
fuite, la fécondé remporte fur la première, tant
en largeur qu’en hauteur , & ainfi des autres s’il
s’en trouve. C ’eft la même chofe pour les pieds,
le fécond l’emporte par la longueur ou la largeur
fur le premier.
Sur le cinquième.
Il fait voir des parties montantes & defcendantes
qui fe forment par une aftion aifée des doigts. Le
mérite de cet exercice eft de donner à l’avant-bras
l ’habitude de monter & de defcendre facilement;
c ’eft pour cela qu’il ne doit pofer que fuperficielle-
ment fur la table.
Sur le Jixième.
Tl expofe des parties defcendantes & montantes.
Son ufage eft le même qu’à l’exercice précédent.
Sur le feptième.
Il eft fondé totalement fur la troifièmé fituation ,
qui produit des pleins en deffus & en deffous. II
faut fe rendre familier cet exercice, qui fe fait de
l’a&ion très-aifée des doigts , l’avant-bras coulant
plus vite fur la table.
Sur le huitièmei
Il a pour fondement des cercles ou des ovales
joints enfemble. C ’eft précifément ce que l’on appelle
dans la géométrie des ëpicyclesMls font commencés
fur la dire&ion de gàhche à droite, & continués
fur celle de droite à gauche pour finir par
lïne ligne ondée, qui, commençant à la lettre A ,
va fe terminer vers B. Tout ce que renferme cet
exercice , fe fait par l ’aâion fimple & libre des
doigts , l’avant-bras cou^nt fur la table. .
Sur le neuvième.
C e dernier eft la récapitulation de tous les pré1-
cédens ; il contient en raccourci tous les effets de
la plume, dont prefque tous les autres font compo-
fés. On ne fauroit trop recommander l’ufage de
ces exercices, d autant qu’ils donnent à la main les
avantages de monter , de defcendre , d’aller à
droite , de revenir à la gauche, la plumé ne pofant
toujours que fur l’extrémité de fon canon. G’eft par
la grande pratique de ces différens mouvemens que
la main s’affure peu à peu des effets de là plume.
Quoique ces exercices foient donnés fur la ligne -
perpendiculaire, on peut aufïi les former fur l’oblique
de droite à gauche. Le maître ne peut pas
fc^er à celui qui apprend, le temps qu’il doit s’occuper
dé ces exercices, cela dépend de fa difpo-
fition ; une main dure ou roide, & où la flexion
ne fe fait qu avec peine ,- doit y travailler plus
long - temps , & les former d’une grandeur plus
confîdérable , en s’attachant à foutenir les pleins j
revers, tant dans les parties droites que dans, les !
courbes.
Sur les mouvemens)
Tout ce qui compofe l’écriture eft produit par
deux mouvemens ; celui des doigts, & celui du
bras.
Le mouvement des doigts, qui fert pour les lettres
mineures comme pour les majeures , qui fe font
plus vite , n’a que deux effets ; la flexion pour defcendre
en tout fens, & l’extenfion pour remonter
de même.
Le mouvement du bras, fi néceffaire pour les
lettres capitales & les traits , a quatre effets. Il s’allonge
pour monter ; il s’écarte pour aller à droite •
il fe rapproche du corps pour la gauche, & il fe
plie au coude pour defcendre. Ces quatre effets
font plus ou moins étendus, fuivant la grandeur des
figures que l’on veut exécuter.
Plufieurs auteurs ont admis le mouvement du
poignet, lequel n’a point été adopté par les plus
grands maîtres. Le poignet n’a point d’effet primitif■
il n’àgit que fort peu , & quand il efi forcé d’obéir
au mouvement des doigts. -
P L A N C H E I X.
Des alphabets des lettres rondes.
Si l'Encyclopédie rend compte des alphabets dé
toutes les langues dû monde, à plus forte raifon
doit-elle donner ceux qui font en pratique dans le
pays où cet ouvrage a pris naiffance. Ce n’efi pas
affez d’en préfenter les fimples figures , il faut
encore en démontrer quelques principes. Mais je
n en dirai que ce qui eft lé plus néceffaire ; les bornes
que je me fuis prefcrites , ne me permettent pas
de trop m’étendre. J’ai fait connoître ci-devant que
trois différens caraélères étoient en ufage parmi
les François ; ‘fon caraétère diffinétif eft celui par
où je commencerai ; on l’appelle' communément
écriture ronde. Il fe partage ainfi que les deux
autres , en mineur & majeur. Le mineur comme
le plus petit, parce qu’il ne comprend qu’un corps,
excepté les lettres à têtes & à queues , eft celui
dont on fe fert pour une fuite d’ouvrage. Le majeur
eft plus grand ; on l’emploie toujours pour le commencement
des phràfes, des n«ms propres, & de
toutes les chofes qui fubfiftent réellement.
Du mineur.
L’alphabet mineur mefuré , que 1a- neuvième
planche offre aux yeux., eft compofé des caraâères
ufités de l’écriture ronde. Ces cara&ères, qui fe font
de l’a&ion fimple des doigts, ont chacun des pro-
. portions particulières , fur lesquelles je ne parlerai
j qu’en général. Les lignes horizontales AB- renferment
le cara&ère proprement mineur on fait que
| ce caraélère en ronde eft établi fur quatre becs de:
plume. Toutes les têtes paffantes au deffus de ce
corps mineur, ont un corps & un bec de plume ;
c’en ce que rendent fenfîble les points Forts tracés
à la droite de toutes les lettres. Il faut pourtant
excepter de cette règle le D , l’S , le T & le Z , j
oui ne paffent que d’un demi-corps , & encore les
têtes deTE & de l’S brifé , qui ne furmontent que
d’un bec de plume. Voilà en peu de mots pour les j
têtes; voyons ce qui regarde les queues. Toutes
les queues paffantes au deffous du corps mineur,
ont un corps & demi ; ce qui eft exprimé par les
points forts. On exceptera de cette loi commune
les dernières parties courbes de l’H & de l’N finale
qui n’ont qu’un corps. C ’eft à préfent de la largeur
des unes & des autres dont^ il faut parler.
La largeur des tètes n’eft que d’un corps ; ce
qui fe manifefte par lés lignes perpendiculaires
tirées à la gauche & à la droite de ces têtes , qui
peuvent quelquefois être plus larges; mais cette
licence n’appartiènt qu’à un habile écrivain, qui
fait fuivant les circonftances , fe mettre au demis
des règles. La largeur des queues eft plus ou moins
confîdérable ; les unes ont un corps, les autres un
corps & demi ; ceux-ci deux corps & demi, & ceux-
là trois corps & demi. A l’extrémité de beaucoup
de ces queues , il fe trouve un bouton qui doit
tenir au plein revers , & n’avoir d’élévation que
deux becs de plumé, ainfi que les trois points forts
qui font à côté le font connoître. Toutes ces différentes
proportions font rendues clairement dans
l’alphabet par les lignes perpendiculaires dont j’ai
déjà parlé ; lefquelles lignes marquent en même
temps la largeur-du corps mineur , & prouvent
que la ronde eft droite par fa nature. Il eft encore
d’autres lignes qui font obliques , & tirées au deffus
& au deffous de chaque lettre , pour faire fentir que
la fituation de la plume l’eft aufïi. On diftinguera
aifément les ;caradères qui dérivent de la ligne
droite , &. fur-tout ceux qui proviennent de la
courbe. Pour une plus grande utilité , j’ai cru néceffaire
la diftinéfion des lettres initiales , médiales
& finales. Les initiales marquées du chiffre 1 , ne
conviennent qu’au commencement des mots ; les
médiales annoncées par 2,, ne font propres qu’au
milieu ; enfin les finales marquées par 3 , ne fe placent
qu’à la fin. Cet éclairciffement , tout utile
qu’il eft, n’inftruit pas affez. Il y a des lettres qui
fervent aux trois objets à la fois ; elles feront dé-
fignées par les nombres 1 , 2 , & 3. Il en eft d’autres
qui ne font qii’initiales & médiales, les chiffrés
1 &■ 2 les marqueront ; enfin il s’en trouve
qui ne font que fimplement finales, on les trouvera
cotées du nombre 3. Ces explications étoient
importantes , car rien ne gâte plus un mot & ne
bleffe tant le coup d’oeil , qu’une lettre mal placée
, fur - tout dans un titre qui eft ordinairement
en gros caractères. Il refte encore à dire que l’Y
grec , le Z & la tête de l’R final fe font fur la
troifièmé fituation ; que l’L final, l’S brifé & le T
final, fe finiffent en mettant la plume fur la première.
A l’égard de l’exécution des lettres mineures,
• j S attachera à les examiner avec foin, & à faire
«es lignes entières de’ chacune , toujours en fe
conformant aux principes* démontrés aux planches
précédentes , & à ce qui eft expliqué plus particulièrement
fur ce fujet au commencement de
chaque lettre ci-aprês.
Du majeur.
Les lettres majeures font ainfi appelées, parce
qu’elles ont trois corps mineurs , & qu’elles fe
placent toujours les premières. Elles fe font d’une
aétion libre des doigts , l’avant-bras coulant avec
plus de viteffe fur la table. Quelquefois ces lettres
fe jettent dii bras ; mais il n’appartient qu’à une
main adroite, à un maître , de les juftement approprier
à la grandeur des corps d’écriture. Cette
grande jufteffe , que les connoiffeurs admirent, eft
le fruit d’un travail long & appliqué. L’alphabet
majeur fe trouve à la planche neuvième, mefuré
& enfermé dans les quatre lignes horizontales A
B. Il faut pourtant excepter de. la mefure ordinaire
de trois corps mineurs la lettre M , qui ne
poffede que deux corps & un bec de plume ; l’A
& l’X , qui n’ont que deux corps , ainfi que les têtes
de l’Y grec & du Z. A l’égard des queues , elles
ne paflent en deffous que de deux corps feulement
, & quelquefois moins , étant libre de les
diminuer lorfque l’on prévoit qu’ellès peuvent cau-
fer de la confufion. On ne parlera point de la
largeur de toutes ces lettres ; les lignes perpendiculaires
tirées fur chacune exprimeront la quantité
de corps qu’elles ont, lequel corps de largeur
eft conforme à celui de hauteur. On obfervera
que tous les caraCtères marqués par une étoile fe
font de la troifièmé fituation ; que les dernières
parties de l’N & de l’V le font du bras , ainfi que
les queues de l’Y grec & des ZZ. Je dirai encore
que toutes les majeures fe travaillent dans un corps
d’écriture , avec la plume qui a formé ce même
corps d’écriture, & que l’on ne fauroit trop s’appliquer
à l’imitation de ces lettres, dont la ju fteffe
& la beauté contribuent autant à la perfection
de l’écriture qu’à fon agrément.
De F alphabet lié.
L’exercice de l’alphabet lié eft très - utile. On
doit y travailler beaucoup après la forme particulière
de chaque lettre, & avant de paffer aux
mots. Comme il eft mefuré , il fera facile avec un
peu d’attention d’en remarquer les principes & de
les exécuter.
Sur le toucher de la plume.
Il faut diftinguer deux fortes de toucher ; celui
qui vient de là nature, & celui que l’art communique.
Celui de la nature l’emporte ; c’eft celui qui
donne la. manière de rendre les chofes dans ce
précieux qui paroït également dans les parties
frappées & non frappées. On peut être un habile
maître & ne pas ponéder ce tréfor. La nature ne
diftribue pas à tous ces dons.
Celui de l’art ne donne pas la même délicateffe;