principalement à faire des boîtes de marqueterie pour
les- pendules & les montres.
Pièce de r a ppo rt. On appelle ouvrage de pièces
de rapport, un ouvrage compofé de plufieurs petits
morceaux de pierres précieufes , des marbres les
plus riches, ou de bois de diverfes couleurs , difpo-
fées & arrangées avec art , pour repréfenter quelque
delfin de grotefque , de compartiment , de
fleurs, d’oifeaux, &c. Ce font les menuifiers de placage
& de marqueterie , fi les ouvrages ne font que
de bois ; ou les marbriers & les lapidaires , s’ils font
de marbres ou de pierres précieufes, qui travaillent
en pièces de rapport. .
Piédestal ; ouvrage d’ébénifterie fervant de fup-
port à des figures, vales ou criflaux.
Placage ; ce font les feuilles de bois coloré, dif-
pofées à être collées fur un affemblage de menui-
î’erie.
Plane ou Platane ; fôn bois eft blanc & liant:
on l’emploie dans fa couleur naturelle, ou teint de
diverfes couleurs.
Plaquer ; on dit plaquer le bois , pour dire l’appliquer
par feuilles déliées fur, un affemblage d’autre
bois.
Pointe a tr a c e r ; outil d’ébénifte : c’efl une
pointe d’aciër, par exemple, d’une très-grofié aiguille
à coudre, ou d’un bout de lame d’épée, emmanchée
d’un petit manche de bois, garni d’une
frette ; il fert à ces ouvriers pour tracer fur les feuilles
de bois, dont le placage doit être fait, le contour des
deflins, félon lequel elles doivent être découpées.
Poirier , arbre commun en France ; fon bois efl
d’un grain fin & ferré, & d’une couleur rougeâtre.
Pou ssoir . Les ébéniftes appellent ainfi un infiniment
dont ils fe fervent pour polir leurs ouvrages.
Il confifle en un faifceau de jonc fortement ficelé,
comme une efpèce de gratte-boffe : on s’en fert pour
polir l’ouvrage après qu’il a été frotté de cire.
Pommier , arbre commun en France ; fon bois efl
liant, d’une couleur blanchâtre.
Presse d’Ebéniste. La preffe des ébénifles ou
ouvriers en marqueterie , en prefque femblable à
celle des menuifiers, à laréferve que les bois en font
plus épais , & qu’il n’y en a qu’un de mobile ; l’autre
eft fait en forme de chevalet, étant foutenu par deux
jambes ou piliers emboîtés à tenons dans chacune de
les extrémités , qui font fortement fcellées dans le
plancher. Cette preffe fert à refendre & fcier debout
les bois propres à ces fortes d’ouvrages ; quand les
pièces font trop longues , on leur donne de l’échappée
dans un trou qui eft fait au deffous dans la terre,
ou dans le plancher.
Prun ier, arbre commun en France; fon bois
eft plein ; fa couleur eft un gris ventre de biche ,
veiné de rouge.
P u a n t , arbre du cap de Bonne-Efpérance ; fon
grain eft beau & bien nuancé , mais fon'odeur
défagréable.
Pupitre ; petit meuble d’èbénifterie, compofé
de deux châffis croifés avec un rebord, pofés obliq
u em e n t, & arrêtés enfem ble par leu r extrémité
fupérieure.
R a b o t ; outil fo rt com m un p o ur corroyer le bois.'
R a c l o ir ; o util d o nt fe fervent les menuifiers
de placage & de m arqueterie ; il eft partie d’acier
& partie de bols : ce qui eft d’acier eft une efpèce
d eJan ie de trois à quatre pouces de lo ngueur, &
de deux ou trois de h au t ; la partie de bois qui
fert de poignée eft de m êm e lo n g u eu r, arrondie
par le h au t , avec u n e rainure par le bas , dans
laquelle la lam e eft engagée.
R e f e n d r e les b o is d ’é b é n is t e r ie ; c’eft les
fcier par lam es ou feuillets très-m inces.
R if l a r d ; efpèce de rab o t qui fert à corroyer le
bois.
R h o d e s ou R o s e ; bois d o n t il y a différentes
efpèces : il eft d e couleur de feuille m orte , mêlée
de jaune & d’un rouge violet.
R o u g e ou d e s a n g ; ( b o is ) arbre étranger : il
eft d u r, & d ’u n très-beau rouge.
Sa in t e -L u c ie ; (b o is d e ) arbre commun en
E urope : ce bois eft c o m p a re & d’u n gris rougeâtre.
Sa n t a l ; arbre é tra n g e r, d o nt il y a plufieurs
efpèces ; fa v o ir, le citrin , le blanc, & le rouge.
Sa t in é ; arbre des A ntilles : fon bois d u r , réfi-
n e u x & com m e tran fp aren t, eft nuancé de rouge,
de ja u n e , de gris olive*
Sa u t e r e l l e ou fa u s s e é q u e r r e ; infiniment
d o nt les ébéniftes fe fervent p o ur prendre des angles
de différente ouverture.
S a u v a g e o n s ; ce fo n t des poiriers & pommiers
qui n’o n t pas été greffés , fo rt d u rs , & difficiles à
travailler.
Sc a b e l l o n ; ouvrage d’ébénifterie : c’eft une
forte d ep iéd eftal orné , que l’o n fait fe rv ir, dans
les ap p artem en s, de fupport à des figures , à des
v a fe s, &c.
• S c ie d e s é b é n is t e s ; les éb éniftes, outre toutes
les fcies qui ferv en t à là m enuiferie., en on t encore
u n e particulière , qui s’appelle fcie à contourner«
C ette fcie eft m ontée fur u n archet d’acier fort
é le v é , afin que les feuilles des divers bois qu’ils
con to urnen t , puiffent paffer entre cet arc h e t, &
la feuille dentelée de la fcie.
Sc ie d e m a r q u e t e r ie , fervant à découper &
chantourner les p la q u e s, eft u n parallélogramme
de fer , d o n t la lam e eft u n des petits côtés ; elle efl
m ontée fur les châffis par le m oyen de deux chevilles
qui on t la tête re n d u e , & l’autre extrémité
.en .S
vis* U ne de ces vis a un écrou à o reilles, dont
on fe fert p our tendre la lam e. L’autre v is. a fon
écrou caché dans l’intérieur du m anche. .
Sc ie a r e f e n d r e ; eft com pofée d’un grand
châffis de bois , entre & parallèlem ent aux grands
côtés duquel eft la la m e , large dç quatre pouces
ou environ , & atttachée à deux boîtes au travers
defquelles paffent les petits côtés du châffis : une
des boîtes a encore u n au tre tro u p our m ettre la
clé qui fert à donner de la bande à la lameciote
Sciote ou petite Scie ; morceau de feuillet de
Oie fur le dos duquel eft un morceau de bois qui
M M , pour fervir de manche , ou un
ourlet de la même matière que la lame. On s en
fert pour fcier de petits traits. _ r
S e c r é t a i r e ; meuble d ebèmftene , en forme
d’armoire élevée ou brifèe, ou de bureau, ou en
cylindre, & de différentes autres formes , a lufage
des cabinets. ' ...
Seder- BANDES ; terme des ébéniftes , pour
fignifier les plates-bandes dans les pièces de com-
^ S ergent ; c’eft une grande verge de fer, laquelle
fert à ferrer fur l’établi les ouvrages d’ébénifterie
que l’on travaillé. .
S e r r e -p a p i e r ; petit meuble d ebêniltene partagé
en tablettes & cafés pour y mettre des papiers
au deffus ou à côté''des bureaux dans les cabinets.
S e r p e n t in ; c’eft le bois de Chine, d’un rouge
brun, & tiqueté de taches noires.
Souder une pièce, de placage ; c’eft frapper
deffus à petits coups avec la tête du marteau , pour
favoir, par le fon qu’elle rend , fi elle pofe bien
gir-tout.
Sureau ; arbre commun en France. Le bois du
tronc ou des groffes branches eft plein , dur &
liant, de couleur jaune, femblable à du buis.
Table a jouer ; meuble d’ébénifterie, de forme
& de grandeur différentes , carrées ou longues, ou
triangulaires, folides ou pliantes, couvertes d’un
tapis de drap à l’ufage des joueurs.
Table de nuit ; c’eft une petite table fans ou
avec un deffus de marbre, qui fe place à côté du
lit, & fur laquelle on pofe les choies dont on peut
avoir befoin durant la nuit.
Tablette ; petit meuble proprement travaillé ,,
compofé de deux ou plufieurs planches d’un bois
léger & précieux , qui fert d’ornement dans les
ruelles, ou dans les cabinets, particulièrement des
dames, & fur lequel elles mettent des livres d’ufage
journalier, des porcelaines, & des bijoux de toutes
fortes. C’eft de ces efpèces de tablettes qu’une communauté
des arts & métiers de Paris a tiré fon
» le ro i gefta tous fes deniers , qu’il v it fu r les
» tabliers , après les dez & les ta b le s, en la m er. «
T a r iè r e ; o u til de f e r , qui fert à faire des trous
ronds.
T e in t s , ( bois ) ou colorés , fuivant les nuances
d o n t o n a befoin dans la peinture en bois.
T e n a il l e s ; outil com pofé de deux bafcules qui
répondent à deux m âchoires , p ar le m oyen d’une
efpèce de charnière en tourniquet.
T ir e -f o n d ; efpèce d’o u til d e fer en form e d e
vis , qui fert aux tabletiers & aux ébéniftes dans la
fabrication de leurs ouvrages.
T o il e t t e ; c’eft une table avec différens tiroirs
ex térieu rs, & d’autres qu i fe lèv en t & s’abaiffent
intérieurem ent p o ur recevoir les uftenfiles & les
chofes néceffaires à la coiffure.
T o u r n e -v is ; eft u n m orceau d ’acier trem pé dur,"
& rev en u bleu p o ur qu’il ne rom pe pas facilem en t,
& em m anché dans u n e poignée de bois u n p eu
ap p latie, p o ur qu’ellç ne to u rn e p oint dans la m ain.
C ette poignée a une frette de f e r , d o nt l’ufage eft
de l’em pêcher de fe fendre lorfqu’on y m onte le
to u rn e-v is, d o nt l’extrém ité inférieure eft u n tran chant
, que l’o n fait en trer dans la fente qu i eft à
la tête d’u a e vis à tête que l’on fait to u rn e r a u
m oyen d u to u rn e-v is que l’on appuie fo rtem en t
; d effus, en le to u rn an t com m e o n fait u n e clé dans
une ferrure.
L e to u rn e - vis fert égalem ent à ô te r les v is
com m e à les placer. L a feule différence eft q»’il
faut le to u rn er en fens oppofé aux pas de la v is.
T r ia n g l e a n g l é ; c’eft u n e éq u erre d o n t u n
b o ut a plus d’épaiffeur que l’autre.
T r ia n g l e c a r r é ; les ébéniftes appellent im pro
p rem ent de ce nom u n e équerre d e bois p lus
épaiffe p a r un b o ut que par l’autre , oc d o n t ils fe
fe rv e n t, foit p our prendre des angles , fo it p o u f
tirer des lignes com m e avec u n e réglé.
T r ic t r a c ; efpèce de boîte double à c h a rn iè re ;
& garni à l’intérieur de vingt-quatre pyram ides o u
fiches en bois de plufieurs ç o u le u rs, p o u r le jeu d e
T a bl ie r ; table divifée en foixante-quatre carreaux
, blancs & noirs, fur lefquels on joue aux
échecs, aux dames, & à d’autres jeux : on dit au-
’ j mrd’hui damier; mais le mot tablier eft bien ancien,
car nous lifons dans Joinville , que le roi ayant
appris que le comte d’Anjou, fon frère, jouoit avec
meffire Gautier de Nemours , » il fe leva , & alla
» tout chancelant, pour la grande foîbleffe de la
» maladie qu’il avoit, & quand il fut fur eux, il
« prmt les dez & les tables , & les gefta en la m er,
» fecourrouffant très-fort à fon frère, de ce qu’il
» s’eftoit fitouft prins à jouer au d e z , & que autre-
» ment ne lui fouvenoit plus de la mort de fon
n frère, le comte d’Artois | ne des périls defquels
V. notre Seigneur les avoit délivrés ; mais meffire
» Gautier de Nemours en fut le mieux payé, car
Arts & Métiers, Tome IL Partie I.
T r iq u o is e ; c’eft une tenaille à deux branches
qui répondent à deux mâchoires, dont l’ufage eft
de tenir, ou d’arracher des clous , des chevilles , &c*
T r u s q u in ; outil armé d’une pointe qui fert
à tracer des parallèles en la gliffant le long des
planches.
V a r l o p e ; efpèce de rabot d’une forme longue >
qui fert à dreffer & corroyer de longues planches.
La demi - varlope , ou la varlope à onglet, eft
d’une forme plus petite. ViLBREQUiN ; inftrument fait pour percer des
trous.
V io l e t ; arbre des Indes orientales , dont la
couleur dominante eft le brun violet, prefque noir,
ravé de blanc vineux. Il a une odeur de violette.
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