
de la délibération de la communauté , du huit du
préfent mois', le bureau, après avoir mûrement
examiné chaque article féparément & avoir délibéré
fur le tout, a d’une voix unanime approuvé
ledit projet contenant dix-huit articles , comme
étant,- lefdits articles, utiles aux membres du bureau
& à tous les maîtres de la-communauté, &
nèceffaires pour la perfection des arts & des fcien-
-ces qui dépendent du bureau. En conféquence,
l’affemblée autorife fes directeur & fecrétaire à en .
pourfuivre l’homologation par-tout où befoin fera,
conjointement avec la communauté. Fait & délibéré
les jou r, mois & an que deffus. Signé Jon ,
directeur, Rolland , Pourchasse , Liverloz ,
RobÉRGE , D eLILE , POLLARD , VALDER DE
M anneville , Guillaume , G omet , D înant ,
C ollier , Lemaire , de C ourcelles , Blin ,
Ha r g e r , fecrétaire, Bedigis , V a lla in , D au-
TREPE & HÉNARD.
Pour copie conforme à l’original étant- au re-
giftre des délibérations du bureau. Signé, Harger ,
fecrétaire. Et enfuite eft écrit :
Vu par nous chevalier, confeiller d’état, lieutenant
général de police de la ville , prévôté &
vicomté de Paris , la préfente délibération, avons
le réglement y contenu, dreffé en exécution de
l’article x n des lettres-patentes du roi du vingt- I
trois janvier mil fept cent foixante-dix-neuf, re-
giftrées en parlement le douze mars audit an ,
approuvé & autorifé , pour être, ledit réglement,
exécuté félon fa forme & teneur. A Paris , en notre
hôtel, le dix-fept juillet mil fept cent foixante-dix-
iieuf. Signé- le Noir.
Concluions de notre procureur-général ; ouï le
rapport de Me François - Emmanuel Pommyer ,
Confeiller : tout confidéré.
Notredite cour a homologué & homologue
lefdites délibération & réglement, auterifation & .
approbation d’icelui, pour être exécutés félon leur
•forme & teneur. Si mandons mettte le préfent
-arrêt à exécution. Fait en parlement le vingt-trois
juillet, l’an de grâce mil fept cent foixante-dix-
neuf, & de notre règne le fixième.
On voit par les articles de ce réglement, que
le bureau académique d’écriture ne dépend plus,
comme autrefois, de la communauté des maîtres
écrivains ; que M. le lieutenant-général de police
& M. le procureur du roi au châtelet, en.font les
préftdens-nés ; que les 2.4 premiers membres du
bureau , ont feuls le droit de vérifier les écritures,
fîgnatures & comptes dans tous les tribunaux, &
que les 2.4 agrégés ne peuvent que donner des
ayis feulement.
Il feroit à defirersque le bureau académique
d’écriture eût un logement au Louvre comme I
plufieurs autres académies, ou dans les bâti mens
bas de la bibliothèque du roi. Les artiftes qui com-
pofent ce bureau , qui le foutiennent de leurs
fbeds & qui profeüent gratuitement, efpèrent que
l’augufte monarque qui nous gouverne, voudra
bien un jour penier à eux, verler fur eux fes bienfaits,
& favorifer un établiffement qui eft de la
p'us grande utilité à tous fes fujets.
Voilà ce qu’il y a de plus intéreffant fur une
communauté qui a été floriffante dans fon commencement
& dans le fiècle paffé. Aujourd’hui elle
eft prëfque ignorée, & les maîtres qui la compofënt
font confondus avec des gens q u i, n’ayant aucune
qualité & fouvent aucun mérite, s’ingèrent d’en-
feigner en v ille , & quelquefois chez eux, l’art
d’écrire & l’arithmétique : on appelle ces fortes de
prétendus maîtres buijfonniers. L’origine de ce mot
vient de ce que , du temps de Henri I I , les luthériens
tenoient leurs écoles dans la campagne derrière
les buiftons , par la crainte d’être découverts
par le chantre de l’églife de Paris.
Rien de plus véritable que les buijfonniers font
ceux qui, par leur grand nombre, font aux maîtres
écrivains un dommage qu’on ne peut exprimer.
Encore s’ils étoient réellement habiles * & qu’ils ©
euffent le talent d’enfeigner, le mal ferait moins
grand , parce que la jeuneffè confiée à leurs foins
feroit mieux inftruite.
Mais on fait, à n’en pas douter, que quoique le
nombre en foit prodigieux aujourd’hui, il en eft
j très-peu qui aient quelque teinture de l’art. Ce qui
eft de plus fâcheux pour.les maîtres écrivains,
c’eft que ces ufurpateurs fe font pafter par-tout pour
des experts jurés ; & comme leur incapacité fe re-
connoît par leur travail & par les mauvais principes
qu’ils sèment, on regarde les véritables maîtres du
même oeil, & l’on fe prévient, fans raifon , contre
leurs talens & leur conduite.
Si le public vouloir pourtant fe prêter, tous ces
prétendus maîtres difparoîtroient bientôt ; ils n’a>
buferôient pas de fa crédulité, & l’on ne verrait
pas les mauvais principes fe multiplier fi fort. Pour
cèt effet, il faudroit que lorfqu’on veut donner à
un jeune homme la eonnoiffanee. d’un art quelconque
, on fe donnât foi - même la peine d’exar
miner fi celui que l’on propofe eft bien inftruit de
ce qu’il doit enfeïgner. Combien s’en trouveroit-ü
qui feraient obligés d’embraffer un autre genre
de travail pour lequel ils auroient plus d’aptitude -,
& qui fourniroirpliis légitimement au befoin qui
lé? preffe ? Ils ne font pas répréhenfibles , il eâ
vrai, de chercher les moyens de fubfifter ; mais ils ,
le font par la témérité qu’ils ont de vouloir inftruire
lés autres de ce que la nature. <k l’étude ne leur
ont pas donné.
Les buiffonniers font un tort qu’il eft. prefque
impofiible de réparer ; ils corrompent les meilleures
difpofitions; ils font perdre- à la. jeuneflè un temps
qui lui eft précieux; ris reçoivent dés pères $£
mères un falaire qui ne leur eft pas dû ; ils ôtent
à toute une communauté les droits qui lui appartiennent,
fans partager avec elle les charges que
le gouvernement lui impole. Il eft donc autant de
l’intérêt des particuliers de ne point confier uns
. . parties les plus effentielles- de l’éducation à des
„ „ s qui les trompent, qu’il l’eft du corps des
maîtres écrivains de fèvir contre eux. Je me flatte
cét avis qui leilr eft également falutaire ; je le dois
en qualité de confrère, & plus encore en qualité
de concitoyen. ( Cet, article eft de-M. Paillajfon, expert
écrivain juré. )
V O C A B U L A I R E de VArt de l9Écriture.
càraôère alphabétique ; Va , dans Vécriture
ronde eft un compofé de trois demi-cercles ou d’un
0 rond & d’un demi o , obfervant les déliés & les
pleins. Pour fixer le lieu des déliés & des pleins,
imaginez un rhombe fur un de ces côtés : la bafe
& le côté fupérieur & le parallèle à la bafe, marqueront
le lieu des déliés, & les deux autres côtés
marqueront le lieu des pleins.
Dans la coulée, Va eft compofé de trois demi-
cercles, ou plutôt ovales, ou d’un 0 coulé & d’un
demi 0 coulé ; quant au lieu des déliés & des pleins,
ils feront déterminés de même que dans la ronde ;
mais il faut les rapporter au rhomboïde.
Dans la groffe bâtarde, il eft fait des trois quarts
d’un 0 ovale & d’un trait droit d’abord, mais terminé
par une courbe qui forme Va en achevant
l’ovale.
La première partie, foit ronde, foit ovale de Va ,
fe forme d’un mouvement compofé des doigts &
du poignet ; & la fécondé partie, du feul mouvement
des doigts , excepté fur la fin de la courbure
du trait qui applatit, foit i’o , foit l’ovale, pour en
former Va , où le poignet vient un peu au fecours
des doigts.
Alphabet ; c’eft l’enfemble des lettres de la
langue.
Alphabet lié ; c’eft dans les exercices de l’art
de l’écritureun alphabet dont toutes les lettres
font liées les unes aux autres.
Angle du pouce ; c’eft dans une plume taillée,
l’angle du bèc qui eft du côté du pouce de l’écrivain.
L’angle des doigts eft celui qui eft du côté du
grand doigt de la main de l’écrivain.
B ; cette lettre, confidérée dans fa forme italienne,
eft compofée- de deux i l’un fur l’autre, & conjoints
avec Vo.
Dans fa forme coulée, c’eft la tête de la fécondé
partie de 1’* , l’i & Vo.
Dans la ronde, c’eft la quatrième & huitième
partie de l’o , Vi, & le fécond demi-cercle de Vo.
La première partie des deux premiers b, fe forme
par le mouvement fimple des doigts du plié &
de l’alongé : la fécondé partie du même b & le
dernier b en entier, fe forment par un mouvement
mixte des doigts & du poignet.
Bâ ta rd e , (écriture) ainfi appeüée , ou parce
qu elle n’eft point ên France l’écriture nationale ,
Qü parce que dans la décadence de l’Empire Ro-
njaiu, les Lombards, les Goths & les Francs gât
e n t tellement cette éfpèce d’écriture, qu aujourd’hui
elle fe reffent peu de fon origine qui vient
des caraélères romains.
On diftingue plufieurs efpèces de bâtardes ; la
-titulaire du premier & fécond degré , la coulée de
finance, & r expédiée mêlée de coulée & de bâtarde.
La bâtarde doit porter fept becs de plume d’élévation
, & fa pente eft de trois becs de plume relativement
à la perpendiculaire. _
Bec de p l u m e ; c’eft l’extrémité de la plume
taillée, où fe trouve la fente.
Boit ; on dit que le papier boit lorfqu’il fe laiffe
pénétrer' par l’encre, faute d’être affez collé ou
parce qu’il eft humide.
Buissonniers; nom que l’on donne à des écrivains
fans qualité, qui s’ingèrent à enfeïgner l’art
de l’écriture.
C ; dans la ronde , le è eft perpendiculaire &
penché, & plus long dans les autres écritures.
Dans la formation du c, le mouvement des doigtf
eft fimple, c’eft-à-dire, alongeant & pliant égale*
ment.
C adeaux ou traits ; 011 appelle ainfi des
coups de plume qui fervent à embellir les pièces
d’écritures*
C a n i f ; efpèce de petit couteau d’acier fort
tranchant qui fert à tailler les plumes ; il y en a
de formes différentes.
C apitales ou majuscules ; ce font les grandes
lettres qui fe placent au commencement d’un ouvrage
ou des phrafes. La grandeur de ces lettres
doit fe régler fur la groffeur du cara&ère que l’oa
trace.
Carne du pouce ; c’eft dans une plume taillée
l’ouverture qui donne naiffance au bec de la plume
du côté du pouce.
C arne des doigts ; on nomme ainfi, dans une
plume taillée , l’ouverture qui eft au deffus de la
plume, & fur laquelle appuie le grand doigt de la
i main de l’écrivain.
C hemise (lettres en) ou a la duchesse; efpèce
d’écriture tracée tout au rebours de l’écriture ordinaire.
Les pleins y tiennent la place des déliés
& les déliés la place des pleins. Il faut que la
plume foit très-fendue & taillée à contre-fens, ou t
comme difent les maîtres écrivains, en faujfet.
C h i n o i s e ( écriture), laquelle confifte en
marqués abrégées, mais diftinéles, de chacun des
objets à repréfenter.
C orps ; ternie relatif à la hauteur & à la fo rçâ t
D d d ij