
odeur : on en peut faire des planches ; il fe polit bien,
& eft aujourd’hui fort employé dans l’ébénifterie.
L'acajou de la Jamaïque eft d’une couleur brune
un peu rougeâtre, & rayé de brun foncé en fui-
vant les couches concentriques de l’arbre, ce qui
produit de beaux accidens dont on profite. En général
, les pores de l’acajou font un peu ouverts, & fujets à prendre de l’humidité.
A l iz ie r ; arbre de France; fon bois eft dur &
plein , d’un grain fin & ferré. Sa couleur eft blanche
, quelquefois roufle & noirâtre vers le coeur. Il
eft prc >pre à prendre la teinture.
A l o es ; arbre dont on diftingue trois efpèces,
favoir; i° . le calombâc qui croît à la Cochinchine ;
fom bois eft tendre, de plufieurs couleurs, d’une
bonne odeur, mais trop réfineux.
2°. Le bois d'aigle ou agalachumfauvage, qui croît
à la Cochinchine, à Cambaye, & à-Sumatra. Son
bois eft pefant & dur, mais fujet à avoir des cavités
de couleur roufle, & d’une bonne odeur.
3 °.Le calambour, qui vient en greffes bûches des
lies de Solor & de Timor. Son bois eft léger, poreux
& réfineux, d’une couleur verdâtre, tirant
fur le roux.
A m a r a n t h e ; efpèce de bois v iolet, qu’on
nomme aufli bois de la Chine , quoiqu’il croiffe dans
le continent de la Guyane en Amérique.' Ce bois
eft de fil & d’un grain fin & ferré. Sa couleur eft
el’un gris vineux & brillante avant d’être travaillé ,
& lorfqu’il eft poli il devient d’un violet brun &
prefque uni. Le bois d’amaranthe eft moyennement
dur & fe travaille bien; on l’emploie communément
avec le bois de rofe.
A m o u r e t t e ; bois pefant, dur, & compacte,
de couleur jaunâtre, un peu roufle., & veiné de
brun rougeâtre.
A n is ; arbre de la Chine * des Indes , des îles
Philippines , &c. fon bois eft d’une couleur grifâ-
tre ùc d’une odeur d’anis. On en fait peu d’ufage.
A r g e n t ; on fait quelquefois ufage dansl’ébénifi
terie, de feuilles ou lames d’argent qu’on emploie
avec le cuivre ou même âvec l’o r , ou avec de
l ’écaille.
A u l n e ; arbre aquatique, commun en France ;
fon bois eft trop léger & trop mou pour bien fe
polir; le grain en eft fin ; il eft de couleur’roufle
plutôt que rougeâtre ; il prend bien la teinture. -
B a l e in e ; on peut employer en ébénifterie, fur-
• tout pour former des filets noirs , des fanons de
baleine. Ils font recouverts d’une fubffance cornée
■ qui fe polit très-bien. Il y en a de grife & de noire.
Cette dernière efpèce eft la plus belle.
B a m b o u ; efpèce de canne qui crç ît dans les
pays maritimes des Indes orientales. Son bois eft
très-du r , plein, & de fil ; fa couleur eft blanchâtre
tirant fur le rouge, quelquefois d’un gris vineux,
& parfémée de petites veines un peu plus foncées
que le refte. Cette couleur change en vieilliffant,
4K devient à l’extérieur d’un brun rougeâtre.
Brésil ; ( bois de ) qui vient du Bréfil dans l’A- I
mérique méridionale ; on l’appelle aufli bois &
fernambouc & fapan. Il faut le choifir çorapafte
dur & fec , & d’un rouge tirant un peu fur le jaune!
B u is ; on diftingue le buis de France & celui*
d’Efpagne. Celui de France eft lourd, dur d'un
grain fin & ferré, de couleur jaune; il fe polit
très-bien.
Celui d’Efpagne eft moins dur , & fa couleur
moins foncée. Les couches concentriques du buis
d’Efpagne font apparentes , & forment des ondes
dont on profite.
Les noeuds ou loupes, & les racines du buis de
Provence font recherchées , & fe travaillent bien.
Bu r g a u ; efpèce de limaçon qui fe trouve dans
les îles de l’Amérique , dont la coqüille donne une
fort belle efpè ;e de nacre, mais dont on ne peut
tirer que de petits morceaux, parce qu’elle n’a d’orient
ou de brillant qu’à fa furface.
Le burgau a quelquefois des couleurs plus vives
que la nacre de perles, à laquelle on le préfère
quand on n’a befoin que de petites parties.
Du refte, il fç refend 8c fe travaille comme la
nacre.
C a n e ll e , ( bois de ) nommé improprement faß
fafras ; arbre qui croît dans l’île de Ceylan ; fon
bois a le fil dur, il eft blanc, & il a peu d’odeur.
Les vieux troncs des arbres offrent des noeuds ou
loupes propres à l’ébénifterie.
Le bois decanelle , autrement Pavane, qui croît
dans la Floride en Amérique, eft ai Æ recherché.
C a y e n n e ; ( bois de ) il y en a de deux fortes ;
l’un veiné de jaune & de rougeâtre, d’un grain fin
& ferré ; l’autre d’un brun rouge veiné 8c grifâtre
fur les bords. Ce bois renferme dans fe$ fibres un
peu de réfine, qui occafionne quelquefois de petites
cavités. Cependant il eft fufceptible d’un beau poli.
C è d r e ; grand arbre qui croît en Amérique,
dans les îles de Chypre & de Candie, en Sibérie
& en divers autres pays. Il y en a de deux fortes, le
rouge & le blanc.
Le premier eft d’une couleur rougeâtre tirant fur
le jaune : c’eft le plus beau, il eft anèz ferme, il eft
plein, & d’une odeur de mufe agréable.
Le fécond eft d’une couleur plutôt roufle que
blanche ; il eft plus mou & plus léger que le rouge,
& il a à-peu-pres la même odeur.
Le cèdre , quoique très-tendre, eft fufceptible
d’un beau poli. Les anciens regardoient ce bois comme
incorruptible.
C e r is ie r ; arbre commun en France : fon bois
eft moyennement dur ; il eft affez plein, quoique
fon grain foit affez gros, & que fes couches concentriques
foient fort apparentes. Sa couleur eft d’un
gris rougeâtre plus foncé au coeur qu’aux extrémités
; il fe polit ailement : on l’emploie au placage ou
à faire de petits ouvrages d?ébénifterie.
C h a r m e , arbre, commun en France : fon bois
eft d’une couleur blanche ; il eft difficile à travailler,
parce que Tes fils s’entrelacent les unes dans les
*utrés : il eft d’ailleurs fujet à fe tourmenter; on
c’en fait pas grand ufage. . ' . .
Chine (bois de) ou ferpentm ; bois qui croit
dans la Guyane en Amérique : il eft aufli nommé
lois de lettres , parce qu’il eft apporté en Europe
marqué de lettres. Ce bois eft dur, lourd, extrêmement
compaae , prenant bien le poli, de couleur
rouee-brun , avec des taches noirâtres : il eft ré-
fineux, d’un grain très-fin, facile à refendre , difficile
à travailler ; ce qui le rend de peu d’ufage. ^
Citron ; arbre qui croît dans les îles de l’Amérique
, ainfi nommé à caufe de fa couleur & de fon
odeur. Les Américains l’appellent aufli fois de chandelle,
parce qu’ils s’en fervent pour s’éclairer la nuit:
ce bois eft réfineux, lourd & compaae ; fon grain eft
ferré & prend bien le poli ; il reflemble au jantal ci-
trin, mais il eft plus gris , & fe débite en tronçons
d’un volume dix fois plus pefant.
Citronnier ; cet arbre croît dans les pays
chauds, en Afie, en Grèce, en Italie , en Efpagne,
en Portugal, dans la Provence, &c. : fon bois eft
blanc & fans odeur. Les anciens en faifoient beaucoup
de cas; mais il eft à préfent peu recherché,
parce qu’on a fu le remplacer avantageufement.
Co p a ïb a ; arbre qu’on trouve dans le Bréfil,
dans l’île Maragnan & aux Antilles-: fin bois eft
d’un rouge foncé , parfemê de taches rouge v if ,
d’une dureté prefqu’égale au chêne : il fort à la teinture;
on le confond avec le fernambouc dont il a
l’odeur.
Co ra il ; arbre qui croît aux îles du vent en
Amérique : fon bois eft d’une couleur rouge pâle,
rayé de veines d’un rouge de corail, mêlé de brun :
il eft moyennement lourd & fort poreux ; fes fibres
font très-ouvertes & remplies d’une gomme plus ou
moins foncée : il eft difficile à travailler , parce que
fes couches concentriques ont une inclinaifon différente.
Co rm ie r ; arbre fruitiér, dont le bois après le
buis eft le plus dur & le plus plein des bois de France.
Il y a deux fortes de cormiers, l’un qui eft d’un
blanc roux, l’autre qui eft rougeâtre & le plus efti-
mé : il fe fond facilement 8c prend bien le poli ;
mais ce bois eft fujet à fe tourmenter & à la piqûre
des vers.
Cqrne ; l’efpèce dont les ébéniftes font principalement
ufage, eft celle connue fous le nom de corne
d'Angleterre, d’où elle eft apportée dans de petits
barils ; on en vend de plus ou moins épaiffes : les
plus blanches, qui n’ont point de taches , qui font
bien tranfparentes, font les plus recherchées, à
m°i-is qu’ils ne veuillent faire de fauffes écailles ;
car alors ils fe fervent de l’aurore roufle qui imite
ejl quelque forte le clair de l’écaille , dont ils contrefont
les nuances avec delà couleur.
C u iv r e ; on diftingue deux fortes de cuivre, fa-
VOir ; le cuivre naturel qu’on nomme rofette ou cuivre
rouge ; & le cuivre jaune ou laiton , lequel eft
compofé de cuivre rofette, mêlé avec la calamine
ou terre ealaminaire. Les ébéniftes ne font guère
ufage que de cuivre jaune, foit pour les nuances
qu’ils adaptent à leurs ouvrages, foit pour faire des
pièces de marqueterie où ils emploient du laiton
ên table.
C y p r è s ; fon bois eft compa&e, folide & lourd,
& n’eft pas fujet à fe gercer, ni à fe gâter. Les vers
ne s’y mettent jamais : fa couleur eft jaunâtre, &
fon odeur affez agréable ; il prend très-bien le poli.
C y t is e , ou e b e n ie r d e s A l pes ; cet arbre a
beaucoup d’a u b ie r, fous lequel fe tro u v e le bon
bois qu i eft plein & très-liant : fa couleur eft u n
jaune pâle nuancé de verd.
E b è n e ; arbre dont le bois eft dur & pefant, mais
moins que le bois de fer.
On diftingue, comme nous l’avons dit, plufieurs
fortes d’ébènes.
L'ébène noire eft la plus commune ; elle vient de
Madagafcar & de l’île Maurice. Pour que l’ébène
foit bonne, il faut quelle foit fans noeuds, d’un fil
très-ferré , d’une couleur luifante, & d’un beau
noir fans veines rouffâtres : ce bois étoit prefque
le foui qu’on employât autrefois pour ornement
dans Yébénifterie qui en a tiré fon nom.
L'ébène rouge, autrement la grenadille, croît à Madagafcar
: elle eft moins compaéle & moins lourde
que la noire ; fa couleur n’eft pas précifément d’une
couleur rouge, mais d’un brun rayé de noir.
L'ébène verte eft moins dure que les deux précédentes
; on la tire de Madagafcar, de l’île Saint-
Maurice , de Tabago & des Antilles : fa couleur eft
approchante de celle de l’olive ; fes fibres font remplies
d’une efpèce de cendre verte & brillante qui
fort à la teinture. Le cytife des Alpes eft aufli une
forte d’ébène verte.
E b è n e b l a n c h e ; cette efpèce d’ébène eft fi rare,.
qu’il eft même douteux qu’elle exifte ; quoiqu’on
dife que Pompée en ait apporté à Rome lors de fon
triomphe fur Mithridate , roi de Pont , & qu’un
voyageur moderne prétende en avoir vu dans les
Moluques.
E c a il l e ; on fait que c’eft la couverture d’un
animal nommé tortue : l’écaille a trois couleurs dif-
tin&ives, favoir, le blond, le brun &le. noir. Quelquefois
une ou deux de ces trois couleurs dominent
, mais elles font rarement foules. Il y a aufli des
écailles jafpées & mêlées de brun minime de différentes
nuances, & de blanc, dont quelques endroits
ont le brillant de la nacre de perle.
L’écaille eft tranfparente, dure, & fragile ; elle
devient malléable & duéfiie par le moyen du fou
ou de l’eau bouillante. En refroidiffant*elle conferve
la forme qu’on lui a donnée, mais elle Redevient
aufli caffante qu’auparavant.
Quoique l’écaille foit pleine, elle eft fujette à fe
retirer à la chaleur ; c’eft pourquoi il faut l’employer
très-fèche. L’écaille a une propriété fingulière ; c’eft
de pouvoir fe fouder fans avoir befoin d’aucun agent
intermédiaire.
E p id e b l e d ; ce bois répond au bois rofe de la
C h in e , nom m é tefiant, fi ce n’eft le m êm e fous u n