petite armée ,
q»mpofée de onze régimens, dont le"commandement
fut confié au comte de Saxe. Les vents contraires
retinrent les François dans le port , & firent man-
uer l’entreprife ; le comte de Saxe, qui s’étoitren-
u le premier mars à Dunkerque , revint à Paris,
oh il'fut élevé à la dignité de Maréchal de France,
le 26 mars 1744.
De ce moment, toutes les expéditions du Maréchal
de Saxe , appartiennent fi eflentiellement à l’hiftoire
générale , elles ont été tellement célébrées par toutes
les voix de la rénommée , qu’il fuffira de les rap-
peller ici d’un feul mot.
L’année I744, ne us offre d’abord cette campagne
de Courtrai, que les militaires regardent comme le
chef-d’oeuvre du Maréchal de Saxe : la favante &
utile inaction à laquelle fe condamna ce général ,
eff préférée même à fes expéditions les plus aélives
& les plus brillantes ; on fait que , par une feulé
pofition, habilement choifie, il déconcerta toutes
les mefures, & rendit inutile la Supériorité des
ennemis.
En 1745, 1e 11 mai, le Maréchal de Saxe mourant
gagne la bataille de Fontenoi,
C ’eft là ce fier Saxon, qu’on croit né parmi nous ,
Maurice, qui touchant à l’infernale rive
Rappelle pour fon Roi fon ame fugitive,
Et qui demande à Mars, dont il a la valeur j
De vivre encore uh Jour & de mourir vainqueur.
La,,prîfe de Tournay, de Gand, d’Qudenarçfe,
cfÔflende l de Niewf>ort ; &c. ; fut le fruit de cette
Viéloire. . - '
L’hiver fuivant, le Maréchal de Saxe prend Bruxelles
; il pourfoit fes conquêtes. Louvain , Malines ,
Anvers, Mons , S. Guillain , Charleroi , Huy.,
Namur ,& ç . , font fournis , & cette brillante campa»
gne de ’ 1746^ finit par la viâoire de Rocoux.
Le Maréchal de Saxe , a qui le Roi avoir accordé
les honneurs du Louvre, donné Chambord ayee, ces
penfïbns confidérables 8c des lettres, de naturalité ,
efl fait Maréchal général des camps ÔC armées dut
Roi au commencement :de 1747.
Les Hollandois font attaqués: on leur prend l’Eclufe,’
! le Sas' de Gand , &c. Le Maréchal de Saxe gagne
i la bataille de Lawffelt fous les yeux du Roi , comme
11 avoit gagné celle de Fontenoi ; Berg-oprzoom efl
pris , le Maréchal de Saxe efl nommé gouverneur
des pays-Bas qu’il avoit conquis ; fe b'reyet efl dif
12 janvier 1748 cette année fut la derniere de fe
guerre. La prife de Maastricht amena une fufpenfioii
d’armes qui fut fuivie de la paix ; &. deux ans après,
le Héros auquel on devoit tous ces. feccès , n’étoic
plus : il mourut à Chambord le 30 novembre 1750*
Il étoit, ainfi que le Roi Augufle fon père , d’una
force de corps furprenante.
On connoit deux hifloires du Maréchal de Saxe 3
l’une a paru en 17.34 , l’autre en 177 3 , & il s’eft fais
’ de celle-ci une fécondé édition en 177 5 . Cette nouvelle
hifloire, bien fupérieure à la-première, efl de feu M*
le Baron d’Efpagnac, gouverneur de l’hôtel royal des
Invalides. « Bien , des perfonnes- , dît-il, defireroients
» qu’on plaçât le mauiolée du Maréchal de Saxe
w dans lliôtel-royal des Invalides : quelle habitation
» plus digne de lui que ce monument .immortel des
!.. » fervices militaires l Quoi de plus intéreffant pour, -
| n la mémoire de ce grand Capitaine, que de le voir
» revivre au milieu de ces anciens vétérans, qu’il
» mena fi fouvent à la vidoire, foüs les ordres 80
» en préfence du Roi » I
Le Baron d’Efpagnac avoit fervi fept ans fous 10
Maréchal de Saxe, il avoit eu fa confiance , il avoit
été aide-major général du corps d’armée que h
i comte de Saxe avoit commandé en 1742, & il avoit:
fait cfens les campagnes poflérieures une étude fuiviè
des manoeuvres & des expéditions de • ce grand
général.
SA X I , (Pamphile) ( Hifi. Lite, mod,') poète latin
de Modéne au quinzième ffecle. Ses poëfies ont été
publiées h Breffe Sn 1499.
SA Y S , f. m. pl. ( Hifi. mod. ) efpèce de prêtre»
ou de bonzes du royaume de Tonquin , qui paffent
pour de très-grands fripons , & pour mener une vie
oifive & licencieufe aux dépens du peuple,' qui- ne -
çroiroit point que fes prières puffent être agréables à
îa divinité, fi elfes n’ etoient préfentées par ces fai-'
néants qu’ils payent & qu’ils font fubflfler pour cela*'
Ces prêtrés font très-nombreux; le roi efl fouvent
obligé de les envoyer à îa guerre pour en diminuée .1 fe nombre, ferfqu’ils ' deviennent trop à charge 4