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le béatifia le 1 ; août 171.5,. Clément XII le eanonifa
le I« ;um 1737. M. Collet, prêtre de fa con-
grégatton a écrit fa vie en z volumes iB-4«. Son
'Lgf-.-e,“ s . par tant ^'auteurs polémiques, a été
réhabilité par l'abbé Mauryqui a répandu un nouvel ,
c at,^ & ce qui vaut mieux , un nouvel intérêt fur
la mémoire.
-VINDEX. (H iß . rom.) C. Julius Vindex,
gaulois & aquitain de naiflancc, iffu d'anciens
rois du pays, capitaine aclif , intelligent , courageux
, expérimenté, joignant à ces avantages
ceux de la bonne mine , d’.un air héroïque 8c mar-
tla! avoir un commandement dans'les Gaules.
L 1 qUC ,CS crimes & ,es honteufes
toiles de Néron foulevèrent contre lui. Dans fon
projet de révolte , il n’agiffoit pas pour lui-même ;
il commença par s’adreflir fecrettemént à Galba
qui étoïc alors gouverneur de la province Tarra-
gonoue en Efpagne , & qui par la nailfance , par
U réputation , par fon âg e , paroifloit plus fait
que perlonne pour occuper le trône d'où l’on vouloir
renverfet Néron. La fidélité de Galba , celle
de tout l'empire tenoit à peu de chofe i & les
propofitions de Vindcx avoient de quoi tenter
Galba Cependant par un effet de la prudente timi-
ÿ té de fon caraâère & de fon âge , il ne répon—
dit nen aux premières lettres .de Vindcx, mais
il lui garda le fecrct 3 Vindcx entendit ce filence
& continua d'agir pour Galba , comme s’ils euffert'
été d accord , il fe vit bien-tôt à la tête de cent
mille gaulois , & il écrivit de nouveau à Galba ;
celui-ci ailembla fes amis pour délibérer (tir- les
offres de Vindcx : « elles font acceptées , lui dit
» Vinius ( voyez fon article ) ; délibérer fi nous
» relierons fidèles à Néton, c’eft déjà lui avoir
m manque de fidelité : qui délibérant defeiverunt ».
détermina Galba. Néron apprit avec allez
d indifférence la révolte de Vindcx , mais quand
U lut que Galba s’étoit déclaré , il fe crut perdu.
Cependant Virginius Rufus, commandant des légions
du haut Rhin , marcha contre Vindcx, non qu’il
vouait défendre Néron, mais il lui paroiffoitcontre
la dignité de l’empire, que les gaulois , vaincus
par les romains , entreprilfent de donner un empereur
a Rome & filfent la deftinée de l’empire
Il vint mettre le liège devant Befançon qui tenoit
pour le parti de Vindcx & de Galba ? Vindcx
marcha au lecours de la place; mais partant toujours
du principe que perfonne ne pouvoir s’inté-
refler fincérement pour Néron , ni le fervir volontairement
, il commença par négocier avec Virgi-
nius. Ces deux généraux curent une entrevue dans
laquelle ils s’accordèrent contre Néron 5 mais Vindex
de concert avec Virginius , ayant voulu entrer
dans Befançon , les légions romaines qui ne favoient
pas le réfulcat de l’entrevue , hi les conditions du
traité , crurent que les gaulois venoiient lés âttà-
quer , & voulant les prévenir, elles fondirent fur
avcc une împetuofité que rien ne put retenir $
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,1a .vhftoirc Fut cependant difputée, mais ello fe
déclara pour les légions , vingt mille gaulois ref»
tèrent fur la place , & Vindcx fe tua de défcfpoir
( l’an de J. C„ 68. )
V index eft aufli le nom d'un préfet du prétoire
de l’empereur Marc-Autele , fur. lequel les
Marcomans remportèrent une grande, vi&oirc dans
la Pannonie, l’an de Rome 910 ou 2 2.1.
VINDICIUS \ h i f i . rom. ) eft le nom de i’efclavc
•qui découvrit la confpiration des fils de Brutus &
ae quelques autres romains , en faveur des Tarquins.
Cet important fer vice lui valut la liberté & d'autres
récompenfes.
V IN E T , (Elie) (hifl.'/itt. modk. ) principal du
; collège de Bordeaux % né près de Barbétieux en
Saintonge ^ mott à Bordeaux en’ 16^7 î a donné
les antiquités de Bordeaux & de Bourg , de Saintes
& de Barbézieux j un traité.>4e farp^nteriei'ou ar»
pentage; un de la manière de/faire de^ cadrans ;
des traductions françoifes de la , fphère de Proclus ,
& de la vie de Charlemagne écrite par Fginard ;
de bonnes éditions de Théognis , de Sidonius
Apollinaris , du livre dey-Suétone fur les grammai-
; riens & les rhéteurs * de Perfe , d'Eutrope, d’A u-
; foue,.deFiorus, &c. ! . ,, ,.|
VINIUS- ( Hifi. rom. ) T. Vinius Rufinus ,, un
de ces trois .mauvais miniftres de Galba, dont
Corneille a dit dans Othon : :
Je les vois tous les trois fe hâter fous un maître
Qui chargé d’un long âge a peu de tems à l’être,
Et tous trois à l’envi s’émprefTer ardemment
A qui dévorerait ce règne d’un moment.
Vinius étoit le pire des trois , & Tacite l’ap-
pelle expreffément deterrimus mortalium. Il serait
fignale dans fa jeunelTe par.fes déregîemens & par
des vices plus honteux encore. Pendant le règne
de Caligula, fçrvant fpus Calvifius Sabinus, il
corrompit la femme de fon général, q u i, pour
voir fon amant , ofa entrer en habit (je foldat
dans le camp de fon mari, .Caligula pour punir
cette audace fit charger de chaînes Vinius : celui-ci
for rit de prifon à la mort de Caligula 5 mais fous
l’empire de Claude , il eut une autre affaire plus
fa:heufe, & dont l’éclat infamant devoir le perdre
pour toujours ; il fut foupçonné de bafleffe,
encore audacieufe cependant, d’avoir *olé un vafe
d or à la table de l’empereur, en mangeant avec
lui, & l’empereur l’ayant invité pour le lendemain ,
lui fit fervir feul une vaiffellc de terre.'■ On peut
fe former une idée!.de fesi'intrigues p & fi l’on
veut, de fes talens , par la faciliténavec laquelle
il fc releva d’un tel opprobre, j il parcourut la car-
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rière des honneurs jufqu’à lapréture, & parvint à
fe faire une réputation d’intégrité & de févérité
dans le gouvernement de la Gaule rarbonnoife ;
car il pouvoit paraître tout ce qu’il vouloit, &
être tout ce qu’il falloit , p r o u t a h im um in te n d ijfe
p r a v u s a u t in d u f tr iu s eâ d em v i . La faveur de Galba
l’éleva au comble de la fortune * & alors ^il ne fut
plus que vicieux j il ufa de fes richeffes avec fafte
& infolence y il fit contracter à Galba même les
vices les plus oppofés à fon caraélère 5 ce prince
aimoit/ naturellement la fimplicité antique, &
fuccédant à Néron, qu’un luxe effréné avoit plongé
dans tous les genres de corruption , il étoit d’une
politique fage de fe déclarer ennemi de ce <foxe 5
V in iu s lui perfuada (que la fimplicité ne convenoit
qu’aux particuliers, que les maîtres du monde ,
& leurs miniftres , étoient c o n d am n é s a la m a g n ific
en c e . En conféquence il prit tous les officiers de
Néron-qu’il avoit d'abord refufés & fe régla fur
fon exemple pour fa mai fon , fes équipages, fa
table , $c V i n i u s , fuivit l’exemple qu’il avoit fait
fuivre à fon maître. Il vendoic tout & recevoir de
'toute main. L’infâme Tigellin , qui avoit formé
Néron à la tyrannie, fut dérobé pour quelque
xems à la vengeance du peuple , & hautement
-protégé par V i n i u s y ces fortes de perfonnages ont be-
foin les-uns des autres, & Tigellin payoit chèrement
V in iu s .
_ * Celui-ci fiit cônful avec Galba , l’an de J. C. 69.
Lorfque Galba réfolut de fe défignèr üii fuccefîeur
.par la, ~voiç de l’adoption ; chacun de fes .tr’ois mi-
juiftres voulut avoir la * plus grande influence fur
ce choix. V i n i u s propofoit Othon dont les moeurs
n’avoient rien de difoordant avec les fiennes,' ni
avec celles de Néron. Lacon & Martian ( c’étoient
les ' deux autres miniftres ) ne lajffèrent pas ignorer
à Gàlba , l’intérêt que V ,in iu s prenoit à Othon ,
qu’il lui avoit. deftipé fa fille, & que c’étoit un
gendre^ qu’il vouloit couronner, en lui ; Galba fe
décida poür le'vertueux & infortuné Pifon. Othon
prit le parti de difputer l’empire à Galba & à
Pifon à la fois. Son parti d’abord foible & en
apparence ailé à diffiper , prit en un moment
de fi forts accroiflemens, que le danger devint extrême.
Galba délibérant avec fes miniftres s’il de-
voit fe ‘renfermer dans fon palais, ou aller au-
devant des féditieux , V i n i u s fut pour le premier avis:
& par cette raifon là même, les deux autres miniftres
furent du fécond. « Attendez , lui difoit V i n i u s ,
M donnez aux méchans le tems de fe repentir ,
*> aux bons celui de fe concerter 5 fi les çonjonc-
turcs demandent que vous vous montriez , vous
** en ferez toujours le maître 5 forti une fois , le
°* retour ne peut-être plus en votre pouvoir ».
» L’aélivité leule, difoient les autres, peut dé-
s» Concerter les projets dvOthor. ; attendrons-nous
>» qu’il s’empare à main armée de la place publique
“• & qu’il mohte à nos yeux au capitole? Le parti
»» le moins honorable eft en même tems le moins
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» fur ; in tü ta qu& in d e c o r a ». Galba le crut ainfi
il marcha contre les rebelles , & il périt. '
Dans cette délibération, la querelle s’étoit tellement
échauffée entre V i n i u s & Laco , que ce dernier
s’emporta jufqu’à menacer l’autre , & qu’il
avoit réfolu de le tuer dans le tumulte du combat,
fans en parler - à l’empereur. Peut-être parvint-il
à le rendre fufpeét à caufe de fes iiaifons avec
Othon, & de l’intérêt qu’il dévoie prendre à fes fuc-
cèsj cet intérêt'de voit cependant être aflez médiocre,
fi la harangue qu’Othon^ fait à fes foldats, dans
Tacite, a quelque vérité, àu moins pour le fond
des faits , les reproches d’avarice & de licence qu’il
lui prodigue , fa maifon dont il propofe le pillage
aux foldats' pour leur tenir*lieu d'une gratification
qu’on leur devoit depuis long-tems , qu’on ne leur
donnoit pas , & qu’on leur reprochoic fanscefle ,
difoit-il, m in o r é a v a r i t iâ a ç l i c e n t iâ g ra jfa tu s effet
T . Vinius, ß ip fe im p e r a jfe t. N u n c & fu b j e & o s
n o n h a b u i t , ta n q u am f u o s & v i l e s a li e n o s . U n a
i l i a d om u s fu f f i c i t d o n a t iv o , q u o d v o b i s n u n q u am
d a tu r 3 & q u o t id ié e x p r o b r a tu r . Tout cela n’cft pas
d’un ami de V i n i u s ni d’un homme qui fe propofoit
de devenir fon gendre 5 & ce qui achève de
prouver le défaut d’intelligence entr’eux , c’eft que
V i n i u s fut tué par les partifans d’Othon. Les uns
difenf que dans ce moment la peur lui étouffant
la voix, il reçut le coup mortel fans proférer un
feul mot y d’kiitres rapportent qu’on l’entendit crier
à fes affafins , que fûrement Othon n’avoir point
ordonné fa foiort, & ils citent ce mot comme un
aveu de fes intelligences avec Othon > mais ce mot
même pourrait ne pas prouver de complicité y il
fuffifoit du deffein qu’avoit eu/ V i n i u s de donner
fa fille à Othon, & du fervice éclatant qu’il lui
avoit rendu en le propofant à Galba pour fuccef-
feur y il pouvoit bien d’après ces faits, fans aucune
intelligence avec Othon , fur fon entreprife, dire
qu’Ornori ne pouvoit pas être alfcz ingrat pour
avoir ordonné la mort de fon bienfaiteur. V i n i u s
mourût, ainfi que Galba , dans l’année de fon
confulat.
VINNIUS , ( Arnold *) ( h iß . l i t t . m o d . J pro-
fefleur de droit à Leyde, mort en 1657 5 auteur
d’un commentaire latin., très-connu , (ur les inf-
titutes de Juftinien, & d’un autre commentaire fur
les anciens jurifconfulces.
VINOT , f Modefte ) ( h iß . l i t t . m o d . ) prêtre
de l’oratoire , & chanoine de Saint-Catien de Tours
mort à Tours, en 1731. Auteur d’une traduction
en vers latins , des' fables de la Fontaine ;
il eut pour adjoint, dans ce travail , le P. Tiflard,
fon confrère. On a de lui encore d’autres poéfics
latines.
VINTIMILLE , ( H i ß . de F r . ) nulle maifon ni
en France , ni même en Europe n’a donné lieu à
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