
182
•noire qui provient de l’ivoire brûlé & réduit en
poudre.
Nuée ; ce terme {e dit des parties (ombres qui
fe trouvent aflez fouvent dans les pierres précieufes
, & qui en diminuent la^beauté & le prix.
O bsidienne ; ( pierre ) matière vitrifiée de di-
verfes couleurs , qu’on trouve aux environs des
volcans.
OEil ; ce mot lignifie le brillant & l’éclat des
-pierres , quelquefois leur qualité & leur nature. Ce
diamant a, dit-on, un oeil admirable ; cet autre a l’oeil
un peu louche, il l’a un peu noirâtre, &c.
OEil de chat ; efpèce d’agate d’un, gris de paille
©u jaune, ou verdâtre, qui a un point d’où partent
des rayons lumineux.
OEil du monde; caillou d’un gris roufîatre ou
cendré, qui réfléchit les rayons de la lumière.
OEu vr e ; un diamant mis en oeuvre , eft celui que
le lapidaire a taillé, & auquel il a donné la figure qui
lui convient pour en faire une table, un brillant,
ou une rofe : ce mot fe dit auffi par oppofition au
diamant brut , c’eft-à-dire, qui eft encore tel qu’il
eft forti de la carrière.
O riental ; nom donné par la plupart des joailliers
à des pierres précieufes. Cette épithète eft
fondée fur la dureté de ces pierres, qui efl: bearn
coup plus grande, dit-on, que celle des mêmes
pierres trouvées en occident ; mais .cette règle n’eft
point fûre , & il fe trouve en Europe quelques pierres
qui ont autant de dureté & de pureté que celles
d’orient. On prétend auffi que les pierres qui viennent
d’orient ont des couleurs plus vives & plus
belles que celles qu’on trouve en occident.
O util p la t ; les lapidaires appellent ainfi un
petit cylindre, foit d’acier, foit de cuivre, attaché
au bout d’un long fer, dont ils fe fervent dans la gravure
des pierres précieufes. Us le nomment pla t,
parce que la fe&ion du cylindre, tournée du côté
de la pierre, efl: plate & unie ; ce qui diftingue cet
outil de celui qu’on appelle une charnière, qui efl:
aufli en forme de cylindre, mais ereufé comme une
virole.
O uvr ir une applique ; c’eft percer avec le
drille les trous pour recevoir les pierres, & les
ouvrir avec une lime ronde.
Paille ; ce mot défigne un défaut qui fe trouve
dans les pierres précieufes, particuliérement dans
les diamans ; c’eft quelque petit endroit obfcur,
étroit, & un peu long, qui (e trouve dans le corps
de la pierre précieufe , & qui en interrompt l’éclat
& le brillant. Quelques perfonnes confondent la
paille avec la glace & la (urdité ; mais ces trois défauts
font différens ; les pailles diminuent davantage
Je prix du diamant.
Paillon s; nom que Ton donne à de petites
feuilles quarrées de cuivre battu, très-minces, &
colorées d’un côté, que l’on met par petits morceaux
au fond des çhatops des pierres précieufes & des
çriftaux,
Pans; ce font les façettes d’un diamant, Ces pans
fe nomment bifeaux ou pavillons, félon qu’ils font
fur la table bu fur la culafle du diamant.
Par fa it-contentement ; efl: le nom que l’on
donne à un très-grand noeud bouffant de diamans,
que les dames portent fut l’eftomac au haut des pièces
de corps.
Parangon ; ce mot fe dit chez les lapidaires des
pierres précieufes parfaites, & c’efl: une efpèce d’ad-
jeétif qui ne change point de genre. Uii diamant
parangon, une topaze parangon.
Pâté ; c’efl: l’affemblage de plufieurs efpèces de
pierres de nature & de forme différentes , que l’on
expofe en vente ; on appelle cela communément,
vendre ou acheter un pâté de pierres.
Pavillons ; ce terme" défigne les faces principales
qui occupent la culafle d’un brillant. Elles font
ordinairement au nombre de fix qu’on appelle pans,
& qui fe divifent par en bas en plufieurs petites facettes
écoupées pour rabattre les arêtes des faces
principales.
Pendeloque; pièce taillée en forme de poire J
montée fur de l’or ou de l’argent, qui joue au moindre
mouvement. Les pendeloques fe placent ordinairement
au bas d’une croix, de boucles d’oreille
, &c.
On donne le nom de pendeloque à la pierre mêmej
lorfqu’elle a la forme de poire.
PeridOT ; pierre précieufe d’un verd jaunâtre.
Pièces de corps , font des ornemens en pierreries,
qui couvrent le devant de la taille des femmes.
Les unes font compofées de différens chatons &
feuillages ; d’autres ne font que plufieurs noeuds,
tous plus petits les uns que les autres , & placés d’é-,
tage en étage.
Pierre a passer ; forte de pierre qui enleva
tous les traits de la lime.
Pierreries ; colle&ion de pierres précieufes
montées, qui forment l’écrain d’une femme. Il y
a un officier garde des pierreries de la couronne.
Pierres précieuses; pierres brillantes crift
tallifées, comme le diamant, le rubis, le faphir, &c.'
Pierres fines , cailloux dont la beauté, la tranf-
parence, l’éclat, le poli & la dureté font remarquables
; comme l’agate, la calcédoine, l’opale, &c.
Pierres dures ; parmi les lapidaires, font proprement
les pier^s fines, qui en effet font infiniment
plus dures que les fauffes.
Pierres foibles ou épaisses : lorfque la pierre
du diamant s’étend en fuperficie, fans être épaiffe,
on fe contente d’en drefler les deux principales faces
, & l’on abat les côtés ou tranches en talus, ou
comme difent les artiftes, en bifeau. Ces diamans
ont affez fouvent la figure d’ün carré parfait ou d’un
quarré long. On en voit auffi de taillés en pans ;
mais quelle que foit leur forme, on les appelle
pierres taillées en table ou pierres fa ible sse s diamans
nommés pierres épaijfes, font taillés en defïus
comme les pierres faibles ; mais la face oppofee , au
lieu d’être plate, eft en çulaffe, ayant à peu près le
double d’épaiffeur de la partie fupérieure i & formant
un prifme régulier.
Plume de paon ; c’efl: une pierre fine de couleur
verdâtre. Elle efl: rayée comme les barbes d’une
plume , & quoiqu’elle foit verdâtre, elle paroît
pourpre à la lumière ; c’eft une agate tendre, quoi-
qu’orientale.
Poignée ; efl: une moitié de fufeau , fur le gros
bout de laquelle on met du ciment pour y affermir
les pierres qu’on veut travailler ; l’autre bout allant
toujours en diminuant , entre dans la boule à
fertir.
Poinçon a découvrir ; c’efl: un morceau de
fer carré & aigu par le bout, dont on fe fert pour
découvrir un ouvrage.
Poinçon a sertir ; efpèce de cifelet grainé
dont les metteurs-en-oeuvre fe fervent pour rabattre
& ferrer les fertiflùres avec le marteau à fertir, fur
le fileti des pierres.
Les metteurs-en-ceuvre fe fervent encore d’un
poinçon à grains ; c’efl: un poinçon rond , & creux
en forme de perloir, avec lequel on forme les grains
d’entre-deux du ferti, & les têtes des griffes : il y
en a dé toutes grofleuts. Cette opération fe fait en
appuyant la main fur le manche du poinçon, &
non avec le marteau ; n’étant queftion que d’achever
de donner la forme exa&e à ces petits grains
qui font déjà tout formés à l’outil.
Pointe a mettre un diamant ; outil qui fert
aux graveurs en pierres fines. C ’efl: une tige de
cuivre, à l’extrémité dé laquelle, efl: monté un diamant
, dont l’ufage efl: (après que lapointê efl: montée
fur. le touret ) de creufer diligemment les parties
des pierres que l’on grave, qui doivent être
profondes, & que la poudre d’émeril ou de diamant
n’uferoit qu’en beaucoup de temps.
Pointes naïves ; c’efl: Te*nom que les diamantaires
& lapidaires donnent à certains diamans bruts
d’une forme extraordinaire, qui fé tirent particuliérement
de la mine de Soumelpont, autrement de
la rivière de Gonel, au royaume de Bengale.
Pointes ; ce font de petits morceaux ou pièces
de fer que les lapidaires rapportent fur leur tour ,
& au bout defquels ils enchâffent une pointe de
diamant ; elles fervent à percer des pierres précieufes
quand ils en ont befoin.
Points ; on nomme ainfi de petits grains blancs,
noirs ou rouges, qui font des défauts dans un
diamant.
PoLià ; c’effTaâion de donner le brillant & l’éclat
à une pierre, en la frottant fur une roue plus
ou moins dure, félon la qualité de la pierre, laquelle
roue efl: hume&ée de temps en temps d’eau & de
tripoli.
Pompons de diamans ; ce font tous les ajufte-
mens de tête des dames en diamans, comme des
fleurs, des papillons, des épingles, des cornes, &e.
Tous ces ajuftemens fe fourrent dans les cheveux ,
& s’y retiennent au moyen d’une grande queue
de laiton très-flexible , q u e l’on enlace avec les
cheveux.
P o r t é e ,* ce term e défigne la place dans laquelle
d o it être logée la pierre que l’o n v e u t fertir. Q u a n d
o n difpofe u n chaton pour y recev oir une p ie rre ,
o n form e fur le b o rd d u chaton u n bifeau à la
lim e ; c’efl fur ce bifeau que l’on creufe avec u n e
échoppe ro n d e la p ortée. L a facilité & la b eauté d u
ferti d épendent de l’ajuftage de la portée. Il fau t
que le feuilleti de la p ierre repofe bien égalem ent ;
que la p ierre ne foit pas tro p en fo ncée, & que l’a-
juftage n e fo it pas tro p lâche : fans ces conditions
il p eu t réfulte-r nombre- d’inconvéniens au fe rti,
te l que celui de courir rifque de cafler la p ierre
lorfqu’elle p e rte à faux en quelqu’en d roit de la p o rtée
, de n ’avoir pas affez de m atière p o u r rem plir
les entre-deux des pierres lorfque l’ajuflage efl tro p
lâ c h e , &c.
P o r t e -f o r e t , o util des bijoutiers, qui confifle en
u n e platine ro n d e, p ercée de plufieurs trous com m e
u n e écum o ire, dans lefquels o n fait pafler le fû t des
forets d o n t les cuivrots reflent en deflùs. C ette platine
eft rivée fu r u n petit pilier de fer , qui èft lui-
m êm e riv é fur u n e autre plaque q ui fert de p ied k
to u te la m achine.
P o t e n c e ; eft une forte de ch evron b rifé , p lan té
dans la table du m o u lin , d o n t le bras placé horiz
o n ta lem e n t, tie n t u n p iv o t dans lequel entre l’arbre
de la ro u e à tailler.
P r a s e ; forte d ’ém erau d e d’u n e couleur v erd âtre
, o u d’u n v e rd de p o rreau .
P r em iè r e s c o u l e u r s ; fortes d’ém eraudes qui
fe v en den t au m arc ; c’eft ce qu’o n appelle plus ord
inairem ent n ègr es -ca rtes .
P r im e d ’é m e r a u d e ; pierre précieufe d’u n b eau
v erd .
R a y e r , fe d it d e la p o ud re de d iam a n t, qui
agiflant fu r le d iam ant toujours d u m êm e fe n s, y
fait des traits com m e la lim e fur les m étaux.
R e f e n d r e ; c’eft o u vrir l’efpace dans lequel d o it
e n tre r u n e autre p iè c e , co m m e , p ar ex em p le, les
corps de bague (o n t refendus en h au t p o ur y loger
des rouleaux d’or o u d’a rg e n t, ou des feuillages.
R e v id e r ; c’eft pro p rem ent a g ra n d ir, de telle
form e qu’il eft b e fo in , les trous qu’o n a com m encés
en drille.
R o s e ; eft u n diam ant p la t, qui n’eft taillé que
fu r fa table.
R o u e a t r a v a il l e r ou M eu le ; c’e ft, en term e
d e lapidaire , u n difque de fer , de cuivre ou d e
p lo m b , dans lequel eft u n e m eule fur laquelle
on taille les p ierres précieufes.
R o u e d e c h a s s e ; c’eft la principale ro u e d e
la m achine o u m oulin des lapidaires.
R o u e a c h e v e r ; c’efl: la plus petite des ro u es
p o u r travailler les pierres précieufes.
R o u l e a u x ; ce (ont des efpèces de confoles en
o r o u en a rg e n t, qui fe m ettent ordinairem ent
t o s les corps des bagues proche la tê te , & q ui